Le coup du siècle

Vautré sur une chaise d'un café, le Yun attendait son contact. Il avait décroché le gros lot et quelqu'un en voulait au parti Existenz. Le jap avait eu le temps d'observer les habitudes de quelques gardes, de prendre quelques noms et quelques adresses pour remplacer le temps nécessaire l'un d'eux et s'introduire dans les locaux du parti.

Ca serait pas une mince affaire, mais ça promettait de rapporter un max de thunes. Kanata était transformé sous la forme d'un beau black avec un bouc, crâne rasé et baraqué. Le genre de gars qu'on s'excuse de regarder. Il avait un jean serré et des lunettes de soleil. Les muscles saillants moulaient son t shirt blanc qu'on pouvait apercevoir sous une veste noire chic. C'était juste un mec qu'il avait croisé dans la rue une dizaine de minutes plus tôt.

Kitsune prenait une attention particulière à ne pas laisser voir son vrai visage. La seule chose qui n'était pas sur l'homme lors de la copie était un flingue qu'il tenait caché dans sa veste. C'était du sérieux cette fois. C'était pas juste s'introduire dans les bureaux d'un mec quelconque pour piquer un dossier ou joueur les détectives privés en suivant un mari volage. Il allait devoir s'infiltrer dans le bâtiment d'Existenz pour faire il ne savait trop quoi exactement encore.

La suite, c'était son contact qui devait le lui annoncer.

Et comme prévu, un homme arriva. Une veste noire lui descendant sous la taille, au col relevé, un chapeau enfoncé sur les yeux, cet homme n’était peut-être pas un inconnu… Peut-être pas.


Silencieux, il s’assit en face du grand black baraqué, sans l’ombre d’une hésitation.

« Vous auriez pu choisir plus discret. »

L’homme mystérieux regarda autour de lui, comme pour vérifier que vous n’étiez pas surveillé, puis prit un air naturel… contrastant étrangement avec son chapeau vissé sur son crâne. Il parlait en murmurant, accoudé sur la table.

« Enfin, passons. Votre cible est le disque-dur du PC personnel d’Anya Soloviev. Son bureau se situe au dixième étage du building. Inutile de dire que les allez et venues sont surveillées. »

Il te tendit un mini disque-dur portable.

« Transférez toutes les données ici dessus. Quand vous sortirez, j’attendrai au coin de la rue, là-bas à droite. Vous me donnerez le disque-dur et vous déguerpirez de votre côté. Votre paiement arrivera comme prévu, une fois l’objectif atteint. »

Il s’arrêta de parler, pour te laisser le temps de répondre… Si réponse il y avait besoin.

Le Yun repéra vite le mec qu'il attendait. Ce type avait tout du gars de roman policier. Le plus drôle fut sa première phrase. C'était l'hôpital qui se foutait de la charité. " C'est clair qu'entre un black à visage découvert et un mec avec un chapeau enfoncé sur le crâne pour qu'on voit à peine son menton, le col relevé pour cacher le max et une veste pour cacher le reste, c'est vous qu'êtes louche. A moins que vous ayez un truc contre les blacks. J'ai autant de visages que je veux. La seule chose peu naturelle est de regarder autour de vous comme vous le faites. " Il lui sourit ensuite avec amusement. C'est clair que de son côté, Kanata étant à moitié vautré ne semblait pas du tout s'inquiéter de son environnement.

Il se redressa pour écouter ce que son client avec de beau à lui raconter. C'étaient des données qu'il devait allait piquer. Anya Soloviev... Ce nom lui disait un truc. Il avait surement lu des trucs dans les journaux à son propos. Si c'était le cas, elle devait pas être n'importe qui. Dixième étage. Lieu surveillé. Kanata récupéra le disque qu'il glissa dans l'intérieur de sa veste en écoutant la suite. C'était la meilleure. Il voulait l'attendre en bas du bâtiment ? Genre qu'il y aille maintenant ? Y'avait quand même un minimum de préparatifs.

Le Yun s'enfonça au fond de la chaise et réfléchit un instant. "Ok. Je vais pas rentrer tout de suite et ressortir dans cinq minutes avec, vous savez. Ce bâtiment n'est pas banal. Et comme vous dites, c'est bien protégé. Il me faut au moins un jour ou deux... Demain matin si vous doublez le prix. Je vais pas foncer tête baissée, faut que j'étudie le coin avant. Et copier des données, elle risque d'avoir protégé l'accès à son disque dur. Le plus simple serait de le piquer directement. Mais c'est pas discret. Je suis pas hacker. Mais je me démerderai. Mais quand je vous dis que je l'ai, je veux avoir la moitié du versement." On la lui faisait pas. Pour un coup aussi gros et des données sur ExistenZ, il avait pas intérêt à se faire doubler. Surtout que ça pouvait se revendre cher ce genre de choses.

Le jap ne s'embarrassa pas de savoir ce qu'il voulait au parti. C'était pas ses oignons. Kanata croisa les doigts, appuyé des coudes sur la table et observa le client avec un sourire dévoilant les dents blanches du black. Pour mettre un paquet de thunes comme ça, il devait pas être seul. Surement le représentant d'un groupe. Marrant qu'il s'intéresse à lui. Enfin il allait pas s'en plaindre...

« C’est moins ici que là-bas qu’il faudra se montrer discret. »

Le sourire entendu de l’homme s’accentua, sous son chapeau, alors qu’il t’écoutait répondre à ses invectives, et marchander comme un commerçant tes tarifs et conditions.

