[Courtier Maureen de Lancaster] Edinburgh - Bye bye Scotland

Ne rien laisser derrière pour avoir la certitude de ne pas revenir.
Rayer tous les éléments de sa vie qui auraient pu la retenir ici, en Ecosse et lui distiller des regrets à peine un pied posé sur le sol américain.

Le principe lui avait paru excellent, sur le moment, alors que Maureen dressait son bilan prévisionnel des étapes à franchir avant de rallier les Etats-Unis. Au terme des recherches intensives qu'elle avait mené, sur le net et ailleurs, jusqu'à en avoir les yeux ourlés de rouge et les neurones en ébullition, la jeune fille avait su que son intention de rejoindre Ganymède n'admettrait pas de demi-mesure. Soit elle se donnait les moyens de bouger, d'évoluer et elle mettait tout en œuvre pour y parvenir, soit elle continuait de stagner dans sa petite vie pas si inconfortable mais qui prenait de dangereuses allures de routine.

*Tout sauf ça!*

Alors l'Ecossaise avait nié le nœud d'appréhension qui s'était mis à lui grignoter l'estomac et avait mis en place son plan en étapes.

1. Résilier le bail de son appartement et se renseigner sur les logements américains.
2. Faire le tri entre ce qu'elle conserverait dans ses bagages, ce qu'elle expédierait à Inverness dans la maison familiale et ce qui échoirait aux diverses œuvres de charité locales.
3. Se présenter devant le directeur de la compagnie et démissionner.

Cette dernière phase avait été la plus difficile, songeait Maureen, en pénétrant dans le gare où un monorail la conduirait jusqu'à Londres, où elle espérait trouver une place à bord d'un bateau en partance pour New-York. La plus difficile et la plus éprouvante. Là où elle s'était sentie le plus susceptible d'échouer. Sa place de danseuse soliste dans la troupe écossaise, elle l'avait arraché à la sueur de son front et au terme de deux années de travail acharné. C'était le premier élément stable de sa vie depuis qu'elle avait tourné le dos à sa famille et surtout, c'était sa raison de se lever le matin, avec le sourire et d'entamer la journée avec une pointe de bonne humeur. Elle était née pour danser et elle semblait avoir enfin trouvé sa place.

*On ne trouve pas l'équilibre sans un minimum de sacrifices.*

Maureen eut un sourire qui ne s'adressait qu'à elle-même.
Depuis qu'elle était gamine, elle s'auto-administrait des doses d'encouragements par petites citations mentales interposées. Ça avait le don de l'amuser, à défaut de la réconforter vraiment.

D'un rapide coup d'œil sur le panneau d'affichage, elle guetta les horaires du prochain départ pour Londres. Elle avait d'ores et déjà son billet, dans la poche arrière de son jean, acheté online quelques jours plus tôt. Humph. Elle avait encore un d'attente avant de pouvoir prendre place à bord. Juste assez de temps pour se perdre dans quelques souvenirs et s'accorder une pointe de nostalgie.

Les States. New-York. Ganymède. Trois noms comme un leit-motiv.
Elle espérait seulement que l'avenir qui s'ouvrait devant elle valait véritablement le sacrifice de sa micro-carrière, ici, en Ecosse. Elle trouverait certainement une autre place, ailleurs, là-bas. New-York ne manquait pas de compagnies de danse ni de chorégraphes. Ni de spectateurs. Néanmoins, baignée dans l'inconnu, il était difficile de tuer dans l'œuf les inquiétudes et les doutes. Elle inspira, expira, effectua un ou deux étirements qui lui attirèrent les regards surpris de quelques voyageurs en attente, avant de vérifier le contenu de son sac. L'essentiel de sa vie était contenu dans son bagage en coton rêche qui pendait à son épaule. Tout était là. Ses quelques bouquins, son carnet de bord, sa boîte à souvenir, ses tenues de danse et quelques affaires de rechange, plus les inévitables papiers d'identité et autres visas. Le reste, elle l'acquerrait sur place. Enfin, elle toucha du bout du doigt le grigri qui ne la quittait jamais et qui lui servait de porte-bonheur: une croix celte en argent que Myrna, sa grand-mère, lui avait offert une éternité plus tôt.

*Il faudra que je l'appelle, une fois sur place.*

Une nouvelle pointe de remord vint lui chatouiller les entrailles. La jeune femme n'avait pas eu le courage d'affronter sa grand-mère pour lui annoncer son départ, sans trop savoir si elle appréhendait des reproches, des conseils ou juste le silence glacial de l'incompréhension.

