[Mission Brieuc & Stanford] Une visite à Lange & Manners (II)

Brieuc avait bien entendu oublié d'informer Georgia de sa petite escapade. Après tout, il n'était pas en prison et avait la liberté de ses mouvements ! Et même si Georgia avait été bien claire sur la nature des relations qu'elle entretenait avec le cabinet d'avocat Lange & Manners, cela n'avait pas empêché le jeune breton de traverser la ville pour aller rendre une petite visite aux mystérieux mécènes de l'Institut...


Le bâtiment était en tout cas fort sympathique et sentait bon l'argent à gogo.

Pénétrant dans la bâtisse, il débarqua dans un vaste hall d'accueil. Un secrétaire standardiste se trouvait derrière un gigantesque comptoir. Voyant Brieuc, il lui sourit et lui fit signe d'approcher.


"Bienvenu au cabinet d'avocat Lange & Manners. Larry Gordon pour vous servir. Que puis-je pour vous ?"

Pas évident de se retrouver dans une ville inconnue à prendre les transports en commun pour se rendre à l'autre bout de la ville. Bien sûr, en taxi, la chose aurait été nettement plus facile mais voilà, son budget étant quand même limité, Brieuc n'avait pas les moyens de s'offrir une telle dépense et il était hors de question d'en parler autour de lui. Il ne fallait surtout pas que cette escapade arrive aux oreilles de Georgia, du moins pas trop vite…

Et côté financier, ce n'était pas son acolyte du moment qui allait pouvoir faire quelque chose. En effet, au dernier moment et à la grande surprise de Brieuc, Stanford avait décidé de l'accompagner dans cette virée.

Le gamin avait du cran. En tout cas, il faisait tout son possible pour ne pas être mis à l'écart et montrait qu'il pouvait se rendre utile au groupe. Brieuc se revoyait un peu, trois ans en arrière, lors de son arrivée au précédant Institut, luttant pour être pris au sérieux et être intégré dans les équipes officielles. Tout ça pour rien apparemment. Maintenant qu'il n'était pourtant plus un gamin, tout son passé avait été balayé d'un revers de main par Georgia, faisant fi de son expérience accumulée et de sa motivation intacte.

En signe d'estime pour le mal que se donnait le jeune Stan, il avait accepté de le laisser venir avec lui, tout en lui formulant moults conseils de prudence.

Pendant tout le trajet, le Breton avait essayé de bien briefer son camarade sur les risques potentiels d'une telle expédition, en le mettant bien en garde sur l'obligation qu'ils avaient d'essayer de masquer leurs pensées le plus possible. Ne devait filtrer que leur volonté de faire quelque chose pour essayer de sauver des rescapés après le fiasco de la première mission au Texas.

Brieuc ne connaissait pas la nature exacte du pouvoir du jeune Polonais, juste que ce dernier était en rapport avec les ordinateurs. Si Stanford pouvait profiter d'être dans l'antre du loup pour essayer de pirater quelques données, cela ne serait que bénéfice. Dans ce genre de situation, plus on possède d'informations, plus on est en position de force. Après, tout est une question de bluff.

Pour l'occasion, Brieuc s'était imposé une certaine rigueur vestimentaire. Il s'était efforcé de peigner ses cheveux d'ordinaire ébouriffés, avait revêtu un pantalon clair, une chemisette bleu et enfilé une veste de blazer. Il avait hésité un moment à mettre une cravate, mais s'était dit, au dernier moment, que ça ferait peut-être un peu trop sérieux.

Arrivé dans le grand hall de l'immeuble abritant le cabinet d'avocats, l'adolescent s'efforça de prendre l'air résolu de celui qui est dans son bon droit, affichant une assurance qu'il était loin de ressentir. A l'invitation du secrétaire, il s'avança vers le vaste comptoir.

Se raclant la gorge pour s'éclaircir la voix, il exposa poliment l'objet de sa visite.

"Bonjour monsieur Gordon. Je suis Brieuc de Folcoat, élève de l'Institut Xavier. Je souhaiterais voir M. Manson Lang."

Larry Gordon allait pour répondre quand une jeune femme s'approcha du groupe et lança :

"Laissez Larry. Je m'en occupe"


Elle fit signe aux deux mutants de la suivre jusqu'à l'ascenseur et se présenta :

"Je m'appelle Eve Grafmayer. Je suis la collaboratrice de Mason Lang qui ne peut vous recevoir pour le moment. Je vous propose de passer à mon bureau"

*
**

Quelques étages plus haut, Stanford et Brieuc se retrouvèrent assis derrière le bureau d'Eve, un verre de jus d'orange entre les mains.

