[Courtier Mina Kovacs] Bucarest - Retour aux sources...

Plusieurs semaines, mois ou peut être années... La clandestinité faisait perdre le fil de la réalité et du temps passé. La fin de l'institut c'était hier pour elle. Elle se souvenait de tous, les professeurs, que ce soit Cassandre, Vadim, Esther et d'autres comme Sahari ou encore l'ex-directeur Adam Zachary... Qu'étaient ils devenus? Luttaient-ils toujours pour la cause mutante, ou croupissaient ils dans les bas-fond d'une prison gouvernementale??

Ses amis qu'étaient ils devenus? Elle pensait à Elly et à d'autres... Certains s'en sortiraient sans problèmes car ils avaient la tchatche, Georgia, Juliette, Alexander et tous ceux qui étaient normaux.

Mais Mattéo ou encore Josh, ils avaient certainement dû passer par des phases de clandestinité tout comme elle?

Sa famille d'accueil n'était plus, sa survie ne tenait à presque rien. Il suffisait que quelqu'un se prenne d'une mission divine et la croise sur son chemin et ce serait la fin. Elle avait réussi tout de même après pas mal de péripéties à rejoindre son pays d'origine : la Roumanie, où elle espérait pouvoir revoir ses parents.

Elle avait une escale à Bucarest. Le fait de mieux maitriser ses pouvoirs lui donnait une assurance qu'elle n'avait pas la première fois qu'elle était venue dans cette ville. Elle avait réussi à voir sa sœur, un soir. Un peu comme la première fois qu'elle s'était montrée à elle. Entre temps pas mal de chose avaient évolué. Sa soeur s'était mariée, avait eu une petite fille dont elle lui donna une photo.

Au moins dans tout ce malheur Mina avait eu un instant de bonheur. Elle ne verrait sans doute jamais cette nièce, mais savoir que sa soeur était heureuse passait pas mal de choses désagréable. Mina était d'autant plus fière que sa soeur avait donné son propre prénom à sa petite fille de maintenant un an et demi.

Désirant poursuivre son périple, Mina attendait dans les hauteurs de la cathédrale, celle-là même où elle avait été blessée que sa soeur la contacte par téléphone. Elle avait décidé de tenter de voir ses parents et Mina voulait le lui dire.

Le téléphone de Mina vibra. Sa frangine.

Cette dernière avait une petite voix au téléphone. Elle semblait avoir beaucoup pleuré. Elle était affolée.

"Mina... Je... Il faut qu'on se voit ce soir... A mon appartement..."

Leila prit une grande inspiration et ajouta :

"Karl... Karl est devenu fou. J'ai peur qu'il ne s'en prenne à la petite... Là, il est allé se saouler avec ses amis de l'amicale de défense de quartier... Il devrait rentrer demain. J'ai peur..."


Quelques heures plus tard, alors que la nuit venait de tomber, Mina put se rendre discrètement au domicile de Leila. Il trouva cette dernière au milieu du salon en vrac. Quelqu'un s'était lâché et avait cassé pas mal de matériel. Elle tenait sa petite fille entre ses bras et parut soulagée de voir sa frangine.


"Merci d'être venue aussi vite... J'avais tellement peur, seule... Mon Karl... Je ne le reconnais plus. Depuis que je lui ait dit que j'avais parlé aux parents de toi, il est devenu dingue !"

Mina reçut le message de Leila comme une balle en plein coeur. Du haut de sa joie des retrouvailles et celle d'apprendre qu'elle était tata maintenant, elle retombait immédiatement dans la triste réalité de la vie. La vie de l'homme normal, celui qui était vénal, qui battait sa femme et allait s'arsouiller avec ses potes de beuverie.

Mina rassura sa soeur du mieux qu'elle le put, après tout elle avait vécu des situations bien pires en tant que membres de l'institut Xavier. Mais là, ça la touchait directement... Elle se sentait meurtrie dans ses entrailles... Sa soeur était un peu son repère de stabilité et d'exigence.


Mina put se rendre assez discrètement au domicile de Leila une fois la nuit venue, le fait qu'elle habitait près d'un grand parc était un plus. La mutante ailée trouva sa soeur dans son salon. Celui ci semblait avoir fait les frais d'une dispute.

Mina s'approcha de sa soeur pour la prendre dans ses bras en veillant à ne pas effrayer la petite, sa nièce. Une des plus belles choses que Mina est contemplée.

"Ne t'en fais pas je suis là, tout va s'arranger... Il ne me connait même pas, pourquoi te fait il subir ça?"