*Elle comprendra.*

Dans ce laps de temps qui la séparait encore du grand départ, Maureen commença à composer le petit discours d'explication à l'intention de Myrna. Il lui faudrait le soutien de mots assurés et d'arguments percutants pour ne pas faillir et résister au « Rentre immédiatement Maureen Macmillan de Lancaster ! » que sa grand-mère ne manquerait pas de lui servir.

C'était à qui serait la plus têtue.
Maureen voulait rejoindre Ganymède, alors, elle rejoindrait Ganymède. Hors de question de laisser quoi que ce soit, ou qui que ce soit, se dresser en travers de sa route.

Sur ces ultimes pensées, la jeune femme jeta un dernier regard en direction du paysage, en un au revoir muet à cette Ecosse qui avait été sa patrie. Elle captura cette image et l'enregistra au plus profond de sa tête.

Même si elle ne l'aurait jamais avoué à quiconque, elle avait déjà la nostalgie de sa terre.

Tout était à peu près calme pendant cette tranquille attente en la gare d'Edinburgh. Les gens allaient et venaient, sans spécialement se soucier de ce que pouvait penser Maureen, qui ressentait ici de l'ennui, là l'empressement, le retard, souvent du stress, parfois une profonde expectative, quand il s'agissait d'un monsieur muni d'un bouquet de fleurs.

Toutefois, il se produisit subitement une sorte de vague d'allégresse. Un genre de liesse populaire inattendu alors que, dans le hall de gare se retrouvait diffusée une musique entraînante sortie d'un siècle révolu. Et entrant dans la gare, tout un convoi hétéroclite et coloré de malles chatoyantes portant des auto-collants de cœurs, de fleurs et de flamands rose, et au milieu de tout ça, une grande maigre à perruque afro ocre et robe fourreau mauve, une noire à tenue de panthère et perruque banane blonde, et une petite grosse à robe verte, juchée sur des chaussures compensées assorties : les divas ! Et bien entendu, autour de tout ça, divers fans qui restaient à une distance respectueuse alors que la plus grande, la fameuse Mariola, devisait avec une personne qui tentait tant bien que mal de conserver son flegme au milieu de ce feu d'artifice de couleurs kitsch.

La barrière fragile qu'elle réussissait à dresser entre elle et les autres vola en éclat, comme à chaque fois qu'une lame de fond émotionnelle semblait vouloir balayer l'endroit dans lequel elle se trouvait. Ses maigres protections vacillèrent d'autant plus facilement que son voyage imminent la rendait fébrile et affaiblissait sa concentration peu vaillante.

*Pas maintenant...*, soupira-t-elle intérieurement, en s'accordant trente secondes pour se recomposer une expression.

Maureen lutta encore trente secondes supplémentaires, pour la forme, résistant à l’appel presque magnétique que cette vague d’enthousiasme et de bonne humeur. Mais, très vite, elle se retrouva dans l’incapacité absolue de résister à l’appel quasi-physique de l’aura qu’émettait cette petite troupe bigarrée. De façon instinctive, elle avait toujours ressenti une forme d’attraction puissante face à un climat émotionnel positif. Elle était inexorablement attirée par les rires, la tendresse ou encore la sécurité que certains individus semblaient exsuder de manière cyclique.

Mue par un instinct qu’elle peinait à réprimer, la jeune femme avança d’un pas, puis deux, en direction de la petite foule qui s’amassait autour des vedettes.

*Je résisterai mieux demain.*, se promit-elle, tout en sachant pertinemment qu’il y avait peu de chances qu’elle parvienne à se contrôler véritablement en l’espace de vingt-quatre heures, même avec toute la bonne volonté du monde.
En quête de partage émotionnel plutôt que d’autographe, Maureen s’approchait inexorablement de son objectif quand son regard se porta sur cet homme si calme, légèrement en périphérie des autres. Son regard se porta sur lui et ne le quitta plus. Elle vit en lui sa bouée de sauvetage pour éviter de verser dans l’hystérie qui menaçait de l’envahir (les groupies pouvaient se révéler de tels hystériques parfois, sans qu’elle parvienne à instaurer une frontière respectable entre leur ressenti et le sien propre). Tout en continuant d’avancer, elle le fixa, avec beaucoup trop d’insistance mais qu’importe ! Doucement, elle tentait une symbiose émotionnelle avec sa quiétude, afin de retrouver un semblant de contrôle. Obnubilée par son image, elle en avait oublié la présence des autres autour, heurtant quelques corps anonymes au passage.

