[22 juin 2112] Rassemblement de soutien à Central Park

La jeune rouquine était "enchantée ". Elles ne se connaissaient mais par contre, cette dernière s'appelait Johanna. Histoire de ne pas être en reste, Leah lui tendit avec entrain la main. "Leah, enchantée". Et avec un large sourire poli. Et pour Brieuc, elle corrigea : "L'ancien institut". Oui parce que bon. Elle savait qu'il y en avait un nouveau, mais elle n'avait strictement rien à voir avec. Elle, ça s'arrêtait à celui qui avait été détruit, point. D'ailleurs, est-ce que Brieuc en faisait partie ? "Et bien… Je suis étudiante en arts dramatique, maintenant. Et toi ?" Et pour Kalalli qui lui demandait comment elle se souvenait de Chason, elle haussa les épaules, rieuse, avec un "Qui s'en soucie ?". C'est vrai ça. Chacun se souvenait de différentes choses ; elle, elle se souvenait de la fameuse peluche. C'était comme ça.

Vint alors les deux hommes qui les regardaient depuis quelques minutes déjà, avec amusement. Et qui dirent quelques petites choses. Au passage sur le père d'Alexander, elle acquiesça de la tête. Sur le passage qui suivit, elle fronça les sourcils en s'interrogeant, réfléchissant à ce qu'il racontait. Et puis le père d'Alex rétorqua quelque chose sur "rolex et maitresse". Avec une petite grimace, elle s'éloigna de quelques pas de lui. Un vieux pervers alcoolique, songea-t-elle. Il avait surtout raté sa vie à penser comme ça, se disait-elle. Puis Kalalli leur demanda en quoi ils pouvaient les aider, l'autre homme réagit également, et Alex se montra quelque peu … provocateur. Et elle écarquilla un chouillat les yeux. Mais qu'est-ce qu'il faisait là ? Un avocat qui perdait son sang-froid, ça se pouvait ? Elle aurait pourtant cru qu'ils devaient être le genre de personnes sachant se contenir en toute situation. Manifestement, non.

L'un des hommes répondit à l'autre adulte, qui lui, ne semblait pas avoir bu. A priori, le souci venait d'un discours. Le second des deux hommes s'adressa sans doute à la rouquine, la désignant par son nom de famille. Tiens ? Ils se connaissaient alors ? Ou alors, il avait lu son esprit, réalisa-t-elle l'instant d'après, quand il fit part à son camarade de ce qu'Alex avait pensé. Et elle, elle était surtout en train de reculer encore d'un pas de tout ce petit groupe. Elle ne saisissait pas trop pourquoi il voulait absolument déclencher une bagarre, juste là, devant tout le monde en plus. Et l'un des hommes dit quelque chose sur l'institut Xavier. Manifestement, ils étaient très sûr de remporter la manche si bagarre il devait y avoir. A la place, elle préférait regarder les gens qui écoutaient un quelconque porte-parole, ceux qui avaient un petit sourire aux lèvres. La foule en délire qui aurait bien pendu le "criminel présumé" avec les boyaux de ses avocats… Elle hocha la tête et se tourner vers les autres.

"Heu dites… C'est idiot mais… Les gens qui sourient là, ils sourient pour de vrai ou ….?" Fit-elle, avec un petit rire gêné, avec la désagréable sensation d'être en trop, se demandant si elle venait de bien comprendre la situation. Le "rien" dont avait parlé Alex était d'ailleurs aussi le "criminel présumé" dont Kyle avait parlé ?

Mais c'était qui ces deux clowns ? Ils semblaient en tout cas bien connaître les pensionnaires de l'Institut Xavier, par contre la réciproque était loin d'être vrai. C'était la première fois que Brieuc voyait ces gus et, visiblement, il en était de même de ses camarades, incluant même dans ce terme de camarades, Mason Lang, le père d'Alex et Leah, fraichement retrouvée.

En tout cas, tout dans le petit discours, parfaitement huilé entre "cravate" et "blouson de cuir", trahissait des personnes imbues d'elles-mêmes, se sentant tellement au-dessus du commun des mortels qu'elles le méprisaient souverainement.

Haussant les épaules, fataliste, le Breton sourit à ses camarades.

"Bon, apparemment, personne de chez nous ne les connaît mais eux semblent savoir qui nous sommes…"

Reportant son attention sur les duettistes, Brieuc chercha à en savoir un peu plus.

"Et si vous vous présentiez les mecs ? Qu'on sache au moins à qui on s'adresse…"

L'attitude crispé de l'adolescent trahissait assez bien tout le mal qu'il pensait des deux intrus, n'appréciant pas particulièrement leur façon de faire, ni leurs remarques volontairement blessantes envers Alex et Kala. Surtout qu'ils admettaient être venus chercher ses deux amis… Drôle de façon de procéder, en somme. Style, je t'insulte et je te dis de me suivre. Et ils espéraient que cette façon de faire fonctionne ?

"Et si vous saviez ce que l'Institut Xavier vous dit… Ah oui, c'est vrai, y'en a au moins un qui doit le savoir…"

Un petit sourire ironique se forma à nouveau sur le visage de Brieuc. Il était certain de ne pas avoir le dessus en cas de grabuge mais il s'en fichait complètement. Au moins, il s'amusait un peu en provoquant les deux énergumènes qui jouaient à celui qui avait la plus grosse dans la cour de récré.

Et, une chose était certaine, il ne les laisserait pas embarquer Kalalli contre son grès, pas après ce que l'Inuit avait vécu lors de sa dernière mission… Brieuc était bien décidé à ne pas quitter son ami d'une semelle.

