[EXZ] Enquête à Arkhangelsk

Arkhangelsk, en face de la résidence de Vicovitch, 19h.

Ainsi ils s’étaient rendus en Russie pour tirer au clair l’affaire Vicovitch. Mikhaïl, bien sûr, avait été nommé leader de l’équipe. Guillermo, Ethan, Alban et Dean l’accompagnaient. La solution la plus évidente choisie par le petit groupe avait été la fouille du domicile du défunt Vicovitch.


Le quartier était calme, et assez cossu pour le niveau moyen de la petite ville industrielle. La maison semblait déserte, à première vue. Et c’était assez rapidement confirmé par la présence de bandes de police placardées en travers de la porte. Domicile de victime oblige...

Les quelques maisons autours étaient éclairées. La plupart au rez-de-chaussée, bien qu’on ne voit pas à l’intérieur. L’heure du repas, sans doute. Le commissariat, avait précisé Clayton, était situé deux rues plus loin, vers l’Est. Au cas où… Même si la proximité de la police n’allait pas aider la fouille de l’habitation.

[HJ : Chaque tour dure une semaine. MiKhaïl, le leader de la mission, poste en premier pour établir son plan d'action. Bon jeu !]

S'étant sommairement fait briefer sur l'affaire, Dean ne savait au final pas trop à quoi s'attendre, ni dans quoi il s'était encore embarqué. Mais bon... Il fallait bien qu'il se fasse un peu la main aussi, et apprenne à connaître ses compagnons.

Le décor était saisissant : glauque à souhaits, une vieille baraque abandonnée après fouille policière, crépuscule, et police à portée de main.

Mikhaïl, qui était le plus concerné par tout cela, donna les ordres après avoir ouvert la porte à sa manière ésotérique. Il ne fallait pas se faire remarquer. Si ça n'avait tenu qu'à lui, Dean aurait piégé toute la casba, mais d'un autre coté, le temps était compté.

Un bureau... Dean hocha la tête face à l'instruction.

Ne sachant pas trop par où commencer, Dean testa la porte de droite. Les deux portes cote à cote sonnait trop comme salle de bains et WC séparés à son goût.

La porte de droite donnait sur un sombre bureau. Une simple table de bois, munie de trois tiroirs, sur laquelle étaient posés quelques dossiers fermés et un ordinateur éteint.Une grande armoire métallique de classement était le long du mur de droite, alors que le reste de la déco était plutôt ancienne, piochant ça et là dans les antiquités russes du XIXème et XXème siècle.

Un bon moyen de se faire accepter était d'aider son entourage et c'était aussi un bon moyen pour faciliter les amitiés. Le lézard avait donc bien volontiers proposé son aide au Russe avec qui il avait passé la soirée au bar. De plus l'idée de voyager était une expérience nouvelle et agréable, autant en profiter aussi.

Mikhaïl avait fait une démonstration de ses talents tout à fait extraordinaire. L'Argentin n'avait pas bien compris en quoi pouvait consister le pouvoir de télékinésie tactile, mais l'exemple était bien mieux qu'un long discoure. En tout cas, l’homme semblait bien à l'aise dans son rôle de chef d'équipe et donna des ordres clairs et simples qui semblaient cohérent.

Ethan décida donc de chercher l'accès au sous-sol, comme l'avait suggéré le Russe. Une pièce bien étrange pour lui, car extrêmement rare en Argentine, surtout dut au fort tôt d'humidité et au risque d'inondation de ses pièces. Mais c'était intéressent de découvrir de nouvelle culture, comme cette maison en bois toutes aussi rare à Buenos-Aires.

[i]Alban avait suivi Mikhaïl dans sa lubie d'enquête avec d'autres partisans. La maison était glauque et, nom d'un leprechaun, il faisait froid dans ce pays. Alban comprenait mieux l’attrait russe pour les alcools forts.

Il écouta un peu les indications diverses l'un voulait qu'il fouille le rez-de-chaussée, l'autre l'ordinateur. Apparemment, l'heure n'était pas à la maîtrise informatique dans les partisans, et Alban savait qu'il connaissait un ordinateur mais qu'il n'aurait pas pour autant su cracker un mot de passe ou quoi que ce soit. Il savait juste se servir de certain logiciel. Aussi, comme un bon petit soldat il n'entendit pas Guillermo qui, lui n'avait absolument pas relevé.