"Bon alors que me vaut l'honneur de votre visite mes garçons ?"

Merde, voila qu'ils tombaient précisément sur celle que Brieuc aurait préféré éviter, la télépathe dont Alexander avait dit de se méfier. S'efforçant de garder bonne contenance, Brieuc remercia d'un sourire poli le réceptionniste et salua la jeune femme.

"Bonjour madame. Je suis Brieuc de Folcoat et mon camarade s'appelle Stanford Olmyslowski. Nous sommes élèves de l'Institut Xavier."

Tout en la suivant jusqu'à l'ascenseur, il lança un regard d'avertissement à Stan, essayant de lui faire comprendre qu'il fallait rester prudent et mettre en application les conseils donnés lors de leur trajet.

Une fois installé dans le bureau d'Eve, Brieuc se sentait un peu crispé. Comment faire passer son message à demi-mot, sans trop se trahir ? Se ressaisissant rapidement, il sourit à son interlocutrice et fit mine de se montrer gêné.

"Ben, en fait… Ca me dérange un peu de venir mais y'a un sujet que j'voudrais parler avec monsieur Lang. Euh… En fait, j'connais monsieur Lang depuis l'ancien Institut. J'faisais parti des LeX et on avait fait quelque chose un peu sous les ordres de monsieur Lang. Euh… Comment dire ? C'était pas mal d'ailleurs. Mais depuis ce temps, y'a quelqu'un dont je suis sans nouvelles. J'sais pas si vous l'connaissez. Il s'appelle Aza Chorn. Monsieur Lang le connaissait bien. En fait, comme j'suis rev'nu aux Etas-Unis y'a pas longtemps, j'me suis dit que monsieur Lang pourrait peut-être m'aider et me donner des nouvelles… Mais, j'veux pas le déranger…"

Ca faisait beaucoup de "monsieur Lang" dans la même phrase, mais Brieuc espérait bien avoir fait passer son premier message. Il connaissait Mason Lang, avait déjà travaillé pour lui et, par déduction, était peut-être prêt à remettre ça.

Tournant nerveusement son verre dans sa main, l'adolescent avait regardé Eve Grafmayer pendant qu'il délivrait ses explications embrouillées. Un peu tendu, le jeune mutant but rapidement une gorgée de jus d'orange pour se donner une contenance.

Stanford était près à protester vivement quand ce fut une femme et non pas monsieur Lang qui vint les chercher et les fit monter dans son bureau, mais voyant Brieuc suivre le mouvement, il se souvint de ses conseil et laissa couler. Il n'était tout de même pas vraiment rassuré, mais faisait tout pour que ça ne se voit pas et pour paraître le plus normal que possible.
Une fois installé dans le bureau, Stanford laissa faire Brieuc, il ne voulait pas faire de connerie et sentait la situation plus que tendu, il se concentra alors sur les appareils électronique présents dans la salle pour voir dans le cas où Eve les laisseraient seuls quelques temps dans son bureau s'il ne pouvait pas profiter de son pouvoir. En plus il avait assuré devant tous les autre qu'il pouvait faire plein de chose avec son pouvoir et ne voulait pas se taper la honte en foirant le premier truc qu'il avait à faire.

Depuis qu'il connaissait l'existence de mutant télépathe comme Alexander, qui travaillait justement ici, il savait qu'il était possible qu'on lise dans ses pensées et il ne pouvait se le retirer de l'esprit. Il stressait donc comme un fou et ne pouvait arrêter de penser aux trucs forcement horrible que lui feraient des télépathe s'ils l'attrapait et que en plus, il ne serait même pas dans les vapes comme dans le hangar à coté du port.

Il était trop stressé et pris dans ses pensée pour avoir un discours un petit long ou construit, mais il était surtout mort de trouille aussi, en prenant sur lui pour avoir la voix la plus assurée possible, il ajouta juste à la fin du discours de Brieuc :

"Si il est pas là, il vaut peut-être mieux qu'on revienne plus tard. Vous pouvez peut-être nous dire s'il a un trou dans son emploi du temps, comme ça on reviendra au bon moment."