Kalalli fixait avec attention les deux hautains qui se tenaient face à lui. Il ne voulait pas les quitter des yeux, craignant un coup fourré dès qu'il baisserait sa garde. Aussi ne remarqua-t-il même pas Alex qui devenait quelqu'un d'autre. Seules les paroles de Charlie lui firent lâcher un soupir excédé. Mais rapidement, il expulsa de ses pensées l'ivrogne lubrique face aux nouvelles paroles du télépathe qui cherchait visiblement à se battre.

Prudent, l'Inuit continuait à observer la situation. Pourquoi est-ce que la fois où on le tirait du lit pour faire quelque chose qui, de base, ne lui plaisait pas, il fallait en plus que la sortie tourne au vinaigre ? Qu'est ce qu'ils avaient au juste contre eux ces deux là ? Le garçon ne comptait pas attaquer. Il n'y avait pas de raison de le faire. Et la dernière fois qu'il s'était montré trop sûr de lui, il avait croisé Diana qui lui avait bien trop résisté à son goût, le remettant à sa place. Si ces deux là se permettaient ce genre de propos, ils devaient en avoir les moyens.

Ils prétendaient ne pas vouloir en venir aux mains, prouvant qu'il y avait un objectif derrière tout ça. Pourtant ils faisaient tout l'inverse de ce qu'il fallait pour que la discussion se passe correctement. Cravate avoua avoir lu dans l'esprit d'Alex. Si lui était prêt à se battre, c'était tant mieux pour lui, mais Kala ne comptait vraiment pas le suivre. Après tout, depuis la dernière mission, il avait bien comprit qu'avec lui, c'était du chacun pour soi. L'attaque directe contre l'Institut Xavier fit grincer les dents de l'illusionniste. Plus ça allait, plus ils continuaient de lancer des piques à tout va.

Finalement, Cravate finit par avouer leur but : ils étaient venus chercher Alex et... lui. Kalalli recula instantanément d'un pas.

" Qu... Quoi ? "

C'était du kidnapping maintenant ? Ils les insultaient et espéraient qu'ils soient suivis ? Bébé, passe encore. Quoique, mais nabot. Pour qui se prenaient-t-ils ?

" Et pourquoi on vous suivrait ? Vous venez nous défier et vous espérez qu'on vous suive ? Je suis qu'un bébé et qu'un nabot, non ?!" demanda-t-il sur la défensive.

Qu'est ce que c'était que cette histoire encore ? Il était hors de question qu'il les suive. D'ici à ce qu'ils soient liés aux Amis, ou que ce soit d'autres pervers tarés, il ne devait y avoir qu'un pas. Ils n'avaient probablement pas apprécié de voir March mourir et devaient le leur mettre sur le dos, ce qui expliquait que ce soit des mentalistes qui semblaient leur faire face. C'était hors de question qu'il se laisse embarquer sans réagir. La dernière fois qu'il s'était fait capturer, il n'avait pas pu faire quoique ce soit une seule seconde.

Malgré tout, il n'en menait pas large. Il ne voulait pas revivre le calvaire dont il s'était échappé si peu de temps auparavant. Pourquoi est-ce que ça tombait sur lui, encore... ?

Leah était donc une ancienne, comme Brieuc, Kala' et Alex'. La namibienne lui serra la main, d'une main ferme pour une jeune fille, elle n'avait jamais aimé les poignées de main mollassonnes. Mais elle n'eut guère le temps de s'intéresser à l'asiatique. Les deux hommes étaient sur eux, et les hostilités commençaient, au moins verbalement.

Jo' n'aimait pas ça, mais alors pas du tout. Déjà, elle n'aimait pas le père d'Alex, clair, net, et précis. Non mais c'était quoi cette phrase comme quoi on avait raté sa vie si on n'avait pas une maîtresse à cinquante ans ? La rouquine mourrait d'envie de lui rentrer dans le tas, mais c'était le père d'Alex', elle n'avait pas à s'en mêler.

*N'empêche que c'est écoeurant. Comment il peut penser comme ça ? Devant son fils en plus, ouvertement ? C'est dingue...*

Ce qui était dingue aussi, c'était la respiration saccadée et le coeur battant à toute allure d'Alex'. Elle n'était pas télépathe, elle ne risquait pas de comprendre ce qui se tramait dans sa tête, mais quand il reprit la parole, elle sursauta, et ouvrit des yeux ronds sur lui. C'était toujours le type un peu paumé qu'elle avait vu dans le salon tout à l'heure ? Par réflexe, elle s'approcha et posa une main sur un bras du mentaliste. Elle était morte de peur, à cet instant : la tension était montée en flèche, et si les deux types n'attendaient qu'une occasion pour leur flanquer une raclée, ils l'avaient à présent. Alors c'est des yeux inquiets qu'elle coula vers le type en blouson de cuir lorsqu'il reprit la parole.

Il avait l'air de vouloir calmer le jeu, mais la remarque de celui à la cravate lui fit froid dans le dos. Il savait son nom. Qu'est-ce qu'il savait d'autre sur elle et sur ce qu'il y avait dans sa tête d'ailleurs ? Le reste du discours de Kyle, donc, n'était pas plus rassurant, bien qu'il utilisât un ton poli. Lui aussi, se mettait à les insulter. Finalement, il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre. Et elle se demandait s'ils étaient aussi puissants qu'ils l'insinuaient, mais n'avait pas vraiment envie de tester pour le savoir.

Cependant, quand ils annoncèrent être là pour venir chercher Alexander et Kalalli, son regard erra de l'un à l'autre des mentalistes de l'Institut pendant quelques instants. Ils ne pouvaient pas arrêter de les insulter, un peu ? Et puis c'était quoi cette nouvelle idée ? Ils voulaient les emmener ? Pour quoi faire ? Pour combien de temps ? Et de toutes les façons...

