La nuit, tout les chats sont gris [Egypte : Maiffa Inès]

Maiffa attendait dans sa chambre, la tête sur l'oreiller, elle attendait l'heure. Elle avait laissé un mot, expliquant tout de sa décision, de ses sentiments et de ses regrets. En haut de la lettre, une petite tache sombre indiquait la difficulté de son acte, expliquant qu'elle préférait le danger à sa douce et chaleureuse prison, et que pour elle même, c'est ce qu'il y avait de mieux, elle voulait revoir des gens et exercer ses capacités afin de devenir quelqu'un de meilleur comme son père qu'elle aimait tant le lui a appris. Après tout, c'est lui qui lui a appris que le plus dans une relation amicale ou plus proche encore, ou même dans une société, c'est de protéger les autres, d'où l'adulation des héros dans les différents récits mythologique. Elle voulait connaitre le monde et rencontrer des mystères, résoudre des énigmes aussi bien dans le monde que sociale. Lâchant une autre larme, la mutante se dressa et se dirigea vers son placard. Son père lors de ses seize printemps lui avait dit aussi pourquoi il ne voulait pas qu'elle sorte, on n'aime pas trop les mutants dans le pays, elle devait donc rester cacher. Cependant, nous sommes en pays avec un bon taux de foi musulmane, et pour une fois, utiliser l'une de leurs coutume que beaucoup abhorrent pour la liberté de la femme mais qui est ici bien utile à la félidé : le voile. Il suffisait d'y penser, pour vivre heureux, vivons cacher disait on. Elle se cachera donc pour l'instant sous un simulacre de voile qu'elle a cousu elle même. L'habit long, large et simpliste dissimulerai non seulement son visage, mais aussi son pelage et surtout sa queue tant qu'elle contrôlera ses émotions.

S'enveloppant dans la burqa ( en textile ultra léger, merci la science ), Maiffa se sentit comme quand elle s'enroulait dans ses draps lors de sa métamorphose. Elle lissa bien le tissu et mit la cagoule comme il le fallait pour éviter de ne rien voir tout en voyant. Ensuite, elle regarda l'heure et fit les ultimes préparation à son voyage, vérifiant son argent et le sac contenant le peu de possessions qu'elle pouvait se permettre d'emporter avant de sortir de sa chambre. Il était tard, ses parents devaient normalement être déjà au lit. Elle se déplaça en catimini jusqu'à l'entrée de son logis puis émit une dernière pensée qui lui arracha le coeur :

*Au revoir... Maman... papa... Pardonnez moi d'être égoïste.

Et sur ses entre faits, elle quitta la maison. Direction : la gare de monorail de la ville où elle commencerait son voyage en prenant une ligne qui irai au Caire où elle pourra prendre les lignes internationales.

Le voyage jusqu'au Caire ne posa aucune difficulté à la jeune hybride. Au fur et à mesure que le monorail traversait le pays, Maiffa pouvait se laisser aller à imaginer quelle allait être sa nouvelle vie...

... pourtant le temps des songes devaient toucher à sa fin. Le monorail venait de s'arrêter à sa destination !

Elle descendit et quitta la station pour tenter de trouver un plan de la ville. Une fois dehors, elle remarqua un attroupement de badauds. Des cairotes semblaient écouter un homme.

La nuit, tout les chats sont gris [Egypte : Maiffa Inès] 759empst

"Salaam, les locaux. Moi Kentucky Bones et moi venir de l'autre côté de la grande flaque d'eau appelée la Méditerranée. Moi apporter à vous la civilisation mais moi la reprendre si vous l'abîmez. Moi cherchez boutique de M. Khan. Lui pas vendre babouches ni loukoums. Lui vendre vieux objets. Vous savoir où moi trouver lui ?"

En y regardant de plus près, les cairotes semblaient fortement irrités des paroles crétines de l'homme. Quelques instants de plus et peut-être que ça allait très mal finir pour lui...

La nuit, tout les chats sont gris [Egypte : Maiffa Inès] 1pn27kt9

... par ailleurs, non loin de l'attroupement, Maiffa remarqua une jeune fille qui semblait consternée par ce qui se passait. Elle crispa les poings et baissa la tête.

"Père, pourquoi tu me fais encore honte ?" lâcha-t-elle à elle-même. "Ce n'est pas comme ça qu'on va trouver la carte que l'on cherche..."

Jamais Maiffa n'aurai pensé qu'il aurait été aussi facile de se faufiler à travers la population. Elle atteignit la gare du monorail aussi facilement qu'un minet attrape une souris asthmatique et aussi rapidement qu'une prolifération de lapin dopé sous stupéfiant. Dans la gare, elle dut attendre un peu de temps, durant ce temps, elle pensa à la suite du voyage en regardant sur les différents écrans les destinations possible. Une fois dans le transport ultra rapide, elle se laissa somnoler, rêvant de moult et moult aventures qui allaient l'attendre. Elle se réveilla cependant juste à temps pour sortir de la rame et découvrir une gare gorger de monde. Pour la première fois de sa vie, la jeune mutante se sentit oppresser, il faut dire que c'est la première fois qu'elle voit autant de monde, elle se sentait donc un peu perdu. Mais une pensée traversa son esprit : ce serai certainement la dernière fois qu'elle pourrait venir ici, et donc elle n'aura plus jamais l'occasion de visiter la ville ! Peut être qu'elle pourrait visiter juste un peu le temps qu'une rame internationale arrive pour l'emmener vers les Etats Unies...