"Je me souviens très bien des LeX" commença Eve, arborant un sourire parfaitement factice. "Je leur dois quelques semaines de prison, suite à l'interpellation des précédents dirigeants de Lange & Manners, il y a de cela quelques années..."

Elle fusilla du regard Stanford. Et sourit à nouveau à la manière d'une prédatrice.

"A votre place, jeune homme, j'éviterai d'activer mon pouvoir contre mon ordinateur. N'oubliez pas que je peux lire vos pensées. N'oubliez pas que je peux vous foudroyer l'esprit si je le voulais..."

Puis, elle poussa un petit rire hypocrite. Avant de se calmer et de reprendre d'une voix parfaitement neutre :

"Comprenez bien que Mason Lang est particulièrement débordé. Je l'informerai de votre visite, bien sur... et il vous rappellera s'il décide de le faire. A l'heure actuelle, si vous souhaitez parler à quelqu'un d'autre, à l'exception de notre cher Président, Maître Lloyd Llewellyn, je ne vois pas trop qui serait disponible..."

Elle sourit à nouveau. Cette situation l'amusait particulièrement.

"Aza Chorn, vous connaissiez sa véritable nature, j'imagine ? Ce n'est pas un être de chair et de sang mais bel et bien une copie robotique de Cornelius van Damme. Il reflétait la partie idéaliste, tendant vers le bien, qui résidait en lui. Il dispose également, j'imagine - nous n'avons jamais pu mettre la main sur les archives de van Damme - sous sa programmation actuelle la véritable personnalité de van Damme. Bref, nous ignorons sa localisation actuelle ou s'il est encore vivant. Mais il est activement recherché par nos services. Nous ne souhaitons pas, à Lange & Manners, qu'une quelconque copie de van Damme refasse surface..."

Assis sur sa chaise, Brieuc se sentait de plus en plus mal à l'aise au fur et à mesure de la conversation. Il avait la désagréable impression de jouer le rôle du moucheron, englué dans une toile d'araignée, qui voyait s'approcher de lui la veuve noire prête à le dévorer.

Lançant un nouveau regard d'avertissement à l'intention de Stanford pour le dissuader de tenter quoi que ce soit, le Breton commençait à regretter d'avoir entraîner son jeune camarade dans un tel piège.

Essayant de focaliser ses pensées sur la situation dans la Confédération, Brieuc poursuivit, faisant son possible pour reprendre contenance :

"Il est bien dommage de ne plus avoir de nouvelle de la Sentinelle de l'Occident. En dépit de son lien avec Caremus, je reste persuadé qu'il ne représente aucun danger pour nous, pour moi en tout cas. C'est mon ami. Il m'a sauvé la vie à une époque. Et il nous serait bien utile en ce moment..."

Restant toujours assis, Brieuc ne faisait pas mine de se lever pour prendre congés et se demandait comment faire dévier la conversation sur le sujet qui l'intéressait, le tout sans avoir l'air d'y toucher et surtout sans l'aborder de front. A ce petit jeu du chat et de la souris, l'adolescent n'était vraiment pas certain d'avoir toutes les cartes pour gagner face à une telle manipulatrice mais il se devait d'essayer.

"Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de déranger le Président pour cela."

Autant épargner à Stanford la vision du mari de sa co-directrice en lycra bleu. Ce n'était pas le meilleur moyen de conserver intacte la crédibilité de Georgia. Même si Brieuc était encore particulièrement remonté contre son ancienne camarade, il ne voulait quand même pas trop la dévaloriser aux yeux des jeunes pensionnaires.

"C'est dommage que monsieur Lang ne soit vraiment pas disponible. Sachant que je le connaissais personnellement, c'est Alex, enfin monsieur Chayton, si vous préférez, qui m'a conseillé de venir le voir. Monsieur Lang sait de quoi je suis, enfin nous sommes, capables. Mais apparemment, vous le savez aussi…", conclut Brieuc avec un petit sourire ironique, faisant référence aux démêlés évoqués entre Eve et les Lex, événements qui avaient, semble-t-il, tourné à l'avantage des élèves de l'Institut.

