[17 juin 2012] Courses pour l'inuit

Jolène avait accueilli l'idée de Brieuc sans un enthousiasme débordant mais s'était rapidement pliée au jeu. Après tout, une petite fête serait l'occasion de discuter avec tout le monde en même temps et de permettre aux anciens de mieux connaître les nouveaux. Enfin... Elle s'était portée volontaire pour acheter de quoi nourrir des ventres affamés, elle ne souhaitait pas vraiment rester dans l'institut aujourd'hui de toute façon. Elle voulait...peut-être sortir un peu. Fait étonnant, elle avait plutôt bien dormi aujourd'hui et était d'une humeur relativement agréable tant qu'on ne viendrait pas la chatouiller de trop trop près.

Elle avait rapidement trouvé le magasin qui offrirait un grand choix à un prix respectable de tout et n'importe quoi, allant de la tétine pour bébé aux livres en passant par les bouteilles de jus de goyave. " Food & co" annonçait la devanture où des vitres affichaient les promotions du jour pour tel ou tel produits. Jolène n'était pas vraiment friande de ces endroits à la musique tonitruante et aux acheteurs pressés, mais ils étaient bien utiles dans ce genre de cas quand on avait pas forcément beaucoup d'argent à dépenser.

Les autres, sauf Kalalli bien évidemment, étaient au courant que la mission "courses" commençaient bientôt à ce magasin elle était prête à attendre encore quelques minutes avant de s'engouffrer seule dans le magasin. Et tant pis pour eux si elle prenait des crudités à la place de chips...

Elle restait devant l'enseigne, jean bleu, t-shirt kaki et cheveux lachés, un article de journal dans les mains, regardant de temps en temps par dessus le papier si quelqu'un arrivait.

Spoiler:

Lilja avait déjà fait ce boulot pour promouvoir ses propres petits concerts à Helsinki. Ce n’était pas vraiment plaisant mais elle savait l’importance d’un tel travail en amont. Peu d’écoute probablement, mais qui sait un jour un seul mutant pourrait faire la différence…

La finlandaise était donc coiffé d’une casquette de type militaire noir, jean grisâtre et débardeur noir où l’on pouvait lire le mot Existenz en rouge vif. Elle tenait dans ses mains de nombreux tract provenant tout droit de son sac en bandoulière. Comme nombre de mutation n’était pas visible à l’œil nu, Lilja tendait les bouts de papier à toutes les personnes sur son chemin.

Elle s’arrêta devant une fille ma fois pas désagréable à regarder entrain d’attendre dieu sait qui. Avec le sourire la mutante rajouta :

« Bonjour miss »

Elle offrit la propagande à Jolène, cette dernière pouvait y lire :

Son regard s'était accroché à une fille à la casquette militaire avec un inscription sur le T-shirt qu'elle n'arrivait pas à lire pour le moment. Elle semblait distribuer des tracts au passants. Une militante? L'idée lui arracha un sourire. Ca faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait de distribution de tracs. Il faudrait qu'elle s'y remette...hum...bientôt...Une fois qu'elle aurait pu reprendre contact avec Cindy. Enfin...maintenant qu'elle allait être au conseil de l'institut, ça allait être beaucoup plus simple pour la voir, peut-être plus pour l'avoir en privé. Elle releva les yeux pour regarder à nouveau le spectacle de la jeune fille, et surtout ceux à qui elle distribuaient les tracts. Au mieux, il étaient rapidement parcourus avant d'être enfoncés dans une poche. Au pire...ils se trouvaient dans la poubelle la plus proche. C'était triste mais c'était comme ça...de toute façon transmettre l'information était primordial pour qu'une association puisse vivre. Elle réussit à lire deux lettres sur le haut de la jeune femme. EX...exister? Ex-nihilo? Exagérer? Elle replongea à nouveau dans son journal.

Elle releva les yeux une troisième fois lorsqu'elle entendit quelqu'un l'interpeller. Elle leva les yeux, c'était la militante, toute sourire, elle lui rendit avant de regarder l'inscription au niveau de la poitrine.

"Bon..."

Elle se figea quelques instants avant que son visage ne reprenne une expression bien moins agréable.

"...jour."