La félidé quitta alors la station et se mit en recherche d'un plan quand elle vit un attroupement, au milieu des locaux se trouvait un homme à la barbe rousse, habillé tel un explorateur du 20eme siècle et transportant ce qui semble être un lasso ou un fouet en bandoulière. Bien qu'elle aimait les vieilles choses, Maiffa trouvait cet homme tout de même un peu en décalage, de plus, vu son discours, les locaux semblait être de son avis, faut dire que l'homme leur parlait comme s'ils étaient encore à l'époque coloniale d'il y a quatre siècles. Mais il faut avouer que ce qu'il cherche faisait tiquer Maiffa : une boutique d'objet ancien ? Diantre comme c'est intéressant ! Ca pourrait peut être lui permettre de voir et de trouver un petit souvenir de son pays... Mais comment l'aborder ? Il faut dire qu'aller directement au contact de cette homme n'était peut être que la meilleure façon de se faire jeter. Heureusement pour la mutante, ce qui semble être la fille de l'homme ne se trouvait qu'à quelques pas de là et son désespoir à propos de lui pourrai être profitable. Et puis, les aider pourrai être intéressant ! Une mise en bouche avant plus d'aventures encore. Grace à son ouïe développé, Maiffa glana quelques infos : visiblement, ils cherchent une carte. Se rapprochant doucement de la jeune fille, Maiffa captiva tout d'abord son attention de la manière la plus douce possible avant de lui parler plus franchement.

"Il faudra lui expliquer que l'Anglais est international et que tout le monde sait ce qu'est un antiquaire. Je peux vous aider ? Je cherche de toute manière à rejoindre l'Occident mais avant ça, quelques petites aventures ne sont pas de refus. Puis je donc vous aider ? On cherchera la boutique ensemble et je vous aiderai gratuitement contre peut être plus tard un service."

La jeune fille posa un regard agacé sur Maiffa.

"Que croyez-vous ? C'est mon père et ça fait bien 3 années qu'il me fait honte aux quatre coins du globe ! Des fois, je me demande s'il ne le fait pas exprès dans le but de se faire taper dessus... Ça lui apprendrait !"

Elle jeta un oeil assassin à son paternel qui continuait à débiter ses salades. Les cairotes commençaient à se disperser, visiblement peu enclins à entrer dans le jeu de l'occidental...

La jeune fille sourit à Maiffa et lui tendit la main.

"Je m'appelle Vicky. Vicky Bones. Et lui c'est Kentucky Bones. Nous cherchons la boutique d'un certain M. Khan, antiquaire au Caire, qui posséderait une espèce de carte au trésor ou un truc dans ce goût là... Et je pense que vous pourrez nous aider"

Kentucky ramena ses fesses et - après avoir dévisagé rapidement Maiffa - lança à sa fille :

"Vicky, ma p'tite. Ces cairotes sont décidément bien peu civilisés ! Il ne me connaissait même pas ! Quant à la boutique de M. Khan, je sais toujours pas où elle se trouve... Pourtant c'est là, aux dires de M. Pickwick, que nous trouverons la carte permettant d'arriver au temple des Dieux très anciens..."

Il marqua une pause puis ajouta :

"Vicky, ma beauté, ton amie comprend notre langue ? Ou bien tu faisais semblant de discuter avec elle ?"

Et bien... trois ans ? Mais selon Maiffa, il s'agit juste d'un excès d'ethnocentrisme mais elle se garda bien de le dire. Peu à peu, la foule se dispersa, et c'était tant mieux, manquerait plus qu'on lui donne raison en le lapidant. La jeune mutante accepta la poignée de main en souriant derrière sa cagoule, elle paraissait très charmante celle fille, le contact la fit cependant sursauter légèrement. C'était la première fois qu'elle touchait quelqu'un d'autre depuis si longtemps qu'elle en avait oublié la sensation. La jeune fille se présenta elle même ainsi que père et la raison de leur visite : une boutique d'antiquité tenu par un certains monsieur Khan.

"Enchanté, moi c'est Maiffa Inès. Et...."

Mais elle fut coupé par la venu de monsieur Bones qui après avoir essayé de la regarder à travers son voile ( ou pas... Vu les quelques secondes qu'il a consacré à cette tache, soit il est très fort et fin limier soit il s'en fout complétement ) avant de parler à sa fille, puis à elle tout en conservant son ethnocentrisme jusqu'à en douter de sa propre fille. Là, c'est Maiffa qui s'agaça légèrement plus pour Vicky que pour son père.

"Monsieur Bones, j'en suis désolé mais je ne vous connais pas plus que ces gens, vous devriez faire un lourd travail sur vous même et faire abstraction de votre ethnocentrisme si vous voulez éviter d'autre revers de ce genre."

Elle aurai bien voulu qu'il voit son regard pour qu'il ressente mieux ses reproches, mais c'était pour l'instant impossible, après un petit soupire elle reprit :

"Excusez moi moi de mon coté je me mêle de ce qui me regarde pas. Comme je le disais à mademoiselle Vicky, je vais vous aider. Laissez moi m'occuper des transactions tant que nous seront ici voulez vous ?"

Après un petit signe de tete pour les inciter à l'attendre ici, elle chercha du regard un passant qui avait été épargné par le discours de l'occidental pour lui demander les précieuses indications.

"Ethno-quoi ?" lâcha d'un ton totalement stupide Kentucky Bones, s'attirant une fois de plus les foudres de sa fille.

D'ailleurs, cette dernière répliqua :

"Père, notre nouvelle amie Maiffa s'est proposée de nous servir de guide pour le temps où nous demeurerons au Caire. Je pense qu'il s'agit plutôt d'une bonne idée..."

Kentucky coupa grossièrement sa fille :

"Je pense que cette jeune femme doit nous accompagner. Oui, c'est une très bonne idée et c'est mon idée. J'ai un peu de verroterie pour toi. Toi comprendre moi ? Toi..."

