Rescue Rangers

Grégoire ne put réussir à plier la porte, du coup Jason pris le relai. Il lança une phrase à l'intention du français, dans sa langue natale. Anjali fronça des sourcils, elle avait bien compris qu'il ne voulait pas qu'elle comprenne et que c'était une tentative d'approche de Jason auprés du français.

*Mon dieu, il a donc plein d'homme qui le veulent Grégoire! S'il savait...*Pensa-t-elle.

Elle se concentra sur l'action que Jason fit ensuite, surveillant le résultat obtenu. Victoire! avec ses plaques, il avait réussi à faire céder la porte. Elle se boucha les oreilles car cette porte tomba dans un grand fracas assourdissant. Aprés un rapide coup d'oeil, il semblait que la pièce était vide. Anjali passa devant les garçons et tendit le bras vers l'ouverture de la porte.

-"Restez planqués, je lance des leurres pour voir." murmura Anjali à l'intention des garçons. Elle se concentra et matérialisa quatre formes humaines holographiques. Elle en envoya deux vers chaque portes vitrées, leur fit traverser les vitres et les engagea dans le couloir. Les formes n'étaient pas trés nettes et l'apparence pas trop réaliste mais elle misait sur le stress des policiers, probablement le doigt posé sur la "gachette", prêts à tuer du mutant. Elle surveillait les deux couloirs, guettant une réaction de la part des hommes peut-être planqués en embuscade.

Il ne se passa rien. Soit les policiers ne s'étaient pas laissé berner, soit ils n'étaient pas là, soit Anjali n'avait pas pu tenir son pouvoir jusqu'au bout...

Les deux policiers étaient descendus, traînant toujours Elisabeth dans leurs sillage, accompagnée d'Ava. Ils passèrent dans les zones interdites au public et Lise chercha du regard une quelconque indication concernant les sous-sols. Tôt ou tard, elles allaient être repérées et il valait mieux qu'elles trouvent rapidement le lieu où étaient retenus les deux captifs...

Une fois arrivées à destination, Ava s'empara d'un taser et Elisabeth fit de même. La jeune femme se croyait dans Mission Impossible et elle songea que tout ceci lui avait manqué en trois ans...
Elle glissa rapidement l'arme dans sa ceinture tandis qu'un gradé beuglait ses ordres, renseignant ainsi les deux jeunes femmes sur la situation. Sergio et Leah tentaient manifestement quelque chose de leur coté et ils se trouvaient au secteur 6. Les policiers avait sans doute fait le rapprochement entre eux et l'intervention mutante et ils avaient décidés de repousser Jason, Grégoire et Anjali. Mieux valait que Clothos et Emotion partent libérer Sergio et Leah... Ava renseigna l'équipe sur la situation jusqu'à ce que l'un des policier en chef les repère. Heureusement, ils ne les avaient pas pris pour des intruses, ni même des mutantes, juste deux filles paumées. Il n'était guère méfiant et Lise en profita pour répondre d'une voix paniquée:

"C'est pas vrai! Une zone dangereuse! Ou est la sortie?" Peut-être était-ce l'occasion d'en profiter pour foutre le camp aux sous-sols?

Mais Ava désigna le militaire gradé à Elisabeth. Cette dernière observa un instant sa coéquipière et comprit qu'elle voulait qu'elle prenne possession de lui aussi... Lise s'en sentait capable mais elle ne savait pas si c'était la bonne chose à faire actuellement. N'auraient-elles pas dû partir au secours des deux prisonniers? D'un autre coté, le reste de l'équipe allait devoir se charger de tous ces policiers, il pourrait être utile de préparer le terrain...

Elisabeth se décida alors et prit la main d'Ava pour l'inciter à reculer.

"Je propose que l'on aille chercher Sergio et Leah au secteur 6. Le reste de l'équipe pourra bien s'occuper de ceux-là, tu ne crois pas? Toutefois, tâchons de foutre le bordel juste avant, ça pourrait les aider..."

Sans aucun doute, Ava tentait elle déjà quelque chose de son coté. Clothos fit donc de même et tissa de nouveaux liens autour du gradé pour prendre possession de son corps. Il fallait surprendre tous ces policiers... A elle seule, Lise ne pourrait pas les neutraliser un à un... Mieux valait donc distraire ces messieurs pendant un moment...

Clothos prit soin de rester à une distance lui permettant de pouvoir garder le contrôle du gradé puis elle lui ordonna de se diriger vers l'un des policiers et de le prendre à bras le corps pour le jeter sur d'autres gardes. Lise voulait en distraire le maximum de cette façon. Elle poursuivrait à faire agir le gradé de la sorte jusqu'à ce que sa marionnette se fasse maîtrisée d'une quelconque manière par les autres policiers. Durant ce temps là, Elisabeth ferait mine d'être surprise et effrayée par ce qu'elle voyait pour que les policiers ne soupçonnent pas l'origine du brusque changement de comportement de leur supérieur.

L'air qui flottait autour de Grégoire avait le doux parfum d'échec. Il n'avait pas réussit à faire plier la porte comme il l'espérait mais grâce à Jason, ils avaient fini par se frayer un chemin vers les deux mutants prisonniers.

Anjali leur demanda de rester planquer et tenta de savoir si des policiers étaient planqués à attendre leur arrivée pour les abattre comme des lapins. Mais les chasseurs étaient certainement plus malins que ça. Grégoire s'adresse à Anjali:

"Jason nous couvre, on peut avancer pour l'instant. Je crois pas qu'il réussiront à passer au travers de son champ de force", dit-il les yeux rivés sur l'intérieur du sous-sol.

La voix d'Ava lui confirma le fait que les policiers étaient sûrement repliés à un endroit plus stratégique.