Alban s'approcha donc discrètement de la porte du salon entrouverte, jeta un oeil pour s'assurer qu'il n'y avait personne et, si c'était le cas entrerait pour voir avec plus de précision ce qu'il y avait dans ledit salon.

Personne n’était resté dehors pour faire le guet, finalement. Tous les mutants étaient entrés, s’éparpillant dans la maison pour la fouiller. Dean et Guillermo étaient tous les deux dans le bureau. Guillermo avait ouvert sans difficulté la grande armoire pour tomber sur une multitude de gros classeurs arborant divers logos, et dates associées. Plusieurs arboraient un logo de maison, d’autres, le symbole monétaire du rouble russe. Un autre, unique, celui-ci, arborait une Croix-Rouge médicale.

De son côté, Ethan ouvrit les quelques portes restantes du couloir d’entrée pour trouver, en vain, un accès à la cave. Il semblait ne pas y en avoir, dans la masure de Vicovitch. Celle sur la gauche donnait bel et bien sur le salon, la première sur le mur d’en face donnait sur une petite cuisine, elle-même en lien avec la salle-à-manger rattachée au salon, et la seconde porte sur le mur d’en face donnait sur une sorte de garage/buanderie, à laquelle attenait une autre petite porte close. Plus l’escalier du centre du couloir, qui montait… mais certainement pas vers la cave.

Alban, lui, pénétra dans le salon sans souci. Il faisait sombre, et poussiéreux. Une vieille télé trônait sur un meuble, éteinte, alors qu’une pile de journaux s’entassait sur une table basse, à côté d’un cendrier maculé de mégots de cigares. Un verre vide et une bouteille à moitié pleine de vodka traînaient aussi là. Un tiroir de cette table basse révélait un pistolet. Vicovitch était bel et bien célibataire et sans enfant, à n’en pas douter. La salle à manger attenant au salon était vide, elle aussi. Un buffet rempli de vaisselle, quelques photos agrandies et encadrées de la ville, notamment d’une usine désaffectée. Celle où Vicovitch avait autrefois travaillé avec le père de Mikhaïl.

L'irlandais avait raison, personne ne surveillait les alentour et il fallait que quelqu'un si colle. Mikhaïl avait demandé à Guillermo de le faire, mais celui-ci ne semblait pas apprécier l'idée, c’était son choix, l’iguane ne lui en ferait pas reproche. Surtout qu’il n’y avait pas de problème pour l'Argentin, il n'avait pas trouvé sa cave et il avait l'habitude de surveiller du haut des toits. Il fit un signe à Alban pour acquiescer l'idée et se dirigea vers l'extérieur de la maison.

Une fois dehors, il ouvrirait un vortex pour le conduire proche d'une cheminée sur le toit de la maison et ainsi surveiller la rue discrètement. Personne n'a l'idée de regarder sur les toits des maisons, car généralement personne ne si trouve.

Malgré le fait que son physique était tout sauf discret, il était bien placé pour faire le guet. Non seulement son pouvoir lui permettait d'aller rapidement sur le toit, mais il avait aussi vu la plupart des pièces de la maison, il pouvait donc créé des vortex un pour partout pour aider ses collèges à fuir rapidement en cas de problème. Le dernier point et non des moindres, était le faite qu'il pouvait piéger les personnes qui osaient s'approcher de la maison, en leurs ouvrant un vortex sous les pieds et ainsi les accompagner loin d'ici.

Bingo. Le bureau était là. Ordinateur, tiroirs, dossiers, armoire de classement, et décoration de mauvais goût. Tout ce qu'il fallait en somme. Guillermo l'avait accompagné et entreprenait la fouille méthodique de l'amoire, tout en demandant à l'autre -Alban- de s'intéresser à l'ordinateur. Et se prendre au passage un vent magistral.

*Au temps pour la coopération et la franche camaraderie.*, songea-t-il en observant la scène.

Si l'objectif était de récupérer des informations, et sachant qu'ils étaient en temps limité, il valait mieux faire preuve d'initiative.

"Sors tout ce que tu peux sortir de cette armoire, et empile le sur le bureau...", demanda-t-il à Guillermo, ayant manifestement une idée derrière la tête.

