non ce n'est pas un pélerinage !

Ce n’était pas pour se faire du mal, ni une sorte de trip mystique. Non… ce n’était pas non plus un pèlerinage, ou un truc déjanté de ce genre. Voila ce que se répétait Jason alors qu’il avait débarqué en nouvelle zélande. Des vacances. Et un moyen de faire un zoom arrière sur le passé.

Ya pas à dire, freelancer en arts visuels, ça pouvait rapporter un peu plus que faire des tableaux pour des vieux pervers. Alors il pouvait se payer, pour une fois, depuis deux ans qu’il travaillait comme un forcené, des vacances. Une certaine nostalgie l’avait envahie alors qu’il parcourait les différentes offres sur la toile, à la recherche d’un truc pas trop cheap mais pas trop cher non plus.

Bien sur, il n’avait pas pu voyager en première classe comme avec Josh, ni séjourner au même hôtel. Ce qui n’était d’ailleurs pas plus mal. Nostalgie, oui, pèlerinage, non ! Jason avait été sidéré de voir comment le monde changeait, ces dernières années, et sans lui. Lui qui admirait tant chris et, maintenant, Antonin, avait été profondément ulcéré d’apprendre dans les journaux qu’ils avaient été la cible de tentative de meurtre. Ça n’avait pour autant pas refroidit sa propre ambition, et il avait multiplié les annonces, en Irlande, notamment, pour un projet artistique mêlant créativité et pouvoirs mutants. Un spectacle, une pièce de théâtre avec le don mutant en vedette. Ou un film. Sauf que pour faire un film, même à « petit budget », il fallait quand même un budget.

Il avait donc fallut se rendre à l’évidence, il fallait bosser. Il avait donc choisit de bosser dans ce qu’il savait faire le mieux : l’art appliqué. Sous toutes ses formes. Petit à petit il se construisait donc une toile de relations « clients » et on lui demandait des trucs parfois intéressants, et parfois bien payés…
Courant sur la plage, torse nu, un baladeur accroché à son jogging, il profitait du soleil, un sourire accroché au visage, bien loin des attentats et autres manigances grises du monde…

Bien que les coquillages et les crustacés crissaient dans le sable sous les pieds de Jason, la plage était loin d'être abandonnée. Même si on approchait de la fin de l'automne, les températures néo-zélandaises étaient encore particulièrement clémentes, et de nombreuses personnes se pressaient pour profiter du soleil, et des bains de mer. Mamies faisant la crêpe, jeunes premiers exhibant leurs torses sculptés à grands renforts de prothèses, marmousets s'affairant à ramasser des coquillages nacrés dans les bahines, et marmaille bruyante allant affronter les gros rouleaux de la marée montante.

Et puis subitement, il y eut un coup de corne de brume que même Jason put entendre à travers son casque, et une certaine agitation. Tout le monde sortait de l'eau à toute allure : une alerte aux requins. D'où il était sur la plage, il ne craignait pas grand chose, mais il était compréhensible que les gens prennent peur. Il y eut un cri provenant de la plage, dans toute cette agitation. Puis un homme fondit vers la mer, et même s'il en avait la plastique, la couleur de son caleçon indiquait qu'il n'était pas sauveteur.

Une femme en bikini pimpant à la dernière mode, arborant des lunettes de soleil qu'en d'autre temps on aurait qualifié de bling-bling se pressa alors à proximité de la plage, en veillant tout de même à ce que son vernis à ongles doré ne soit pas mouillé. Divers badauds s'amassaient à cet endroit de la plage. Bizarrement, le sauveteur en herbe ne remontait pas, et on ne pouvait pas le voir au large. Par contre, on pouvait sans peine voir une petite silhouette se débattre dans les vagues, entourée d'ailerons, puis elle disparut dans l'eau. La femme poussa alors un petit cri, et porta sa main à sa bouche.

Un instant après, il y eut une grosse gerbe d'eau, et le sauveteur en sortit, arborant deux puissantes ailes membraneuses dans le dos qui produisait un intense bruit alors qu'elles battaient pour qu'il prenne de l'altitude. À l'image d'un bon feu d'artifice, ce miracle provoqua chez les badauds un "oohhhh" d'admiration. En quelques battements d'ailes, il avait rejoint la plage, sous les applaudissements du public. De retour sur le plancher des crabes, il jeta un regard plein d'admiration à son sauveteur, puis courut sangloter dans les bras de la femme, qui lui retourna une baffe avant de finalement se décider à le consoler.

