[4 Juin 2112] Les cendres du passé

Le regard perdu dans le vague, Juliette regardait sans sourciller la route défiler à travers la vitre ouverte de sa portière. Accoudée contre le trou béant de la portière, sa main repliée supportait alors tout le poids de son élégant visage diaphane. En vérité, elle n’avait pas vraiment prévu de faire ça… Tout au moins, pas aujourd’hui précisément. Lorsque Alexander lui avait parlé de ses intentions à propos de l’ancien institut désormais en ruine, la gothique avait été assez surprise de constater qu’ils étaient tous les deux en accord sur le sujet de la technologie de l’endroit.

En effet, depuis bien longtemps maintenant, Juliette s’était inquiétée de ce qu’avait pu devenir toutes les merveilles technologiques de l’institut… Les équipements ultra modernes à la pointe de la technologie, mais aussi Cerebra, le système de projection holographique au summum de la création virtuelle qui, accessoirement, en savait bien plus sur tous les anciens résidents de l’institut et leurs missions passés, que n’importe qui d’autre sur cette Terre… Et puis, il y avait ce qui était certainement l’outil le plus unique au monde… l'autre aspect de l'entité électronique, qui pouvait tout aussi bien être utilisée comme détecteur de mutants à travers toute la planète que comme arme de destruction envers ces mêmes mutants. Bien entendu il fallait être télépathe et posséder une maîtrise certaine de son pouvoir pour être en mesure de l’utiliser. Dans ses souvenirs, l’italienne n’avait vu que Anna être en mesure de l’utiliser à l’institut. Il y avait aussi eu l’adorable petite Kitty, mais celle-ci n’avait pu y arriver que grâce à l’aide de son aînée.

Dans les faits, peu de personne étaient donc en mesure d’utiliser Cerebra à travers tout son potentiel. Mais parmi ces quelques personnes privilégiées, si on pouvait employer ce terme, combien possédaient une vision noble de l’utilisation d’une aussi formidable création.. ? Très peu, Juliette le craignait assez fortement en vérité. Autrefois et même si ces doutes et ces craintes n’étaient pas moins fondées qu’aujourd’hui, l’italienne ne voyait pas vraiment de solution. Elle avait d’ailleurs très fortement souhaité que toutes ces technologie eu été détruite avec l’institut lui-même, plutôt que de les voir tomber entre les mains des militaires qui, sans le moindre doute, n’en feraient indéniablement rien de très bénéfique.

Mais aujourd’hui, les choses étaient différentes… Il y avait un nouvel institut avec les mêmes idées généreuses et, qui plus est, dirigé par une ancienne résidente. Georgia n’était peut-être pas celle que l’on s’attendait à voir dans ce rôle, ni même peut-être la meilleure pour endosser cette responsabilité, mais à contrario elle n’était pas le pire choix non plus lorsque l’on y songeait bien. En dépit de ses liens plus que douteux avec Lange & Manners, elle paraissait véritablement vouloir conserver une réelle indépendance à l’institut… Ou plutôt, à son institut, voilà ce qui était plus juste. Mais le monde n’était ni tout blanc, ni tout noir, la gothique romantique le savait. Il n’était que nuance de gris à divers pourcentages de variation, obligeant les gens à choisir, si ce n’était le meilleur, tout au moins le moins pire.

Dans cette optique, Juliette en avait finalement conclu, à l’instar de Alexander, que la technologie de l’institut se devait de revenir à son successeur direct. Mais la destruction de l’institut, d’après ce qu’elle avait pu en lire dans les journaux, était empreinte d’un grand trouble. Tout d’abord, on avait jamais, jusqu’à ce jour, déterminer avec précision les causes de cette destruction… Cela avait-il été l’acte fou d’activistes anti mutant, ou bien.. ? Cette hypothèse peinait cependant à trouver sa place dans l’esprit de la gothique romantique. Tout d’abord, l’armée veillait âprement sur l’institut, sans doute désireux d’en découvrir tous les précieux secrets enfouis en son sein… Et aussi préparé qu’il auraient pu être, elle doutait assez fortement que des amateurs aient pu prendre des soldats surentraînés de court, au point de les déborder et finalement, de les battre.