Ce faisant, il s'employa à réunir tous les dossiers présents sur le bureau, puis à débrancher l'ordinateur de tous ses périphériques inutiles, ordinateur qu'il posa finalement sur la pile de dossiers.

Finalement, il contacta Ethan :

"Histoire de gagner du temps, j'ai fait une petite pile de trucs à éplucher quand on sera à la maison. Il faudrait que tu les téléportes dans un endroit peinard, qu'on puisse les récupérer discrètement."

Guillermo allait probablement entendre l'instruction, et donc comprendre ce qui lui restait à faire. Dean alla donc jeter un œil à l'étage. Plus que des objets à récupérer -quoi que s'il en voyait, ce serait toujours bon à prendre- il cherchait à avoir une vue à peu près potable du quartier afin de trouver un point de chute pour leur butin.

À l’étage, Alban put voir qu’il y avait, une fois de plus, plusieurs portes. Mais aucune d’entre elles n’était fermée. Il put donc visualiser une chambre, une salle de bain, ainsi qu’une sorte de débarras, de pièce fourre-tout, où régnait un bordel monstre.

À peine posté sur le toit de la maison, Ethan aperçut les phares d’une voiture électrique balayer la ruelle sombre et mal éclairée. Arrivée à hauteur de la maison de Vicovitch, celle-ci ralentit sensiblement, et après un moment, continua sa route… Rien ne pouvait affirmer qu’il ait été vu ou non. Ce qui était certain, c’était que les bandelettes de sécurité de la police béaient à l’entrée, décrochées par le passage de l’équipe mutante.

Dean, après s’être affairé à regrouper sur le bureau tous les dossiers, et débrancher l’ordinateur, arriva aux suites d’Alban, à l’étage. Le pallier le contenait aucun objet, hormis une grande urne en porcelaine blanche fleurie de rose. Une fenêtre y trônait également, par laquelle le mutant put observer plus avant ce qui se passait à l’extérieur. Il aperçut la voiture s’éloigner, sans avoir noté son ralentissement. Le quartier était plutôt tranquille, les jardins plongés dans l’obscurité. Au loin, une ancienne usine désaffectée formait une masse sombre dans le paysage. Toutes les maisons alentours étaient allumées, au rez-de-chaussée…

Mikhaïl, s’emparant de la photographie de l’usine, trouva bien plus que des souvenirs : un coffre-fort solidement fermé par une combinaison à trois roulettes chiffrées était caché derrière le cadre.

Après avoir vu la voiture ralentir, Ethan se demanda s'il devait attaquer le premier en leurs faisant un piège, où s'il devait vite faire évacué la maison. Mais la voiture reprit ça route comme si de rien n'était, mais le mutant sentit que ça ne présageait rien de bon. Il décida de prévenir les autres à l'aide de son communicateur.

"Une voiture à ralentit devant la maison et est repartit."

Il réfléchit à l'idée de Dean, de téléporter les objets importants dans un coin plus tranquille. Mais il avait envie d'évacuer tous le monde et ne pas prendre de risque. Il regarda autour de lui pour trouver un point de chute tranquille sur le toit d'un immeuble.

"Prenez les choses importantes avec vous et préparer vous au milieu du couloir, je vous ouvre un vortex pour vous évacuer sur le toit d'un immeuble. Prévenez moi quand vous êtes près."

Il attendit la réponse de ses camarades et se prépara à ouvrir le vortex entre le centre du couloir et le toit de l'immeuble qu'il avait repéré.

Mikhaïl avait donc trouvé quelque chose de gros. Tant mieux, ça ferait gagner encore un peu de temps, et ils ne seraient donc pas venus pour rien. À l'étage, rien de bien passionnant, à part cette urne, que Dean emporta. C'était probablement juste une urne funéraire, mais bon... Ça décorerait probablement très bien le bureau d'Anya, ou la chambre d'une quelconque gothique.

Une voiture passa... Repérés ? Jouer les cambrioleurs avait de quoi créer une petite parano, et un petit frisson d'excitation semblable à celui qui l'avait parcouru quand il avait exterminé ce cher Tony. Mais bon, même les meilleures choses doivent avoir une fin, et Dean se dirigea vers le rez-de-chaussée, au bureau, où il s'empara de tout ce qu'il pouvait en attendant l'ouverture d'un providentiel vortex.