Pendant ce temps, le sauveteur mutant semblait un peu gêné, et bredouillait de vagues remerciements, alors que ses ailes, repliées contre son corps, semblaient se fondre dans son dos, qui redevint alors normal.


La scène avait un petit quelque chose de merveilleux, et de surréaliste...

En regardant ce qui l’entourait, Jason sourit de façon presque jubilatoire. Le soleil sur sa peau était tout de même très agréable, et il commençait à réfléchir sérieusement à l’opportunité de s’installer dans le coin. Le climat était génial, il n’y avait pour ainsi dire que deux saisons : pluie ou pas pluie. Les températures variaient peu. Il y avait peu d’endroits dans le monde ou il aurait pu s’offrir le plaisir des yeux qu’il avait en ce moment.

Il trouvait assez ridicule les mecs et les filles visiblement refaits complètement alors qu’ils n’avaient même pas la trentaine, mais d’un autre côté il pouvait se laisser aller à la superficialité avec délectation et reluquer sans vergogne les plus beaux spécimens qui avaient, à priori, fait l’effort de sculpter leur corps « à l’ancienne »… Un sourire mutin accroché au visage, il ne rougissait plus lorsqu’il rencontrait un regard équivoque, et le rendait avec plaisir.

Cela flattait l’égo, et il en avait bien besoin depuis que Luther.. Enfin bref…
Soudain, ça sembla s’agiter en direction de la mer. Jason s’arrêta donc de courir et mis sur pause son lecteur, décrochant son casque et mettant ses mains en visière pour tenter d’apercevoir ce qui causait tant d’agitation. Une alerte aux requins ! Mais, alors qu’il hésitait encore sur la conduite à tenir, un type se précipita dans l’eau pour aller secourir un gamin. Piqué par la curiosité et aussi assez estomaqué du courage de ce type, alors que des ailerons pas très engageants se faisaient voir au loin, Jason se rapprocha de la plage, à temps pour voir ressortir un type magnifique, avec des ailes vrombissantes accrochées au dos.

Son regard s’illumina, ayant frisé le claquage de paupière, et il fit une moue approbatrice non seulement en détaillant le type, mais en appréciant ce qu’il avait fait. IL était aussi agréablement surpris de la réaction très positive des gens autour de lui. Décidemment, cette région du monde commençait à vraiment lui plaire.

Il se joignit au remerciements, applaudissant comme un gamin devant un truc magique, et lui tendit la main, se présentant :
« jason. Jason redclif. Je.. Ouha ! c’est carrément super ! Ce serait possible qu’on se parle ? j’ai des projets plein la tête pour des types comme toi.. euh.. vous… »

Et oui, il était moins novice dans les phrases à double sens… Il précisa quand même, guettant un rougissement éventuel « artistiques, de films , ce genre de trucs… C’est mon métier.. plus ou moins… j’travaille dans les arts visuels, et je voudrai faire mon premier métrage…. ». Il n’en précisa pas plus, pas la peine de déblatérer sa vie à un inconnu et surtout aux autres qui étaient à côté.

Jason n'était manifestement pas le seul à avoir trouvé la plastique prestation du mutant impressionnante. Des questions aussi farfelues que "est-ce que ça fait mal" fusaient, voire même des demandes d'autographe, mais plus généralement, de simples remerciements. Quand vint le tour de Jason d'avoir son message de "yapadkoi", le mutant lui répondit d'un air amusé

"Merci pour la proposition, mais j'ai arrêté le porno l'an dernier quand un metteur en scène m'a demandé jusqu'à quel point j'étais capable de copier un âne. Mais t'as du potentiel mec, essaie de passer des deux côtés de la caméra."

Les badauds se dispersaient, vu qu'il n'y avait plus ni sang ni sexe à mater.

C’était tout bonnement surréaliste. La d’où il venait, il aurait surement assisté à un lynchage en règle, du moins dans certains quartier d’ulster… La tolérance n’était pas vraiment le fort de sa famille et des gens du coin. Mais ici, le sauveteur était presque adulé. Pour ce qu’il avait fait, mais aussi, presque, parceque c’était un mutant… Incroyable !