Mina réfléchit un peu en caressant les cheveux de sa soeur, aussi soyeux que les siens.

"Il t'a dit qu'il reviendrait quand exactement?... Les gens ont parfois des réactions étranges ou violentes face à ce qu'ils ne connaissent pas... Peut être faudrait il que je parte pour qu'il redevienne normal?... Mais je veux être sûre qu'il ne te fasse pas de mal, vous êtes toutes les deux ce que j'ai de plus précieux en ce monde... Et s'il venait à te retoucher... Je..."

Leila alla s'asseoir sur l'une des dernières chaises qui tenait encore debout dans la pièce. Sa fille était toujours endormie. Visiblement la soirée avait été éprouvante pour elle aussi.

"Tu sais, je la réveillerai bien pour la présenter à sa tatan mais..."

La frangine de Mina se mordit la lèvre.

"Je crois qu'il vaut mieux la laisser dormir. Au moins quand elle dort elle ne pleure pas..."

Elle soupira et se passa la main sur le visage, l'air effondrée.

"En même temps, moi aussi j'ai du mal à me retenir de pleurer... Je connais Karl, c'est un type bien, c'est toute ma vie, c'est..."

Leila prit une grande inspiration et se lança enfin dans l'explication du fond du problème.

"Tout a commencé quand Karl a perdu son emploi, il y a quelques mois. Il a commencé à traîner dans les bars. A se saouler. A rentrer de plus en plus tard. Il me regardait moins. Il commençait à ignorer notre fille. Y avait un truc qui clochait..."

Elle regarda Mina puis lâcha le morceau :

"En fait, Karl s'est mis en tête que les mutants sont des êtres qui complotent en secret pour détrôner l'homme. Il a rejoint une amicale regroupant de pauvres types comme lui et quelques idéologues racistes. Je crois qu'ils lui ont retourné la tête. Et depuis que j'ai parlé de toi à lui et aux parents, il a pété une durite ! Il veut même plus voir sa fille car il pense qu'elle est peut-être mutante elle-aussi..."

Leila pleurnicha un peu puis termina :

"Mina, je sais que t'as pas une vie facile et je sais que j'ai pas vraiment été là pour toi... Mais par pitié, il faut que tu fasses quelque chose : l'homme que j'ai épousé, je ne le reconnais plus... J'ai même peur qu'il tue sa propre fille !"

Leila était éprouvée, la petite également.

"Ne la réveille pas, elle pourrait avoir peur de moi. On aura tout le temps de faire connaissance quand elle sera en âge de comprendre... Enfin j'espère..."

Leila lui fit part de ses émotions, Karl était tout pour elle et visiblement il avait beaucoup changé. Mina la vit soupirer et se passer la main sur le visage, l'air effondrée.

"Ne te retient pas... Pleurer ça fait du bien... Ca relache la frustration la colère et l'amertume... Ca m'a beaucoup aidé quand Lars est mort. Même quand je devais affronter le regard des autres... C'est un professeur Psychologue qui me l'a apprit... C'est grâce à elle que j'ai pu vaincre mon appréhension de ma mutation..."

Sa soeur prit une grande inspiration, comme si elle essayait de trouver la force d'expliquer le fond des choses à Mina. Elle se lança dans une explication révélant le fond du problème. Karl avait perdu son emploi il y a de ça quelques mois. Il aurait commencé à se saouler et à rentrer de plus en plus tard. Perdant de vue sa femme et sa fille. Karl est devenu adepte du complot mutant, comme quoi ces derniers complotent en secret pour détrôner l'homme. Il aurait rejoint une sorte d'assemblée réunissant Anti-mutants et pauvres types... Il a depuis peur que sa fille soit mutante elle aussi.

Mina posa sa main sur l'épaule de sa soeur comme pour l'épauler dans sa peine.

"Ma pauvre Leila... Il faisait une victime facile, vulnérable pour ces demeurés... Le gros soucis, c'est qu'ils ont parfois du poids plus que de raison."

Leila s'effondra en larmes... Et demanda de l'aide à sa mutante ailée de soeur...

"Bien sur, je vais t'aider... Tu attends quoi de moi?... Tu veux que j'aille le trouver? Tu sais où ils se réunissent? je suis prête à tout pour toi et la petite... Tu devrais peut être juste déménager pour quelques temps chez une amie, histoire de pas prendre de risques..."

Leila se permit de fondre en sanglots à l'invitation de Mina. Cela dura quelques minutes puis, séchant ses larmes, la frangine de la mutante reprit :

"Tu as raison... Je peux tout te dire, je le sais. Je te fais confiance et..."