Standford était un peu largué par la conversion, visiblement Brieuc avait déjà rencontré la dame qui les recevait. Il faudrait qu'il se renseigne au sujet de ce qu'était les LeX et de ce qu'il avait fait. Mais il le ferait quand ils seraient loin, il n'avait pas envie de se faire lire l'esprit par cette télépathe comme elle l'avait sûrement déjà fait puisqu'elle avait deviner son pouvoir et le fait qu'il voulait l'utiliser sur son ordinateur. Stanford se sentait un peu impuissant : s'il n'utilisait pas son pouvoir, il était complètement inutile. Il allait donc rester sagement là à coté de Brieuc.

Il écouta donc sagement, mais un point de la discussion ne put éviter d’attirer son attention : On leur proposait de rencontrer le président du cabinet, en plus il s'agissait de Monsieur Llewellyn le mari de la directrice de l'Institut. Stanford n'arriva pas à comprendre pourquoi Brieuc refusait de le voir, peut-être était-ce parce que leurs plans ne devaient pas remonter jusqu'aux oreilles de la directrice, mais si ce monsieur était avocat il devait tout de même pouvoir garder un secret.

Alors que Stanford était super intimidé, face à une avocate et télépathe en plus il ne se sentait pas vraiment à l'aise, il était en admiration devant l'assurance dont faisait preuve son aîné. Il ne put s'empecher de lacher quelques paroles pour hater le départ que semblait proposer Brieuc :

"Mais on ne va pas abuser de votr temps beaucoup plus longtemps, j'imagine que vous avez beaucoup de travail. Si Monsieur Lang ne peu pas nous recevoir, nous reviendrons. C'était important mais ce n'est pas non plus une affaire digne de faire un sitting au milieu de l'immeuble"


[HRP désolé pour la longueur du message, mais je ne vois pas trop ce que Stanford pourrait faire de plus]

Eve écouta les paroles de Brieuc avec un ennui non feint...

"Oui, oui c'est très triste que vous ne puissiez plus voir votre ami. Mais bon, en même temps vous semblez vous être fait un copain de votre âge" reprit la télépathe en désignant mollement du doigt Stanford.

"Quoi qu'il en soit, Monsieur Chayton parle trop. Sans vouloir paraître trop abrupt, je doute fort que Monsieur Lang ait le temps ou l'envie de converser avec vous. Et comme vous le dites, nous ne sommes pas là pour faire du baby-sitting"

Suite à quoi, Eve fit signe aux deux jeunes gens de prendre la porte. Elle prit tout de même la peine de les raccompagner avant de refermer la porte de son bureau.

Pour une fin de non recevoir, c'était une fin de non recevoir cinglante et définitive.

Mais Brieuc et Stanford n'étaient pas au bout de leurs surprises...


Un type, engoncé dans un costume en lycra bleu ridicule, les interpella... Brieuc le reconnut sans aucun doute possible : Lloyd. Maître Lloyd Llewellyn. Président de Lange & Manners et époux de la co-directrice de l'Institut...

"Salut les petits poulets ! Vous venez jouer avec moi dans mon bureau ?" lança-t-il en souriant comme un demeuré ou comme un type qui aurait pris un peu trop de coups de marteau dans la tronche.

*Toi ma vieille, tu me le paieras un jour…*

Le regard sombre que Brieuc dardait sur Eve témoignait bien de toute la rage muette de l'adolescent, une fois de plus vexé de se faire traiter en gamin.
Les lèvres pincées, il se laissa éconduire hors du bureau de la télépathe. Dans le couloir, il fit signe à Stanford de le suivre avant de tourner les talons.

Brusquement, Brieuc s'arrêta incrédule. Mince, décidemment, c'était la visite de toutes les catastrophes. Après avoir été accueillis par Eve Grafmayer, voilà que survenait la deuxième personne que le jeune Breton aurait souhaité éviter. Après une telle vision, quel regard allait lancer le jeune Polonais sur leur directrice ?

Brieuc s'apprêtait à s'excuser poliment lorsqu'une idée lui vint. Il pourrait peut-être utiliser le mari de Georgia pour parvenir à ses fins.

Feignant une fausse joie, il s'exclama avec un grand sourire :

"Cap'tain Lloyd, c'est un honneur de vous rencontrer. Et une chance en plus…" Heureusement que Brieuc venait de se souvenir du nom de code ridicule qu'avait pris l'avocat pour jouer au super-héro.

"J'suis embêté, on s'est perdu. On doit délivrer un message urgent à monsieur Lang mais j'trouve plus son bureau. J'dois avoir mal compris les explications qu'on m'a données. Heureusement qu'on est tombé sur vous. Vous allez pouvoir nous sauver…"

Se tournant vers son jeune camarade, Brieuc ajouta très vite, espérant que Stanford réussirait à ne pas exploser de rire à cette vision grotesque.