Existenz...les fous politisés. Toute la sympathie qu'elle avait pu avoir pour la militante s'était évaporée en un instant. Se battre pour ses idées d'accord...mais tant qu'elles étaient intelligentes. Elle ne se saisit pas du tract, se contentant de parcourir rapidement le papier des yeux. Mis à part la première partie qui lui rappelait désagréablement les actions de Ganymède et leur volonté affichée d'entraide...(au moins, Existenz acceptait les mutants comme Mina...), la deuxième prônait la dissidence mutante et leur indépendance face aux humains. Le même discours toujours.

"L'indépendance hein? C'est sûr que c'est une si bonne idée de se séparer les uns les autres et de rester en petits comités. Histoire d'être que avec des gens "qui nous ressemblent"...et puis c'est tellement plus simple..."

Sa voix était cassante, cynique. Dire qu'elle était de bonne humeur quelques minutes avant. Quand-est-ce que ce parti comprendra que la discussion serait la seule bonne solution sur le long terme? Même si c'était surement plus difficile et plus long que celle qu'ils proposaient...bien sûr..Elle avait totalement oublié sa raison première de sa présence ici: les courses.

Lilja regarda attentivement la jeune femme qui opéra un changement de comportement radicale à la simple vu de son débardeur. Au moins elle savait pour qui la finlandaise militait. Depuis le début de l’après midi les trois quart des gens ne percutaient qu’une fois le tract lu. Comme cet anti-mutant croisé il y a une demi-heure… la mutante fut obligée de le faire taire en claquant des doigts près de ses oreilles…tympan sanguinolent… allait-elle renouveler le processus ?

La passante ne récupéra pas le tract mais en prit connaissance pour tenter d’ébranler les convictions de la militante. Surpris elle demanda sans grande conviction :

« Mutante ? »

Lilja finit par baisser son bras tendu. Son interlocutrice était un peu agressive mais au moins elle prenait le sujet mutant à cœur. Etrange comportement…

« Se séparer ? Il est question au contraire de rassemblement… Simple de réunir des gens de multiples horizons vers un but commun ? Bref, pour l’indépendance il ne s’agit pas de crée un état mutant. Déjà fait avec l’échec que l’on connait… Dans notre parti ne nous voulons pas de dépendance, de sujétion, de soumission face un pouvoir qui nous dominerait, supprimerait nos droits et notre liberté comme en Confédération Américaine. Qui contrôle les lois ? Les sénateurs… soutenir Existenz donc Mark Johnson est le meilleur moyen de garantir à tous, humain et mutant, l’équilibre puis de parvenir à notre acceptation.»

Mute fut étrangement calme lors de son dialogue, une maitrise de soi rare mais le sujet n’était pas cette fois le tour de bras de Guillermo… si elle voulait hisser Existenz vers le haut, elle devait s’imposer ce sérieux du moins pour les cibles un minimum ouverte…

A la question de sa potentielle mutanité, Jolène eut un rire sans joie. C'était typiquement le genre de questions qui l'irritaient. Parce qu'elle n'était pas mutante, elle n'aurait pas le droit de s'intéresser à ces questions? Et à l'inverse, si elle l'était elle devenait un génie politique?

"Qu'importe?"

Le mot était accompagné d'un rire sans joie et d'un rictus sur ses lèvres, peut-être un indice sur sa mutanité? Cependant, elle écouta le discours de la grunge sans l'interrompre. Elle connaissait bien son discours à n'en pas douter. Elle avait de bons arguments...si on ne s'y connaissait pas du tout en politique...L'écossaise croisa les bras, l'air résolument fermé.

"Ne jouez pas à l'idiote...Vous savez très bien que je parle de la séparation des mutants et des humains, pas des mutants entre eux. Et ne niez pas ce fait...votre Mark Johnson lui-même l'a avoué...Je suis sûre que je pourrais même vous retrouver l'article..."

Il y était certainement sur son bureau.

"Après, ne pas vouloir être dominé par un pouvoir inégalitaire, comme il peut y avoir en confédération américaine, est une juste cause...Mais...en prônant l'indépendance des mutants...vous savez quand même que vous êtes leur fond de commerce hein?"

Elle avait un regard sombre. Apparemment, la question avait été mûrement réfléchie il y a longtemps.