"Oh père..." se désola Vicky.

*
**

Quelques (longues) minutes suffirent pour que Kentucky arrête son cirque et se mette à parler normalement à la jeune mutante. Elle apprit que le père et la famille étaient à la recherche d'une espère de temple situé dans le désert. Un temple qui aurait été bâti à la gloire de Très Anciens Dieux. Dieux dont les Bones (et Maiffa) ignoraient absolument tout. Quoi qu'il en fut, les Bones avaient été mis sur la piste de cette quête (un brin chimérique à première vue) par un certain M. Pickwick qui s'avéra être un écrivain d'épouvante résidant en Angleterre...

... et voilà qu'ils se retrouvaient au Caire pour trouver une carte (dont Pickwick avait parlé) censée les emmener jusqu'à ce templs... Une carte que détenait un certain Khan, antiquaire au Caire.

*
**

Trouver la boutique de M. Khan ne fut guère difficile. Il fallut un peu papoter avec quelques cairotes avant d'obtenir l'adresse : elle était située dans les quartiers les plus mal famés de la ville.

Après une brève course en taxi, les Bones et Maiffa furent déposés devant la boutique. Elle était sombre, en vrac, contenait essentiellement des attrapes touristes et à l'exception de deux hommes il n'y avait personne.

La nuit, tout les chats sont gris [Egypte : Maiffa Inès] Mkhan

Il y avait d'abord un type portant un costume et un fez. Il sirotait un martini, le regard bien dissimulé par ses lunettes de soleil. Il ne broncha pas à l'arrivée du trio.

La nuit, tout les chats sont gris [Egypte : Maiffa Inès] Richard+Clayderman

Le second était debout à côté de lui, dans un costume blanc. Il sourit à Kentucky en le voyant entrer :

"Professeur Bones, quelle surprise de vous voir au Caire ! Et quelle surprise de nous retrouver ici..." lança-t-il avec un fort accent français.

Kentucky se renfrogna et lâcha entre ses dents...

"Bellepomme. Stéphane Bellepomme. Quelle désagréable surprise..."

Puis, l'homme au fez lança :

"Quelle est la raison de votre visite en ces lieux, M. Bones ? Vous venez vendre vos filles ?"

Trop occupé à fusiller du regard Bellepomme, Kentucky ne répondit pas. Quant à Vicky, elle semblait paralysée par la trouille que son père fasse ou dise quelque chose d'inconvenant...

Bon sang.... Un archéologue ne connaissant pas l'ethnocentrisme c'est un peu comme un plombier ne connaissant pas l'amiante, ça fait un peu rire mais pitié aussi. De solides explications s'imposèrent donc, tout d'abord expliquer à Kentucky qu'elle était capable de comprendre l'anglais et que l'argent ne l'intéressait que nullement, seul le service qu'il pourra lui rendre éventuellement plus tard importait pour elle, ainsi que l'aventure en perspective.

On expliqua donc à la mutante la raison du voyage du duo : ils étaient en recherche d'un temple en plein désert dédié aux Très Anciens Dieux. Un de leur ami écrivain leur indiqua donc un bon tuyau et les voilà ici. Assez classique, limite cinématographique ou lovcraftien ( les tentacules en moins ). Mais si entrainant ! Bon sang, Maiffa était impatiente de commencer et le type revenu à la raison, ça ne pourrait être que génial !

*
**

Après quelques indications glanés auprès des locaux, le trio se retrouva après un court voyage en taxi, dans les quartiers mal famés de la ville. Maiffa se douta qu'ici, les mutants ne seraient pas les bienvenus autant que les étrangers et se mit sur ses gardes, faisant craquer ses phalanges, et furetant d'un regard fiévreux et inquiet les moindres recoin.

L'intérieur de la boutique était pour la plupart constitué d'attrape nigaud. Deux hommes étaient à l'intérieur, tout deux habillé de blanc, l'un portait un fez, des lunettes de soleil et un bon embonpoint tandis que l'autre a préféré garder dans ses gènes un sourire colgate et une petite coiffure blonde assez séduisant.

Très rapidement, Vicky n'en mena pas large alors que son père et le blond se fit face, tension au maximum tandis que le visiblement nommé Khan demanda s'il voulait vendre ses filles. Remarquant que très peu l'accent français du blond, Maiffa préféra agir en première histoire de ne pas laisser la situation s'envenimer. Elle se plaça devant Bones histoire de boucher la vue des deux hommes de l'un de l'autre, bien droite et la voix claire et paisible, elle commença à parler :

"Monsieur Khan. Monsieur Bones est venu vous voir de la part de monsieur Pickwick pour une certaine carte..."

Elle tourna la tête vers le dénommé Bellepomme et le salua aussi.

"Pourrions nous commencer la transaction sans heurt ?"

Khan se frotta le menton pour méditer les paroles de la jeune mutante puis répliqua :

"Hum... Pickwick... L'anglais qui s'était renseigné au sujet de cette carte... Hum..."

Bellepomme semblait quelque peu agité depuis que Maiffa avait parlé. Il se passa la main dans ses cheveux blonds et lança :

"La transaction se passera d'autant plus sans heurt que j'étais déjà en négociation avec M. Khan autour de cette carte... Elle me revient de droit !"

L'antiquaire leva la main pour faire signe à Bellepomme de se taire. Puis, de sa voix calme, il précisa :

"M. Bellepomme a effectivement souhaité faire l'acquisition de cette carte et j'étais sur le point de lui céder moyennant une petite commission sur les objets qu'il pourrait trouver sur place. Je ne suis, en effet, que guère convaincu de l'authenticité de cet objet qui m'a été offert par un certain Dan Care, voilà quelques années..."