"Stan, c'est le célèbre Cap'tain Lloyd. Tu sais, je t'ai beaucoup parlé de lui."

Sur le ton de la confidence, l'adolescent ajouta.

"C'est le mari de la directrice. Mais chut, il ne faut pas griller sa couverture…"

Stanford resta ébahi pendant la suite de la conversion, ne sacahnt s'il fallait prendre ce que disait Eve comme de l'humour ou non, il faut dire que Stanford n'avait pas vraimnt l'habitude de l'ironie. Et quand elle leur fit signe de sortir, il était à la fois soulagé et un peu dérangé de la façon dont elle le faisait.

Après avoir attendu que Brieuc lui fasse signe, histoire de ne pas donner l'impression de fuir la présence de cette télépathe, Stanford quitta le bureau d'Eve.

Le spectacle qui s'offrit aux yeux du jeune mutant dans les instant qui suivi le surpris au possible. Il se frotta les pour être sur de ne pas halluciner : il voyait bien un mec en costume de lycra bleu. Stanford resta bouche bée quelque instant. Il croyait être dans un cabinet d'avocat, un truc sérieux, pas un asile de fou ou les gens se prennent pour des cafards bleus. Surtout qu'il parlait comme s'il avait deux ans et demi et souriait plus bêtement que son petit frère après un biberon un peu trop chargé en vodka.

Il avait l'air complètement fou, mais Brieuc semblait le connaître et essayer de tirer de lui les informations qu'il leur fallait. Puis Stanford compris qu'il s'agissait de Lloyd Llewellyn, le mari de la directrice et ce fut un second choc. Cela fini de détruire la santé mentale de Stan mais il trouva tout de même la force de prononcer quelques mots :

"Bonjour Cap'tain Lloyd, moi c'est Stanford, content de vous connaître"

Avant de glisser tout doucement à Brieuc :

"Il est tout le temps aussi fou que ça??"

Lloyd sourit comme un demeuré et fit de grands signes de la main à l'attention des deux garçons :

"Oh que je suis content de vous voir ! Oui, que je suis content ! Car Cap'tain Lloyd aime les enfants ! Cap'tain Lloyd est le protecteur des enfants ! Avec moi comme guide, il ne vous arrivera rien ! Ah, ça non ! Je ne le permettrais pas !"

Puis, entendant la requête de Brieuc, il se mit au garde à vous et fit un salut militaire.

"C'est entendu ! Bureau de Mason Lang. Message important. Suivez-moi, Messieurs !"


Ils prirent à nouveau l'ascenseur et montèrent cette fois au dernier étage. Là, ils traversèrent un couloir et pénétrèrent à l'aide de la carte magnétique dans le dernier bureau.

Celui de Mason Lang.

L'administrateur du cabinet était absent. Sur sa table de travail, il y avait un ordinateur, divers papiers et son agenda papier.

Lloyd observa la pièce d'un air inquisiteur puis commenta :

"Monsieur Lang n'est pas dans son bureau. A moins qu'il ne se cache dans une armoire. C'est possible, des fois je le fais quand je ne veux pas voir Eve ou mon médecin. Des fois aussi on se cache dans l'armoire de Georgia qu'elle a dans sa chambre pour... Euh..."

Il parut, une fois n'était pas coutume, plus stupide qu'à son habitude. Puis, il reprit :

"Peut-être que je devrais prendre votre message et le poser sur le bureau de Mason ? Il n'aime pas trop qu'on touche à ses affaires en son absence..."

Génial, ils allaient pouvoir arriver jusqu'à Mason Lang, conduit par le super-héro le plus débile de tous les temps. Mais bon, on ne demandait pas à leur guide d'être un modèle d'intelligence mais juste de jouer le rôle de les mener à bon port.
Faisant un petit clin d'œil triomphant à l'intention de Stanford, Brieuc emboita le pas à Capt'ain Lloyd. Direction le bureau de l'administrateur.

Hélas, parvenu dans le dit-bureau, une cruelle désillusion les attendait. Il n'y avait personne. L'homme qu'il venait voir était absent et le Breton doutait fort que jouer à cache-cache entrait dans les occupations de Manson Lang. Ce qui n'était pas le cas de Lloyd visiblement, qui semblait beaucoup apprécier ces jeux, témoignant encore plus de son âme de grand enfant.