"Bloc C, secteur 2, secteur 6... Il y a un plan dans le coin ?" dit-il, se doutant bien de la réponse, en balayant l'endroit du regard.

Il s'avança en direction de l'intérieur du bâtiment. Son but était simple: accéder le plus rapidement possible aux cellules, libérer les mutants et repartir au plus vite. Et éventuellement aller manger deux-trois sushis avant de repartir pour New York, mais quoi qu'il en soit, il désirait partir le plus vite possible de cet endroit où il se sentait menacé au plus haut point.

"Allez, il faut trouver le bloc C et la section 6. C'est le moment d'avoir le sens de l'orientation !"

A part le grands fracas qui suivit l’abattement de la porte, rien ne les attendait derrière cette dernière. Ou plutôt, personne. Les comptoirs avaient été vidés manu militari, et la cloison qui les séparait à présent de leur prochain objectif ne lui disait rien qui vaille. De l’autre côté, pour ce que pouvait en apercevoir Jason, il y avait un couloir qui bifurquait, et des portes. Autant de possibilités…

D’après Ava, ils étaient donc en secteur 2, et les prisonniers en secteur 6. Restait à savoir si les secteurs en questions étaient répartis en cercle, en profondeur, en strates… Pas mal de possibilités. Il avait furieusement envie d’envoyer valdinguer leur installation, mais ils n’étaient pas la pour jouer aux démolisseurs de l’extrême.

Anjali envoya des hologrammes qui partirent sans déclencher quoi que ce soit… Ce qui pouvait signifier à peu près tout et son contraire, mais en tout cas ne garantissait pas l’accès libre.
Gregoire reprit la parole, demandant une nouvelle fois à l’irlandais de les couvrir. Il avait l’habitude, s’était plus ou moins son rôle chez les Onyx avant que Leah ne débarque. Leah qu’ils étaient venu chercher elle aussi, il fallait s’en rappeler.

En attendant, cela ressemblait de plus en plus à un petit labyrinthe. Si il avait retenu UN truc des longues soirées de jeux avec Miah, dans ses donjons virtuels, c’est qu’il fallait se tenir à une stratégie, par exemple, toujours la première entrée à droite, ou la première à gauche, pour s’y retrouver.

« dacodac, chef » plaisanta Jason. Il était réellement le chef, de toutes façons, et c’était très bien comme ça. « Bon, le plus simple c’est de se tenir à une direction pour pas se paumer. J’aurai tendance à partir de plus en plus vers l’intérieur, et donc prendre systématiquement l’entrée de gauche quand il y en a une, t’en penses quoi ?. On a qu’a marquer notre passage au cas où. Tu dois pouvoir faire ça sans problème, en plus d’autres feintes, Anjie.. Il faut se méfier, on nous a parlé de gazs, faudrait pas se faire prendre comme des lapins. Mais si jamais ça arrive, tu dois pouvoir surement y faire quelque chose, greg. ».

Il laissa donc tomber ses plaques, pas très pratique pour évoluer, au profit d’une armure relativement proche de la peau, le recouvrant en partie, avec des articulations, pour lui permettre d’évoluer. Il avait un casque mais sans visière pour ne pas avoir une vision troublée, et se porta donc en avant, pour le cas ou quelque chose ou quelqu’un leur tire dessus. IL comptait prendre systématiquement à gauche, pour ne pas se paumer.

Anjali vit qu'aucun coup de feu n'était tiré malgrés ses hologrammes. Elle s'en mordit la lèvre, pas sûre de l'absence d'ennemis planqués. Bien qu'elle aie envoyé des leurres, il se pouvait qu'ils n'avaient pas mordu à l'hameçon.

Ava leur confirmait qu'ils étaient bien au sous-sol mais pas dans la bonne section, il étaient dans la section 2 et les prisonniers dans la section 6. Anjali cherchait du regard un plan des lieux, comme il y en avait habituellement dans les bâtiments officiels en cas d'incendie, avec des sorties de secours indiquées dessus. Mais il ne fallait pas trop compter dessus, autant dire directement aux prisonniers où était la sortie.

Grégoire demandait à Jason de les couvrir, celui-ci obtempéra et proposa un plan d'exploration. Il pensait qu'elle pouvait sans marquer leur passage sans problème. Elle hocha la tête, les leurres et feintes, c'était son domaine. Elle ne pouvait faire de combat au corps à corps et n'était pas encore assez puissante pour se battre à distance sans dommages. Bref, elle devait se planquer derrière les garçons.

L'Irlandais abandonna les plaques contre une armure qui le recouvrait, elle en fut impressionnée, elle avait l'impression de regarder un soldat. ça lui rappelait un peu les armures médiévales sauf que Jason avait de l'allure et bougeait avec aisance. Un chevalier des temps "modernes". Elle ne put s'empêcher de sourire à la pensée de l'avoir comparé à un guerrier des temps passés.

"Allez Lancelot, allons-y. Je peux marquer les murs prés des portes avec un petit coup de laser. "Fit-elle taquine, prête à suivre leur protecteur. Elle retenait un petit rire étouffé dans sa gorge. C'était idiot étant donné la situation dangereuse dans laquelle ils étaient, sûrement les nerfs.

Note HJ : Anjali, tu n'étais pas censée rejouer...



Ouvrant la porte de gauche, Jason tomba comme prévu sur un couloir qui bifurquait plus loin vers la droite. La porte immédiatement à gauche ouvrait sur une salle avec des douches et des toilettes, sans autre porte visible. Pas vraiment le labyrinthe escompté. Grégoire, bien sûr, ne trouva pas de plan des lieux, cela aurait été trop facile.