"Sans compter qu'au nom de quoi les mutants pourraient avoir des droits différents de ceux des humains? Allez-y...éclairez moi..."

Elle marqua une pause, attendant la réplique de la jeune fille qui ne tarderait pas à venir. Et c'était cette question de l'inégalité légataire qui l'intéressait le plus...ou l'inquiétait, au choix.

Un jappement fit écho à la question de Lilja sur la mutanité ou non de son interlocutrice.

*Intéressant, une pro humaine ou un mutante qui ne s’assume pas… j’ai du mal à saisir…*

Dans tous les cas la posture de la jeune femme en disait long. Au moins elle était jolie et polie…idiote ? Ah juste jolie en faites… Elle fit basculer sa tête en arrière, étira des côtés son coup qui fit craquer ses cervicales. Un geste d’impatience de la part de la Finlandaise, ça ne la tentait pas de discuté face à un mur pendant des heures. Cependant la jeune femme osait affirmer des choses qui firent saigner les oreilles de la partisane d’existenz.

« Mon prénom c'est Lilja, ça vous évitera de me donner d’autres jolies sobriquets… Il m’importe que sur ce tract il n’est pas uniquement question de politique. Vous l’avez peut être trop vite lu comme pour vous forgez une si piètre opinion de nous… Bref même mutante il est clair que notre main tendu ne vous intéresse pas. »

Elle mit sa main gauche dans la poche de son jean et laissa l’autre ballante tenant toujours le tract. Ranger ses poings, tenter de rester clair dans son argumentation… Elle prit la voix de Mark Johnson :

« Il n’a jamais dit de chose pareil, je serai ravie de voir cet article… Il n’a jamais été question de séparation entre humain et mutant. » Lilja reprit sa voix initiale « Se faire dominé par un pouvoir inégalitaire est une cause… de l’inaction. Et vous n’avez toujours pas compris le sens du mot indépendance dans notre cas… Je viens pourtant de vous l’expliquer. Je veux bien discuter avec vous mademoiselle mais uniquement si vous écoutez. » Le ton se fit plus sec pour la première fois de la conversation sur la dernière phrase.

« Une fois encore nous n’avons jamais parlé d’avoir des droits différents et encore moins supérieur si c’est ça qui vous inquiète. Nous avons simplement des droits, ici, et il est normal de se battre pour les préserver. Sinon ils fondront comme neige au soleil… Pas beaucoup de poudreuse en état du sud vous avez remarqué ? »

Plus qu’éclairer, la mutante espérait avoir aveuglé son interlocutrice. Mais elle n’était pas dupe, face à une personne si obtus, son discours allait être proprement déformé comme ceux de Mark Johnson.

Comme à son habitude quand elle partait faire du shopping avec des amies ou des connaissances, Emma était en retard, hormis pour aller aux compétitions de cheerleading. Bon il faut dire que la jeune mutante prenait grand soin de sa beauté, et tenait à être parfaite ou presque en toute circonstance.
Donc entre le maquillage, le vernis à ongles, le choix des vêtements, des chaussures et du sac à main, pour que le tout soit assortit, elle arriva en retard à son rendez-vous.

Coup de chance pour elle, elle connaissait bien New-york, pour y avoir vécu toute sa vie, et cela lui permit d'éviter les grosses voies de circulation bien bouchées. Emma finit par arriver devant le magasin ou devaient attendre les autres, enfin elle l'espérait. Parce que si ils avaient changer d'endroit ça risquait d’être compliqué, quoique avec un téléphone, on finissait toujours par retrouver la personne qu'on cherche.

Emma finit par apercevoir Jolène qui devant le magasin ou tout le monde devait se retrouver, mais il n'y avait pas grand monde pour le moment qui semblait attendre pour l'anniversaire de Kallali. En fait de là ou elle était, Emma ne voyait qu'une seule personne en plus de Jolène. Ces deux dernières semblait avoir entamé une conversation qui avait l'air animé.

*Bon j'espère que je vais pas débarquer comme le cheveu au milieu, parce que ça serait dommage quand même. Bon j'espère que je suis pas trop moche. Mon maquillage me va-t-il vraiment. Et mes ongles, ils sont bien fait au moins? Bon allez, je me lance, on verra bien

La mutante vint à la hauteur des deux jeunes femmes, et sans se laisser démonter, entama la conversation sans plus de préambule.