Il y avait aussi ce fait curieux, une phrase noyée dans la masse d’informations contenue dans les différents articles écrit sur le sujet, qui soulignait le fait que les militaires en charge de la surveillance de l’institut ne se souvenaient en rien de ce qui avait bien pu se passer ce jour là. Immédiatement, Juliette avait songé que cette espèce d’amnésie collective et temporaire avait du être l’œuvre d’un télépathe, puissant s’il en était. Cela laissait donc à penser que l’institut avait été détruit par certains des leurs, mais pour quelles raisons.. ? Connaissaient ils l’existence de Cerebra.. ? Ou bien alors, cela n’avait-il était qu’un acte fou et irraisonnée.. ? Difficile à dire, sans avoir plus d’indices concernant ce qu’il s’était passé ce jour là.

En résumé, Alexander et Juliette étaient dans le brouillard le plus complet, ce qui, pour la gothique romantique, n’était pas vraiment un désavantage vu son pouvoir éthéré.

Un soupir las fusa soudain des lèvres de la jeune femme… Une chose demeurait certaine en tous cas : Quoi qu’il se soit passé et quoi qu’il soit advenu de la technologie de l’institut, le plus sécurisant était de faire en sorte qu’elle revienne à l’institut second du nom, là ou, au moins, elle aurait le moins de risque d’être utilisé à mauvais escient.

(HJ : corrigé !) ^-^’’

Au bout d’un certain temps, la ville de Salem commença à se dessiner clairement à l’horizon. Il ne fallu alors guère plus d’une dizaines de minutes à Alexander et à la gothique romantique, pour finalement pénétrer l’enceinte de la cité elle-même. Tandis que le véhicule roulait à travers les rues, parfois très familières, parfois un peu moins, Juliette laissa son regard se perdre sur le défilé des constructions d’ou émanait ce curieux et indéfinissable sentiment de nostalgie, propre aux endroits quitté depuis bien longtemps. Des commerces autrefois pleins de vie avaient visiblement fermé leurs portes, parfois remplacé par d’autres commerces nettement moins atypique. Mais d’après ce qu’elle pouvait en voir, un grand nombre des commerces connu lors de son séjour à l’institut, étaient encore en place.

Même si cela lui paraissait être une éternité, cela ne faisait que trois années après tout… Une goutte d’eau, dans l’océan de la vie.

En dépit d’une envie peut-être commune à Alexander de fouler à nouveau les trottoirs de Salem, Le véhicule poursuivit sa route sans faillir et, rapidement, les deux mutants se retrouvèrent dans le quartier colonial, proche de l’institut second du nom. Ici, point de sentiment de nostalgie ou de réminiscence de souvenirs plaisants. La zone paraissait être devenue le refuge des fantômes du passé, tant le sentiment de désertification se faisait ressentir au plus profond de l’âme. Mais ce qui empêchait la nostalgie emplit de regret de faire son œuvre, c’était sans doute cet étrange sentiment que Juliette jugea assez malsain, que, en dépit de l’évidente désertion des habitants de ce quartier autrefois resplendissant de vie, celui-ci paraissait avoir continué d’être passablement entretenu. Par qui.. ? Pour quelle raison.. ? Ma foi, c’était là une question des plus intéressante.

Finalement, les deux visiteurs d’un passé révolu arrivèrent à leur destination initiale. Mais il manquait quelque chose… Quelque de grand, de magnifique, de resplendissant et qui illuminait les environs de sa majesté en se découpant dans le ciel telle une ombre bienveillante… Enfin, sans doute que les anciens résidents du quartier colonial ne voyait pas l’institut ainsi. Lorsque Alexander, visiblement troublé par une émotion bien compréhensible, lui confirma qu’ils étaient enfin arrivé à destination, Juliette se contenta simplement de hocher la tête de haut en bas et de bas en haut, en signe d’acquiescement. Que pouvait-elle lui répondre après tout.. ? Oui, ils étaient enfin de retour… Mais l’accueil se révélait bien sinistre, bien plus que tout ce que l’italienne avait pu imaginer en ayant apprit cette nouvelle qui lui avait littéralement broyer le cœur à l’époque.