Ailleurs à ce niveau, Ava et Elisabeth étaient aux prises avec des policiers supérieurs en nombre. Mais une force qui commençait à se tortiller et à produire des grincements de gêne assez bizarre. De son coté, Elisabeth avait pris possession du gradé, en plus de ses deux policiers précédents. Le gradé attrapa un des policiers non loin, qui mouilla au passage son pantalon, et le bouscula sur d'autres policiers présents. Les deux autres policiers contrôlés par Elisabeth firent exactement les mêmes mouvement, sans toutefois que cela produise le moindre résultat, mis à part une exclamation des hommes en verts présents.

"Des mutantes ! Nous sommes attaqués par des mutantes !"

Ceux-ci légèrement pris au dépourvu, et légèrement distraits, se ruèrent vers leurs armes.

La porte une fois ouverte ne leur apporta pas les réponses escomptées et les trois mutants durent se contenter d’un long couloir, vide et silencieux. Ce calme ne faisait que renforcer les craintes de Grégoire. Ce calme qui précèdent toujours un coup de sang que l’on avait pas prévu. Quitte à être trop prudent, Grégoire préférait être pointilleux :

« Bon, ça me plaît pas ce calme. C’est trop… calme », dit-il en chuchotant.

Le plan de Jason ne tenait plus. Ils avaient le choix : remonter ce long tunnel et découvrir ce qu’il cachait, au bout à droite ou… faire une pause pipi. Comme Grégoire ne trouvait pas le moment opportun pour plaisanter, il ne mentionna rien sur cette salle qu’il laissa derrière lui, en avançant de quelques pas dans le couloir.

Il se retourna vers Jason comme pour lui signifier qu’il comptait toujours sur lui pour le protéger dans le cas où ils essuieraient les coups de feu de policiers en planque dans un endroit plus reclus du sous-sol.

Le français s’engagea dans le couloir et, arrivé à l’endroit où le couloir tourna à droite, pencha la tête afin d’y voir un peu plus clair et en informer ses comparses, sans pour autant être tiré comme un lapin.

Le couloir rejoignait ce qui était manifestement l'autre porte permettant de retourner sur ses pas. À cet endroit, il y avait également des portes dont on pouvait supposer, au vue de la symétrie du problème, qu'elles menaient également à des toilettes. Par ailleurs, à peu près au milieu du couloir, il était possible de tourner à gauche vers l'intérieur du bâtiment. Si embuscade il y avait, ce goulet d'étranglement constituait un endroit idéal pour la préparer.

Sauf que les choses ne tournaient pas rond... On put entendre nettement un cri : "La mutante s'évade !", suivi de quelques tirs de taser.

Bon… admettons que les toilettes ne fassent pas parti d’un plan machiavélique. N’empêche, l’irlandais se souvenait d’un très vieux film ou un junkie se faisait la malle par les toilettes… Très peu pour lui, il n’avait pas envie d’essayer en vrai, merci bien.

Bref, il fallait se rendre à l’évidence, on ne leur laissait qu’une solution pour continuer, et ça sentait le traquenard à plein nez. Alors que l’irlandais fronçait les sourcils, contrarié, il entendit, ainsi que ses camarades, des exclamations plus loin ! Visiblement, d’autres mutants, ou, plus précisément, des mutantes, sans doute ava et lise, avec un peu de chance, donnaient des sueurs froides à leur geoliers. Il fallait profiter de ce moment de confusion.
Quelque peu inquiet pour ses coéquipières, mais néanmoins confiant dans leur débrouillardise,

Jason regarda, pour une fois l’air sérieux, l’aérokinésiste français. Ce dernier lui signifia qu’il comptait sur lui pour le protéger, et se mit à explorer l’autre bout du couloir. Peine perdue, il ne leur restait donc bel et bien que ce goulot d’étranglement.
Alors qu’il soupirait, une nouvelle exclamation vint perturber les pensées déjà fort contrites de l’irlandais. Une autre mutante ? Se pouvait il que ce soit Leah ? Surement. Brave petite. Décidément, l’attention des policiers devait être suffisamment dispersée. Il fallait donc agir, à présent.

Ils voulaient du spectacle ? Ils en auraient. De nouveau, Jason laissa sa matérialisation s’étioler au profit d’une nouvelle, un peu plus… vindicative. Il visualisa trois demi-sphères, comme des coupoles, dont le creux était tourné vers la porte, et couvrant une surface correcte. A l’intérieur de ces coupoles, une foreuse giratoire. Il comptait envoyer l’ensemble attaquer la porte, et profiter de la protection des coupoles au cas ou les coups de feu s’en donneraient à cœur joie.

HJ : Je fais un gros post parce que j'ai pas mal de trucs à dire. Le tour continuera toutefois normalement. Grégoire et Jason ne rejouent donc pas.

Courageux mais pas téméraires, les policiers japonais prirent leurs jambes à leur cou en hurlant "Sauve qui peut !"

Au bout du couloir se trouvait une vaste pièce carrée ressemblant à un foyer des policiers : des sièges, quelques jeux... La pièce avait trois ouvertures : une porte en face, par laquelle détalaient les policiers, une à droite, et une à gauche, d'où provenaient des bruits de rush et d'armes. Probablement là où se trouvaient Ava et Elisabeth.

Et au milieu de cette pièce sur le pas de la porte d'où ils arrivaient : Leah. Un mutant sortit rapidement du mur à proximité d'eux.


"Salut ! Moi c'est Sergio. Merci d'être venus.", un joli sourire à l'intention de Grégoire et Jason plus loin, il ajouta.

"Vos copines sont dans l'autre pièce. Vous avez ramené le pop-corn ?", puis il rit. Probablement une quelconque méthode pour détendre l'atmosphère... Ou alors, pour souligner qu'elles s'en sortaient très bien ?