Arrivée à destination, elle marqua une pause. Se trouva stupide. Ouvrit la bouche pour émettre une banalité. La referma sans avoir émis le moindre son.

Les choses se passaient à peu près comme prévu pour Maureen. Certes, l'ambiance électrique était assez oppressante pour Maureen, mais au final, le calme de l'homme qu'elle visait parvenait, d'une certaine façon, à la calmer.

Sauf qu'il montrait subitement des signes de nervosité. Tout d'abord, à se gratter la nuque, puis regarder autour de lui, comme s'il cherchait quelqu'un. La grande mauve à coté de lui semblait plus ou moins perplexe face à ce soudain revirement d'attitude.

Jusqu'à ce qu'il se produise un événement inattendu pour Maureen, qui sonna dans tout son corps comme cette sensation de trébucher ou de tomber, alors qu'on est allongé dans son lit. Comme si la personne qu'elle regardait s'était volatilisée une fraction de seconde, coupant ainsi la connexion. Sauf que ses yeux n'étaient pas trompés : il était toujours là. Et elle pouvait sentir qu'il était à nouveau calme.

La grande mauve interpella alors le blond :
"Ca ne va pas Joshounet ?"
"Si si, Mariola, tout va bien.", lui répondit celui qui venait de se faire appeler Joshounet, et qui était la cible de toute l'attention de Maureen. "C'est juste que nous avons là une jeune fille qui a manifestement beaucoup de mal à se défaire de l'ambiance que vous mettez."

La grande mauve, Mariola, s'adressa alors à Maureen.
"C'est normal mon petit bouchon ! C'est le pouvoir des Divas. Personne ne peut y résister."

Maureen se remettait tout juste de ce soubresaut émotionnel inattendu, renouant avec le calme de l’homme, comme une bouffée d’air après cet instant de vide quasi-terrifiant, quand elle comprit que la « Grande Mauve » établissait une communication verbale avec elle.
La jeune femme balbutia un sourire, vaguement interloquée, tandis que des pensées absurdes (ou peut-être pas tant que ça) défilaient sous son crâne.

* Le pouvoir des divas ?!??*

Les « Divas » ? Impossible d’y résister ? Des sortes de super-mutants ?
Alors que les interrogations se succédaient, l’Ecossaise prit conscience de l’ampleur de son ignorance concernant les choses de la vie. Ou, plus précisément, les choses du monde mutant. Bien obligée d’admettre l’existence d’une différence d’avec le reste de l’humanité, elle n’avait jamais cherché à savoir, à comprendre vraiment tout l’étendue et les variations des différences en question. Elle savait qu’il existait d’autres gens qui partageaient cette « différence » avec elle, en avait rencontré quelques uns, s’apprêtait à en rejoindre certains (du moins, l’espérait-elle) mais…

* Quelle idiote !*

Trop tard, néanmoins, pour les remords et les « j’aurais dû ».
Si elle gardait le silence un peu plus longtemps, non contente d’être un « petit bouchon », elle passerait pour une demeurée aux yeux de ces « Divas ».

« Ah, euh … »

* Bravo Macmillan ! Eloquence zéro ! *

Là dessus, Maureen osa un frêle sourire avant de décider de se rallier à l’adage qui voulait qu’en posant une question, on avait l’air bête deux minutes… Ce qui était mieux que de se taire et de l’être toute sa vie.

* Courage, Macmillan !*

Elle s’apprêtait à traverser l’Atlantique, l’effort d’une conversation polie avec des êtres humains sensés relevait alors de la broutille relationnelle. Zou ! Hop ! Elle se lançait ! Maintenant !

« Eh bien, euh, enchantée. »

Pouvait mieux faire.

« Maureen de Lancaster. », se présenta-t-elle en tendant une main à qui voudrait bien s’en saisir, tout en déclinant l’identité qu’elle s’était choisie en quittantle domicile familial. Après tout, c’était ainsi que le monde tournait. Rencontre, amabilité, présentation. Le mode d’emploi parfait pour introduire sa question sans paraître trop mal élevée.