Il se frotta à nouveau le menton avant d'ajouter :

"Néanmoins, si le Professeur Bones veut lui aussi cette carte, je ne vois pas de raison valable de ne pas la lui donner moyennant la même proposition..."

Les yeux de Bellepomme fusillèrent l'antiquaire. Il s'indigna :

"Mais j'avais votre parole !"

L'antiquaire, à nouveau, précisa :

"Mais vous l'avez toujours, Stéphane. Seulement vous unirez vos forces avec les Bones et cette jeune demoiselle pour vous rendre au Temple. Si la carte est authentique, vous ne serez pas de trop pour déjouer les énigmes et les pièges de la sépulture des Très Anciens Dieux. Si c'est un faux, eh bien l'accompagnateur que je vous fournirais viendra réclamer un paiement pour compenser mes menus frais..."

Kentucky voulut ajouter quelque chose mais fut également sommé de la boucler par l'antiquaire. Ce dernier termina :

"Cette affaire est conclue. Néanmoins, vous avez peut-être des questions avant de vous mettre en route ?"

Ce fut au tour de Bellepomme ( que l'on pouvait maintenant appelé Belle Poire ) de perdre de sa superbe, se sentant des plus nerveux. L'antiquaire quand à lui avait tout d'un mafieux, d'un charisme insupportable, il lui suffisait de lever la main pour réclamer le silence.

Toute la négociation fut accomplit par le même homme, ce qui est tout de même une prouesse, même si elle est infâme mais c'est pas comme si chacun semblait avoir le choix ici, tout était maintenant décidé par l'antiquaire. Belle Poire avait donc faillit devancer Bones, mais l'antiquaire était malin, car il fusionna d'autorité les deux groupes, celui de Maiffa, des Bones et de Belle Poire. De plus, il leur parquait un accompagnateur qui aurait pour tache visiblement de les surveiller.

*Ce type est fort. Il gagne à tout les coups et ce en double : soit la carte est vrai et dans ce cas, il exigera une compensation des deux parties. Soit elle est fausse et ils nous fera payer cher à tout les quatre individuellement.*

Cependant, un détail restait sombre dans tout ceci, et la curiosité de Maiffa bien qu'elle soit très dangereuse ici, se déversa tout de go avec le plus grand plaisir de sa maitresse.

"Oui, moi. Comment un homme comme vous a t-il connu ce Pickwick et pourquoi recherchait il lui aussi cette carte ? Qui est ce Dan Care ? Et enfin... Beaucoup plus important : il y a t'il déjà eu d'autre personne qui sont partie en quête de ce temple ?"

"Il s'agit d'une longue histoire" commença Khan en prenant une gorgée de martini. "J'ai acquis, au Caire et en Égypte, une réputation toute particulière en articles ésotériques et magiques. Ce que vous voyez en devanture est tout juste bon pour attirer les gogos. Mes véritables pièces de collection sont en lieu sur..."

Bellepomme opina du chef en souriant. Il acquiesçait aux paroles de l'homme.

"Il y a un peu plus de trois ans, ce M. Care, un auteur de bande-dessinés qui était en fait un membre initié et très haut placé d'une société secrète, est venu me voir. Il avait eu vent de ma réputation, comme beaucoup. Et souhaitait mettre en lieu sur la carte que vous convoitez tant. J'ai accepté de la prendre et de ne la proposer - selon les volontés de M. Care - qu'à une date bien précise. Pour ce faire, j'ai posté une annonce sur le web, comme M. Care me l'avait demandé, et M. Pickwick y a répondu. La transaction n'a pu se faire en revanche, M. Pickwick n'ayant désiré à aucun prix quitter son Angleterre pour venir récupérer l'objet. J'imagine que c'est pour cette raison qu'il a du vous contacter. C'est également de cette manière que M. Bellepomme est venu me trouver. Quant à savoir pourquoi Pickwick veut cette objet, cela ne m'intéresse pas. Je suis marchand pas psychanalyste..."

Khan sortit de sa poche un bout de papier qu'il déplia : il s'agissait de la carte.

"J'ai fait faire quelques analyses. S'il s'agit d'un faux, c'est une très belle contrefaçon. Ce qui me pousse à croire que vous ne trouverez rien est que cette histoire de Dieux Très Anciens m'est parfaitement inconnue. Aucune archive, aucun texte n'y fait référence. Alors, la réponse à votre question est non, jeune fille, jamais personne n'a tenté cette quête. Mais quoi qu'il en soit nous avons un accord maintenant..."

Hum, en voilà des informations. Donc, Maiffa récapitula rapidement ce qu'elle venait d'apprendre et qu'elles sont les nouvelles zones d'ombre dans cette histoire :

Tout d'abord, Care et Pickwick sont étrangement du même domaine : l'art sur papier. L'un en bande dessiné et l'autre en roman horrifique. Care à mit en vente une carte mais uniquement à une date bien précise, de plus, il fait partie d'une société secrète, ce qui laisse supposer qu'on est dans une date importante pour lui ou sa société et qu'il va certainement se passer quelque chose.

Pickwick a donc eu vent de cette carte et à voulu l'exploiter pour chercher ce qu'elle cache, mais ne voulant pas chercher lui même, il a donc eu recours à deux autres personnes.

La situation est compliqué, mais une chose semble être sur : si personne dans cette pièce ne connait quoi que ce soit sur ces Très Anciens Dieux, il y a une grande chance que l'un des commanditaires en ai une petite idée, voir les deux. Il faudra qu'elle ai une biographie de ces deux auteurs dés que possible.

"Bien, pour ma part c'est bon. Je peux voir la carte ?"