Jason souriait carrément. Et ce que l’acteur lui dit déclencha un rire franc et dénué de malice, alors qu’il y a à peine trois ans il aurait eut le droit à des rougissements et des bafouilles…
« Non c’est, ça à rien à voir… J’veux dire, c’est un autre type de film… Enfin j’avais pas envisagé le porno, mais après tout… » haussement d’épaule, genre « pourquoi pas »… Dans n’importe quelle rue grisouille d’Irlande ça aurait été super glauque et vulgaire, mais la, c’était presque candide.

Puisque les passants se dispersaient, Jason voulu préciser sa demande.
« j’veux dire.. Chui comme vous. Mutant. Et je pense qu’il y a moyen d’utiliser ses dons pour aider, comme vous venez de le faire, mais aussi pour procurer du plaisir.. Euh non.. pas » bon ben finalement, allons y pour du rouge et des bafouillements… « J’veux dire, des spectacles, des films qui racontent des histoires, le don mutant comme sujet et pas comme artifice, ce genre de truc… Chui pas un allumé, juste je bosse dans l’art, sous diverses formes… » … Oh puis merde, après tout…

Pour prouver à la fois qu’il était mutant et pas débutant dans l’art, il esquissa un portrait « 3d » rapide du jeune homme, ce qui était plutôt facile puisqu’il l’avait sous les yeux. Les tatouages pulsèrent et une représentation du sauveteur naquis, tressée de fils d’argents qui reflétaient la lumière du soleil. Jason n’avait plus vraiment de contrôle sur la couleur de ses matérialisations, parfois c’était noir et blanc, comme avant. Parfois, le bleu électrique de Luther venait lui rappeler ce qu’il avait perdu. Parfois c’était d’or et d’argent… Il se doutait bien que c’était plus ou moins lié à son état d’esprit, et que donc, par définition ça devrait être contrôlable, mais finalement la part de hasard l’intéressait autant.

Playboy ne releva pas l'offre pornographique, et regarda la modélisation lumineuses de Jason avec un air blasé. Il semblait en avoir déjà vu des belles, concernant les mutations. Haussant les épaules, il répondit simplement

"Tu veux aider ? C'est cool. T'as l'air démerde. Rejoins Ganymède ! Moi j'y bosse, et ça m'empêche pas de faire d'autres choses aussi, genre sauver des gosses des requins."

S'il bossait effectivement pour Ganymède, son discours était en tout cas bien loin d'une proposition lisse et blanche d'un recruteur.

"Et si ça se trouve, ils te sponsoriseront même pour un film. Et si tu leur plais, je suis sûr qu'il y en a qui voudront te faire découvrir un tas de façon intéressantes d'avoir du plaisir avec ton pouvoir. Ou avec les leurs."

Il conclut avec un clin d’œil et un petit éclat de rire.

Bon, décidemment sa technique du « je rougis pas, ranafout » était pas encore complètement au point. Reusement qu’un certain canadien, il fut un temps, l’avait initié à certains plaisirs, mutants ou non, sinon l’attitude du sauveteur aurait pu le mettre très mal à l’aise. A la place, il était juste mal à l’aise.

Par contre, sa remarque concernant ganymède lui fit « tilt ». Merde alors ! il avait fallu qu’il tombe sur un type de ganymède sur son lieu de vacance. D’un autre côté, c’est sur que, de ce qu’il connaissait de la fondation, ça faisait pas tâche du tout…
« Ganymède ? Ben merde alors ! Tu.. euh.. Vous connaissez Arthur ? et Charles ? Ils m’ont sorti de la merde, ya trois ans à peu près… Ils vont bien ?... Justement, je voulais les recontacter… enfin contacter ganymède… Je m’disai que je pourrai ptete bien les intéresser… Chui moins naïf et… novice… qu’a l’époque… »… Il fit une moue pensive. Ce qui était jusqu’alors un vague projet commençait à devenir presque réalisable. Après tout, ce type avait au moins les moyens de les contacter. Et il pourrait, si ça marchait, trouver une certaine indépendance…