Elle parut chercher ses mots. A tâtons. Comme à son habitude. Finalement, Leila termina :

"Je... Je vais te chercher l'adresse. Je... Je ne sais pas ce que tu peux faire mais je peux pas vivre encore dans la trouille. Je serai chez une amie avec ma fille et..."

Leila tendit la main comme pour caresser la joue de sa sœur mais se ravisa.

"J'ai jamais été trop là pour toi. Et je me rends compte aujourd'hui que t'aurais du pouvoir compter sur moi... Je..."

... suis désolée. C'était ce qu'elle voulait dire. Mais en lieu et place, elle griffonna deux adresses sur un bout de papier : le lieu de réunion où elle pourrait trouver Karl et l'endroit où elle comptait se réfugier.


Un peu plus tard dans la soirée, Mina put se rendre non loin de l'adresse indiquée. Elle se posa sur un toit et put observer le petit local où Karl devait se trouver. Il y avait écrit sur la devanture :


Et à l'intérieur, de ce qu'elle pouvait voir depuis son perchoir, Mina remarqua la présence d'un certain nombre d'hommes revêtus d'une espèce d'uniforme noir. Ils buvaient et paraissaient s'amuser.

Leila se perdit en sanglots quand Mina lui fit part de son aide. Elle eut du mal à se reprendre en main, correctement. Mais elle parvint à s'assurer de sa confiance envers sa soeur cadette.

Elle semblait hésitante et empotée à la fois ne sachant que dire ou faire, elle gratta néanmoins deux adresses sur un papier à l'intention de la mutante ailée. l'une était celle de son amie, qui allait l'héberger, et l'autre était celle qui l'intéressait maintenant.

"tu n'as pas à t'en vouloir grande soeur, chacun son destin. Tu n'aurais pu rien faire de plus alors que je me trouvais en amérique, mais te savoir ici, heureuse était un grand réconfort pour moi".


Voyant sa soeur hésitante, elle la serra dans ses bras, prenant soin de ne pas reveiller la petite avec son étreinte.




Tard dans la soirée alors que la nuit lui donnait un avantage de discrétion, Mina se rendit non loin de l'adresse indiquée. Elle se posa sur un toit. De là elle observa le local où Karl devait se trouver.

La devanture mentionnait l'inscription suivante : "Amicale de Défense de Quartier".
A l'intérieur, de là où elle se trouvait elle voyait et constatait la présence d'un certain nombre d'hommes revêtus d'une espèce d'uniforme noir. Ils buvaient et paraissaient s'amuser.

Prenant son temps Mina tenta de repérer son "beau-frère", et l'idée d'un plan commença à germer à l'intérieur de sa tête. Elle tenta de repérer, l'arrivée électrique du local, pour y mettre comme elle avait dejà par le passé en mission, un bon coup de serre, sans contact avec le sol. Une fois les nazillons dans le noir, elle aurait un gros avantage sur eux et pourrait faire quelque chose.

Le câble électrique ne fut pas d'un grand défi pour Mina qui fondit dessus sans difficulté aucune. Dans son vol piqué, la harpie eut le temps de repérer Karl dans la boutique.


Le type de sa frangine était, en effet, affalé sur une chaise dans un coin du local. Lui aussi portait l'uniforme et il semblait passablement ivre mais content. De ce qu'elle put voir, Mina comprit qu'ils étaient tous en train de fêter un événement quelconque.

Quand ces rentrèrent en contact avec le câble - détruisant ce dernier, le courant lâcha dans l'échoppe. Elle entendit des cris et des rires. Visiblement, tout ce beau monde avait bien éclusé et ils semblaient penser que tout cela faisait partie de la petite sauterie qu'ils avaient organisé.

Bon Karl était là c'était déjà ça. Elle allait pouvoir tenter de faire quelque chose. Même si au fond d'elle même elle doutait de pouvoir réellement être utile. Il avait choisi la voie de la haine, et il avait commencé à renier sa famille, et sa propre fille. Pouvait il reprendre la voie du salut?

Tout le monde paraissait ivre à l'intérieur du local, et l'intervention de Mina ne les choqua même pas. Au plus, ils prenaient cela pour un événement provoqué de la soirée, puisqu'ils avaient l'air de fêter quelque chose tous ensembles.

Karl portait un uniforme, tout comme les autres, montrant qu'il appartenait bien à une organisation para-militaire. C'était sans doute des abrutis, mais des abrutis dangereux à n'en pas douter.