Avant qu'elle atteigne la porte cependant, la porte fut ouverte par quelqu'un d'autre. Elle n'eut pas trop le temps de comprendre quelque chose à cette scène plutôt inattendue que les policiers se sauvaient déjà comme des lapins. Ce qui finalement, l'arrangeait assez bien mine de rien. Un bouclier d'accord, mais être prise pour une cible mouvante n'était malgré tout guère amusant. Surtout quand on était en train de s'évader. Non mais c'est vrai quoi. On ne pouvait même pas s'enfuir d'une prison tranquillement sans que des policiers vous prennent en embuscade. Cela étant, elle crut apercevoir deux personnes sur le pas de la porte, et Sergio refit une apparition. Bon, au moins, il l'a suivait toujours. D'ailleurs, il en profita pour se présenter et les remercier. Ah ? C'était donc eux, leurs fameux sauveurs ? Au moins, ils arrivaient au bon moment.

Elle leur adressa donc un large sourire de là où elle était, et s'approcha d'eux en se présentant à son tour : "Et je suis Leah. Vous arrivez juste à temps en plus. Good timing !", fit-elle, avec ce fameux petit geste où deux doigts faisaient un "V". Non parce que, c'était vrai aussi que quelques minutes plus tard, pas sur que leur intervention aurait été aussi efficace. Si elle n'avait pas réussi à sortir à temps par exemple.

Mais pour autant, quant elle fit également juste en face d'eux, son sourire s'efface progressivement pour laisser place à une expression ébahie. Si elle avait finalement reconnu entre autres Jason, ancien Onyx comme elle, et Grégoire lui semblait familier aussi. Des visages qu'elle n'avait pas vu depuis au moins trois ans... Et elle n'aurait jamais cru les revoir. Encore moins dans une situation pareille. Parce que bon, elle était tout de même au Japon là, en kimono, et en pleine évasion.

"Qu'est-ce que vous faites ici ?" demanda-t-elle, passablement décontenancée. Elle s'était attendue à des sauveurs qui pouvaient être autant étranger que japonais. Mais elle n'avait pas du tout pensé que des anciens de l'institut auraient pu venir jusqu'ici. Et du même coup, ne put s'empêcher de rebondir, brusquement plus rieuse, sur la dernière phrase de Sergio par : "Vos copines ? Je les connais aussi ?". Et d'ajouter, tout de même que : "En tout cas, vous savez comment sortir d'ici, hein ?"

Bien qu'en fait, ils devaient très certainement le savoir. Ils étaient bien venus de quelque part, après tout. Et en l'occurrence, elle avait plus envie de sortir rapidement que de s'attarder ici à regarder l'oeuvre de l'architecte.

Il allait falloir agir et jouer serré, sinon, elles risquaient de se trouver confrontées à la même situation que ceux qu'elles étaient venues sauver avec Angie et les garçons. Ava fronça les sourcils. Son pouvoir avait bien agi, elle le sentait. Mais celui de Lise aussi, et pas forcément de la meilleure façon qui soit. Dans la tête d'Ava, il s'agissait de le contrôler pour éviter qu'il ne lance l'alerte et les fasse arrêter, pas pour qu'il foute le bordel et que les flics se tournent vers leurs armes. Ava n'aimait pas les armes. Et il fallait bien reconnaître qu'après ce qui lui était arrivé en haut du dojo, voir des flics s'armer lui filait la pétoche.

La jeune femme puisa donc dans cette crainte pour transmettre aux agents la peur de leurs armes et les pousser à les laisser tomber au soltout en reculant lentement en direction de la sortie, non sans un dernier bref regard sur les écrans.

Les choses avaient correctement fonctionné. Néanmoins, même si les policiers étaient inquiets vis à vis de leurs armes, ils semblaient plutôt rechigner à s'en servir. Ava avait très probablement gagné du temps.

Merde! Elisabeth n'avait pas songé à ce genre de conséquences. Elles étaient repérées! Les policiers n'avaient pas été suffisamment surpris et s'étaient rendus compte par la simultanéité des actions des marionnettes qu'ils devaient être contrôlés. Lise lança un regard inquiet à sa coéquipière tout en reculant d'un pas...
De l'autre coté d'une porte, au fond, il y avait semble t-il pas mal de grabuge et il s'agissait sans doute du reste de l'équipe. Par l'intermédiaire des communicateurs, les deux jeunes femmes furent informées que Leah et Sergio venaient de les rejoindre. Heureusement, les deux prisonniers avaient activement participé à leurs sauvetage et désormais, il était temps de filer en couvrant au maximum leurs arrières...

Ava venait d'agir de son coté pour inciter les policiers à ne pas tirer et Lise en ressentit un certain soulagement. Elles éviteraient peut-être ainsi le risque de se faire canarder durant leur fuite. Clothos se tourna vers Emotion et indiqua alors:

"Rejoignons les autres maintenant."

Lise ordonna à ses trois marionnettes d'entourer les deux mutantes et de courir avec elles en direction d'une des sorties -pas celle empruntée pour venir- mais l'autre. Dès que la porte serait ouverte, la Crétoise comptait commander à ses trois possédés de rester camper devant la porte, armes pointées en face d'eux afin d'interdire l'accès à la sortie au reste des policiers.

Anjali avait suivit les garçons un peu à l'écart, prenant soin de ne pas les gêner dans leurs manoeuvres. Jason avait changé ses protections qui étaient devenues offensives bien que restant défensives. Il était impressionnant aux yeux de la jeune femme. Elle n'avait jamais vu un mutant maniant une matière se montrer aussi balèze.

Occupée à marquer les murs, elle ne se rendit pas compte tout de suite que ses camarades s'étaient arrêtés et parlaient à un nouveau venu qui sortait d'un mur. Sergio, le mutant prisonnier avec Leah que Marcus avait mentionné dans le briefing de la mission. Encore un beau mec mutant! Elle avait l'impression que le gêne mutant rendait beau.

