Status of Liberty

Pour fêter son nouveau statut d'homme libre, Ethan choisit naturellement d'aller visiter la statue de la liberté.

Il avait choisis de faire le chemin à pied, profitant de pouvoir se promener au grand jour sans recevoir des pierres ou des insultes. C’était quelque chose de nouveau, d’agréable et de terrifiant à la fois. En Argentine il avait l’habitude de ne sortir que la nuit pour effectuer des missions pour son boss.
Bien sur, il remarqua vite les regards appuyé que la plupart des personnes lui réservaient, mais il les comprenait et allait sûrement devoir vivre avec encore longtemps, autant les ignorer tout de suite. La marche était agréable malgré le nombre de voiture et surtout, il aimait sentir le soleil frapper ses écailles.

Pour accéder à l'île, le mutant avait envie de faire comme tout le monde et prenant la navette. Son pouvoir aurait sûrement pu l’amener jusqu’à l’île, mais il voulait continuer son bain de foule. Une fois à l'intérieur, il s'installa proche d'une des vitres pour profiter du paysage. Malheureusement il comprit vite que personne ne comptait s'asseoir proche de lui, tous les sièges autour de lui était resté vide. Les mentalités n'allait pas changer du jour au lendemain et les gens se montrait encore très méfiant avec les mutants.

Après se constat amer il tourna la tête vers l'horizon et attendit que le bateau lève l'encre.

Après un après-midi dans la bucolique ferme normande de Tim, Michael s'était senti d'un esprit touristique et avait proposé à Grégoire, dès qu'Ava les avait laissé ensemble, d'aller visiter la Statue de la Liberté. Tout aussi soulagé lorsque Grégoire lui dit qu'il ne l'avait jamais visitée, Michael n'eut pas trop à hésiter. Le temps de passer au marché prendre un pain, quelques viandes et de beaux légumes, ils étaient à présent en chemin pour le traversier de l'île, prêts à y pique-niquer. Enthousiasmé par l'analyse subséquente des signes que Grégoire lui avait envoyés en France, Michael se sentait légèrement téméraire, maintenant que l'empathe n'était plus aux alentours pour tenter de s’approprier le coeur de l'aérokinésiste.

Quelques dizaines de minutes plus tard, Michael avait acheté deux billets aller-retour pour le ferry de Liberty Island. Il donna le sien à Grégoire, passèrent les portes du petit quai et durent courir un peu pour attraper la navette avant qu'elle ne décolle. Après avoir donné sa main libre -l'autre tenant le sac avec les provisions- à Grégoire pour l'aider à monter à bord derrière lui, Michael ne la lâcha pas et l'attira dans son sillon à l'intérieur de petit bateau, qui démarrait déjà. Il remarqua bien vite deux places auprès d'un jeune homme, dont il ne remarqua pas la difformité, obnubilé par la présence de Grégoire, et demanda prestement, sans attendre la réponse pour s'asseoir.

-Ces sièges sont libres?

Il ne lâcha enfin la main de Grégoire que pour le faire asseoir à ses côtés, en tapotant le siège libre.

Surprit dans ça rêverie aidée par le ronronnement des moteurs du bateau, Ethan se retourna et regarda les deux garçons qui s’installaient à coté de lui. Etonné, il comprit bien vite qu’ils n’avaient pas fait attention à lui, qu’ils étaient trop dans leurs trips.

Ne sachant pas quoi choisir entre cacher son visage pour ne pas les effrayer ou se montrer car ils seront effrayé à un moment ou à un autre, le lézard resta un peu bête et répondit simplement :

"Si, bïèn sour. "

Les deux jeunes hommes semblaient très proche l’un de l’autre, mais n’étant pas spécialiste dans les comportement humain, le mutant vert n’en fit pas acte. Ils avaient peu être vécu un heureux événement. Il se disait qu’il devrait lui aussi essayer de laisser sortir ses émotions, maintenant qu’il était libre, mais avait encore de la peine à les laisser vivre.

Pour ne pas les observer comme des animaux, l’Argentin retourna la tête vers le large et essaya de repartir dans ses pensées, mais son attention était toujours rivé sur ses voisins.

Grégoire ne savait pas trop comment il s'était retrouver là, à suivre l'autrichien qu'il s'était juré il y a quelques années de ne plus jamais fréquenter. Et pourtant, il avait flâner avec lui entre les étals du marché à se choisir les meilleures victuailles en prévision de leur prochain pique-nique. Comment cela allait-il finir ? Est-ce que Grégoire, dans son comportement et sans le vouloir, avait laissé entendre à Michael que quelque chose était à nouveau possible entre eux deux ? Mais alors pourquoi avoir accepter de le suivre jusqu'ici ?

Le billet en main, Grégoire comprit que ce n'était pas une ballade comme une autre. Il eut la confirmation lorsque Michael lui attrapa la main pou l'aider à monter, sans plus la lâcher. Le visage crispé, il suivit l'autrichien à bord jusqu'à deux places qu'il choisit pour eux.

Le jeune homme installé à leur côté, à l'allure étrange. Il crut d'abord à un maquillage puis compris bien vite qu'il s'agissait de son apparence réelle. Entre peur et stupéfaction, il ne put s'empêcher de jeter trois quatre coups d’œil furtif en direction du jeune homme. Il se reprit bien vite et tenta de centrer son attention sur son ami :

« Tu connais un endroit sympa ? J'espère qu'il ne va pas pleuvoir ».

Et c'était reparti, comme à chaque fois, on allait avoir droit au bulletin météo détaillé.