"Salut Jolène, je suis pas trop en retard au moins? à bien y réfléchir je crois que non,. On attends encore d'autres personnes ou on est que toute les trois."

Puis Emma se tourna vers la jeune inconnue.

"Pardon, je suis désolée. je viens de faire un manque flagrant de politesse. Bonjour, je m'appelle Emma. C'est la première fois que je te vois, tu viens de l'institut? j'y suis pas depuis longtemps, et je connais pas tout le monde. Mais je compte bien y remédier."

Emma commença de fouiller dans son sac à main pour y chercher sa lime à ongles, à fin de parfaire la tenue de ses ongles.

La jeune fille commençait à s'énerver. Ou tout du moins à s'impatienter. Elle lui répliqua, après avoir lui avoir dit son nom, qu'ils ne faisaient pas que de la politique. Elle écarta ce fait d'un revers de la main. Tout acte était politique, surtout vu leur formation. Offrir du travail aux mutants uniquement était un acte politique. Mais elle laissa couler...pour mieux rebondir sur le reste. Elle niait les paroles. La mauvaise foi était une maladie grave parmi les rangs des militants politiques généralement. Et utiliser la voix de son maitre pour dire cette phrase ne la faisait pas réellement changer d'avis.

"Je vous le montrerais sans aucun problème."

Elle rangea son journal dans son sac, il ne lui servait plus à rien maintenant.

"Après, je n'y peux rien si vous n'êtes pas claires dans vos paroles mademoiselle: d'un côté, vous dites qu'il n'y aura pas de lois différentielles, de l'autre vous souhaitez l'indépendance d'un pouvoir tyrannique pour les mutants. Pourquoi utiliser le terme d'indépendance si, en somme, vous souhaitez juste faire changer les lois pour quelles soient égalitaires...pour tous...? Cette histoire d'indépendance est illogique. Et je ne dis pas qu'il ne faut pas que les droits de tous soient défendus...ce serait loin de ce que je pense."

Le discours de la jeune femme confirmait ce qu'elle savait déjà, il y avait sous-jacent dans l'idéologie de ce parti politique du racisme anti-humain. Ils ne voulaient pas les mêmes lois malgré les beaux discours de la demoiselle.

C'est à ce moment là qu'Emma arriva. Elle avait complètement oublié les courses. Elle lui rendit son bonjour ne pouvant s'empêcher de jeter un oeil à sa tenue...elle pensait qu'elles allaient à la pêche aux hommes ou quoi?

"Pas plus en retard que les autres...je pensais attendre un peu, sinon on ira toutes les deux...pour des cacahuètes on devrait y arriver."

Elle allait rentrer dans le magasin lorsque que la pompom girl entama la discussion avec Lilja. Elle pensait qu'elle était à l'institut...avec le t-shirt qu'elle portait? Elle leva les yeux au ciel.

"Non, elle n'est pas de l'institut."

Le ton était sans appel. Pas cassant, juste clair. Jolène n'en voulait pas à la personne, juste aux idées qu'elle portait. Mais ces idées étaient telles qu'elle ne pouvait accepter qu'on y pense sérieusement.

Son interlocutrice continuait à pinailler sur les termes de son tract. La finlandaise leva les yeux au ciel, on se demandait bien qui ici faisait de la politique manipulation. Se battre sur la forme plutôt sur le fond, incroyable d’autant plus que Lilja avait lui déjà expliquer clairement l’utilisation de ce mots… mais elle ne voyait l’indépendance que comme une séparation.