Mina devait extraire son "beau-frère" et marquer le coup pour qu'il comprenne. Elle hésitait sur la portée de son intervention, devait elle foncer dans le tas et extraire Karl violemment ou plutôt profiter des ténèbres pour l'emmener faire un tour. La deuxième solution était forcément la meilleur.

Elle prit quelques secondes pour repérer à l'aide de sa vision thermique les emplacements de chacun et de Karl, avant d'entrer par la porte de service, et extraire son beau-frère si possible discrètement.

Mina était déterminée. Discrètement, elle alla se poser non loin du côté du local. Là, elle ouvrit la porte de service qui - heureusement - n'était pas verrouillée et à l'aide de sa vision thermique se fraya un chemin aux travers des différents crétins en uniforme pour récupérer celui qu'elle cherchait...

... mettant la main sur Karl, ce dernier hurla :

"Bordel... Il se passe quoi ? Je... Je... A MOI MES CAMARADES !"

Déjà, les ivrognes en bottes coquées se raidirent : l'appel de Karl semblait leur avoir rendu quelques brins de lucidité.

Pour autant la harpie put, en vol rapide, transporter Karl à l'extérieur du local et l'emmener dans une petite ruelle proche. Jetant un œil par dessus son épaule, elle remarqua les premiers miliciens qui avaient réussi à quitter le local. Ils ne l'avaient pas vu dans sa fuite et celui qui semblait être le chef commençait à donner des ordres à ses sbires.

Dans la ruelle, Karl reprenait difficilement ses esprits. Voyant Mina, il lui cracha au visage et lança :

"Bordel... Ma belle-sœur mutos... Tu en as pas déjà assez fait ? Hein ? A pourrir les gènes de ma progéniture... Saleté..."

Il était agité mais n'avait pas encore eu la "bonne" idée d'indiquer à ses compagnons sa position...

Mina reussi discrètement a ouvrir la porte de service qui n'était pas verrouillée. aidée par sa vision thermique, elle se fraya un chemin parmi les badauds pour retrouver celui qu'elle cherchait, son beau-frère abruti qui appela ses camarades à la rescousse.

Mina vit que les appels à l'aide de Karl avaient quelques peu faits mouches et ceux ci se redressaient pour agir. Heureusement la mutante ailée, en vol rapide, s'éclipsa et emmena karl dans une petite ruelle proche.

Elle jeta un œil avisé par dessus son épaule, et remarqua les premiers miliciens qui avaient réussi à quitter le local. Ils ne semblaient pas l'avoir vu, et elle vit le chef donner des ordres à la troupe. Karl en reprenant conscience lui cracha au visage. Balançant une insulte à la tête de Mina. L'embrigadement faisait son effet.

Juste pour le plaisir, Mina lui décocha son poing dans la figure.

"Ne te sert de moi comme excuse, pour justifier ta médiocrité, ton alcoolisme et le temps que tu passes à écouter des conneries fascistes plutôt qu'à chercher un emploi pour nourrir ta famille!"...

Puis elle le prit entre ses jambes à l'aide de ses serres-pieds pour le transporter sur l'un des toits avoisinants. Elle veilla à ne pas se faire voir des abrutis qui lui courraient après. il fallait profiter de l'avance qu'elle avait et du fait que son beau-frère n'avait pas alerté ses compagnons.

"On doit avoir une explication toi et moi, et ne t'avise pas de crier sinon je te lâche.."

Karl eut un cri étouffé en se prenant le poing de Mina dans la tronche. Son nez venait d'éclater. Puis, soulevé à nouveau dans les airs par la mutante, il demeura paralysé par la peur pendant toute la durée du vol.

Une fois sur le toit, il cracha à nouveau... mais cette fois-ci au sol. Karl dévisagea Mina, une expression mi-apeurée mi-méprisante dans les yeux.

"Bordel, mais pourquoi il a fallu que tu sois une mutante ? Pourquoi, il a fallu que Leila file ton prénom à notre gamine ? Vous, les mutants ! Vous avez tout foutu en l'air ! Heureusement qu'ON va finir par le reprendre ce pays et là vous rigolerez moins !"

Karl une fois dans les airs, transporté par la mutante ailée, n'en menait pas large. Au moins la peur lui clouait le bec, ce qui donnerait du temps à Mina. Elle se posa donc sur un toit alentour.

Arrivé lui aussi, porté par la mutante, Karl cracha au sol. Il dévisagea la harpie, et eut une expression apeurée, tout en étant méprisante. Ce voile de mépris mélangé à la peur passa dans ses yeux. Mina qui l'avait déjà vu à maintes reprises dans les yeux des gens, connaissait bien ce regard.