Tout à ses réflexions, il ne comprit qu’après coup la dernière allusion. « oh.. Pour ça aussi, j’ai appris beaucoup de choses… J’étais avec un mec qui pouvait faire la même chose que moi, et on avait beaucoup d’imagination… » réussit – il à dire, sans rougir ce coup ci, et sans détourner le regard. Ce qui de toute façon aurait été un peu dommage, il faut bien le dire. Tout d’un coup il était très intéressé par la filmographie du sauveteur, et se promit de se renseigner sur l’opnet dès que possible… Enfin quand il aurait eut son nom… Il laissa donc tomber sa matérialisation, et proposa tout de go

« ya moyen de les contacter facilement ? et euh… d’être introduit chez eux ? » il pouvait jouer à ce jeu la aussi, depuis quelques temps. C’était un rôle. Ça le représentait pas vraiment, mais il savait jouer la comédie, il s’entrainait. Pas être triste, allumer, tout ça… Parfois il pensait retomber amoureux, mais ça restait au final plutôt des plans… Déjà pas si mal… Même si ça laissait un sentiment de solitude encore plus fort…

À l'évocation de noms tels que ceux de Charles et Arthur, et du fait que Jason semblait les connaître, le bellâtre aquatique tiqua et sembla beaucoup plus sur la défensive.

"Charles... Arthur... D'où tu les connais ? T'es qui toi ? Parce que si tu veux contacter Ganymède, suffit d'aller frapper à la porte, mais ces deux là, c'est spécial."

Et visiblement, la question de confiance n'était pas encore gagnée.

Jason ne savait pas trop si c’était un bien ou pas, mais pour le meilleur ou pour le pire, il venait enfin d’attiser la curiosité du bellâtre. Il sourit simplement. Soit il était dans la merde et autant s’enfoncer jusqu’au cou, au point où il en était, soit c’était un test. Dans les deux cas il en avait trop dit ou pas assez. Il savait qu’il y avait eut des dissensions au sein de ganymède.

Il espérait simplement qu’Arthur et Charles y étaient encore.
« Je t’ai dit. Ils m’ont sorti de la merde, sur le sol d’Irlande. Je me suis retrouvé mêlé à une affaire sur laquelle ils enquêtaient. Un gros porc qui voulait me séquestrer et me forcer à baiser, si tu veux savoir… »… Il marqua une pose.

« J’ai revu Arthur deux ou trois fois, quand j’étais à l’institut xavier, avant qu’il soit détruit. C’est eux qui m’ont guidé vers l’institut, mais j’avais déjà été intéressé à l’époque par ganymède… je n’étais juste pas prêt… tout était nouveau pour moi. Charles m’a beaucoup aidé à accepter la mort de… fin bref… ». Ouais. Le passé, c’est le passé, santé, Josh…
Il regarda le sauveteur porno, plissant les yeux, non pas pour l’allumer, ce coup ci, mais pour évaluer ce qu’il pouvait encore dire….

« je sais pas si tu les connais bien. Ni même si ils ont gardé mes cadeaux, mais si tu as aperçu, à l’occaz, un tableau représentant une tour avec un type cherchant à en sortir, c’est de moi… Je ne sais pas si c’est le genre de Charles de garder ça. Il avait pas l’air super content que je cherche absolument à lui faire admettre qu’il est quelqu’un de bien… Ya bien un ou deux connards qui disaient du mal de ganymede et de Charles en particulier, à l'institut. Mais je leur ai toujours craché à la gueule qu'ils pouvaient se garder leur commentaires au cul... Pour certains ça faisait toujours ça de pris, vu qu'ils étaient coincé de la... »Il engloba le paysage, dans un geste ample.

« C’est ici que tout a commencé pour moi… Ce ne serait pas étonnant que j’y fasse un nouveau départ. Je sais que l’institut s’est reconstruit, mais c’est plus pour moi. J’ai encore suffisamment d’optimisme pour aider les gens. Mais plus assez de naïveté pour me dire que ça doit être nécessairement tout blanc, ou tout légal… Je veux juste pas qu’on vienne me chier dans les bottes, parce que je m’écarte plus quand on me bouscule. Parfois, ça me fait mal, parfois c’est à celui qui ne s’est pas poussé que ça fait mal... » Que faire ? parler de cassandre et de beckers qui a déconné sévère ? ou attendre un peu ?

Têtu écouta avec attention et concentration tout le discours de Jason, sans laisser transparaître si ce qu'il entendait lui évoquait quelque chose ou non. Mais en tout cas, il était concentré.

Après un instant de silence, il se contenta d'un abscons : "Je vois..."