« Le pouvoir des Divas… qu’est-ce que c’est que ça ? », hasarda Maureen.

Elle prit conscience, avec un temps de retard, que sa question recelait plus de curiosité impatiente que de diplomatie. Mais tant qu’elle parvenait à ajuster son humeur à celle de « Joshounet », il lui semblait qu’elle pouvait prétendre à un soupçon de normalité, et tant pis pour les formes.

Le blond ne se présenta pas, mais eut l'air à la fois amusé et soulagé par la question, peut être un peu naïve, de Maureen. Il se contenta de dire à Mariola.

"Bon ben Mariola, je te laisse avec cette jeune fille."

Il adressa un clin d’œil à Maureen, puis se volatilisa en une kyrielle de points lumineux. Mariola prit alors Maureen sous son aile protectrice, pour la tourner vers la foule en délire, avide d'autographes, de danses et de musique d'un autre âge. Elle sentait le fond de teint et le patchouli...

"Le pouvoir des Divas...", commença Mariola comme si elle parlait de sa fille chérie. "C'est une sorte de fluide qui nous traverse et nous pénètre. Il se trouve partout, à travers moi, à travers toi, entre toi et le mur, les baffles, les fans."

Tout en parlant elle faisait de grands gestes pour embrasser tout le monde.

"Partout où règne la soul music, la motown, ou notre Sainte Mère Gloria Gaynor, là se trouve le pouvoir des Divas. Il peut soulever des peuples entiers, des monorails, dans cette puissante communion disco."

Son discours était galvanisant et son enthousiasme communicatif, mais il n'y avait probablement pas de mutants là dessous.

L'Ecossaise eut tout juste le temps de paniquer face au départ de son mentor émotionnel provisoire (sûr que cela allait envoyer valser tous ses efforts pour se ressaisir) que les choses s'enchaînaient déjà. A peine s'étonna-t-elle de la façon dont l'homme avait disparu. Il ne lui en restait que de vagues points colorés qui dansaient devant ses yeux.
Et sa concentration sauta du coq à l'âne. Ou plutôt de «Joshounet» à «Mariola». Maureen en oublia même d'être déstabilisée, d'ores et déjà ensevelie sous un enthousiasme débordant. Sa volonté de comprendre, de savoir, l'empêcha de perdre complètement les pédales.

« C'est... »

Une nouvelle fois, elle se tut. Incapable de trouver un qualificatif pour traduire sa pensée.
Seul un fragment rationnel qui refusait de la quitter persistait dans le mode interrogatoire : Comment ça marche ?. Ça n'était pas une question à poser dans les prémices d'une toute nouvelle conversation.

« C'est quelque chose... d'inné ? Ou bien, on peut l'apprendre ? Devenir comme vous ? »

La note d'envie était nettement perceptible dans sa voix.
Il n'en avait pas fallu plus pour balayer ses tous récents projets. Projets qui reviendraient au premier plan, peut-être, sans doute, une fois sa curiosité assouvie. Pour l'instant, elle ne considérait que cette Diva dont elle sentait la chaleur, l'odeur et l'enthousiasme, par ordre croissant d'importance. Elle amassait son enthousiasme comme une éponge. A cet instant précis, si elle avait eu à choisir entre la pilule bleue (Ganymède) et la pilule rouge (les Divas), elle aurait gobé la rouge sans un soupçon d'hésitation. Quitte à s'en mordre les doigts plus tard. Elle et sa fichue incapacité à résister à un bon climat émotionnel !

Toujours sous l'aile protectrice de Mariola, Maureen put apercevoir les autres divas : Carla, une petite grosse à robe verte outrageusement moulante, et Lula, une grande bronzée à perruque banane blonde, tout de léopard vêtue. Elles étaient toute affairées à signer des autographes, tout en tenant un verre à cocktail rempli d'une substance iridescente, ornée d'un parasol arc-en-ciel...

"Tous les êtres humains sont sensibles au pouvoir des Divas. Il ne laisse personne indifférent. Mais pour le manipuler, il faut... être touchée par la grâce. Diana Ross redescendue sur Terre a sélectionnée les élues, qui peuvent répandre la parole de paix et d'amour, et restituer ces rythmes disco dans toute leur quintessence."

Tout ceci sonnait définitivement comme un ramassis d'inepties baba-cool. Elles étaient probablement douées pour la musique, mais sans doute un peu givrées aussi. C'était peut-être l'une des origines de leur succès...