"Je n'ai pas choisi d'être ainsi Karl, c'est une question de génétique. C'est la même génétique qui a permis à l'homme de se tenir debout il y a quelques millions d'années..."

Mina dévisagea à son tour son "beau-frère" qu'elle ne connaissait pas.

"Leila m'aime, elle au moins ne s'est pas laissée embrigader par des néo-nazillons qui n'ont pas vu l'ombre d'un mutant de toute leur vie... Ca fait 6 ans que je ne suis pas retourné au pays, j'ai été traqué ici par mes propres amis, j'ai été traqué par les américains, déclarée terroriste... Et pourtant je ne veux qu'aider l'homme, mais l'homme a peur de nous, comme il a eu peur des étrangers, des noirs, et de la différence... Pourtant crois-moi j'aurais préféré vivre une vie normale, et ne pas être une hybride..."

Mina marcha quelques pas pour s'écarter de lui, et croisa ses bras l'un sur l'autre.


"Dis moi ce que l'on a foutu en l'air?... Quelle est ta solution? L'extermination?... L'histoire porte les stigmates de nombreux génocides inutiles, et notre peuple, les roumains en portent encore les restes... Vous comptez prendre le pouvoir comment? En picolant de la bière toute la journée?... Vous êtes pitoyables... Un ramassis de ratés alcooliques croyant comprendre le monde et ses enjeux... Tu me donnes envie de gerber..."

Karl se frotta la tête. Visiblement, il ne savait trop quoi répondre... Finalement, il lança :

"Non mais tu t'es vue ? ESPÈCE DE MONSTRE !"

Puis, il s'assit au sol, trop ivre ou trop fatigué pour se tenir debout.

"Tu peux te moquer, saleté. Et peut-être même que t'as raison ! Peut-être même que vous allez finir par supplanter l'être humain et que vous finirez par nous réduire en esclavage... Mais sache et fait le savoir à tous tes petits potes de ton Institut pourri qu'il y a encore dans ce pays des patriotes ! Et que NOUS ne nous laisserons pas faire !"

L'homme fit le salut hitlérien et cracha à nouveau en direction de Mina. Un crachat ensanglanté.

"Et saches que nous ne sommes ni des ivrognes, ni des bons à rien. Nous sommes les troupes d'élite du Parti Populaire Roumain. Notre Chef Suprême compte bien prendre le pouvoir sous peu ! Et quand ce jour viendra, votre race pourrie n'aura d'autre choix que de déguerpir dans les plus brefs délais !"

Karl sourit. Il était parfaitement convaincu de ce qu'il avançait.

"Et ce jour là, même les pires anti-mutants de la Confédération Américaine trembleront de terreur face aux souffrances que nous vous infligerons..."

Karl se frottait la tête, interpellé. Il avait l'air de ne pas trop savoir quoi répondre. Puis il balança une évidence à la tête de Mina.

"Ah maintenant tu ne trouves rien de mieux que de te contenter de me dire ce que je suis! Tu sais je n'ai pas besoin de toi, il suffit que je me regarde dans une glace..."

Il était tellement ivre qu'il ne tenait plus debout, il mit une main au sol afin de s'assoir. Comme s'il était mieux.

"Là où tu te trompes, ce qui montre que tu connais bien mal les monstres comme tu le dis. C'est que nous sommes tous différents, certains d'entre nous sont des racistes anti-humain pleinement convaincu qu'ils sont des homo-supérior un peu comme ta phalange... D'autres ne veulent vivre que normalement parmi les autres... L'institut avait été créé pour cela, pour former les mutants à la maitrise de leurs pouvoirs pour qu'ils ne fassent pas de dégâts autour d'eux. Mais visiblement tu sembles convaincu d'en savoir plus que moi sur les mutants... Quelle ouverture d'esprit?... Sache que je ne veux pas réduire le monde en esclavage, ça c'était plutôt le dogme du petit moustachu autrichien dont tu sembles suivre le chemin!"

La réponse à son salut hitlérien avait été envoyée sèchement par Mina à la tête de karl.

"Et bien moi aussi je vais te parler franchement!... Si tu touches encore un cheveu de ma sœur ou de ma nièce... Je te montrerais le monstre que je ne suis pas mais que je peux devenir si tu me pousses à bout, dieu m'en pardonne... Lache moi le nom de ton chef de pacotille, je vais aller lui en toucher deux mots..."


S'approchant de lui, elle le souleva du sol pour le plaquer contre le mur derrière lui, et mettre du poids dans sa menace.