- Ils ne sont pas en état...

Et puis zut à la fin, ils pourraient pas être un peu polis, non ? Quand on demandait un service à quelqu'un, c'était comme ça qu'on faisait, non ? Brieuc leur demanda de se présenter, et la sud-africaine hocha presque imperceptiblement la tête. Non parce que voilà, tout ce qu'ils savaient d'eux pour l'instant, c'était qu'il y en avait un qui se prénommait Kyle, et qu'ils étaient parfaitement sûrs d'eux, condescendants avec eux et à son goût tout à fait antipathiques.

Un rictus déforma le visage de la Nouvelle Mutante quand Brieuc précisa que l'un d'eux devait bien savoir ce que l'Institut leur disait. Elle ne savait pas jusqu'où ils avaient été fouiller dans leur cervelles, et savoir qu'elle ne pouvait rien contre, ça ne lui plaisait absolument pas. Mais foutu pour foutu, et encouragée par l'attitude du breton, elle se risqua à demander, des étincelles dans le regard trahissant l'inimitié qu'elle ressentait pour les deux types.

- Et on peut savoir pourquoi vous avez besoin d'eux si vous êtes tellement plus forts que tout le monde ?

Kala' n'était manifestement pas rassuré non plus, elle n'avait pas besoin de tourner la tête vers lui pour le savoir, le ton de sa voix était suffisamment révélateur. Elle, elle resta près d'Alexander, une main encore posée sur son bras tant qu'il ne la repousserait pas. Elle ne savait pas ce qui le séparait de l'inuit, et si elle avait su que Brieuc protéger le danseur, elle aurait sans doute plus ouvertement pris la défense d'Alex'. Elle n'en savait rien, et préféra rester à sa place : elle ne voulait pas reculer devant ces deux m'as-tu-vu. Même si elle n'était pas vraiment rassurée.

Il faisait quoi la ? Il tentait de calmer le jeu ? Alors que Leah avait l’air totalement paumée et c’était logique, que Brieuc hésitait pas à prendre les devants et à ne pas mâcher ses mots, Cravate appelons le ainsi jusqu’à connaître son nom appela Johanna par son nom de famille.

Soit il la connaissait soit… c’était une éventualité qui ne plaisait foutrement pas au télépathe qui réaffirma son bouclier psychique mais visiblement trop tard, puisque les paroles de celui-ci prouvait qu’il avait lu les pensées d’Alexander. Le télépathe ce mis à rire, un rire retenue certes mais pour le coup cela l’amusait. Il porta sa main à sa poche intérieur pour en sortir une cigarette et la porter à sa bouche.

Toujours en écoutant la discussion entre les deux intrus, il alluma son bâton de nicotine, il regarda la main de Johanna, son cœur durant un instant ce mis à battre plus vite, puis ce calma et leva un doigts pour suspendre leurs conversations au deux personnages.

« Premièrement… »

Il relâcha la fumée accumulé dans ses poumons et repris.

« Ce qui ce passe entre moi et Charlie me regarde… deuxièmement quand vous lisez les pensées de quelqu’un faite le correctement! Surtout que les miennes n’étaient pas destiné à Kyle… »

Le télépathe parlait calmement, son apparence était toujours aussi peut rassurante mais comme toute personnes ayant déjà tuer, il n’était pas inquiet de voir deux types sur d’eux. March l’était et il est mort.

« Par contre vous dites vrais sur un détail, je serai ravi de vous voir ouvrir les hostilités! Ce que vous avez déjà fait d‘une certaines façon en osant pénétré dans l‘esprit de Johanna… et encore plus en entrant dans le miens...»

Il tira une nouvelle latte son regard poser sur les deux hommes, il reprit toujours calmement.

« Mais en tant que télépathe je sais à quel point il est difficile de ne pas vouloir fouiné… mais que voulez vous, j’ai un coté assez chevaleresque qui m’oblige à ne pas le faire…»

Après une nouvelle bouffé, il observa Johanna qui essayait de les défendre alors que Kalalli commençait à avoir peur. Le contacte de la main sur son bras commençais à le faire douté son mal de crane le reprenait.

*Je sais pas ce que vous voulez me je…*

*…*

*D’accord…*

Alexander eu une mine agacé, comme si ont venait de l’engueuler, il regarda les deux types avant de reprendre, calmement.

«Ok je vous accompagne à une condition… le pleurnichard retourne à l’institut avec les autres… »

Il laissa un blanc, la situation ne semblait pas plaire au télépathe, Oh non pas le faite qu’il soit face à deux types certainement plus puissant que lui, mais plutôt de devoir protéger le groupe.

« Comme la dit Johanna ont est pas en état, le branleur encore moins que moi, quoi que vous aviez prévue de lui faire faire il n’en sera pas capable… regardez le incapable de prendre une décision difficile.. ouinouin tout est la faute d’Alexander, il est méchant,! Le monde il est pas beau! Pff il est pas foutu de s’apercevoir les sacrifices qu’il faut faire pour protégez des vies innocentes… laissez le la… »

Il lança un regard vers Johanna.

« Ta réussi ton coup… allez barrez vous tous… sauf si il s’agit de terroriste et j’en doute… ils ne ferons rien… »

Dans le cas contraire il y’aurait une utilisation de pouvoir et cela allait mal finir.

Mason eut un sourire forcé à la réponse des inconnus. Visiblement, les événements étaient en train de prendre une tournure qui lui déplaisait au plus haut point. Il réajusta le col de son manteau et le nœud de sa cravate et s'éloigna sans mot dire... Tout cela l'ennuyait au plus haut point...