« Le mot se justifie par notre acquisition d’autonomie vis-à-vis des politiques non mutant, ils ne sont pas adapter pour nous représenter… Martin Luther King aurait eu tant d’impact s’il avait été blanc… ? Avec un parti combattant pour l’égalité de nos droits nous ne sommes plus dépendants d’un système qui a tendance à nous rejeter comme l’a prouvé les sénateurs du sud. »

C’était là sa dernière explication sur ce point, sa patience avait depuis longtemps dépassé la zone rouge. La contestataire ne démordit pas de l’existence d’un discours de Mark Johnson promouvant la séparation humain, mutant…

« Oh pour l’article cela implique que nous aurons un deuxième rendez-vous ? Attention je ne suis pas une fille facile, je n’embrasse pas avant le troisième… »

Une phrase un brin décalé, car elle savait pertinemment que ni son interlocutrice ni elle ne voulaient vraiment se revoir… Sur ce, une poupée au maquillage et à l’allure impeccable débarqua. Typiquement le genre de fille avec qui Lilja ne s’était jamais entendu dans sa scolarité… les croches pattes dans les couloirs n’étaient plus de mise une fois adulte, dommage. Mais s’il y avait bien une chose qu’il fallait se méfier s’était des préjugés. Lilja avait réussi à en mettre pas mal de côté depuis sa rencontre avec Anya, sinon comment rester dans ce qui semble vu de l’extérieur à une ménagerie… hybride ou pas, mannequin rafistolé au bistouri ou pas, tous avait le droit à une chance. Avec un ton amical la punk répondit :

« Enchanté Emma. Je suis Lilja et effectivement comme l’a rapidement précisé votre amie, je ne suis pas de l’institut… »

C’était donc bien une mutante cette Jolène. Un large sourire s’affichait désormais sur le visage de la mutante. Elles avançaient dorénavant toutes deux à visage découvert. Rah l’institut Xavier, les rumeurs les plus folles circulaient à propos de cet établissement à surtout de l’ancien. Lilja tendit son tract vers Emma puis rajouta en direction de Jolène :

« Je me doutez pas que vous aimiez en faîtes des solutions plus radicale… Hum mince comme elle s’appelait déjà… Tiens je ne sais plus mais ce n’est pas une professeur de chez vous qui a attaqué le congrès se tenant à Versailles en France il y a quelques années ? J’avoue que militer pour un parti politique doit sembler ridicule quand on impose ses idées par la force. »

Et maintenant, voila qu'elle parlait de Martin Luther King? Quelle ironie...Elle secoua la tête de droite à gauche pour marquer son désaccord.

"Excusez moi, mais vu votre programme, vous vous rapprochez plus de Malcom X que du révérend King. Pour la simple et bonne raison que les blancs militaient pour lui...Avez-vous le moindre humain dans vos rangs? Tant que ce fait ne sera pas avéré, pour moi, tous vos beaux discours sur l'égalité humain/mutant ne seront que de belles paroles..."

Cependant, Jolène fut étonnament surprise que la jeune femme garde autant d'humour malgré la situation. L'écossaise fit un rictus douloureux mais amusé, comme si rigoler avec l'ennemi lui faisait mal, ce qui était le cas en fait. C'était bien pour cette raison uniquement qu'elle resta muette, le visage figé.
La EXZ répondit à Emma, puis afficha un large sourire sur son visage. Jolène n'aimait pas ça. Quelle idée avait-elle en tête? Tenter de ramener Emma dans leurs rangs surement. Même si la jeune femme n'était pas spécialement intéressante à ses yeux, elle ne pouvait accepter qu'elle change de camps. Elle comme quiconque d'autre.

Et le coup final fut porté. Jolène sentit son coeur se contracter avant qu'il ne relâche la colère qu'il avait accumulé en quelques secondes. Pour qui elle se prenait pour déblatérer de telles infos sur l'institut? Et pire que ça, elle l'accusait d'imposer ses idées plutôt que de militer, de préférer la force à la discussion, elle qui s'était investie corps et âme dans des associations depuis trois ans sans s'arrêter. Elle se rapprocha de la jeune femme, prête à l'attraper par le col, dévoilant ses dents dans une moue de rage pure.

"je n'ai pas eu vent de cet évènement...et n'ayant jamais été élève là-bas, je vous demanderais d'arrêter de baser les infos que vous avez sur les anciens articles de la sentinelle...Et une dernière chose,j'ai surement été aussi militante que vous pour des assoc', alors ne venez pas me faire des leçons de morale sur les idées imposées par la force, clair?"

Elle plissa les yeux lavant de se retourner pour se diriger vers le magasin, essayant d'oublier au plus vite cette rencontre malencontreuse.