Karl était demeuré silencieux pendant tout le long discours de Mina. L'alcool le rendait bien peu frais à vrai dire... et son nez cassé ne l'aidait en rien !

Quand la harpie le plaqua contre le mur, il poussa un gémissement et s'évanouit.

Après avoir vérifié néanmoins son pouls, Mina réalisa que Karl allait juste avoir besoin d'un peu de repos et qu'il se réveillerait dans quelques heures avec des courbatures, un nez cassé et... une sacrée gueule de bois !

Karl n'avait plus rien dit quand Mina lui avait fait son discours engagé. Il était complètement imbibé d'alcool cela n'arrangeait rien. Le sang commençait à se voir sous son nez cassé.

Un peu violent le choc contre le mur le fit pousser un gémissement et il s'évanouit. Mina vérifia son pouls histoire de savoir ce qu'il en était. Celui-ci était dans un état alcoolique avancé, et venait de sombre dans un coma éthylique. Après une bonne nuit, il se réveillerait un peu mieux disposé. Peut-être pourraient ils discuter? Mina en doutait mais il fallait essayer... Elle le plaça sur le côté, pour être sur qu'il ne se noie pas dans son vomi, si jamais il venait à vomir.

Mina vérifia que l'emplacement sur le toit qu'elle avait trouvé était un endroit "sur" pour Karl où si elle devait au contraire le transporter ailleurs. Elle en profita pour s'assurer que ces "camarades" ne débarqueraient pas comme des trombes, pendant leur réunion familiale improvisée.

Une fois rassurée, elle partirait en direction de l'appartement de sa soeur, afin d'y récupérer, une bouteille d'eau, un chiffon pour nettoyer le sang qu'il avait au dessous du nez, une chemise de rechange et des cachetons d'aspirine. Ensuite, elle reviendrait attendre qu'il se réveille.

Après avoir fait les vérifications d'usage, Mina repartit chez sa frangine et récupéra le matériel nécessaire aux soins courants qu'elle comptait faire à son beau-frère. Quand elle fut sur le trajet du retour, elle remarqua que les rues étaient agitées... A chaque fois, une poignée d'hommes en noir, visiblement éméchés étaient en train de briser des devantures et de molester des passants.

La police n'était nulle part visible.

Et de ce qu'elle pouvait voir, il y avait des groupes de 5/6 miliciens un peu partout dans la ville... A vu de nez, ça devait correspondre bien à une bonne centaine de nervis en goguette.

Elle se posa sur le toit et vit que Karl n'avait toujours pas bougé.

Avec ça elle aurait de quoi le soigner et le remettre d'aplomb. Les rues étaient visiblement très agitées... Des groupes d'hommes en noir, ivres, s'amusaient à briser les devantures des commerces et molester les passants qui n'avaient rien demandés.

Aucun trace de la police, celle-ci apparemment ne remplissait pas son rôle. Soit parce qu'elle avait peur, soit parce qu'elle avait eu des consignes.

Les quartiers de la ville grouillaient de groupe de 5 à 6 miliciens. Cela portait leur nombre à une bonne centaine. Elle se posa ensuite sur le toit et vit que Karl n'avait toujours pas bougé. Elle s'approcha de lui, posa la chemise propre qu'elle avait récupéré près de lui, et commença à lui nettoyer le visage.

Elle tenterait ensuite de le réveiller, après ces quelques heures écoulées, pour lui montrer ce que ses camarades faisaient. Ni plus ni moins que ce que Caucescu faisait du temps de leurs ancêtres, sans parler du côté nazillon de ces groupuscules. Elle lui demanderait alors si c'était sa le nouvel ordre mondial qu'il projetait? Un nouvel ordre mondial sous le règne du vandalisme, dirigé par des chômeurs racistes et alcoolisés saisissant l'occasion pour faire payer à la société leur propre décadence... Si cétait ça sa vision de l'avenir, qu'il passerait à emmerder les gens qui travailllent et ceux qui ne veulent que se balader...

Les soins courants effectués, Mina réussit à réveiller Karl à l'aide d'une grande gifle. L'homme sursauta :

"Toi ! Encore !"

Puis, il vit ce qui se passait dans la rue et sourit. D'un sourire de prédateur.

"Ça, mon monstre, c'est une mesure de représailles. Mes camarades ont du comprendre que j'avais été enlevé. Et maintenant, ils vont tout détruire sur leur passage ! Et ne compte même pas sur la police pour y remédier... Nous avons nos hommes au sein des forces de l'ordre..."