Charlie, quant à lui, n'avait pas envie d'en rester là. L'ivrogne leva le poing pour tenter de flanquer une beigne au gus le plus proche de lui. On s'en prenait pas à son fils impunément !

Cravate haussa les épaules aux pathétiques provocations de Brieuc

"Je pourrais vous dire qui nous sommes, mais de toutes façons, dans dix minutes, vous aurez tout oublié, donc ça ne présente pas vraiment d'intérêt que je perde mon temps à cela."

À cet instant, le brave Charlie leva son poing. Il fut difficile de déterminer de qui vint la réponse, vu que les deux se contentèrent de vaguement tourner les yeux vers l'ivrogne qui s'effondra flasquement au sol comme s'il avait trébuché dans ses pattes. Kyle soupira, et répondit à Kalalli.

"Disons que quoi qu'il arrive, vous partirez avec nous. Après, vous pouvez le faire sans résistance, ou bien essayer de résister, à vos risques et périls.", expliqua-t-il, avant de porter un regard de réprobation sur Alexander et sa cigarette compensatrice de virilité perdue.

Quelque chose sembla alors exploser dans la tête d'Alexander. S'il avait un jour eu un bouclier psychique, celui-ci venait de subir le destin d'un pétard un jour de fête nationale. Dans tous les cas, son corps ne répondait plus, quelque action qu'il ordonne à ses membres, le destinataire était aux abonnés absents. Kyle avança son bras, et retira la cigarette du bec d'Alexander, avant de la jeter par terre. Il eut néanmoins la claire sensation, alors que la main l'effleurait, qu'on venait de lui passer une pile électrique sur les lèvres.

"Tsk tsk tsk. C'est vraiment une mauvaise habitude pour un télépathe de ne pas pouvoir garder les idées claires."

Suite à ce petit interlude, Cravate embraya.

"Vous n'êtes pas en position de négocier quoi que ce soit. Ce sont ces deux là que nous venons chercher, et je vous déconseille d'essayer de nous en empêcher. Faites donc comme votre petit copain a dit. Allez voir ailleurs si nous y sommes, et tout se passera très bien."

Le même cravate alla donc attraper Kalalli par l'épaule et le poussa devant lui, alors que Kyle se chargeait d'Alexander qui, ne pouvant ni agir ni parler, était condamné à suivre le mouvement.

Bon, y'avait un progrès. Les mecs étaient toujours aussi hautains et méprisant mais "cravate" venait de s'oublier à daigner parler à l'insignifiant vermisseau qu'était Brieuc. La réponse était toujours aussi nulle, mais au moins il y avait une réponse. Pas du style à satisfaire le Breton en tout cas. Et sous ce crâne particulièrement têtu, les pensées se bousculaient, essayant de comprendre. En fait, tout dans le comportement des deux inconnus trahissait le larbin servile, mandaté par un boss plus puissant. C'était vraiment le style "Je vous écrase de ma superbe parce que je n'ai pas l'occasion de le faire ailleurs, étant moi-même méprisé par mon chef".

Le tout était de savoir qui était ce fameux chef… Encore un coup d'Arcade III qui cherchait des poux aux pensionnaires de l'Institut Xavier ? Ou alors une vengeance des Amis survivants ? Non, dans ce dernier cas, Jolène serait également concernée mais rien n'indiquait qu'elle ne serait pas la suivante à aller chercher sur la liste…

Goguenard, Brieuc mit les mains dans les poches. C'était bien mal connaître l'adolescent si "cravate" et "blouson de cuir" s'imaginaient qu'il allait lâcher le morceau aussi facilement. Et quand on la lui jouait au mépris, le Breton répondait de la même façon.

"Bon, messieurs "j'me la pète parce que je suis plus puissant que tout le monde et que vous faites pas le poids face à moi", si j'ai bien compris, vous avez décidé d'embarquer mes copains ici présents contre leur volonté, pour je ne sais quelle raison et pour aller je ne sais où…"

Si la chute du père d'Alex, visiblement victime du pouvoir incommensurable d'un des deux inconnus, n'émut pas particulièrement Brieuc, voir Alex se figer d'un coup, comme privé de volonté propre, le laissa un instant sans réaction. Ca se corsait pour le coup. Les deux mecs n'étaient finalement pas tout en frime, ils avaient également les moyens d'agir.

Finalement, avec un petit sourire contrit, le Breton s'excusa auprès de Leah.

"Désolé Leah, j'aurais bien aimé, ainsi que Kala, fêter nos retrouvailles autour d'une glace mais y'en a qui en ont décidé autrement… T'en fais pas, on remettra ça bientôt.

Puis, plus fermement, il reprit à l'intention de Johanna, donnant ses consignes d'une voix précise.

"Jo, tu retournes à l'Institut et tu préviens Georgia qu'un certain Kyle et… et sa copine… Brieuc avait marqué une imperceptible hésitation avant de balancer une nouvelle insolence. "Enfin, qu'ils emmènent Alex et Kala contre leur grès et qu'on ne peut rien faire pour l'empêcher mais que je reste avec eux. Rajoute que Mason Lang a l'air de s'en foutre complètement. A croire qu'il est complice…

L'essentiel était de protéger Johanna, tout en prévenant Georgia. A cet instant, Brieuc se sentait plus chef (ou chef adjoint si on voulait) des Nouveaux Mutants que jamais. Il n'allait pas rester les bras croisés mais savait très bien qu'il était vain de déclencher une bagarre.

Voyant "cravate" et "blouson de cuir" embarquer Alex et Kalalli, Brieuc haussa les épaules et leur emboita le pas, restant tout à côté de l'Inuit.