"Et toi ma petite Maureen. Que viens-tu faire ici ? Personne ne vient jamais par hasard dans une gare...", observa-t-elle.

Partagée entre, d’une part, l’enthousiasme communicatif et de Mariola et de la horde de fans qui les entouraient, et, d’autre part, un sentiment de malaise diffus face à ce petit discours qui évoquait chez elle un speech vaguement sectaire («redescendue sur Terre», «élues», «touchée par la grâce»), Maureen tenta de retrouver un point de vue purement objectif. En vain.

Peinant à se détacher de cette atmosphère surchargée en excitation (mais était-ce vraiment étonnant ?), elle décida de s’accorder encore un peu de temps pour être naïve et insouciante. Les ennuis se présentaient toujours bien assez tôt. La jeune femme continua donc à sourire à qui mieux mieux. Le «petite Maureen» y était sans doute pour quelque chose. Depuis combien de temps ne l’avait-on pas ainsi apostrophée, affectueusement et sans attente réelle de sa part ? Trop longtemps. Et ça faisait juste plaisir. Elle se sentait presque en sécurité, protégée. Si tant était qu’on puisse être protégée par une sorte d’illuminée du XXIIème siècle. Mais les illuminées ne faisaient pas de mal, et étaient meilleures pour le moral qu’une paire de déprimés en costume trois pièces.

« Je… Je pars pour New-York.», lança-t-elle vaillament, tout en se demandant qui elle espérait convaincre de sa prétendue assurance. « Enfin… je dois d’abord aller à Londres et puis, de là… »

* Londres… *

F*** ! Son monorail pour la capitale anglaise lui était complètement sorti de la tête. Et, même si dans l’état émotionnel qui était le sien, il s’agissait du cadet de ses soucis, elle ne put s’empêcher de lever le regard vers le panneau des prochains départs.

"Aaah, New-York...", entama Mariola sur un ton nostalgique, laissant au passage l'opportunité à Maureen de constater que son monorail pour Londres allait partir sous une quinzaine de minutes, lui permettant probablement par le fait même d'échapper aux divas qui, quoique sympathique et communicative, étaient aussi vraiment excentriques.

"...Et c'est donc ainsi que nous avons fait notre première tournée en Amérique... C'est un beau pays. Tu devrais t'y plaire. Surtout que New-York est très friendly avec les mutants.", comment avait-elle deviné ? Mystère. En tout cas, elle avait tapé dans le mille, et ne s'en était probablement même pas rendue compte.

« Comment savez-vous que...? »

Dissimulation: 1 / Maureen Macmillan de Lancaster : 0 .
Pourquoi nier quand on pouvait admettre les faits ? Et puis, son vis-à-vis n'invitait pas vraiment aux cachotteries. En vérité, la Diva respirait l'invitation à la confiance. Peut-être la générosité un peu folle avec laquelle elle avait raconté New-York. Ou peut-être...

* Peu importe... *

Mariola n'en semblait pas alarmée pour autant.
Ne même pas chercher à comprendre.
Vaguement gênée, pourtant, Maureen ausculta les alentours du regard, captant au passage le tableau des prochains départs et son sac de voyage qui gisait là-bas, un peu plus loin, et qui n'avait pas encore, ô miracle, alerté la sécurité.

« Je devrais y aller... », hasarda-t-elle, sans vraiment se décider à tourner les talons. La jeune femme se contenta de se dandiner sur place, proprement incapable à reprendre ses distances. Fouillant la poche arrière de son jean, elle en extirpa une carte de visite au nom de Maureen de Lancaster qu'elle tendit à Mariola, avec une assurance crâne qu'elle était loin de ressentir.

Mariola s'empara de la carte de visite, la regarda un instant, puis la glissa dans son corsage, avant de déclarer à Maureen.

"Oui, le train pour Londres va bientôt partir, ce serait bête de le rater alors que tu es sur le seuil ! Bon voyage !"

Puis, elle ajouta, comme si elle avait oublié

"Oh, et n'oublie pas... Le pouvoir des Divas ! Il est partout !"

Le reste du voyage se déroula sans encombres, jusqu'à Londres, puis New-York.


J'arrête ici ta phase spécifique de courtier. Tu peux poster à New-York pour rejoindre la Fondation, et éventuellement rencontrer tes premiers camarades.

Tu peux également rajouter 3pts à ton barème.

Bon jeu !