Contrairement au télépathe, la jeune femme mit quelques instants supplémentaire à quitter le véhicule. Le temps pour elle, sans doute, de mettre à plat ses émotions afin de ne pas les laisser la troubler lors des prochaines heures passés en ce cimetière des souvenirs d’une époque définitivement révolue. Lorsqu’elle se décida enfin à rejoindre son compagnon dans ce voyage à travers le temps, Juliette jeta un regard emplit de tristesse sur la palissade qui entourait l’endroit ou se trouvait autrefois l’institut. Outre la laideur de la chose, elle remarque aussi que celle-ci était étonnement préservée des habituelles dégradations usuellement prodigués par des gens sans cervelle ni respect. Finalement, la palissade était à l’image du quartier colonial, ce qui n’était pas vraiment des plus rassurant lorsque l’on y songeait. Déposant une main sur l’une des planche de ladite palissade, Juliette écouta Alexander lui parler à nouveau, tandis que ses yeux se clôt comme si elle tentait d’entrer en communion avec ce qui fut autrefois au-delà de cette frontière en bois. Elle fini pas hocher tristement la tête et rouvrit les yeux avant de lui répondre :

‘’Tu as raison, c’est difficile… Difficile et douleureux…’’

La gothique laissa alors échapper un soupir las, avant de se détacher de la palissade et d’ajouter en se retournant en direction du télépathe :

‘’Je suppose que l’intervention des militaires et l’attentat qui a détruit l’institut, ont du faire un grand tort au quartier sur le plan de l’immobilier… Ses pris ont certainement du chuter très bas et le fait que les mutants soient liés à tout cela n’a pas du arranger la situation. Mais tu as du le remarquer, n’est-ce pas.. ? Le quartier colonial n’est pas tombé en décrépitude, un peu comme si on avait continué à l’entretenir en dépit du départ de ses habitants… C’est assez étrange je trouve, non.. ?’’

Juliette laissa sa dernière interrogation en suspend, sachant que ni Alexander, ni elle, ne pourraient de toute façon y apporter de réponse concrète. Rebondissant sur la dernière phrase prononcé par son camarade, Juliette ajouta :

‘’Le mieux serait sans doute de commencer par aller voir les gens qui vivent encore dans cette maison ou nous avons vu de la lumière… Tu préfères que nous y allions maintenant, ou bien que nous inspections tout d’abord… L’institut.. ?’’

La gothique romantique avait légèrement hésité… Elle avait failli dire ‘’les ruines de l’institut’’, mais son cœur, à contrario de sa raison, l’en empêcha. C’était stupide, mais elle ne pouvait aller contre sa nature en fin de compte.

Alexander était en parfait accord avec elle, à propos du parfait entretien du quartier colonial et de ses demeures aujourd’hui désertées pour la plupart… Il y avait quelque chose de mystérieux, pour ne pas dire de suspect. Mais comme les réponses sur le sujet ne leur viendrais pas comme par magie, le télépathe opta, suite à l’interrogation de la gothique romantique, pour une petite enquête de voisinage avant de s’attaquer à la découverte de ce qui fut autrefois leur demeure protectrice. Avant de partir à la recherche d’information sur les évènements ayant conduit ce quartier à devenir ce qu’il était devenu, le jeune homme prit toutefois la peine de verrouiller les portes du véhicule qui les avait amené à Salem. Ce geste, sans doute plus sûrement un réflexe conditionné par la vie dans une grande ville que par un réel sentiment conscient, amusa quelque peu Juliette. En effet, vu le manque de vie flagrant dans le quartier, le seul voleur de voiture qui risquait de s’en prendre à leur véhicule flotterait certainement à quelques centimètres du sol en portant un drap blanc comme seul et unique vêtement.

Mais l’italienne se garda bien de faire part de sa pensée à Alexander et le suivit en silence jusqu’à la maison ou ils avaient vu la fenêtre éclairée. Une fois sur le perron de la maison, Alexander sonna à la porte tout en se tournant vers elle et en lui exprimant une petite plaisanterie à propos d’une éventuelle fusillade une fois la porte ouverte. Elle pouffa alors d’un petit rire discret et lui répondit sur un ton faussement protecteur tout en se rapprochant de son oreille :

‘’Ne t’inquiètes pas, tu ne crains rien puisque tu es avec la maîtresse de l’éthérée.’’

Un facétieux mais, très juste rappel, de son invulnérabilité brumeuse face aux armes à feu de toutes sortes… D’ailleurs, Juliette s’interrogea brièvement : Est-ce que sa forme éthérée résisterait à une explosion de très forte puissance.. ? Mettrait-elle un certain temps à réunir ses atomes brumeux dispersés par le souffle de l’explosion, ou bien se dissiperait-elle dans le néant sans autre forme de procès.. ? Ma foi, elle n’avait encore jamais essayée la chose et elle n’était certes pas pressée de le faire en vérité, si cela ne s’avérait pas d’une nécessitée impérieuse.

