Hôpital Bellevue

Tel le Dr. Kimble, Dean était maintenant devenu un fugitif. Bon... Il n'avait pas encore tous les marshalls ni le FBI aux fesses, et on pouvait espérer qu'un ténor du barreau de chaise dopé au billet vert ne manquerait pas de lui accorder sinon du répit au moins sa liberté.

En tout cas, il était face à l'hôpital où se trouvait le brave Tony. Sa cible. En était-il vraiment ainsi ? La police n'avait aucune trace de la fille rousse, Dean l'avait couverte, et seul Tony serait en mesure de la dénoncer, plaçant Dean dans une mauvaise posture. Ceci bien sûr à supposer que l'effet amnésique de l'alcool serait ne se manifesterait pas. Pourquoi diable Dean avait-il couvert cette fille qui ne lui attirait que des emmerdements...

Il soupira, pénétrant dans le hall visiteurs de l'hôpital. Il fallait reconnaître les lieux, identifier le service où Tony pouvait se trouver, et ensuite... Aviser. Il était néanmoins probable que l'endroit soit truffé de caméras de surveillance. Son passage allait donc être remarqué, et cela allait probablement encore lui attirer des problèmes, surtout si Tony ne survivait pas. Même s'il pourrait probablement jouer la culpabilité qu'il avait tenté face à ce policier.

En tout cas, dans le hall, il chercha un quelconque panneau d'affichage ou écran d'information qui lui permettrait de trouver un service des grands brûlés, ou quelque chose du genre. Il cherchait également un fleuriste. Pour sa couverture.

*Parce que c'est une mutante...*, finit-il par conclure mentalement.

Dean pénétra l’établissement hospitalier, tout en remarquant au passage qu’il était bien dans l’horaire des visites. Un panneau, proche d’une série d’ascenseurs, lui indiqua l’étage du service des grands brûlés – le cinquième – et remarqua également la présence d’un fleuriste au rez-de-chaussée de l’hôpital.

Mais ce qui le frappa sans doute le plus, ce fut de voir, au moment où il regardait le panneau, une rouquine aux traits étonnamment familiers grimper dans l’un des ascenseurs. Elle était vêtue d’une tenue d’infirmière… Simple lapsus visuel, ou coïncidence troublante ?

Dean n'avait pas spécialement l'habitude des hôpitaux. C'est grand, et plein de noms bizarre en logie... Et pourquoi pas bobologie ou canardologie tant qu'on y était. L'avantage, c'était que c'était bien indiqué. Évidemment, il n'y avait pas de registre indiquant où trouver Tony, comment il était surveillé, et autres détails pouvant avoir leur importance... Mais bon, il demanderait à l'occasion à une infirmière, songeait-il en achetant un bouquet de fleurs simple pour offrir. Il en achèterait un plus gros pour mettre sur la tombe.

D'ailleurs, en parlant d'infirmière...

*Qu'est-ce qu'elle fout là celle-là...*

Venait-elle finir le travail ? Mais dans ce cas, comment avait-elle su ou pu le trouver ? À moins que la police n'ait trouvé sa trace, mais dans ce cas, pourquoi ne pas avoir prévenu Dean ? Ou bien c'était juste une coïncidence ? Un sosie ? Peut-être travaillait-elle simplement ici... Mais dans ce cas, pourquoi avait-elle traversé le continent, juste pour incendier une fête potache ? Quoique... Dean avait traversé le continent dans l'autre sens pour exécuter un des fêtards !

Que faire... Suivre le plan, ou bien la confronter ? Le premier risquait fortement d'impliquer le second d'ailleurs. Ou bien simplement s'en aller, et revenir plus tard, voir s'il se passait quelque chose. Sauf qu'il était là. Il avait probablement été filmé, donc il valait mieux avoir un comportement aussi normal que possible, et se cantonner au plan. Surtout qu'il n'avait pas été repéré par la rousse.

Le plan était le suivant : aller s'acheter une petite bouteille d'eau en plus du bouquet de fleurs, histoire d'avoir du matériel pour préparer le poison, monter au service des grands brûlés, et demander s'il est possible de rendre visite à cette pauvre victime. Et ensuite, arrivé à la chambre, aviser comment s'y prendre...

Une fois encore, le parcours de Dean se passa sans trop de problèmes. Il trouva sans peine un distributeur de boissons diverses, où il dut se débarrasser de quelque menue monnaie pour obtenir une petite bouteille d’eau. L’ascension jusqu’au service susmentionné ne traina pas, les ascenseurs étant efficaces, et trouver la chambre de Tony ne fut qu’un détail. Une infirmière postée à l’étage en question lui avait répondu d’une voix affable :

« Bien sûr monsieur, le blessé se situe dans la chambre au bout du couloir. Mais je vous préviens, il reçoit des soins actuellement, vous devrez peut-être attendre dehors. »

Dean s’était déplacé jusqu’à ladite chambre, où Tony, allongé sur un lit, était méconnaissable. Enroulé dans des bandages, il semblait inconscient. À son côté se tenait une infirmière rousse, aux traits bien familiers. Voyant arriver Dean, elle s’exclama, surprise :

« Toi ? Que fais-tu là ? »

April était bien l’infirmière, faussaire ou non, qu’il avait aperçue en rez-de-chaussée.

"Je pourrais te poser rigoureusement la même question...", répondit Dean du tac au tac, bien qu'il n'était de manière évidente pas surpris de la présence de la rousse au chevet du malade, essentiellement parce qu'il l'avait vu quelques instants plus tôt.

Il montra néanmoins son bouquet de fleurs-alibi.

"En ce qui me concerne, je suis venu faire une visite de courtoisie à un patient qui se trouvait au mauvais endroit au mauvais moment. Mais peut-être devrais-je patienter dehors que tu aies terminé ton office ?", demanda-t-il d'un ton candide en haussant les sourcils.