Conformément à sa demande, Maiffa put examiner à loisir la carte, les deux aventuriers (Vicky préférant tirer la tronche dans son coin) penchés au dessus de son épaule.

En fait, il s'agissait d'une carte de la région, indiquant la ville du Caire et une croix située à environ deux cent kilomètres à l'ouest, ainsi que quelques indications géographiques pour s'y rendre... Quoi qu'il en fut, Maiffa s'aperçut que le Temple - s'il existait - se trouvait en plein désert.

Une note manuscrite avait été ajoutée en bas de page. Cette inscription était la suivante :

Kitab al Azif

Ce qui donnait, littéralement, "Le livre de musicien". Al Azif se référait plus particulièrement au "bruit que produisent les insectes la nuit". Ce qui, dans la culture du pays de Maiffa, ne peut qu'évoquer les djinns.

*
**

Rapidement, une expédition se monta. Bellepomme et Kentucky Bones redoublèrent, chacun de leur côté, d'effort pour affréter des véhicules. Ils allaient partir le lendemain.

*
**

C'est ainsi que Maiffa se retrouva en compagnie de Vicky à voyager sur le plateau arrière d'un pick-up conduit par Kentucky. A une dizaine de mètre sur leur gauche, les jeunes filles pouvaient observer un véhicule similaire emportant Bellepomme ainsi que 3 de ses hommes (tous parlant avec un très fort accent allemand) ainsi que le jeune Abu, un garçon d'environ 13 ans, fourni par Khan comme accompagnateur.

Le jour était déjà haut et la chaleur étouffante. Ils avaient encore de longues heures de route à travers le désert et pas grand chose à faire. Vicky semblait encline à la discussion et plutôt de bonne compagnie.

On lui tendit la carte et pendant que Vicky bouda, les trois aventuriers en herbes se pressèrent devant le bout de papier. Maiffa s'occupa de la traduction au cas où. La carte indiquait un emplacement en plein désert avec la dénomination "Kitab Al Azif" qui signifiait littéralement "Le livre du musicien", mais on peut le rattacher au bruit que font les insectes la nuit avec "Al Azif". En Egypte, ça évoquait les Djinns, autrement dit dans une culture plus globale des sortes de Génies comme dans les anciens contes.

Rapidement, les deux hommes montèrent une expédition, on partirait le lendemain. Dans son hôtel où elle put se reposer ce jour là, Maiffa en profita pour enlever sa burqa, laissant son corps respirer un peu. Qu'il est bon de se retrouver seule finalement et de pouvoir surtout respirer tranquillement...

*
**

Le lendemain, après un bon petit déj, sa burqa de nouveau sur le dos, la mutante se retrouva dans un pick-up. Plus particulièrement sur le plateau arrière en vérité, ce qui n'est pas des plus confortable. Au moins, il y avait Vicky. Non loin, roulait un second pick-up diriger par Bonne Poire. Il était en bonne compagnie d'ailleurs, trois homme ( certainement des allemands vu leur accent à couper au couteau ) et un jeune garçon de 13/15 ans, pas plus, qui était censé représenter les affaires de Khan. Le ton sarcastique, Maiffa débuta la conversation :

"Soit Khan est en rupture de personnel, soit ce garçon a quelque chose de très spécial."

Elle soupira légèrement avant de reprendre plus douce :

"Dit moi, tu dois quand même beaucoup aimer ton père pour le suivre partout durant trois ans dans ses aventures. Pourquoi il a voulu partir comme ça dans des périples ? Que faisait il avant ? Que faisait tu avant ?"

Vicky sourit :

"C'est vrai qu'Abu a pas l'air si effrayant que ça ! Bien moins que M. Khan... D'ailleurs, dans la boutique j'avais un petit peu flippé... Pis, j'avais peur qu'entre Bellepomme et mon père ça reparte une fois de plus..."

Elle se passa la main dans les cheveux et ajouta d'une voix morne :

"Mon père, avant, était un universitaire respecté. Mais, il a eu un accident de voiture qui lui a laissé quelques séquelles au cerveau. Il a tout perdu... Il a été licencié de l'université et ma mère l'a quitté. Depuis, il cherche à se rendre utile en parcourant le monde à la recherche de chimères ! Et moi, quand c'est son tour d'avoir ma garde, je le suit comme la petite cruche que je suis... Parce que bon, si je suis pas là, qui veillera sur lui ?"

Maiffa fut un peu triste pour le père, car finalement, il avait plutôt l'air d'un brave type. Mais une chose la chiffonna, si suite à un accident il a eu des séquelles, que vient faire Bellepomme là dedans ? Était ce un concurrent ou un autre universitaire ? Mais la jeune mutante compatisa sérieusement pour Vicky, elle n'éprouvait pas de la pitié mais de la compassion, car après tout, elle restait forte dans ces épreuves et avec son père elle devait en avoir de pas mal !

"A t-il vraiment tout perdu ? Tu reste avec lui lors de ses voyages pour veiller sur lui, tu ne l'a pas abandonné et je vois bien que tu l'aime quand même, je dirai plutôt qu'il lui reste quand même quelque chose de très précieux. Mais je m'avance peut être un peu trop."

Face à ce qu'elle a vécu, Maiffa trouva son destin un peu plus dérisoire et joyeux, ses parents s'aimaient toujours eux et même si son père aurai un accident, ils continueraient de s'aimer.

"Et puis partir en quête de chimères ou en quête de ses rêves, c'est pas si mal. Il reste normal. Mais dit moi, d'où connait t-il Bonne Poire et comment avez vous connu ce Pickwick ?"