Leah apparut à son tour, elle les remercia puis reconnut les deux anciens, surprise de les voir là. Elle comprenait son choc, elle même étant prise au dépourvu en revoyant Grégoire à New York même, elle pouvait imaginer la confusion de la japonaise de les revoir au pays du soleil levant.

-"Le pop corn attendra Sergio!" fit Anjali, elle tenait à se tirer de là le plus vite possible. "Salut Leah, j'espère que tu es prête à foncer pour sortir. Il faut que nous récupérions les autres filles avant de partir. On ne laisse personne derrière nous." Fit elle en hochant la tête vers le couloir de gauche. Elle tenait à abréger les émotions des retrouvailles qui détournaient l'attention du danger le plus immédiat. La priorité était l'extraction des prisonniers.

Elle se tourna vers les garçons et leur indiqua le couloir d'où ils venaient.

-"Je suppose que nous pouvons faire demi-tour, mais j'ai peur qu'on aie un comité d'accueil vu qu'Elisabeth a fait sortir plusieurs policiers à pieds avant qu'on entre ici. Si on ne se dépèche pas ils risquent d'être de retour!"

Elle se dirigea vers le couloir de gauche, se préparant à aveugler tout policier qu'elle croiserait, histoire de l'assommer plus facilement par la suite. Elle tenait absolument à ce que le groupe soit réuni pour se tirer de là, quitte à ouvrir le passage pour rejoindre les deux coéquipières.

Comme bien souvent, les capacités de Jason avaient été décisives. Alors que la situation ne semblait pas forcément à leur avantage, les policiers locaux durent se rendre à l'évidence que les mutants, bien qu'inférieurs en nombre, était des plus efficaces lorsqu'ils s'agissait de voler à la rescousse des leurs. Ils ne tardèrent pas à tomber sur Sergio puis sur Leah que Grégoire reconnut immédiatement. Sans répondre à la blague de Sergio, il s'avança vers la jeune mutante et posa ses mains sur des épaules afin de répondre à ses questions.

« Je suis content de te revoir... en forme. On rattrapera le temps plus tard. Pour l'instant, il faut penser à sortir après avoir récupéré les autres » dit-il avec un sourire timide.

Puis s'adressant aux filles dans son communicateur :

« Ca va pour vous ? On se retrouve dehors ? Vous allez pouvoir sortir ? » lança t-il à la volée.

Le plus simple pour eux serait effectivement de ressortir mais il n'était pas question de laisser les deux mutantes à l'intérieur sans se soucier de leur sort.

Puis il tendit la main vers Sergio en attendant une réponse de ses coéquipières :

« C'est Markus qui nous envoie. »

Pas de blessés inutiles. Tant mieux. Il avait beau ne pas supporter ce manque flagrant de discernement de la part des autorités locales, ainsi que le fait de devoir porter à priori encore longtemps ce passé de « terroriste » à cause des autorités du gouvernement, il n’avait pour autant pas changé au point de devenir une machine à tuer.

Un cri de surprise plus tard, ils accédèrent enfin au sesame pour la porte. Oui. Bon… Markus aurait décidément du travail à faire pour trifouiller les mémoires des gens présents. Bah, ils l’avaient bien cherché aussi… De l’autre côté, ils purent en effet voir avec ravissement leur ancienne camarade, Leah. Et le fameux Sergio, qui avait ma foi un joli sourire, que Jason s’empressa de lui rendre, histoire d’être poli.

Cependant, à gauche, c’était encore le bordel, des gens se précipitaient et on entendait des armes. Ce qui fit bien vite retrouver son sérieux à Jason.
« Heureux de te revoir, Leah, et content de faire ta connaissance, Sergio, mais j’ai l’impression qu’il y a encore du grabuge à côté. » Anjali en fit d’ailleurs la remarque, et Jason approuva sa déclaration, signifiant par la qu’il était effectivement hors de question de laisser les filles derrière eux. D’autant plus qu’il était en partie responsable de leur division, même si elle avait été plutôt efficace au final.

Gregoire, en bon chef qu’il était, en plus d’être beau gosse, s’enquit de l’état de ses coéquipières. Jason resta suspendu à leur réponse, sans plus rien de matérialisé pour l’instant. Il préférait s’économiser au cas ou.

Il regardait nerveusement la porte qui devait donner sur l’endroit ou se trouvait surement Lise et Ava. Elles allaient surement sortir par la. Il les protégerait du mieux qu’il pouvait, et il y avait maintenant Leah aussi, pour ça. Mais il n’osait pas défoncer la porte, ce qui pouvait produire un drame si les filles étaient derrière, et les types nerveux de la gachette.

Sitôt qu'elle se soit remise de la surprise de voir deux anciens de l'institut, Anjali arriva à son tour, juste derrière, répondant à Sergio que le pop corn pouvait bien attendre. Et là-dessus, Leah lui donnait quelque peu raison. Elle souriait, certes, mais elle avait tout de même grandement envie de sortir d'ici plutôt rapidement. Mais pour autant, Anjali fit mention d'autres filles. Probablement les copines de Jason et Gregoire dont parlait Sergio. Ce à quoi Leah était également d'accord. Grégoire lui, semblait pour autant, légèrement plus ravie de voir Leah et posa ses mains sur ses épaules avec un sourire timide. Elle ne voyait certes, pas trop de quoi il voulait parler avec "rattraper le temps perdu" puisque du temps de l'institut, ils n'avaient pas été spécialement de grandes connaissances, mais préféra ne pas s'embêter à comprendre tout et n'importe quoi alors que dans l'intérêt de tout le monde, il valait mieux qu'ils sortent tous d'ici. Et d'ailleurs, il précisa à Sergio que c'était Markus qui les envoyaient.