Ethan parvint sans mal à ouvrir son vortex dans le vestibule, direction le toit de l’immeuble qu’il avait repéré, un peu plus loin. Le seul qui s’y prêtait, et n’était pas un toit pentu, fort présents dans ce quartier résidentiel, avait été celui du commissariat… Mais bon, cela valait sans doute mieux que la maison elle-même. Et puis, le toit du commissariat lui avait semblé désert.

De son côté, Alban ne trouva rien de bien probant dans la chambre, à part un livre de chevet, une paire de lunettes, et des cachets pour le sommeil. Dean, lui, entassait de vieux dossiers les uns à côté des autres, pendant que dans le salon, Mikhaïl faisait grincer le solide coffre-fort, pour finalement lui arracher la porte. Celui-ci contenait quelques liasses de billets. Certains étaient russes, d’autres étaient de bons vieux dollars américains. Il y avait également un dossier, bien plus maigre que les autres trouvés dans la maison. Un cachet rouge marqué « Top Secret » barrait toute la couverture brune du dossier.

Mais cette glorieuse découverte ne put être dignement fêtée : devant la maison, plusieurs voitures banalisées s’était parquées sans le moindre souci de discrétion, et plusieurs hommes en sortaient, armés d’armes de poing ou de mitraillettes. Certains s’agenouillaient à couvert derrière leur voiture, pendant que deux autres s’approchaient de l’entrée, et crièrent à l’intérieur du hall, via la porte ouverte, en russe :

« Sortez de là tout de suite les mains sur la tête ! »

C'était vraiment dommage d'être bloqué dans cette situation. S'il n'utilisait pas son vortex, il aurait pu utiliser son pouvoir pour ouvrir des pièges sous les pieds des policés. Mais il était trop tard, il ne pouvait plus qu'attendre qu’ils sortent de la maison.
Les ordres de Mikhaïl étaient clairs, si quelqu'un approchait, il devait ouvrir le feu et faire diversion. Mais l'Argentin voulait éviter le plus possible de se faire repérer. Surtout, parce qu'il était trop concentré à garder son vortex ouvert. Il n'avait aucune envie d'en oublier un à l’intérieur et s'il attaquait, il allait perdre un peu de sa concentration et aussi sa couverture.

"Dèpèchez-vous dè sortir, jè nè sais pas si jè vais pouvoir tènir lè vortèx longtëmps ouvèrt."

Il espérait que Guillermo et Dean ne fasse pas trop long.
En attendant il surveillait le déplacement des arrivants, flingue à la main et aviserait si l'un d'eux s'aventurait trop près de l'édifice. S'il devait tirer pour le faire retrousser chemin, il le ferait, mais il attendrait le dernier moment pour le faire, pour laisser le plus de chance aux autres de quitter les lieux. Pas besoin de viser la personne juste un coup de somation devait suffire.

Dean était fin prêt à prendre le vortex-express vers une destination meilleure -sans se douter le moins du monde d'où il allait atterrir- sauf que bien évidemment, comme un bonheur n'arrive jamais seul, le vortex arriva avec une patrouille de police qui braillait des politesses.

Sortir ? C'est précisément ce que Dean avait l'intention de faire. Pas par la porte, bien évidemment, il franchit donc le vortex en espérant ne pas tomber de charybde en scylla.

Tour à tour, tous les mutants traversèrent le bienvenu vortex spatial d’Ethan, qui les mena sur le toit du commissariat de police. Alors qu’Ethan pénétrait son propre vortex, les assaillants en civil pénétrèrent la maison pour… n’y rien trouver. Le bec dans l’eau, ils passèrent sans doute des heures à tout fouiller, maison, jardin et quartier. Les mutants d’ExistenZ, quant à eux, étaient déjà loin. Car qui aurait pensé les retrouver sur le toit du commissariat ? Ils purent voir, avant de se faire téléporter plus loin encore, quelques voitures de police quitter le bâtiment… Peut-être à leur recherche, ou peut-être à la recherche des individus qui étaient intervenus dans la bâtisse.

Ce fut donc bien chargé de plein de matériel, dossiers et ordinateurs, qu’ils retournèrent à Manhattan, au siège d’ExistenZ, où Anya leur fit savoir qu’elle les brieferait bientôt sur les résultats trouvés dans leurs recherches.

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