Vicky eut un petit rire amusé quand Maiffa mentionna Pickwick. Elle répondit tout de go :

"Herbert Pickwick a, semble-t-il, lu quelque chose au sujet de mon père... Il lui a écrit et ils se sont parlés au téléphone. Visiblement, cet écrivain pense le plus grand bien de mon père et, quelque part, l'admire pour ses exploits... Je n'ai pas osé lui écrire pour lui dire que la réputation de mon paternel en tant qu'aventurier était largement usurpée ! Enfin... J'imagine que Pickwick se projette un peu dans mon père, tout comme ce dernier - du temps où il pouvait encore professer - rêvait d'aventures exotiques !"

Le sujet Bellepomme fâcha un peu plus la jeune fille qui lança sans autre forme de procès :

"Bellepomme est professeur à Paris. Ils se sont connus du temps où mon père exerçait. Contrairement à mon père qui ne cherche que l'aventure, Bellepomme est un pilleur de tombes : son seul but dans la vie est de détourner des reliques pour les revendre à des collectionneurs sans scrupule... Mon père le déteste !"

*
**

Finalement, le reste du voyage se passa sans encombre. Quelques heures plus tard, la petite équipée arrivait à l'endroit indiqué sur la carte.

La nuit, tout les chats sont gris [Egypte : Maiffa Inès] Rempl

Là, les y attendait une étrange formation rocheuse comportant une partie travaillée par l'homme, à la manière de l'entrée d'un temple. Un homme entièrement vêtu de noir semblait monter la garde.

Les deux véhicules s'arrêtèrent et tout le monde en descendit. Si Abu, Kentucky et Vicky demeuraient calmes et observaient pour le moment, Bellepomme sortit un révolver de sa poche et fit signe à ses accompagnateurs de s'armer. Ces derniers ouvrirent des caisses et en sortirent des fusils. Kentucky se raidit.

Pickwick n'avait visiblement rien de bien dangereux et mystérieux, c'était peut etre juste quelqu'un comme elle, en besoin d'aventure intense, sauf qu'une raison quelconque l'empêchais de parcourir le monde. Peut être était ce la vieillesse, ou un handicap malheureux. Quoi qu'il en soit, il n'était pas là pour en profiter avec eux et la mutante fut un peu triste pour lui.

"On lui donnera tout les détails, surtout les plus exotiques !"

Elle fit un petit clin d'oeil avant d'entendre la suite, là, elle fut cependant très fâchée et en effet, Belle Poire avait l'air d'être un parfait salaud. Les objets anciens ont leur place dans un musée afin d'en profiter au maximum, pas pour être vendu comme des banalités à un particulier qui va l'enfermer dans un endroit poussiéreux.

Peu de temps après, il ne se passa rien d'autre jusqu'à l'arrivé prévu. Bones, Pickwick et Bellepomme avaient eu raison, il y avait bien quelque chose à faire ici. Une sorte d'immense montagne avec une construction humaine à l'intérieur. De ce que pouvait voir l'humanoïde ( tout ce que l'on voyait pour le moment était une arcade ), c'était pour le moment des plus archaïque, et des plus anciens...

Conformément à ce que pensait Maiffa, il se tramait des choses ici, un homme en noir montait la garde. A la façon dont il était habillé, Maiffa pensa immédiatement à l'histoire des hommes du désert, des être humains, même pas mutant qui arrivent à vivre et à survivre dans le désert depuis moult années ! Puis elle entendit les bruits caractéristique d'arme à feu qu'on prépare. Se retournant, elle aperçut Bellepomme et ses hommes en train de s'armer. Kentucky se raidit.

"Bon sang, que faites vous ?"

Chuchotta t-elle.

"Ecoutez Bellepomme, je pense que ce ne soit pas la meilleure solution. Souvenez vous de ce qu'à dit Khan, le véritable possesseur de la carte voulait qu'elle soit mis en circulation uniquement à cette date très précise et comme par hasard, devant notre objectif se trouve un garde. Il ne faut pas prendre les choses autant à la légère.... A moins que votre but n'est de doubler Khan..."

Bellepomme jeta un regard haineux à Maiffa. Puis, il baissa son arme en grimaçant :

"La p'tite a surement raison. Il doit y avoir une embrouille"

Et il donna l'ordre à ses sbires de garder leur fusil en bandoulière.

La situation s'étant légèrement calmée, Kentucky s'avança vers l'homme en noir, un large sourire aux lèvres... L'aventurier allait, certainement, encore faire n'importe quoi ! Pourtant, il n'en eu pas le temps...

"Je vous souhaite la bienvenue, amis voyageurs. Soyez les bienvenus sur cette terre sacrée. Vous n'êtes pas arrivé jusqu'ici par hasard" lança l'homme en noir.

Vicky se rapprocha de son amie. Abu mit un genou au sol et se courba devant l'homme.

"Si cet être est un djinn, nous devons le craindre. Si c'est un homme, on lui doit le respect..." chuchota-t-il à Maiffa.

Bellepomme fit un pas en avant de manière à se mettre au niveau de son rival. Il lâcha sur un ton très méprisant :

"Nous souhaitons entrer, homme du désert ! Nous souhaitons entrer et tu ne nous en empêcheras pas !"

L'homme en noir s'écarta du passage et désigna les arcades. Il y en avait trois...

"Mon rôle n'est pas d'empêcher quiconque souhaite entrer dans le temple des Anciens Dieux. Les astres m'a annoncé votre visite. Néanmoins, je dois vous mettre en garde... Si les chemins sous les arcades mènent tous au temple et à la connaissance, la mort et la damnation s'y trouvent également"

Bellepomme eut un sourire narquois et fit signe à ses troupes de le suivre. Ils empruntèrent le chemin du milieu. L'homme en noir commenta :

"Et c'est ainsi qu'ils prirent le chemin du guerrier. Et vous... Prendrez-vous le chemin du fidèle ?"