"Qui est Markus ?" demanda-t-elle, d'un air absolument curieux. Parce que bon, Sergio ne lui avait jamais mentionné ce nom-là.

Et elle attrapa Anjali par le bas ; au moins, en veillant à ce que son bouclier soit bien actif, elle pourrait au moins la protéger autant qu'elle. Avant de brandir le badge volé au garde bien haut : "Au cas où, j'ai un badge bien pratique", fit-elle, pouffant de rire. Des fois qu'il soit encore utile après tout. Et elle avait bien l'intention de le savoir.

Escortées par trois policiers, Elisabeth et Ava traversèrent rapidement le soi-disant passage étanche, et se retrouvèrent dans une vaste pièce carrée ressemblant à un foyer des policiers : des sièges, quelques jeux... La pièce avait trois ouvertures : une porte en face, une porte à gauche, et un accès à droite où se tenait un petit attroupement : Leah, avec un homme inconnu -sans doute Sergio-, et le reste de l'équipe.

"Ah ben les voilà ! C'est cool, même pas besoin d'aller les chercher.", commenta Sergio à l'intention d'Anjali, Grégoire et Jason.

Elisabeth avait planté ses trois policiers en factions, mais de nouveaux bruits parvenaient à leurs oreilles, indiquant que quelque chose avait détourné l'attention des policiers. Un instant de répit appréciable, lors duquel Markus apparut au milieu de la pièce. Il regarda un instant autour de lui, comme pour situer où il était, puis fit signe à Elisabeth et Ava

"Repartez avec les autres par où ils sont venus, c'est le chemin le plus sûr.", puis, continuant à l'intention de tout le groupe.

"Je vais faire en sorte que les policiers aient d'autres chats à fouetter pendant quelques temps, histoire que vous preniez le temps de rejoindre l'aéroport, et éventuellement de raccompagner cette jeune demoiselle. Ou bien dois-je prendre des dispositions pour qu'elle ait une place dans l'avion ?", demanda-t-il à Leah, avant d'ajouter, à l'intention de Sergio, en une touchante marque de familiarité et de gentillesse,

"Je suis heureux de voir que tu es libre et en bonne santé."

Il leur fit alors signe d'évacuer les lieux. Après tout, ils étaient encore au poste !

"Allez... Filez d'ici !"


Voilà qui conclut notre première mission. J'espère que vous l'avez appréciée autant que moi. Vous pouvez tous ajouter 3pts à votre barème de pouvoir (et n'oubliez pas la mise en forme :p ).

Je laisse ce sujet ouvert si vous voulez un peu y papoter (Sergio reste avec vous), sachant qu'il est maintenant considéré que vous êtes loin de la police, et tranquilles.

(HJ: Merci à tous, c'était bien sympa !)

Tout est bien qui finit bien, les mutants étaient sauvés, les alliés récupérés sans perte collatérale et l'intervention de Markus pour clore cette affaire nipponne. Il sourit à Leah, qu'il n'avait pas revu depuis trois ans. Il ne pensait vraiment pas revoir autant d'anciens membres de l'Institut en suivant Tim chez Ganymède. S'il avait su, sûrement que cette information l'aurait poussé à rester allongé sur l'herbe à contempler le ciel. Mais maintenant que c'était fait, il fallait assumer...

"J'ai l'impression que ça roule bien pour toi depuis trois ans", lança t-il à Leah. "Tu comptes rester avec nous ? C'était Markus. Le mec qui est apparu au commissariat. C'était Markus. Notre responsable. Il est cool, tu verras."

Visiblemment, il avait répondu à sa question avant que Leah ne mentionne son envie.

Puis prenant la route de l'aéroport, Grégoire engagea la conversation avec Sergio:

"Alors ? C'est à cause de Ganymède que tu t'es retrouvé au trou ?" plaisanta t-il, un brin moqueur. "Tu fais quoi dans la vie ? Tu as un poste à temps complet à la fondation ?"

Finalement, tout s’était bien terminé. Visiblement, non sans un certain amusement, Markus avait procuré aux policiers de quoi s’occuper. Ce dernier apparu au milieu d’eux, répondant par la même à la question de Leah.

Ils sortirent tous en trombe, profitant de la diversion créée par leur patron, alors qu’ils rejoignaient l’aéroport. Gregoire demandait déjà à Leah les nouvelles sur les 3 ans qui séparaient leur retrouvailles.

« alors Leah ? tu veux venir avec nous ? J’ai trouvé ça plus que louche, tous ces anciens qui se retrouvent à ganymede, mais franchement, je préfère t’avoir avec nous et savoir que tu ne vas pas devenir activiste politique… Je te fais pas un dessin… » Il sourit à grégoire quand celui-ci parla de markus.

« je confirme, il est cool.. rien que son pouvoir, c’est dément ! ».

Quant à Sergio, qui les avait accompagnés, il n’était pas dégueu non plus à regarder ! « Faut nous excuser si on a un peu capoté au début… Je suis ravi de voir qu’on va passer à la vitesse supérieure et … disons.. Moins se prendre la tête sur des histoires d’étiques gouvernementales… Bref, le côté « tu demandes de l’aide et on arrive », je trouve ça chouette… Un peu comme quand Charles et Arthur sont venu à ma rescousse. C’est du bon karma, ça... Si on peut aider à notre tour… Je compte faire une p’tite teuf en rentrant, histoire d’inaugurer un peu la déco de l’appart que je loue… t’es le bienvenu, comme les autres… c’est quoi ton nom de code déjà ? et … euh… tu connaitrais pas celui d’arthur et charles ? tain, j’aimerai trop les revoir, mais je connais pas leur nom de code non plus… Je sais bien qu’ils sont occupés et tout, surtout arthur avec ses responsabilités, mais si ils pouvaient se dégager une soirée, ce serait chouetos ! Et me semblait bien qu’il y avait un autre irlandais à ganymede aussi ? Des anciens potes l’avaient interviewé du temps ou .. bref… l’ancienne vie quoi…»

Oui . Bon… c’était un peu bordélique, l’ordre des questions, mais faut dire que Jason était un peu chambouller de voir les anciens visages connus, et les nouveaux qu’il aimerait bien connaitre…

Sergio se sentait aussi plus détendu d'être dehors, et était tout sourires, vannes grivoises et coups de coudes alors qu'il conversait avec Grégoire et Jason.