Toujours aussi doux, les yeux pleins d'espoir, Michael se retourna pour faire face à l'homme auquel il tournait plus ou moins le dos, maintenant qu'il était assis.

-Vous êtes hispanophone? Je parle aussi espagnol! s'exclama-t-il dans la langue de Cerventès sans réaliser immédiatement qu'il a affaire à un homme-lézard.

En quelques clignements d'yeux, il vit repasser dans sa mémoire Josh le loup contre lequel il avait toujours une dent contre lui pour avoir... Matéo aussi, qui était, pour l'Autrichien, doux comme un agneau -et ça avait clairement à voir avec ses origines sud-américaines-... et Mina, qui l'avait tellement effrayée à son arrivée et qui se trouvait à être une perle.

-Je m'appelle Michael, et je suis aussi mutant. Lui, c'est Grégoire. se présenta-t-il, en posant inconsciemment sa main sur la cuisse de son collègue. Ensuite, il se tourna vers le français et lui répondit dans la langue de Shakespeare.

-Je ne suis jamais wenu encore... mais j'imagine qu'on peut aller à l'intérieur s'il pleut.

Et s'il ne pleuvait pas, il avait bien confiance qu'ils trouveraient un petit coin de paradis pour grignoter ensemble. Michael, insouciant, laissant sa vie s'improviser? Il faudrait marquer le calendrier d'un X. En tout cas, pour l'instant il souriait comme si il comptait ainsi empêcher les nuages de crever leurs eaux.

Alors comme ça ils étaient aussi des mutants, c'est drôle comme le hasard fait bien les choses. En plus, l'un d'eux parlait espagnol. Le mutant vert osa se retourner et les regarder en face, maintenant qu'ils c'étaient présenter, il n'avait plus peur de faire peur, surtout que Michael semblait avoir l'habitude de fréquenter des mutants amorphes. Il leur tendit la main et se présenta à son tour.

"Jè m'appèlle Ethan, jè suis heoreox dè vous rèncöntrèr."

Le jeune homme à côté de lui avait aussi un accent, il devait être d'origine germanique. Et apparemment aucun des deux n'avait déjà été sur l'île.

"Par mi tembien, c'èst la prèmière fois que je vais aller voir la statou. Vous êtes èn vacäncè?"

Ils étaient sûrement comme lui des exilés, mais au moins ça permettait d'engager la conversation.

Lorsque Michael entama la discussion avec son voisin, Grégoire ouvrit de gros yeux tout ronds. Etait-il en train de faire la causette avec cet inconnu ? Les expériences passées que Grégoire avait eu avec les mutants amorphes lui avaient bien suffit. Michael mentionna bientôt son prénom. Il se reprit et sans un mot, leva la main à hauteur d'épaule comme s'il venait d'être appelé au tableau pour résoudre un terrible problème d'arithmétique.

De son autre main, il agrippa discrètement le t-shirt de l'autrichien qu'il tira vers lui comme pour refréner ses ardeurs sociales. Les doigts sous son vêtement, Grégoire ne détachait plus ses yeux du mutant, sans rien dire.

Et bien sûr, ce dernier ne manqua pas de sauter sur l'occasion pour lancer la discussion. Dans sa bonté extrême, Michael allait peut-être lui proposer de partager leur pique-nique. L'extase complète...

"Non, non, pas en vacances. Et vous ? Vous venez d'où ?" demanda Grégoire le ton emprunté de gêne.

Le mutant gecko semblait fort sympathique, et même sans leur particularité partagée et la bonne humeur apportée par la présence de Grégoire à ses côtés, Michael se serait certainement senti la langue déliée face à lui.

-En fait, ça fait quelques années que Grégoire est installé à New York, et moi je suis arrivé récemment! Je le force à sortir de son antre, simplement.

Un regard en biais. Michael espérait aussi le faire sortir de sa carapace. De toute manière, il avait pensé à prendre la lettre en passant chez lui. Il comptait la lui faire lire, si tout allait bien. C'avait été, pendant près de 30 mois, sa façon à lui de se vider le coeur, de communiquer avec un garçon qu'il ne pensait jamais revoir. Sa main glissa vers le genou de Grégoire et reprit sa place initiale, écoutant avec une attention plus que professionnelle le sud-américain.

Lorsque le traversier accosta, Michael n'invita pas Ethan à se joindre à leur repas, mais lui offrit plutôt ses coordonnées, pour qu'il lui fasse signe s'il se trouvait dans le trouble.

Saut temporel

Apparemment l'un des garçons était ouvert à la discussion et l'autre plutôt gêné, mais ça pouvait se comprendre, la tête d'Ethan était quand même particulière, même dans se pays ouvert au mutant.

"Mhhh..." Répondit simplement l'homme lézard accompagné d'un signe de tête approbateur à la réponse de Michael.

"Jè viëns de Buenos Aires, ën Argentina. Jè profite dè la nouvelle politique dè sè päys pour dècouvrir dè nouvelle libèrtè, qui m'ètait autrèfoit interdit."

C'était surement la plus longue phrase qu'il avait dite depuis bien longtemps, il en fut presque surpris. Mais il sentit que les deux garçons avait autre chose a faire que de parler pendant des heurs avec lui, alors il préféra mettre un terme à la discussion.

"Jè suis hauraux d'avoir parlè avec vous, mais jè nè vais pas vous dèranger plous löngtëmps."

Il les salua et retourna son regard sur la vitre. A la fin du voyage il fut surpris de recevoir les coordonnées du jeune homme, c'était quelqu'un de très sympathique. En retour il lui offrit les siennes.

Saut temporel

[Désolé du retard, j'ai eu beaucoup de travail.]