Alors qu’elle finissait de s’amuser de sa brève réponse, des bruits de serrures et de verrous que l’on déverrouillait se firent entendre. Au nombre de cliquetis que la jeune femme pu percevoir en tendant l’oreille, il semblait que la personne qui habitait ici avait une crainte certaine de ce qui pourrait éventuellement pénétrer chez elle sans son autorisation. En soit, elle pouvait le comprendre lorsque l’on habitait un quartier quasiment désert. Lorsque enfin la porte de la maison s’ouvrit, ce ne fut que pour laisser une fine embrasure leur faire face. Une silhouette timide apparut alors, baignée par une lumière tamisée provenant de l’intérieur. Une femme d’un âge certain les fixa alors, visiblement avec une méfiance avouée comme pouvait en témoigner le peu d’elle-même qu’elle offrait au regard de ses deux visiteurs inconnus. La détaillant brièvement, Juliette compris que la vieille femme n’était pas au mieux de sa forme… Le style sobre de ses vêtements, leurs couleurs identiques et aussi ténébreuse que celle de ses propres robes… Et puis, il y avait ce visage et ces yeux… Ces yeux, qui ne pouvait être que le résultat d’une longue litanie sanglotante, comme celle que l’on pouvait avoir en cas de décès d’un proche. Sans craindre de trop se tromper, la gothique romantique en conclu que cette pauvre femme était en deuil… et peut-être bien, depuis très peu de temps. Visiblement, ils tombait vraiment très mal, mais malheureusement il ne semblait y avoir que cette malheureuse pour répondre à leurs questions.

Pensant que cette femme serait peut-être moins effrayée par la présence d’une autre femme, Juliette vint doucement se placer devant Alexander et se pencha légèrement en avant tout en essayant d’offrir son sourire le plus aimable à la vieille dame.

‘’Bonjour madame…’’

Commença-t-elle alors à lui dire d’une voie volontairement diminuée.

‘’Nous sommes désolée de venir ainsi vous déranger alors que le malheur semble vous avoir douloureusement frappé et je vous présente nos plus sincères condoléances, mais nous aimerions vous entretenir à propos de ce qu’il s’est passé dans ce quartier ou mon époux, ici présent, à grandit…’’

Dit-elle encore en désignant le télépathe d’une main discrète.

‘’Auriez-vous l’extrême bonté de nous accorder un peu de votre temps, afin de nous renseigner sur le sujet.. ? Je vous promet que nous n’abuserons pas de votre temps, plus que cela ne sera nécessaire.’’

Conclu Juliette, qui espérait bien ne pas l’avoir encore plus effrayée qu’elle ne l’était déjà… Elle faisait parfois cet effet là, aux personnes d’un âge déjà bien avancée. Dans le pire des cas Alexander pourrait intervenir grâce à son pouvoir, mais dans la situation actuelle, la gothique romantique préfèrerait vraiment éviter cela à cette malheureuse éplorée.

Juliette avait vu juste, mêmes si cela n’avait guère été difficile pour quiconque ayant un minimum le sens de l’observation. En revanche, l’italienne pesta intérieurement lorsque la vieille femme leur apprit à tous deux que sa sœur, la seule personne en mesure de les renseigner sur ce qui était arrivé à ce quartier, était décédée depuis deux jours maintenant. Dommage, à quelques jours ou semaine près… Lorsque la vielle femme en deuil annonça que des journalistes étaient déjà venu la voir à propos du même sujet, Juliette fut tout aussi surprise que Alexander. Mais avant même que l’un d’entres eux ne puisse ajouter quoi que ce soit, la porte de la femme se referma définitivement devant eux.

L’italienne porta alors son regard empreint d’étonnement, sur son compagnon de route et lui dit avec un certain étonnement dans la voix.