"Bon, les filles, j'viens avec vous. Vous en faites pas pour le transport, j'tiens pas beaucoup de place quand j'veux… Si c'est ça qui vous gêne…"

Après tout, pour le Breton, l'amitié était une chose sacrée et il avait encore dans les oreilles la voix de Kalalli lui demandant de venir avec lui à Central Park. Son camarade était dans une passe difficile et Brieuc sentait qu'il avait le devoir de ne pas le laisser tomber, surtout en ce moment…

Tandis que Johanna tentait de prendre leur défense avec Brieuc, Alex en rajoutait une couche, cherchant ouvertement à y mettre les poings. Kalalli tourna la tête vers le télépathe quand il annonça que le "petite merde" n'était pas adressé à Kyle. C'était pour lui qu'il avait dit ça ? Il fronça les sourcils, tandis que les insultes à son égard pleuvaient. Soit disant il essayait de le protéger en le traitant de pleurnichard ? A d'autres ! Il l'avait déjà fait à Los Angeles, et il n'y avait personne à qui le faire croire.

Le pire vint ensuite. Alex le traitait de branleur incapable de prendre une décision et se cachait derrière de nobles idéaux de sacrifices. D'abord figé de surprise et interloqué par les paroles, il se reprit rapidement, les larmes aux yeux mêlant colère et peur :

" Le sacrifice c'est se mettre en danger pour sauver les autres, et non tuer Jolène pour se sauver soi ! " lança-t-il presque en criant sur Alex.

Les poings serrés à s'y enfoncer les ongles, Kalalli bouillonnait et était à prêt à décocher un coup rapide et précis dans le visage du télépathe. Le pire était bien que ce dernier espérait s'en tirer à bon compte en héros. Après ce que ce traître avait fait, il osait retourner la situation.

Charlie tenta alors vainement de frapper un des deux hostiles mais fut arrêté bien rapidement par l'un d'eux. Sans pouvoir réagir, il s'effondra, inconscient. Puis soudainement, Alex qui fumait une cigarette se figea, et le dénommé Kyle lui retira la clope du bec. Le télépathe venait de se faire passer son bouclier mental comme ça ? Si facilement ? Kalalli commença à trembler d'effroi. Cette fois il n'avait pas un collier explosif autour du cou. Mais il redevenait une personne banale incapable de se défendre physiquement. Comme il y avait si longtemps...

Cravate avait dit qu'il allait effacer les souvenirs de tout le monde. Personne ne saurait où ils étaient partis, ni même qu'ils étaient enlevés. Ils penseraient peut être même à une défection pure et simple après les Amis. Personne ne les chercherait. Ils étaient perdus.

Lorsque l'un des deux hommes vint pousser Kalalli, il se laissa faire. Toute résistance était futile. On l'aurait emmené droit à l'abattoir qu'il se serait senti pareil. Pour lui, tout était clair en cet instant. Le monde autour de l'Inuit disparaissait peu à peu. Les arbres, le ciel, le soleil, ses amis. Même les dernières tentatives de Brieuc. Il allait être emmené là où personne ne le chercherait et serait torturé comme tout ceux qu'il avait vu chez les Amis.

Sa poitrine était tellement contractée qu'elle l'empêchait presque de respirer. Le teint était livide et des larmes coulaient doucement sur les côtés de ses yeux. Tout son corps était crispé, accentuant les tremblements provoqués par la peur et par la sensation de froid diffuse. Il allait mourir. Seul. Et ça allait être long. Très long...

Là où le destin le guidera

Elle sursauta cela dit quand Kala' répondit aux insultes d'Alex'. Laisser mourir Jolène ? C'était quoi cette histoire ? Elle ne comprenait pas. Ca ne pouvait pas être Alex', il avait demandé à ce qu'elle veille sur elle, il ne l'aurait pas laissée mourir.

Cela dit... Le rire d'Alex' faisait peur. Le comportement d'Alex' faisait peur. Les propos d'Alex' faisaient peur. Son ton calme et froid la fit frissonner. Mais était-ce bien son coeur qui s'était accéléré ? Elle n'osait plus rien faire, ni bouger, ni parler, ni retirer sa main bien qu'elle ne fut pas certaine qu'elle dût la laisser. Il annonçait ce dont elle se doutait bien : ils avaient lu dans son esprit. Et lui, il disait que ce n'était pas bien d'entrer dans l'esprit des gens. Une vague de sympathie pour le télépathe de l'Institut l'envahit : c'était ce qui lui avait toujours fait le plus peur chez lui, et il annonçait clairement que pour sa part, il n'irait pas fouiller dans sa tête à elle sans prévenir, ni sans une bonne raison.

Oui mais voilà, ça, ça ne dura qu'une instant. Parce qu'ensuite il se mit à descendre Kala' en flèche. Pleurnichard, branleur, ouin ouin tout ça... Non mais... Pourquoi répondait-il si... Mal ? Quand il la regarda et ajouta qu'elle avait réussi son coup, Jo' frissonna. Elle ne voyait pas bien où il voulait en venir, mais ça sonnait comme une menace. Et pourtant elle ne bougea pas. Pas encore tout du moins.

Mason Lang s'éloignait. Courage fuyons, hein ? Elle n'aimait déjà pas beaucoup L&M, ça ne risquait pas de redorer leur blason à ses yeux. Le père d'Alex' tentait de frapper et trébucha sans qu'elle pût savoir si c'était de son propre fait ou si c'était un coup des deux types, bien qu'elle supposât que c'était effectivement le cas. Et ils allaient effacer leurs mémoires, comme c'était pratique. Facile. Détestable.

Et quand Kyle retira la cigarette de la bouche d'Alex', la rouquine comprit. Ils avaient pris contrôle de lui, purement et simplement. Il ne les aurait pas laissé faire sinon. Alors, là, elle sentait bien que c'était peine perdue. Et elle pleurait.