"Oh, d'ailleurs, ton office, c'est de lui prodiguer des soins appropriés à sa condition, ou bien d'achever l'unique autre témoin connu de l'incendie ?", ajouta-t-il rapidement, montrant sciemment au passage qu'il ne l'avait pas vendue, pour finalement conclure. "Non parce que le cas échéant, j'irais offrir mon bouquet à quelque jeune fille, de sorte qu'il ne soit pas perdu pour tout le monde."

« Achever l’unique témoin de l’incendie ? Mais nous sommes trois, dans cette pièce, à être témoins. Donc oui, je suis là pour lui procurer de quoi soigner sa… condition. »

Elle eut une lueur un peu effrayante dans le regard. Elle retourna la conversation, d’un air taquin.

« Quelle belle amitié, de faire tant de chemin pour offrir des fleurs à un grand garçon comme lui. Voilà un élan de sentimentalisme fort surprenant. »

Elle n’avait pas l’air vraiment surprise.

« Ceci dit, pour un bon ami, tu n’as pas l’air de le connaître tant que ça : ce cher Tony est terriblement allergique au pollen. »

Elle tapota du doigt sur le dossier médical qu’elle tenait en main, et qui portait le nom du grand brûlé inconscient.

"Ah vraiment ? C'est amusant, quand la police est venue me voir, ils n'ont parlé que de lui et de moi. J'ai bien sûr préféré ne pas les contredire... On n'est jamais trop prudent, avec ces gens là.", expliqua Dean sur un ton toujours aussi candide.

Au commentaire sur l'allergie au pollen, Dean tâcha de prendre un air théâtralement désolé, et regarda ses fleurs.

"Quel gâchis ! De si jolies fleurs... Et en plus, avec un parfum si délicat et agréable.".

Il porta les fleurs à son nez et prit une profonde inspiration. Expirant par le nez, il utilisa son pouvoir pour que traîne dans le cornet des fleurs une dose raisonnable de protoxyde d'azote, plus connu par son nom de gaz hilarant, traduisant très bien quels étaient les effets de ce gaz sur quelqu'un qui en respirait de petites doses.

"Je te les offre ?", demanda-t-il en lui tendant les fleurs.

April hocha la tête d’un air satisfait en t’entendant décrire le témoignage de Dean à la police. Son sourire taquin et son air surpris se muèrent alors en un sourire de sympathie nettement plus agréable, sur son doux visage encadré de mèches rousses.

« Bien ! Alors je m’en vais vous laisser en confrontation de témoins. Si proches que vous êtes, vous avez sûrement des tas de choses à dire. »

Elle s’avança dans ta direction, elle-même prenant un air de joviale candeur. Et au passage, elle déposa un petit bisou sur la joue du mutant, en s’emparant du bouquet de fleurs.

« Merci pour les fleurs ! »

Elle avait glissa dans la poche de Dean une carte de visite au nom d’Anya Soloviev, et indiquant l’adresse du siège d’ExistenZ, à New-York. Puis, alors qu’elle passait le pas de la porte en inspirant profondément le doux parfum des fleurs, elle se mit à glousser, irrépressiblement, et très vite, elle éclata d’un rire audible, alors que son pas maladroit s’accélérait pour disparaitre au plus vite de l’étage…

Dean était désormais seul avec Tony-la-momie.

Bon, ça au moins, c'était fait. Il s'était débarrassé de la fille, même si au final, il aurait été probablement plus simple qu'elle fasse le boulot à sa place. Ce n'était pas rigolo de devoir achever quelqu'un, même si l'aspect de momie lui ôtait au moins son apparence humaine.

Il fallait réfléchir au meilleur procédé. Il était seul dans la pièce, probablement sans surveillance particulière, et Tony n'était pas appareillé. Le plus discret serait donc de faire du gaz, parce que le contact avec la peau, ou la boisson, c'était grillé d'avance, pour ainsi dire. Il fallait toutefois quelque chose de pas trop voyant, avec un effet qui pourrait être plausible. Genre un polluant atmosphérique banal. L'ozone, par exemple : un gaz très irritant, qui provoquait à haute dose des embolies pulmonaires, et tout un tas d'irritations très désagréables. Dans l'état de Tony, une embolie pulmonaire carabinée lui serait très probablement fatale.

Dean entreprit donc d'un peu se promener dans la pièce, expirant de grandes quantités d'ozone sur Tony chaque fois qu'il tournait la tête vers lui, histoire d'être sûr que cela produise son petit effet.

Puis, une fois son forfait accompli, Dean sortit de la pièce, referma bien soigneusement derrière lui, et jeta un oeil à la carte de visite qui avait été placée dans sa poche. Existenz. Anya Soloviev. C'était ce parti politique pour mutants... De la politique, et des mutants. Tout ce qui lui fallait, en somme.

Au diable Tony s'il n'y était pas déjà, Dean se rendrait sur place, à l'aide si besoin est d'un petit coup d'œil à la rubrique annuaire internet de son téléphone.

Existenz

Ah ben voilà, inutile de cloturer cette phase courtier, puisque tu viens de le faire toi-même assez brillamment !

Je vais t'ajouter de ce pas au groupe, et tu pourras lire les quelques informations de la partie privée. Tu peux ajouter 3 points à ton barème actuel, pour patienter. Tu peux poster, si tu veux, au Siège d'ExistenZ, après avoir lu les quelques renseignements utiles.

Et esceptionnellement, puisque tu seras dès lors le seul membre d'ExistenZ inactif, tu peux t"intégrer, si tu le souhaites, à la mission d'entraînement qui vient de débuter.

Bienvenue !