Une légère réflexion, il cherchait probablement ses mots, puis à nouveau quelques paroles.

"Tu étais de l'Institut donc. Et tu connais ce genre de détails aussi... Le monde a bien changé depuis cette époque.

Si tu connais si bien ceux dont tu parles, tu sauras comment les retrouver, je pense. Mais si tu tiens vraiment à rejoindre Ganymède, tu peux tout aussi bien le faire sans eux.

Tout ce que je peux te dire, c'est qu'ils ne sont pas ici. Après... à toi de voir."

Ça n'avançait probablement pas des masses Jason... Mais il semblait que le sujet d'Arthur et Charles était délicat. Probablement lié au fait qu'Arthur était devenu une personnalité publique.

Boooooooooooooooon. La gourmandise géante qu’il avait en face de lui était enfin un peu plus concentrée sur son discours. Jason ne savait d’ailleurs pas si c’était un bien ou pas, mais en tout cas il était pris un peu plus au sérieux.

Jason se laissa observer. Il comprenait parfaitement ces notions de confiance. Lui-même avait évolué depuis l’institut. Lui qui donnait spontanément sa confiance, persuadé qu’il y avait en ce monde beaucoup plus de gens honnête et désireux d’aider que de malfrat et de pervers, avait quelque peu changé son point de vue. Il n’avait plus peur, mais il ne donnait plus sa confiance si facilement. Il jugeait donc la réaction de monsieur Têtu appropriée, même si ça ne l’arrangeait pas spécialement.
« je me doute que je peux aller sonner chez ganymède.. Je l’envisageais même avant de venir ici. Mais je sais aussi qu’il doit y avoir plusieurs disons… strates… Ce n’est pas parce que je suis versatile avec mon pouvoir, et que j’adore l’utiliser, que je veux me retrouver à faire des machins fun pour épater la galerie, ou récurer les chiottes avec des balais psychiques…. Je veux mettre les mains dans le cambouis. Je veux aider d’autres types, comme Charles m’a aidé, même si je n’ai pas son don. Et même s’il m’étranglerai si il m’entendait parler de « don ». Et je veux foutre des coups de pieds au cul à tous les connards qui estiment juste de nous spolier de nos droits. ». Il soupira, regardant quelques instants au loin, pour ce donner du courage pour la suite.

« Ecoutes, je sais pas ce qui s’est passé en interne pour ganymede. Je sais juste que Beckers a déconné sévere avec l’épisode « cassandre », pour jeter un voil pudique sur cet événement. Mais je m’en fou, perso. J’veux dire. Je comprends le principe de montrer pate blanche, mais je suis prêt à passer par tous vos télépathes, si besoin. J’ai rien à cacher… »

Il regarda encore un peu le joli minois qu’il avait en face de lui. « Tu serais pas pareil que lui, toi ? Genre tu sauves un type, et ça te fais chier qu’on te remercie ? Bref.… Si je suis ici, c’est que je voulais quelques vacances. Avant que j’ai pu faire quoique ce soit pour ce gamin, t’es intervenu, et tant mieux. Mais toi-même ? Tu es la pour affaire ou tu as le temps que je t’offre un verre ? Je cherche pas une promotion canapé, c’est de la drague pur et dure à l’ancienne, avec juste ce qu’il faut de naïveté pour espérer ne pas me prendre un vent de ta part. Faut tenter ça chance pas vrai ? » Fit il, avec un sourire effronté, ces yeux bleu verts pétillants de malice. Après tout, comme il venait de le dire, qui ne tente rien n’a rien…

Sugar Candy regarda Jason d'un air dubitatif, avant de lui répondre,

"Ben tu en sais manifestement beaucoup. Donc effectivement, t'as plutôt intérêt à rejoindre Ganymède, sinon ils vont chercher à te liquider pour faire disparaître les preuves."

Plaisanterie ? Impossible à savoir. En tout cas, il ne fit aucune allusion à l'épisode Beckers/Cassandre. Toutefois, la sujet des remerciements le rendit un peu plus loquace.

"Non, ça ne me fait pas chier qu'on me remercie. Mais je ne sauve pas des gosses pour la gloire ou la bannière. J'étais juste là, je pouvais le faire, je l'ai fait. 'Nuff said."

Concernant le verre, il offrit à Jason un sourire très charmeur.