Cravate attrapa Kalalli, le poussa devant lui. Les larmes ruisselaient sur ses joues, autant que sur celles de l'inuit. Elle n'avait rien pu faire contre la bombe qui avait pulvérisé le chauffeur et sans doute - tout au moins le croyait-elle - l'otage que la camionnette d'Arcade III avait embarquée. Elle n'avait rien pu faire pour Ticky. C'était déjà des blessures, qui, si elle n'en parlait pas vraiment, lui faisaient toujours mal. Surtout pour Ticky dont elle se sentait responsable. Mais là... Voir deux des siens se faire emmener et se sentir aussi impuissante...

Brieuc, lui, décida d'accompagner le mouvement. Jo' était persuadée que ça ne servirait à rien, qu'il se ferait refouler. De toute façon, les gars prendraient le contrôle de qui ils voulaient, et effaceraient les mémoires pour être tranquilles. Et si elle écouta les ordres du breton, elle n'y répondit pas tout d'abord. Elle n'était pas sûre que son communicateur couvrît si grande distance. Elle n'était pas sûre qu'elle se souviendrait de ce qu'il fallait en rentrant à l'Institut. Et elle n'avait pas envie de partir et de les laisser être embarqués sans rien faire. Mais quoi faire ? Une idée lui passa par la tête, et elle fit mine de s'occuper de son lecteur de musique. Elle y activa la fonction enregistrement, en espérant qu'une partie du peu de conversation qui leur restait serait enregistrée et audible, au moins par elle. Et qu'on ne s'apercevrait pas de son stratagème.

- Mais Brieuc, comment tu veux que je prévienne Georgia que Kyle et sa copine comme tu dis, 'fin les deux mentalistes super balèzes, là, emmènent Kalalli et Alexander ? fit-elle entre deux sanglots. Je suis pas sûre de pouvoir la joindre d'aussi loin. Et puisqu'ils vont m'effacer la mémoire, je m'en souviendrai pas une fois là-bas... Et puis sérieusement, tu crois vraiment qu'ils vont te laisser partir avec eux ?

Impuissante, elle regarda tour à tour les deux kidnappés, puis les kidnappeurs. Elle dévisagea Brieuc, cherchant une réponse dans le regard du breton, puis détourna le regard, le posant sur Leah, qui ne devait pas comprendre grand chose à ce qu'il se passait. Elle n'avait simplement rien à lui dire, elle ne la connaissait pas, et la situation se prêtait mal aux rencontres. Alors elle baissa la tête et renifla. Les larmes ne voulaient décidément pas s'arrêter de couler, et elle ne savait pas quoi faire d'autre.

Bon, elle était carrément paumée et à vrai dire, n'était pas très sure de tout à fait saisir ce qui était en train de se passer. Mais elle finit par comprendre plus ou moins que grosso modo, les deux types voulaient qu'Alex et Kalalli les suivent. Pour quoi ? Ça, elle n'avait pas compris. En dehors du fait que tout ça semblait clairement fâcheux pour tous les autres. Kalalli lui-même ne semblait pas comprendre la raison de la demande des deux hommes. Quant à Alexander, il sembla continuer un petit peu sur la provocation avant de se résigner. Même s'il le fit en demandant à ce que l'inuit ne vienne, le dénigrant très bien en public. Et d'ajouter pour la rouquine qu'elle avait réussi son coup et Leah la regarda avec curiosité. De quel coup parlait-il ? L'un des autres adultes se sauva néanmoins, et ce ne fut hélas pas le père d'Alex, à son grand dam.

Il se précipita d'ailleurs vers l'un des deux hommes, avec manifestement l'idée en tête de coller son poing sur quelqu'un. Et de chuter lourdement à terre. Est-ce que c'était l'un des hommes ou est-ce qu'à l'alcool la faute incombait ? Elle ne le savait pas non et à vrai dire, se contenta d'hausser les épaules. Pour une petite chute, elle ne voulait pas non plus le plaindre. Déjà, parce qu'il avait des mœurs qu'elle trouvait franchement nazes, et ensuite, parce que de toute manière, l'autre homme aurait pu se défendre plus directement. Pour sûr qu'un bon coup de poing sur l'ivrogne aurait été aussi efficace. Et peut-être plus humiliant aussi.

Et contrairement aux attentes d'Alex, les deux bonhommes n'étaient pas disposés à négocier. C'est surement pourquoi elle ne bougea pas. S'ils avaient des pouvoirs psychiques, elle doutait de pouvoir faire quoique ce soit. D'ailleurs, elle ne savait même pas ce qu'il se passait. Peut-être que ces deux vieilles connaissances étaient mêlés à une drôle d'histoire et donc, avec ces deux-là. Difficile de savoir, surtout qu'en personne ne semblait vouloir lui répondre ou lui dire quoique ce soit pouvant l'informer. Elle garda ses distances jusqu'à ce que Brieuc ne lui parlât. Celui-là même qui voulait absolument suivre les deux hommes inconnus. Elle hocha la tête, un brin découragée. Elle doutait vraiment qu'il puisse les suivre, dans tous les cas, pour être franche. Et Johanna s'effondra en larmes.

Histoire de, elle lui tendit alors un mouchoir, tout en demandant suspicieuse aux deux types : "En fait, vous allez effacer quoi de notre mémoire ?" Peut-être pas la question la plus intelligente qu'elle aurait pu faire, réalisa-t-elle après coup. Puisque de toute manière, elle oublierait surement la réponse qu'ils lui donneraient peut-être. Et sans doute un brin inconsciemment, elle opta pour se protéger avec son bouclier, en seconde peau. Ca n'empêcherait surement rien, mais c'était légèrement reconfortant pour elle, voilà tout.