Il montrait le chemin de gauche.

"Ou celui du voleur ?" termina-t-il en désignant celui de droite.

La situation se calma non sans mal, mais au moins le pire fut évité. Ils se dirigèrent tous vers l'homme en noir qui les accueillit et ( Oh merci mon Dieu ! Bast Protectrice de l'humanité et de nos oreilles ! ) empêcha Kentucky de faire comme d'habitude, fort heureusement d'ailleurs car quand on a le cran d'attendre au beau milieu de nul part en attendant des visiteurs désireux de s'accaparer moults richesses, on est pas n'importe qui. Vicky se rapprocha de Maiffa et celle ci, sous son voile lui jeta un regard de reconnaissance, elle sentait qu'elle avait raison depuis le début, il se trame des choses ici et ce type semble le prouver. Abu se mit à genoux devant lui, Maiffa, se contenta d'une simple courbette. Le français quand à lui se mit en avant histoire qu'on le voit ( c'est sûr qu'un blondinet armé en costard blanc dans le désert est l'une des choses les plus inaperçu au monde ) et menaça légèrement l'homme en noir qui se dégagea pour les laisser passer.

Les européens prirent alors un chemin, celui du milieu, selon l'homme en noir, il s'agissait de la voie du guerrier. Hum, pourquoi pas, vu comment ils sont équiper cela peut leur bien aller, d'ailleurs, c'est exactement cela : des gros barbares qui s'invitent sur des terres sacrées et qui comptent tout prendre par la force. Généralement cependant, le guerrier finit dans son propre sang pour divers raison, tel qu'une épée plus aguerrie que la sienne.

Mais ils étaient dorénavant confronté à un choix : celui de prendre le chemin du fidèle ou le chemin du voleur. Maiffa regarda les deux arcades en sachant que ça ne l'aiderai pas.

"Quels sont les épreuves qui se cachent sur les trois chemins ?"

Demanda la jeune mutante à l'homme en noir, puis elle retourna vers ses compagnons, Abu, Kentucky et Vicky.

"Visiblement, si on veut tous s'en sortir, il faut qu'on sache précisément ce que chacun d'entre nous peut et sait faire. A mon avis, le chemin du voleur seront des épreuves d'agilité, ce qui est de mon ressort, mais le mystère reste entier pour le chemin du fidèle, je vous prévient, je ne sacrifierai personne...."

Là dessus, le mieux qu'elle puisse faire, c'est de se mettre à l'aise pour les épreuves à venir. Peut être pas tout de suite, mais une fois entré dans le temple, elle enlèvera sa burqa. En dessous, elle avait pensé à mettre une tenue souple et très légère : un haut moulant gris et un petit short brun. Elle avait coiffé ses cheveux en une tresse assez longue histoire de ne pas être gênée mais elle n'hésitera pas à les couper si nécessaire.

L'homme en noir baissa la tête et croisa les bras.

"Chacun doit suivre sa propre voie. Il n'est pas du rôle ni du pouvoir du Gardien du Temple que de forcer votre choix. Seul le Destin et les Dieux peuvent vous guider ! Qu'ils veuillent vous perdre et vous damner ou vous conduire à la connaissance, ce n'est pas à un misérable être comme moi de le décider"

Kentucky se gratta la tête tout en observant les trois arcades.

"Ben moi, je suis un bon voleur. Je suis fourbe, menteur et je bouge bien. J'ai un pistolet et un lasso. Mais je suis jamais allé à la messe... alors je préférerai prendre le chemin du voleur !" lança-t-il en souriant.

Abu avait l'air consterné. Ignorant les paroles douteuses de l'aventurier, le jeune garçon lança :

"Je suis petit et débrouillard. Je... Je fournis aussi régulièrement des stocks de babioles à M. Khan que je vais chercher chez les gens..."

Il avait l'air un poil honteux de la révélation. Il était un petit voleur. Et ça le minait.

Quant à Vicky...

"Je ne sais rien faire. Mais, si l'on doit se séparer, je veux rester avec Maiffa !"

Bon, ici on est à majorité voleur visiblement, mais Maiffa avait tout de même un gros doute concernant Kentucky. L'ancien universitaire agile ? Et que vient faire ce pistolet et ce lasso dans l'histoire... Ah mais oui, il se croit comme étant le personnage d'un film. Le pauvre homme ne sait peut être pas ce qui l'attend. Maiffa ferma les yeux et réflechissa. Visiblement, se séparer serai réduire la capacité de réflection du groupe et de plus, elle semble être la seule mutante à moins qu'Abu en soit un lui même.

"Nous allons prendre le chemin des voleurs, Kentucky, Vicky, laissaient moi et Abu faire, je préfère qu'on s'occupe des obstacle si possible..."

Et elle entraîna le groupe sur le chemin des voleurs.

Et à l'appel de la jeune mutante, le groupe d'aventuriers emprunta l'arcade la plus à droite... Rapidement, ils se retrouvèrent dans un étroit tunnel dont le sol était constitué de roches diverses et de sable. Ils avançaient en silence, Maiffa et Abu en tête, Kentucky et Vicky à l'arrière.

Maiffa remarqua au bout de quelques minutes une inscription en lettres rouges sur la paroi à sa gauche.

Cela disait :

"Moi, Abdul Al-Hazred, ai cheminé jusqu'en cette terre oubliée de tous pour accéder à la connaissance. J'ai étudié, lu et rêvé. Et maintenant, j'en suis sur, ô toi voyageur qui met tes pas dans les miens, cet endroit est maudit ! Et si c'est en voleur qu'à ma manière tu es entré, tu ne devras jamais révéler ta présence ou tomber ta cape d'invisibilité. Ceci est une mosquée à sa façon et seuls les fidèles devraient pouvoir fouler cette terre. Tu es un étranger et tu devras, si tu veux éviter la damnation, ne pas te comporter comme tel"

Abu secoua la tête. Tout cela ne lui disait rien. Du moins rien qui vaille...