"Pas vraiment en fait. J'étais au Japon pour rencontrer une correspondante. Une dingue anti-mutante... Et donc, y'a un mutant bizarre avec des tentacules sur le crâne qui faisait la manche, et qui s'est fait coffrer par les poulets. N'écoutant que mon courage, je suis allé le sortir du trou. Ça a un peu mal tourné... Mais au moins, j'aurais fait votre charmante connaissance.

En fait, en vrai, j'essaie de trouver du taf dans le cinéma. Je sais faire plein de trucs ! Je connais des arts martiaux trop cool, je sais monter à cheval, faire des acrobaties, faire des cascades... J'ai même appris à danser ! Mais bon. J'trouve rien à part des films de boules. C'est nul."

Il ne précisa pas s'il avait accepté ces contrats ou pas...

"Ouais euh... Sympa la soirée. Merci pour l'invit', je verrai si je suis dispo. Par contre, pour le reste de tes questions euh... Je suis pas sûr de bien avoir tout capté, ou d'être au point sur ce que tu demandes, donc on verra plus tard."

Les remarques de Jason, sans le mettre totalement mal à l'aise, lui avait tout de même provoqué ce haussement de sourcil d'incrédulité, source d'une réponse logiquement assez dubitative.

Anjali fut soulagée par l'intervention de Markus qui leur signala que la voie était libre et qu'il s'occupait du reste. Après avoir tracé leur chemin, Les garçons se mirent à parler et poser un tas de questions, comme s'il n'y avait pas eu de danger et d'actions dangereuses et "hors la loi".

Etourdie par l'enchaînement des évènements et abasourdie par le sang froid des garçons qui faisaient comme s'ils étaient à une réception mondaine, Anjali éprouva le besoin de parler, n'importe quoi, pourvu que ça l'aide à redescendre un peu sur terre.

Elle regarda Leah, Ava et Elisabeth, soulagée qu'elles soient saines et sauve. Elle leur sourit et leur dit:
-"Ravie de vous revoir saines et sauves les filles! On se connait peu mais je n'aurais pas aimé vous perdre dans cette mission, ni personne d'autre. Seigneur, ça m'a fait stresser tout ces policiers menaçants!"

Elle pencha la tête pour écouter ce que disaient les garçons entre temps. Elle fronça les sourcils en entendant les épopées professionnelles de Sergio.
-"Pardon? J'ai cru mal comprendre, tu danse dans des films de boules? Que vient faire la danse dans un film sur le bowling?" demanda-t-elle étourdiment.
Aprés un petit silence, comprenant tardivement l'expression "films de boules", elle regarda Sergio dans les yeux et piqua un gros fard. "Euh, je n'ai rien dis, oublie! ça doit être le contrecoup de la mission."

Gênée, elle tenta de cacher sa rougeur derrière le rideau de ses longs cheveux et regarda ailleurs.

Dieu merci, elles s'en étaient sorties. Ava s'était assurée que les flics ne lèveraient pas leurs armes contre elles, et Lise, de son côté, leur avait assuré des remparts. Pour un peu, l'empathe aurait éclaté d'un fou rire nerveux. Elle se contint, pourtant, ne voulant pas passer pour une folle auprès de ses camarades d'aventure et des deux personnes qu'ils étaient venus sauver. Alors comme ça, la fille était connue par ceux avec qui elle était venue? Ava la regarda des pieds à la tête avant de la saluer et de se présenter à elle, et au fameux Sergio qui n'était pas mal DU TOUT à regarder.

"Salut. J'm'appelle Ava. J'crois qu'avec toi, Sergio, j'suis la seule à pas connaître les autres. J'ai fait leur connaissance dans l'avion pour v'nir vous chercher..."

Elle esquissa un sourire qui se voulait presque complice à l'adresse du jeune homme. Markus fit alors son apparition, faisant sursauter Ava. Apparaissait-il souvent ainsi? Parviendrait-elle à s'y habituer? Quoiqu'il en soit, lorsqu'il s'adressa à Lise et à elle, elle hocha la tête pour suivre ses directives. Elle avait hâte de partir de là et ne se fit pas prier lorsqu'il leur dit, à tous, de filer.

Une fois à l'abri, ils commencèrent, tous, à parler ensemble, Gregoire à refaire connaissance avec la jeune fille, Jason à draguer Sergio, Anjali à leur faire part de son soulagement à les voir encore entière toutes les deux avant de de faire preuve d'une belle naïveté vis à vis de Sergio en parlant de danser dans un film sur le bowling. Cette fois, Ava n'y tint plus. Elle éclata littéralement de rire. Pas méchamment, mais simplement, un fou rire incontrôlable.

"Désolée, Anjie. C'pas cont' toi, mais c'est... Juste..." pouffa-t-elel avant de s'interrompre, ilare.