‘’Des journalistes.. ? Il semblerait que nous ne soyons pas les seuls à nous intéresser à ce quartier et à l’institut visiblement… Reste à savoir ce que ces journalistes pensaient trouver en venant ici’’

Conclu finalement la gothique romantique, devenue légèrement songeuse. Puisqu’ils ne pouvait pas compter sur cette femme, ils allaient devoir trouver une autre solution pour en apprendre un peu plus… après y avoir quelque peu réfléchi, l’italienne quitta le perron de la maison de la vieille femme et dit à Alexander :

‘’Tu as ton ordinateur avec toi.. ? Je pense qu’il serait utile de consulter les archives des journaux locaux, afin de voir ce que la presse de l’époque disait précisément à propos de la destruction de l’institut et de la désertification de ce quartier autrefois plein de vie… Il faudrait aussi peut-être appeler ces journaux et demander à parler aux journalistes responsables de ces investigations en prétextant avoir des informations pour eux, afin de vérifier si ces gens qui nous ont précédé étaient bien ce qu’ils prétendaient être. Peut-être aussi, serait-il intéressant de trouver à qui appartiennent toutes ces propriétés abandonnées désormais… L’immobilier ne reste jamais sans un quelconque propriétaire… Ensuite, nous pourrons aller voir l’institut de nos propres yeux et, peut-être, nous faire notre propre idées sur ce qui est arrivé’’

Juliette s’interrompit, avant de finalement reprendre en une dernière interrogation :

‘’Dis-moi Alexander… Tu serais en mesure de vérifier mentalement si il y a encore quelqu’un dans ce quartier, hormis cette pauvre femme.. ? Qui sait, ce n’est pas parce que nous n’avons vu qu’une seule trace de vie chez elle, qu’elle est vraiment la dernière résidente de ce quartier.’’

Oui, c’était un point à ne pas négliger selon la gothique romantique, même si cette idée s’avèrerait au final peut-être infructueuse… Mais elle était à tenter, assurément. Tout en parlant au télépathe, Juliette regagna la rue afin de s’éloigner de la peine de la vieille femme meurtrie qu’ils avaient bien suffisamment ennuyé.

En écoutant Alexander lui apprendre ce qu’il avait entraperçu dans l’esprit de la vieille femme endeuillée, Juliette leva légèrement un sourcils d’étonnement…

‘’Elly.. ? Tu es sur.. ? Je me demande ce qu’elle pouvait bien venir faire ici… En tous cas, je ne pense pas qu’elle soit devenue journaliste, Ce serait par trop extraordinaire comme hasard…Si elle et son amie ont eu la même idée que nous, alors il va falloir découvrir qui s’intéresse ainsi à la technologie de l’institut.’’

Conclu la gothique romantique, doucement songeuse. En effet… Seule, Elly et son amie ne saurait pas quoi faire de cette technologie… Il fallait l’argent, l’infrastructure adéquat, les connaissances mais aussi et surtout, un télépathe pour utiliser Cerebra. La réponse de Alexander à sa seconde question laissa l’italienne un peu dépité. Elle comprenait bien ce qu’il venait de lui expliquer concernant son pouvoir et sa maîtrise, mais tout de même… C’était ennuyeux. Tant pis, ils se débrouilleront d’une autre façon dans ce cas, voilà tout.

Lorsque celui-ci exprima l’idée d’aller consulter le cadastre afin de savoir qui avait pu racheter les propriétés et les terrains abandonnés, Juliette acquiesça d’un geste de la tête. C’était une bonne idée, en effet. Une chose était déjà certaine cependant aux yeux de la jeune femme : Les gens ne seraient jamais parti, sans avoir pu revendre leurs propriétés… Et l’absence évident de nouveaux résidents laissait envisager que, sans doute, les dites propriétés et terrains avaient du être rachetés par une quelconque société privé ou bien encore, public. Il en allait de même pour l’institut, bien que pour ce dernier Juliette songea plutôt à une main mise scandaleuse et illégale de l’état américain de l’époque… Puisque le président actuel était un mutant, se montrerait-il plus conciliant sur cette question.. ? La gothique romantique en douta un peu, car avant d’être un mutant, cet homme devait très certainement être un politicien dans la plus grande tradition qui soit.

Peut-être, devrait-elle lui écrire une missive… Est-ce que l’on pouvait écrire au président américain.. ? Ma foi, c’était là une question que l’italienne ne s’était jamais véritablement posé… Encore que l’idéal, serait assurément de le rencontrer afin de discuter avec lui de vive voix. Une chose peut-être pas impossible, mais sans le moindre doute assez difficile.