"Je suis en vacances... Donc oui, j'ai le temps de prendre un verre. Et peut-être même un petit peu plus. Je suis curieux de voir ce que tu sais faire avec ton pouvoir. Et si t'es sage, je te ferais voir si je peux vraiment copier un âne."

La réponse de la prochaine cible de ses mains le prit un peu au dépourvu. Est-ce que ganymède serait capable de le liquider pour faire table rase du passé ? Pour éviter que ce genre d’info ne s’ébruite ? Possible oui. Si d’autres types aussi peu scrupuleux que Becker trainait encore chez eux. Ou tout simplement par pragmatisme. Curieusement, ça ne choquait pas plus que ça Jason. Il savait vaguement à quoi s’en tenir, et était loin d’un idéal naïf, comme il l’avait d’ailleurs signalé à son interlocuteur.

Quand il lui parla de son action héroïque, la réponse de sugar candy lui plu. « Ça me va. On fait ce qu’il y a a faire, et basta. Ça correspond à ce que je cherche aussi. ». D’ailleurs ce n’était pas le seul truc qui correspondait à ce qu’il cherchait, la, tout de suite. Jason en profita pour pencher la tête de côté, et répondit avec un large sourire.

« Chouette. Tu connais un endroit simpa ? Je viens de débarquer, ya à peine un jour… Pas eut trop le temps de voir si il y avait un bar simpa ou.. Autre. J’étais plus occupé à slalomer entre les pectoraux en plastique et les couguars qui agitaient des billets… M’attendait pas à trouver un couguar d’un autre genre, beaucoup plus à mon goût ». Vint la question de l’expertise en pouvoir… Il avait bien appris ses leçons, oui, et on ne pouvait pas dire qu’il manquait d’imagination. Comme l’avait dit une fois Luther, c’était presque trop… Fallait pas se dégonfler maintenant…

« Oh, je suis assez prolixe avec mon pouvoir, tu verras si tu le souhaite… Et, accessoirement, je sais masser plutôt pas mal. Je suis prêt à te prouver que ce n’est pas du flan L’avantage, toujours avec le pouvoir, c’est que je peux masser à 4, 6, 8 ou 10 mains.. Sensations garanties… Mais pour moi c’est moins bien. Qui a dit que le masseur n’avait pas le droit de profiter aussi ? Rien ne remplace la sensation de la peau sur la peau…… Et je suis pas forcément sage tout le temps… mais ça peut se faire aussi… ».. La il en revenait pas… c’était presque libératoire d’être aussi débarrassé de scrupule et de honte. Faudrait juste pas passer pour la dernière des sluts, mais bon… c’était lancé, c’était lancé…

Le bellâtre ne répondit rien, se contentant d'arborer un petit sourire mystérieux. Jason avait peut-être la berlue, mais la peau du fameux cougar semblait se foncer légèrement, et puis les traits de son visage s'altéraient, semblant être plus félins. Il jeta un œil à droite, un œil à gauche : la plage était tranquille. Il poussa alors un gros rugissement, avant de parler, de sa voix humaine.

"I put a spell on you.", et de conclure par un petit feulement, alors que sa queue craquait son caleçon de plage.

Il prit Jason par le bras, et l'entraîna vers l'intérieur des terres.

C’était sans doute le plan le plus étrange qu’il lui avait été donné de vivre depuis un bon moment. Si on omettait les leçons de pratique un peu spéciales avec Luther il y a une éternité… Il s’était juré de «remettre le couvert » si sa route croisait de nouveau celle du couguar. Hors, pour ça, il fallait qu’il aille pointer à un entretien d’embauche chez ganymède.
Amusé par les marques de griffures sur son dos qu’il avait aperçu dans la vitre d’un magasin, il remontait vers son hôtel, un sourire ravis accroché au visage. Il avait pu prouver qu’il était resté très imaginatif dans l’utilisation de son pouvoir, ce qui à priori n’avait pas eut l’air de déplaire. Dommage que ce ne soit pas un entretien d’embauche, il pensait avoir toutes ses chances si ça avait été le cas.

Son séjour n’étant pas terminé, il s’accorda tout de même les quelques jours prévus ici, afin de parfaire son bronzage, avant de reprendre la route vers New york. Il avait décidé de ne pas faire escale en Irlande, autant battre le fer pendant qu’il est chaud….

Fondation Ganymede