Karl regarda ce qui se passait dans la rue et sourit, d'un sourire de prédateur. Mina comprit que tout était foutu. Il lui envoya une pique pour tenter de lui faire comprendre que c'était sa faute à elle.

"Effectivement je vois ça. Je vois maintenant comment vous allez bien protéger l'humanité. Projetez vous de ré-ouvrir les camps de la mort?..."

Mina contempla la lie de l'humanité agir et polluer les rues comme elle l'avait dejà fait par le passé.

"Je vois bien que vous contrôlez la police... Comment s'appelle ton chef? Où puis je le trouver?..."

Mina pris de nouveau dans ses serres le corps, toujours à moitié saoul de son beau-frère afin de s'élever dans les airs... Elle pensait à la sécurité de sa sœur, et comme par réflexe quand elle toucha de nouveau Karl, elle se signa. Elle s'éleva assez haut pour voir celui qu'elle avait vu donné les ordres au local.

"Puisque tu es irrécupérable, je vais te faire voir en face ce que sont tes frères d'armes..."

"Il faut bien se défendre !" s'indigna Karl. "Qui protégera ma famille ? Les politiques laxistes ? Les biens-pensants de gauche ? Qui SINON nous ?"

Le beau-frère était complétement fanatisé. Il semblait croire dur comme fer en la justesse de ses convictions. Après tout son but était louable : protéger sa famille. Mais face à cette menace qui n'existait que dans son esprit et au côté abject des moyens proposés, sa position ne tenait pas la route.

Karl se redressa et cria à nouveau :

"J'ai prêté serment au Reichsführer-SS Sievers ! C'est mon chef suprême et grâce à lui je sauverai la nation ! En lui, je vis, je lutte et je meurs !"

Il devait s'agir du serment qu'avait du prendre Karl en rejoignant l'amicale de défense. Ces paroles étaient d'évangile dans la bouche du jeune homme. La situation semblait plus dramatique que prévue.

Attrapant le misérable type et l'emportant dans les airs, Mina eut droit à une réponse plus pragmatique de la part de Karl. Ainsi, il avait peur de mourir... Il lança :

"Mon chef de section est le SS-Unterscharführer Franz Todt. Il était au local avec moi..."

Pour les yeux affutés de Mina, retrouver Todt ne posa aucun problème...


Ce devait être le gros type qui agitait une matraque dans la rue. Tout autour de lui, ses forces d'assaut se déployaient. Todt semblait content de lui-même. Il tapotait sa matraque tandis que deux de ses sbires ramenaient d'une ruelle sombre ce qui semblait être un enfant de 12/13 ans...

Le retour du nazisme. Rien de moins que cela. Les peuples n'apprenaient jamais. Et Karl était complétement fanatisé, embrigadé et dénué de raisonnement. Le discours qu'il récita à Mina lui montrait que cela faisait peut-être des mois entiers, qu'au milieu des vapeurs alcoolique, ils lui faisaient avaler ce discours et cette tirage, lui retirant ainsi ses derniers neurones valides aptes au raisonnement.

La litanie sonnait au oreille de Mina comme quelque chose qu'elle connaissait bien. Elle avait déjà vécu des phénomènes similaires, mais pas à cette échelle. Ce serment était celui qu'avait du prendre Karl en rejoignant l'amicale de défense. Amicale de défense mon cul...

Cela n'augurait rien de bon à la situation qui semblait plus dramatique que prévue. Alors qu'elle s'élevait dans les airs, elle vit qu'il avait peur de mourir et il lui balança son chef de section, un dénommé Franz Todt qui était au local avec lui... Mina le repéra sans trop de problème...

C'était surement le gros type qui agitait sa matraque dans la rue. Comme une sorte de maitre-d'orchestre morbide, il avait ses forces d'assaut qui se déployaient autour de lui dans une danse macabre. Mina le vit tapoter sa matraque tandis que deux de ses sbires ramenaient d'une ruelle sombre ce qui semblait être un enfant de 12/13 ans...

Mina prenant le soin de vérifier qu'aucun d'eux n'ait d'arme à feu, histoire de s'en retrouver le plus loin possible. S'approcha du chef d'orchestre obèse restant à quelques mètres d'altitude au dessus de lui, prête à se replier derrière un bâtiment à la moindre alerte sérieuse. Elle avait un plan.

"C'est moi que vous cherchez, laissez donc le gosse tranquille!... Il n'a rien fait, et vous venez de lui flanquer la trouille de sa vie..."

Mina lacha Karl aux pieds de son chef, contemplant les quelques nazillons présents. Oui, le QI ici ne volait pas très haut. Il était temps de révéler à Karl la vrai nature et la compassion de ses frères d'arme.