La journée était belle et ensoleillée. Idéale pour faire un jogging dans un endroit aussi vaste et vert que Central Park.

Mais où avait-elle bien pu fourrer son lecteur de musique ? Elle était pourtant sûre de l'avoir pris en partant de l'Institut. Espérons qu'il ne soit pas tombé quelque part pendant son jogging.

La course de Johanna avait interrompue en arrivant sur cette vaste pelouse, ou bien un peu avant ? En tout cas, il devait y avoir une sorte de meeting, parce qu'on y voyait une estrade et un podium, mais il semblait qu'elle était arrivée après le discours. C'était dommage. Peut-être Brieuc le saurait-il ?

Ben oui, Brieuc était assis là, dans l'herbe. Il avait peut-être entendu le discours, quel qu'en fut sa teneur. Même si, et ça, Johanna ne pouvait bien sûr pas le savoir, il ressentait des fourmis partout. Il s'était sans doute tenu raide dans la même position trop longtemps. Il discutait avec Leah, qui était debout là, également. Quoique... Il n'avait plus le souvenir de lui avoir dit bonjour, ou d'avoir discuté de vagues banalités avec elles. Après tout, cela faisait longtemps qu'il ne l'avait pas vue ! Il devait aller voir le meeting de soutien à un mutant accusé de meurtre. Ça n'avait pas du être bien marquant, vu qu'il n'avait pas de souvenir de ce qui avait été dit... Pas plus que Leah d'ailleurs, qui était là par hasard, et avait retrouvé ses anciens compagnons par le même hasard. Ses anciens compagnons ? Son ! Il n'y avait que Brieuc. Et une fille qu'il connaissait probablement. Mais pas elle.

L'orateur principal était allongé par terre. Ivre mort, probablement... Ce n'était franchement pas très élégant, venant du père d'Alexander, de rouler dans l'herbe comme ça à peine fini son discours. D'ailleurs, en parlant d'Alexander, l'une de ses nauséabondes cigarettes traînait par terre, allumée, se consumant lentement...


...Malaise...


Je vous remercie pour votre participation à ce "petit" événement de mode vie. Les choses ne vont, bien sûr, pas en rester là, et l'Institut Xavier va avoir du pain sur la planche ! Georgia sera bien sûr à votre disposition en HJ et en jeu pour discuter des suites à donner à tout ceci.

En ce qui me concerne, je n'ai normalement plus à intervenir dans ce sujet. Si par hasard quelqu'un réveille Charlie Chayton pour le questionner, il se souvient de son discours, et de se réveiller, il a du s'endormir. Il y a bien eu une altération de la mémoire de vos personnages, je compte sur votre fair play pour ne pas exploiter les éléments passés du sujet, qui ont donc été oubliés. Vous avez tout de même à votre disposition certains éléments ^^.

Merci encore une fois pour votre participation, je conçois que tout ceci ait pu être frustrant, mais vous allez (je l'espère) bientôt avoir l'occasion de vous remettre en selle

[HRP] Frustrant ? Je trouve le mot encore un peu faible…
Bref, comme on ne me laisse pas vraiment d'opportunité d'action, Brieuc va rentrer tranquillement à l'Institut et attendre la suite des événements. [/HRP]

Comme tiré d'un long rêve, Brieuc reprit brusquement contact avec la réalité. Mais que foutait-il donc là, assis dans l'herbe ? Ca devait d'ailleurs faire un moment qu'il était assis là, à en croire la raideur de ses muscles et l'humidité qui commençait poindre à travers le tissu de son short.

Que foutait-il donc à Central Park ? Il n'avait pourtant rien à faire là… L'adolescent se rappelait vaguement d'un meeting de soutien, oui c'est ça, de soutien à un mutant accusé de meurtre mais ça n'avait vraiment aucun sens. Pourquoi serait-il allé voir un tel meeting, lui que les parlotes ennuyaient au plus haut point ? Et pourquoi y serait-il allé seul d'ailleurs ? Sans ses camarades habituels ? Surtout en laissant Kalalli qui n'était pas au mieux suite à sa mission chez les Amis…

Kala ! Mince ! Brieuc se mit debout d'un bond. Comment avait-il pu partir assister à un truc aussi insignifiant de son point de vue en laissant son meilleur ami se morfondre au fond de son lit ? Voila une chose qui ne lui ressemblait pas du tout.

Complètement déboussolé, Brieuc regardait autour de lui. Tiens, un gros type gisait par terre à quelques pas. Un souvenir furtif traversa la mémoire du Breton. Ne serait-ce pas le fameux orateur ? Mais qu'avait-il dit déjà ? Haussant les épaules, l'adolescent se dit que s'il ne s'en souvenait pas, ce ne devait pas être bien intéressant au fond. En tout cas, il avait une sacrée dégaine ce type, ivre mort dès le matin…

Mais, c'était Leah qui se trouvait à côté de lui. Ca faisait un moment qu'il n'avait pas vu son ancienne camarade de l'Institut Xavier. Ben, depuis la fermeture voilà trois ans en fait… C'était sympa de la revoir au fond. Enfin sympa, oui, mais ce n'était pas vraiment le jour, pas avec ce mal de tête…

Ah, Johanna aussi était là, visiblement en train de faire son jogging. Comme elle avait l'air contrarié pourtant à chercher quelque chose qu'elle semblait avoir perdu.

Mais pourquoi Brieuc avait aussi mal à la tête. Il se sentait bien nauséeux sans raison apparente. La réalité lui parvenait comme au travers d'un filtre, comme s'il assistait à la projection d'un film au ralenti.