Tout à ses réflexions, Juliette laissa Alexander effectuer ses recherches. Elle laissa alors son regard se perdre sur les environs, s’interrogeant sur le fait de savoir si il pouvait encore y avoir un ou deux autres habitants encore présent dans ce quartier devenue une antichambre de la désolation. Elle demeura songeuse durant de longues minutes, quand tout à coup le télépathe la détourna de son égarement visuel lorsqu’il lui annonça le résultat de ses recherches. Il avait fait chou blanc ! Trois solutions se posait à eux dans ce cas… Soit Elly n’avait pas de téléphone, chose fort improbable pour une jeune femme actuelle, soit elle avait changé de nom, soit… Le dit téléphone n’était pas à son nom. Voilà en tous cas, ce qui expliquerait de façon logique l’échec de la recherche du jeune homme.

Après lui avoir fait part de ses propres conclusions sur le sujet, Juliette poussa un léger soupir… Ils ne pouvaient pas être venu jusqu’ici, pour ne rien apprendre au final, ce serait vraiment insensé. Dépitée, mais non découragée, Juliette proposa alors :

‘’Dans ce cas, je propose que nous allions faire un tour à l’institut afin de voir si nous ne pouvons rien trouver ou apprendre d’intéressant, avant de fair le tour du quartier en essayant de voir si il n’y a pas un quelconque signe de vie dans une autre maison, qu’en dit-u Alexander.. ?’’

Interrogea t’elle le jeune homme pour conclure, afin de connaître son avis sur le sujet et, éventuellement, ses propres propositions. Peut-être ne découvriraient-ils rien de plus, mais au moins ils auraient essayer tout ce qui était à leur portée.

Comme pour lui prouver la véracité de son échec concernant la recherche du numéro de téléphone de Elly, Alexander fit pivoter son ordinateur portable afin que la gothique romantique puisse juger par elle-même de la réalité des faits. Elle regarda brièvement l’écran, puis soupira doucement en émettant une résignation certaine par l’intermédiaire d’un simple mais très expressif ‘’Dommage…’’

Désormais, ils n’avait plus que deux moyens pour espérer obtenir la moindre bribe d’informations concernant les évènements ayant causé la destruction de l’institut et cet étrange sentiment d’entretien des maisons du quartier colonial. Pour le premier, le télépathe accéda à la proposition de l’italienne d’aller inspecter les ruines de l’ancienne institut. Il était vrai qu’ils n’y trouveraient certainement pas grand chose de très intéressant, mais à tout hasard… Il valait mieux agir et ne rien trouver, plutôt que de ne rien faire et, par définition, être assuré de ne vraiment rien découvrir de potentiellement utile à leurs recherches.

Le jeune homme reprit ensuite à son compte la seconde proposition possible, à savoir faire le tour du quartier en vue de découvrir un éventuel autre habitant encore présent, mais il revint assez rapidement sur leur tentative de pénétration dans l’enceinte de la palissade en bois en précisant qu’il les voyait mal escalader ladite palissade tel des cabri sautillant avec aisance et grâce. Ce à quoi, Juliette lui répondit tout simplement :

‘’Ne t’inquiètes pas, avec moi tu ne froisseras même pas ton costume…’’

Le ton employé avait été amusé, plus que réellement moqueur, avec une certaine pointe de facétie sous-entendu. De toute façon, s’ils devaient véritablement escalader cette palissade, ce ne serait assurément pas lui le plus ennuyé, loin de là même… Une fois auprès de la fameuse barrière de bois, un nouveau constat se fit : Elle était aussi bien entretenue que les propriétés et les rues du quartier colonial. Preuve en était, si le besoin s’en faisait réellement ressentir, que quelque chose n’était vraiment pas normal ici. Dans une pensée brève, Juliette dit à Alexander :

‘’Une fois de l’autre côté, essaye de voir si il n’y a pas des caméras quelque part, la propreté et la bonne tenue de ce quartier me semble vraiment bien trop suspectes pour être foncièrement honnête je pense, tu as vu cette barrière.. ?’’

Acheva-t-elle en désignant une des planche du doigt, afin d’attirer l’attention de Alexander sur son exceptionnelle état compte tenue des années passés. Puis, elle s’activa à les brumiser tout les deux en une masse empourprée, qui glissa silencieusement par dessus la palissade et en en effleurant le sommet sans lemoindre effet. Une fois de l’autre côté, la gothique romantique se rassembla afin de faire redevenir leurs deux corps de mutants à nouveau solide et dissocié.