Avisant l'ordinateur laissé sans surveillance, Brieuc eut un petit signe interrogatif vers Stan. Puis l'adolescent entreprit de faire diversion, répondant à l'avocat, tout en se déplaçant pour éloigner le regard de ce dernier du bureau.

"Oh, non, c'est trop bête qu'il soit parti juste maintenant.", s'exclama-t-il, l'air déçu.

Puis, semblant réfléchir un peu, Brieuc ajouta :

"Oui, j'pense qu'on pourrait lui laisser un message. J'sais que vous lui ferez suivre sans faute. Faudrait lui dire que Brieuc et Stanford, de l'Institut Xavier, sont passés le voir et qu'ils voudraient parler d'Aza Chorn avec lui. D'Aza Chorn et du Texas également."

Un peu inquiet, le Breton observait son interlocuteur.

"Ca ira ? Vous vous en souviendrez ? J'vous laisse mon numéro de téléphone pour qu'il puisse me joindre dès que possible. C'est très important que je lui parle. Vous oublierez pas ?"

Lloyd avait vraiment l'air ridicule mais il proposait de les emmener dans le bureau de Lang et cela sans que ce dernier soit là. Stanford vit tout de suite là dedans une occasion d'utiliser son pouvoir. Après tout vu comment se comportait le mari de la diretrice, il pourrait surement profiter d'un moment d’inattention pour avoir accès à l'ordinateur de Monsieur Lang.

Quand ils entrèrent dan le bureau à la suite du super-héros le plus ridicule que Stanford n'avait jamais vu, Brieuc lui fit un signe disrect qui montrait qu'il avait lui aussi pensé à l'ordinateur. Pendant que Brieuc parlait avec Lloyd, Stanford se dirigea vers l'ordinateur.

Une fois face à l'ordinateur, Stanford s'appuya sur l'écran, le touchant de ses deux mains à la fois en essayant d'être le plus discret possible. Il se concentra à son maximum pour tenter de se connecter à l'ordinateur. Il ne savait pas vraiment ce qu'il cherchait, mais il avait déjà réfléchi à la façon d'extraire les informations : s'il y avait des documents importants il les enverraient sur une des adresses de webmail qu'il avait créé pour aller sur les forum de hacking quand il était au collège. Normalement il avait comme les mec du forum lui avait dit pour qu'on ne puisse pas remonter jusqu'à lui, c'était le moment de tester la chose.

Il ne savait pas exactement quoi chercher mais il avait tout de même des idées des trucs à trouver, tout ce qui pouvait avoir des relation avec le fonctionnement de l'institut, les mutants que L&M voulait que les X-men aillent chercher ou Odessa et surtout tous les trucs un peu trop caché et crypté.

Lloyd tomba sans grande difficulté dans le panneau... Et il ne fit même pas attention à Stanford quand ce dernier se faufila derrière lui pour aller s'installer devant l'ordinateur de Mason Lang.

Ce dernier n'était même pas sécurisé et les seuls talents de hacker du petit garçon lui permirent d'entrer dans les fichiers de l'administrateur de Lange & Manners.

"Aza Chorn est au Texas ? Mais c'est E-NORME, moi aussi j'y suis allé y a longtemps !" lâcha bêtement Lloyd tandis que Stanford tombait sur des fichiers marqués "ODESSA", "Institut / Barbara & Jake" et "Premier rapport d'étape à l'attention du comité directeur".

"Tu as un numéro de téléphone ? Mais c'est E-NORME, moi aussi !" ajouta Lloyd alors que Stanford bazardait les fichiers vers l'une de ses adresses mails de secours.

"Mais tu veux parler à Monsieur Mason ? Mais c'est E-NORME, moi aussi je veux tout le temps lui parler alors que lui il veut jamais !" termina la courgette bleue au moment même où Stanford venait de finir de masquer son intervention sur l'ordinateur de Lang.

Les deux jeunes mutants n'eurent plus qu'à remercier Lloyd pour son aide très précieuse (bien que parfaitement involontaire) et à rentrer à leurs pénates.


De retour à l'Institut, ils tentèrent d'ouvrir les fichiers mais en vain... Ils étaient pour l'heure cryptés et Stanford venait de s'offrir de longues heures de travail en perspective avant de pouvoir les ouvrir.