La suite se déroula si rapidement que Leah eut juste le temps de comprendre : et avant qu'elle ne puisse dire "ouf", Elisabeth et une autre qu'elle ne connaissait pas étaient déjà là. Et, sorti d'où elle n'aurait pu le dire, un homme fit son apparition, leur indiquant le chemin le plus sûr pour sortir d'ici. Et proposa également de lui garder une place dans l'avion. L'avion pour aller où ? se demanda-t-elle, perplexe. Parce qu'à vrai dire, elle n'était plus trop certaine de tout comprendre. Puis ils filèrent, et sans trop tout saisir, elle les suivit tout de même. Elle ne tenait pas spécialement à rester ici après tout ces événements. Ce fut Grégoire qui finalement, expliqua vite fait qui étais Markus. Bon. Il était cool. Soit. C'était toujours ça de bien. Jason lui, lui proposa de venir avec eux puisqu'apparement, il la préférait avec eux plutôt qu'ailleurs. Ce à quoi elle répondit par un large sourire que : "Pourquoi pas ? Ca a l'air d'être marrant votre truc." Et d'ajouter avec un sourire entendu et légèrement gêné : "Et puis bon, la politique, c'est pas mon truc".

Sergio et Jason papotèrent, et elle en profita pour rebondir après les explications de ce dernier qui s'était retrouvé en cellule, un peu rieuse : "Et sa correspondante était une de mes amies, je devais lui montrer une cérémonie du thé. C'est parce que je suis allée le chercher que j'ai été accusée... Vous saviez qu'ils avaient toujours nos têtes dans les commissariat ?" Cela étant, Anjali fit une remarque absolument naïve sur ce que Sergio avait dit quelques instants plus tôt, et elle éclata d'un fou rire à peu près en même temps qu'Ava.

"Ca en fait des choses ! En ce qui me concerne, je suis juste étudiante. En arts dramatique." dit-elle, amusée. Même si finalement, personne ne lui avait particulièrement demandé, mais en profitant pour rajouter par curiosité que : "Et vous ? Vous êtes devenus quoi ?" Puis, elle se tourna vers Ava, souriante : "Je suis Leah... mais je pense que du coup, tu le savais déjà. C'est sympa d'être venu les aider, merci."

Et le Ganymède se présenta. Ainsi donc était-il tombé dans les griffes des méchants japonais en voulant aider une pauvre victime mutante.

Grégoire sourit lorsque Sergio mentionna leur « charmante compagnie ». Ce terme ne lui était pas forcément dédié mais Grégoire le prit comme tel, dans un moment de sa vie où tous les compliments étaient bons à prendre.

« Ca fait plaisir de rencontrer des gens sympa et puis... de voir du monde, quoi. On est nouveaux à Ganymède donc, c'est pas évident pour nous de nous sentir intégrés »

Grégoire repensa à l'histoire de Sergio. C'était donc ça la fondation: donner sans attendre au retour, au péril de sa propre vie. Grégoire redressa le menton: il faisait partie d'une organisation digne et honorable. Quelle immense fierté. Il fut sorti de son fantasme héroïque par Sergio qui employa des mots qui n'avaient rien à faire dans ce contexte alors qu'il répondait, entre autres, à l'invitation de Jason.

*Il a bien dit film de... boules?*

Grégoire resta coi, les yeux grand-ouverts. Fallait dire qu'avec son physique, il ne fallait pas s'étonner que le côté vicieux de New-York veuille le prendre dans ses filets. Il toisa le jeune homme des pieds à la tête alors qu'Anjali regretta son étourderie. Grégoire leva les yeux au ciel et ne put contenir un éclat de rire, qu'il partagea allégrement avec Ava. Leah se présenta à son tour, après avoir accepté de les suivre. Elle faisait partie du groupe avant même d'avoir rencontré Markus. Quel tour de force. Alors que la jeune asiatique s'adressa à Ava, Grégoire se rapprocha de Jason et de Sergio.

« Alors comme ça tu veux faire une fête ? C'est une super idée. Tu es partant ? Ca pourrait être l'occasion de nous présenter des anciens de Ganymède, non ? », demanda t-il au nouveau venu.

Il pourrait peut-être demander à Markus de venir. Non, ça, c'était vraiment une idée stupide.

Alors qu'il se projetait dans la possibilité de se retrouver au milieu d’innombrables inconnus lors de cette soirée, il sentit son téléphone vibrer. Un mail. Il resta fixé à cet écran et à ces quelques lignes qu'il lu trois fois, puis, sans sourciller, rangea son téléphone. Son air était soudainement devenu plus sombre alors qu'un vent glacial se mit à souffler sur le groupe.

Après avoir passés par les foyer, Lise et Ava rejoignirent le reste du groupe, où Leah et Sergio se trouvaient bien. Le Sergio en question était plutôt bien foutu mais Lise n'eut guère le temps de le reluquer puisque Markus leur apparut à nouveau pour indiquer la sortie la plus sûre. Il les informa en outre qu'ils s'occuperaient des autres policiers.

Toute à son émotion, Elisabeth laissa ses coéquipiers discuter tranquillement, et Lise s'amusa de la maladresse d'Anjali. Sergio allait sûrement rentrer chez lui tranquillement tandis que Leah avait l'air de vouloir rejoindre Ganymède. Jason expliqua qu'il allait faire une soirée chez lui, histoire de souder les membres et Elisabeth trouvait l'idée remarquable. Mieux valait connaître à fond ses équipiers! Et puis, une soirée permettrait sans aucun doute de faire des connaissances sympathiques.

Leah était devenu étudiante en histoire de l'art et elle demanda à son tour ce qu'ils avaient fait durant trois ans et Lise répondit:

"Dernièrement, j'étais coach sportive. Je musclais des petites vieilles!"

Elisabeth était bien contente d'en avoir fini avec ce job. Cette vie là, lui convenait beaucoup plus. La Crétoise passa alors ses mains sur ses bras nus alors qu'un vent froid venait de se lever. Il était temps de partir!