[Courtier Elena Romanov] France : De l'Est en Ouest, nous voyageons

Se fondre dans la masse, disparaître aux yeux de l'unique pour devenir commun, voilà quelque chose que Elena commençait à comprendre voir même, par pensée arrogante, maîtrisée.
Ce n'était pas la première fois qu'elle devais pénétrer dans des communauté dont elle ne savait rien, ou presque, mais à chaque fois son modus operandi n'a jamais changé.
Pas une seule fois.
Pénétrer en ville. Trouver les lieux de ravitaillements. Trouver le moyen de se ravitailler. Partir de la ville avant que trop de questions ne soit posés.

*Alors pourquoi Diable suis-je encore ici ?*

Elle connaissait la réponse à cette question, mais même le savoir ne faisait rien pour enlever l’appréhension et la méfiance qu'elle ressentait en ce moment.
Et la réponse était simple : trouver un moyen de traverser l'océan afin de rejoindre l'Amérique et, avec de la chance, la fameuse institut Xavier.

*Comme j'aime à le penser... Exposition minimale. Moins de risques d'être en danger comme ça*

Étrange concept que celui de "l'exposition minimale" de Elena, mais c'est grâce à ce dernier qu'elle à réussit à arriver là où elle en est actuellement, ou peut-être à cause de lui ? Après tout, vouloir à tout pris ne pas se faire remarquer crée sans doute plus de problèmes qu'il n'en résout, empêche Elena de rencontrer plus de monde qu'elle n'aurait put, du même.
Mais elle ne peut s'empêcher de penser ainsi, agir ainsi.
C'est pour cela qu'elle avance rapidement, expression neutre, les mains dans les poches de son long manteau, ses cheveux noir, attachés dans une queue de cheval désordonnée, rebondissant à chacun de ses pas.

Ses pas l'emmenant vers le port de la Ville de Bouin, espérant trouver de quoi pouvoir l'emmener en Amérique, ou pouvoir la renseigner sur comment y aller.

Le Froid et la Faim, les deux mots en "F" qui l'ont longtemps accompagné durant ces dernières années, donc elle savait les contrôler, même si elle n'appréciait que peu de les ressentir.
Resserrant, inutilement, son manteau autour d'elle, elle frissonna après un courant d'air un peu plus froid que précédemment, la forçant à frotter ses bras simultanément après les avoirs croisés, essayant d'obtenir un peu de chaleur.
La nuit, et cette température, avait au moins un avantage : les rues étaient presque déserte, ce qui retirait une tension supplémentaire qui avait formé un nœud dans les muscles de son dos.

Cependant, si l'absence de monde dans les rues avaient ses avantages, il apportait aussi le net désavantage que le peu de personnes suffisamment folles, ou braves, pour braver le temps, dans tous les sens du terme, étaient aussi les plus... Bizarre.
Et c'est une mutante qui dis ça.
Les sifflements étaient accueillis par un grincement de dents audibles, voir un grognement, et les remarques se faisaient gentiment ignoré par une augmentation de son rythme de marche.
C'était sûrement de sa faute. Hormis sa veste, noir, elle n'avait qu'un léger débardeur blanc et un jean délavé qui avait vu de meilleurs jours et qui retombait bas sur ses hanches. Autant dire qu'elle appelait presque à ce genre de commentaires.

*Bien sur, si j'avais les moyens, je changerais de vêtements... Je savais que j'aurais du tenter de piquer cet ensemble la dernières fois...*

Un soupir de dépit... Et un petit glapissement de peur quand un homme la héla.
Perdue dans ses pensées elle ne l'avait même pas entendue arriver et ce n'est que grâce à un gros effort de concentration qu'elle garda sous contrôle son "aura bleu". Quelque chose lui disait que s'illuminer tel le sapin de noël là, maintenant, aurait été une très mauvaise idée.
Secouant doucement la tête et frottant ses paumes contre son jean, humide à cause de sa nervosité, elle l'observa quelques secondes, ignorant son commentaire, avant d'observer autour d'elle.

Pas grand monde. Un vieux un peu étrange, elle, des jeunes qui la sifflent.
Et entre un jeune qui la siffle et un vieux qui fume, elle avait fait son choix.

Possible...

Son accent russe était léger, à peine de quoi donner à sa voix un petit coté exotique, cependant, ses yeux noirs fixaient intensément l'homme, le scrutant.
Sa nervosité venait de revenir, et avec des amis.

Jojo... Les pinceaux ? Vous sauriez pas où trouver un navire qui part vers l'Amérique ? New-York ?

Autant déballer tout de suite le cadeau et étaler la surprise, moins de risques de tourner autour du pot.

Elena roula des yeux aux paroles de "Jojo les Pinceaux. Elle était stupéfaite de son incroyable sens de l'observation qui lui a permit de découvrir, sans trop de soucis, qu'elle ne roulait ni sur l'or, l'argent, ou autre sobriquet inutile pour désigner le flouze.

*Je sais qu'il faut du fric... Tant que je dois payer que de l'argent...*

Cette pensée la fit frisonner, de dégout, de désespoir. Elle ne devait pas penser à cela. Elle avait beau avoir dut manger dans les ordures, se laver dans des rivières glacés, mendier, elle avait réussit à conserver, limite, sa dignité. Mais si elle devait se résoudre à "ça" pour payer son voyage, alors autant qu'elle reste et se laisse mourir.
Non, elle ne devait pas penser à cela.
Focalisant son attention sur le vieil homme, elle croisa les bras, lentement, devant sa poitrine afin de se protéger, n'ayant pas aimer se faire dévisager des pieds à la tête de cette façon.

*C'est sur que c'est pas un travail légal que je cherche... J'ai même pas l'âge légal pour bosser de toute façon, enfin, pas important, c'est pas comme si j'avais des papiers ou une carte d'identité hein ?*

Secouant doucement la tête, elle décroisa les bras afin d'essuyer ses paumes contre le revers de son jean. Elle était nerveuse.
Cet homme, cet inconnu plutôt, lui proposait, clairement, un travail. Illégal sûrement.
Cependant avait elle vraiment le choix ? La réponse la plus satisfaite aurait dut être "oui". Elle pouvait perdre quelques jours de plus, essayer de s'arranger avec un capitaine de navire, proposer de bosser pour payer sa traversée. Elle pourrait essayer de s'infiltrer aussi, devenir passagère clandestine.
Elle avait le choix.
Et c'est ce qui motiva sa réponse.

Je... Comprend. Je crois.

Passant une main dans ses cheveux afin d'en défaire la queue de cheval, laissant ses cheveux retomber sur ses épaules, elle leva les yeux un instant au ciel, avant de se gratter le scalp, une grimace incertaine sur le visage.

Et qu'est-ce que vous proposez ?

La question était posée. Elle avait le choix. Mais elle avait décider de plutôt suivre sa route.
Quel risques y avait il à cela, hein ?