La nuit, tout les chats sont gris [Egypte : Maiffa Inès] Catacombes22009

Reprenant leur route, les aventuriers purent constater que leurs pas s'enfonçaient de plus en plus dans le sol... Jusqu'au moment où Maiffa et les autres se rendirent compte de la teneur du piège : des sables mouvants !

Pourtant tout autour d'eux, de lourdes pierres demeuraient à la surface du sable.

Ils se retrouvèrent rapidement dans un tunnel étroit avec le sol plus ou moins dur par endroit, surement à cause des roches. Tout n'était que silence, chacun semblant être sur le qui vive, ce qui était appréciable. La mutante était en tête, à ses côté se trouvait Abu, le petit voleur. Derrière eux, le père et la fille Bones. Peu à peu, ils arrivèrent devant une inscription rouge écrit par un certain Abdul Al-Hazred, leur recommandant de se déplacer comme des voleurs afin que chacun puisse continuer. Cela ne disait rien à Maiffa non plus en réalité. Fallait il être plus discret ? Rester dans l'ombre, éviter n'importe quel source de lumière ? Cependant, au fur et à mesure qu'elle réfléchissait, ses pas s'enfonçait dans le sol, des sables mouvants ! Sa burqa risquerai de la gênée, mais Maiffa s'en fichait à présent, elle l'enleva tout en tentant de gagner doucement, sans paniquer une pierre dure. Elle chuchota à ses compagnons :

"Ne paniquer surtout pas, rester calme et gagner une pierre. Ensuite, enlever vos chaussure et mettez les dans votre sac. Je préfère qu'on suive les instruction à la lettre de cet Abdul."

Vicky serai sans doute la plus paniquer mais Maiffa se tourna vers elle.

"Désolé pour mon apparence, on en discutera plus tard voulez vous ?"

Retirant sa burqa, Maiffa attira l'attention de toutes et de tous. Kentuck voulut dire une ânerie mais la situation était telle qu'aucun commentaire n'était de rigueur.

Abu renchérit aux paroles de la jeune mutante :

"La fille chat a raison ! Nous devons nous comporter en vrais fidèles !"

Il retira rapidement ses chaussures et cessa de s'enfoncer dans le sol, tout comme Maiffa. Vicky et Kentucky durent gagner l'une des pierres stables pour avoir le temps de délacer leurs rangers.

Et c'est ainsi qu'ils continuèrent à cheminer, ayant déjoué le premier piège du temple des Dieux Très Anciens.

Au bout de quelques minutes, le corridor s'élargit mais s'assombrit. Il y régnait une erreur de putréfaction particulièrement nauséabonde. Cela sentait aussi la moisissure, la poussière et la mort...

La nuit, tout les chats sont gris [Egypte : Maiffa Inès] 15561816074328784411614

... tandis qu'ils avançaient en silence, la main de Vicky dans la patte de Maiffa, ils se rendirent compte que le sol avait également changé : par terre, c'était visqueux, froid et poussiéreux. Il y avait des toiles d'araignée un peu partout et des bruits de reptation et de succion commençaient à se faire entendre.

Alors que du bout du corridor provenait une drôle de lumière bleutée, Maiffa découvrit une seconde inscription.

"Moi, Abdul Al-Hazred, tient à prévenir les générations à venir : cet endroit est maudit. Faut-il donc être dément pour adorer de tels créatures ? Si elles ont des myriades d'yeux, ce n'est point pour voir dans cette obscurité qui m'entoure. Si elles ont des pattes, ce n'est point pour toucher mais pour goûter. Un seul bruit de la part du voyageur imprudent et toutes lui fondent dessus. Pour les comprendre, il faut penser comme elle et c'est ce que j'ai fait, moi, le poète et le musicien, en m'asseyant en tailleur dans le noir et en essayant de devenir l'une des leurs"

La jeune chatte humaine fut soulagé que finalement tout le monde se fichait de son apparence, pour l'instant, ils étaient toujours dans le couloir des voleurs, discrétion nécessaire, les présentations devront donc attendre. Abu lui vient en aide pour la démonstration et enleva lui aussi ses chausses, arrêtant net de s'enfoncer alors, Maiffa sourit, elle à eu la bonne décision. Les Bones durent quand à eux se poser d'abord sur une pierre dure pour réussir à se dégager de leurs larges bottes. Ils continuèrent leur route, Vicky glissa doucement sa main dans celle de Maiffa qui en fut très gênée, mais elle serra tout de même l'appendice chaude de l'humaine pour la rassurer.

Le couloir devenait de plus en plus sombre, froid et menaçant. On avait à présent l'impression de marcher dans des entrailles garnit de poussières. Mais le plus horrible, c'était le bruit, des bruits innommables qui indiquait que quelques choses était en train de se repaitre quelque part de quelque chose. Près de là, d'autre instruction d'Abdul. Visiblement c'était un ancien artiste, un poète et un musicien selon lui même, la mutante aurai bien voulu le rencontrer. Elle lut les instruction et comprit ce qu'elle devait faire.

Rapidement et sans un mot, elle organisa le groupe autour d'elle, à environ un mètre d'intervalle tout en laissant le champ devant elle libre. Par geste elle demanda à ne faire aucun bruit à tout prix et surtout à la couvrir. Elle se mit alors en tailleurs en douceur et souplesse sur le sol, d'abord les yeux ouvert, puis elle les ferma pour se concentrer.

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