Secouant la tête pour retrouver ses esprits, le Breton n'arrivait pas à se remettre les idées en place. Une pensée plus forte que les autres s'imposait pourtant. Kalalli ! Il n'avait pas pu le laisser seul ! Pas dans l'état dans lequel ce dernier était ! Une telle chose n'aurait pas été digne de Brieuc. Il devait rentrer au plus vite avant que son ami ne s'aperçoive de son absence…

Furieux contre lui-même, l'adolescent eut un sourire d'excuse envers les deux filles, ne se sentant pas en état d'entretenir une conversation.

"J'sais pas c'que j'ai… Ca va pas fort… J'crois qu'il vaut mieux que j'rentre…"

Mais pourquoi avait-il toujours aussi mal à la tête ? Fermant douloureusement les yeux, Brieuc prit son courage à deux mains et se dirigea vers la sortie du Park. Comment se faisait-il qu'il n'arrivât plus à mettre deux idées cohérentes, l'une après l'autre ? Et pourquoi ces trous dans sa mémoire immédiate ? Certes des détails insignifiants, mais ça restait bien troublant quand même.

Titubant légèrement, Brieuc s'éloigna, en direction du transport en commun le plus proche. Il devait rentrer rapidement à l'Institut.

Institut Xavier

Elle cligna des yeux. Y avait un jeune roux à ses pieds, en face d'elle, qui était assis. Une seconde après, la mémoire lui revint. Vaguement. Effectivement, elle l'avait vu et lui avait parlé le jour où … où ils avaient tous dû quitter l'institut, il y a trois ans. Un nom bizarre… Bri… Briyeu, ou quelque chose comme ça. Re-clignement d'yeux. Est-ce qu'il lui avait parlé ? Elle ne se souvenait vraiment pas. Elle l'avait peut-être vu et s'était dirigé inconsciemment vers lui. Ou peut-être qu'il venait de l'appeler. Ou peut-être juste un hasard. Elle regarda autour d'elle. De ce côté-là, un meeting qui ne semblait guère plus intéressant que cela. Et par là, un homme était vautré à terre, avec, pas trop loin, une cigarette qui fumait encore. L'odeur lui disait vaguement quelque chose. Elle l'avait déjà senti, elle en était certaine.

Brieuc se releva d'un coup, et semblait quelque peu perdu lui aussi. Avant de déclarer qu'il n'allait pas fort et qu'il comptait rentrer. Et elle ? Elle se souvenait qu'elle voulait voir l'église de la dernière fois. Mais ça, elle pouvait le voir à n'importe quel moment. Par contre, il y avait ici une vieille connaissance qui partait comme ça. Elle regarda vers la direction à prendre pour l'église, et vers la direction que prenait Brieuc. Finalement, un peu sur un coup de tête, lança un "Attends !", avant de prendre le même chemin en pressant le pas au possible pour le suivre.

institut Xavier

Jo' regarda tout autour d'elle. Tiens... Elle était devant une estrade ? Bon manifestement, ce qui devait s'y dérouler était déjà passé, il n'y avait plus grand monde. Mais quand est-ce qu'elle était arrivée là au juste ? Autour d'elle il n'y avait plus que Brieuc, assis dans l'herbe et une asiatique qu'elle ne connaissait pas. Et un gros type ivre mort au sol près d'une cigarette auxquels elle n'accorda pas vraiment d'importance.

- Il s'est passé quoi là ? demanda-t-elle en désignant du doigts la tribune.

Pas de réponse. Brieuc avait l'air contrarié, elle ignorait pourquoi, mais il se leva d'un bond et se dirigeait vers la sortie. Il n'avait pas l'air en forme en effet, et elle se demanda si elle devait le suivre ou poursuivre son jogging et sa recherche de Kala' et d'Alex'. Il lui avait quand même rapidement présenté l'asiat', Leah, donc, et elle leva une main en guise de salut, mais n'eut guère le temps de plus : celle-ci partait à la suite du breton.

Bon bah voilà, elle se retrouvait toute seule, et elle ne trouvait pas les deux garçons. Elle avait déjà fait une partie du park au pas de course, ne restait plus qu'à continuer. Et puis elle porta une main à chacune de ses oreilles, et fouilla dans ses poches en vain. Puis elle regarda un peu partout autour d'elle. Pas de trace de son lecteur de musique.

- Frak ! A quel moment je l'ai fait tombé ? Y avait mes morceaux dessus...

Bon elle en avait une copie dans son ordinateur portable, mais tout de même... Elle l'aimait bien son lecteur, il lui servait tous les jours pour aller au lycée.

- Vous auriez pas vu un lecteur de musique blanc quelque part, par has... hum...

Elle n'eut pas vraiment de réponse : il n'y avait plus grand monde auprès d'elle, seulement le type à terre et la cigarette qui se consumait. Et personne donc, pour la renseigner s'ils avaient vu Kalalli et Alexander. Elle secoua la tête, un peu dépitée, et reprit sa course où elle l'avait laissée (enfin... c'était quand qu'elle avait arrêté de courir en fait ?), l'air un peu soucieuse et regardant autour d'elle, des fois qu'elle apercevrait les silhouettes de l'inuit et du télépathe.

Au bout de quelques dizaines de minutes, elle abandonna ses recherches : manifestement, elle ne trouverait plus personne dans Central Park. C'était trop grand, trop vaste, trop bondé. Tout ce qu'elle avait "gagné", c'était la perte de son lecteur de musique. Alors toujours au pas de course, elle reprit la direction de l'Institut. Elle ne ferait peut-être pas toute la route ainsi, elle arrêterait quand elle en aurait marre, mais ça lui ferait un bon entraînement en plus de ceux du lycée.

[ Salon de l'Institut]