"Je voulais juste parler avec mon frère ainé... Savoir pourquoi il ne voulait plus me parler... Est ce un crime?"

Les fascistes en uniforme levèrent les yeux au ciel quand Mina commença à parler. L'un d'eux cria :

"C'est cette sale mutos qui a kidnappé notre frère !"

Il fallait noter que la perspicacité était à l'honneur avec de pareils nervis ! A cette occasion, Mina remarqua que tous portaient un pistolet à la ceinture, bien sagement rangé dans un holster.

Le gamin fit mine de s'enfuir et, en se débattant, y parvint. Néanmoins, avant qu'il n'arrive à se carapater, l'un des hommes eut le temps de lui coller un grand coup de pied au derrière...

Todt semblait plus préoccupé que ses hommes par la présence de Mina. Il écouta bien sagement ce qu'elle avait à dire. Puis, quand Karl tomba lourdement au sol, il lança, un rien amusé :

"Notre bien-aimé Reichsführer-SS nous a bien prévenu sur votre race. Vous êtes fourbes et cruels. Tous sans exception ! Alors quand nous croisons un mutos que ce soit un gosse apeuré ou une monstruosité comme toi, la sanction est la même !"

Il ricana puis ajouta :

"J'ai travaillé aux États-Unis au contact des tiens. J'ai vu ce qui se passait en Confédération Américaine et je peux te jurer qu'avec nous le racisme anti-mutant va dépasser tout ce qui est imaginable dans ce pays !"

Les paroles semblaient apaiser lses sbires qui se moquaient ouvertement de l'apparence de Mina. Même Karl semblait avoir déjà moins peur...

"Ceci est notre nuit de cristal. Ce soir la police est sagement terrée dans ces commissariats. Nous allons tout brûler, nous allons tout détruire. Puis nous prendrons le pouvoir et toi et les tiens vous partiraient en cendres... Cela ne te dit rien, petite mutos ? Rien ne pourra te sauver..."

Il baissa les yeux et observa Karl qui rigolait au sol.

"C'est bien dommage que notre ami Karl ait du sang pourri dans les veines... Bien dommage..."

Todt fit un signe à ses sbires et tous se ruèrent sur Karl, matraques au poing ! Une mise à mort était en préparation !

les premières insultes pleuvaient... Alors que Mina venait d'exposer ce qu'elle avait à dire. Elle remarqua au passage que tous portaient un pistolet à la ceinture, rangé dans un holster.

Le gamin, que Mina voulait sauver esquissa un mouvement de fuite, en se débattant, il y parvint. Néanmoins, avant qu'il n'arrive à se carapater, l'un des hommes eut le temps de lui coller un grand coup de pied au derrière...

Le dénommé Todt, plus calme que les autres, écouta ce que Mina lui dit. Puis il rétorqua son discours de faschiste. Ainsi ils allaient faire régner la peur et la terreur, sans parler des exactions physiques qu'ils allaient dispenser un peu partout. Il ricana et avoua avoir travaillé aux États-Unis au contact des mutants, peut être pour laisser croire qu'il connaissait le sujet comme tous les manipulateurs de son genre.

Les paroles de Todt semblaient apaiser ses propres sbires qui se moquaient ouvertement de l'apparence de Mina, ce dont elle fit peu de cas, n'étant même pas effleurée par les insultes, vu le niveau de qui était en face.. Karl aussi semblait avoir déjà moins peur...

Il avoua qu'ils allaient tout mettre à feu et à sang, et enchaina sur Karl qui rigolait au sol en lui disant d'un ton sans équivoque qu'il était dommage que celui ci est du sang pourri dans les veines.

Todt fit un signe à ses sbires et tous se ruèrent sur Karl, matraques au poing, l'air fermement décidés à lui faire passer un sale quart d'heure.

Le plan de Mina marchait mieux que prévu, trop bien même. Elle ne voulait pas non plus que son beau-frère meurt par son mensonge. Peut être que cela allait suffire à lui ouvrir les yeux... Elle allait donc devoir intervenir les skin-heads étaient la matraque au poing, donc peu de chance qu'ils dégainent.

Comme elle en avait l'habitude, prenant tous les nazis de court (enfin elle l’espérait), elle piqua en direction de karl pour le récupérer et ne pas le laisser se faire bastonner par ses "frères", elle profiterait de son élan et des réflexes ralentis par l'alcool des nazillons pour décocher un bon coup de serre à la figure du leader néo-nazi, avant de s'en aller vers d'autres cieux.