« Le plus rapide serait le mieux, pourtant. Il ne fait guère bon de tarder illicitement dans un repère de mutants. Il en est toujours un doté d’un pouvoir qui vous démasquera. Vous n’aurez pas besoin de pirater son ordinateur, ni de le voler. Le disque-dur que je vous ai confié est doté d’un programme d’analyse et de contournement des sécurités de base d’un ordinateur, tout ce qui est mots-de passe et compagnie ne lui résiste pas bien longtemps. »

Il posa un doigt sur son chapeau pour le renfoncer encore un peu plus, avant de poursuivre.

« Ne vous inquiétez pas pour le paiement. L’argent est bloqué sur un compte en attendant le transfert. Je vous paie pour votre travail, et le prix ne sera pas doublé. Comme je vous l’ai dit, vous toucherez le tout une fois les données récupérées. Ce n’est pas négociable… Il serait regrettable que ceci vous empêche de réaliser ma demande… Je suis persuadé que vous ne vous ne voudriez pas que certaines personnes connaissent votre identité… »

Une curieuse impression s’empara alors de toi. L’impression qu’on fouillait dans ta tête. Qu’il y avait quelqu’un d’autre aux côtés de ta conscience. Et cela se confirma très vite :

*Votre véritable identité, bien entendu…*

Un message télépathique… Il ne faisait aucun doute qu’il provenait de l’homme en face de toi.

Le chapeauté était marrant. Il voulait le truc vite comme un client bougon. Il se rendait pas compte du truc et si le Yun était trop lent à son goût, il avait qu'à aller le chercher tout seul son disque dur. Le sourire constant du jap black ne s'estompa pas quand son homme lui assura qu'il serait payé mais pas au double. Surtout qu'il venait de lui dire que son disque dur allait récupérer les infos tout seul. C'était toujours ça de moins à faire.

Puis le mec se mit à le menacer. Et ça, c'était le plus drôle. Il le menaçait de révéler sa véritable identité s'il n'y allait pas vite. C'était la meilleure ça. C'était un peu comme se faire avancer par un pirate du bout du sabre dans le dos, pour sauter à la mer infestée de requin. Kanata n'eut aucun mal à sentir que l'homme en face de lui s'introduisait dans son esprit. Toujours un large sourire au visage, il se releva devant son client. "Kanata Yun, si c'est ce que vous cherchez. Inutile de fouiner dans mon esprit, monsieur Komodo. Vous l'aurez en temps et en heure, votre disque. " Ca ne trompait pas. Il avait suffisamment entendu parler de ce type par le môme. Assassin de Komodo sur Génosha, télépathe. C'était à se demander pourquoi il n'allait pas seul dans EXZ pour récupérer les données, mais qu'importe. Le Yun était payé pour ça.

Sans plus de cérémonie, il salua d'un rapide geste le chapeauté. Kanata n'avait jamais réellement caché son identité. Il changeait juste de physique ce qui rendait très difficile de le retrouver, hormis par un télépathe, cela dit. Peut être qu'un jour il serait même capable de copier l'esprit des gens pour être tranquille… Mais d'ici là, mission.

Kanata prit la forme d'un homme d'affaire rondouillard qui respirait la bonhommie, une valise noire à la main. Sans plus de cérémonie, il entra dans le quartier général d'EXZ et se planta au milieu du hall d'accueil pour observer l'environnement. Une des principales cibles étaient les wcs. La troisième bière avait été de trop, surement. Les autres objectifs, principalement observer la disposition des gardes et leurs visages, les escaliers, les ascenseurs ou toute personne importante, ou semblant l'être ici.

L’homme au chapeau resta inflexible, sans la moindre expression trahissant sa surprise que tu l’ais reconnu. Il te laissa aller réaliser ta mission sans rien ajouter de plus à votre discussion…

Tu parvins sans encombre jusqu’au bâtiment d’ExistenZ. À l’accueil, un homme était en train de pianoter avec une rapidité non feinte sur un ordinateur portable dernier cri. Il leva les yeux de celui-ci lorsqu’il vit arriver devant lui le petit bonhomme grassouillet.


« Bonjour monsieur, je peux faire quelque chose pour vous ? »

D’un premier regard, tu n’avais pas repéré de toilettes jouxtant le hall d’entrée, pourtant très grand, et bien éclairé par les fenêtres qui en composaient les murs. Des structures en acier maintenaient le tout dans un style résolument moderne. S’il y avait des gardes, tu ne pus les identifier. Il y avait juste quelques personnes qui parlaient, de-ci, de là. Des mutants, très certainement. Derrière l’accueil se trouvait six ascenseurs menant, vraisemblablement, aux étages de la tour.

Bon. Difficile de voir les chiottes ici. C'était trop moderne et voir marqué en gros "WC", c'était pas classe. Et pas de gardes en apparence. Les caméras devaient jouer leur rôle à la place. Et puis on lui causait. Et c'était pas n'importe qui. "Monsieur Cooper. C'est un honneur de rencontrer un grand homme comme vous !" lança-t-il avec franche admiration en tendant la main vers l'homme. Heureusement qu'il avait bouquiné un peu sur EXZ avant de venir. "Je suis Robert Peterson. Je suis le représentant de Peterson et Peterson et j'aurai souhaité savoir si Madame Soleviev était présente dans les locaux aujourd'hui et si nous pourrions convenir d'un rendez-vous dans les jours à venir. " Là fallait vilainement improviser. Au moins il saurait si elle était actuellement là.

Le petit rondouillard sourit au hacker avec un air bon enfant et totalement inoffensif puis se pencha comme pour faire une confidence "Monsieur Johnson est-il là ? J'ai toujours rêvé de le voir en vrai. " Il rajouta un sourire amusé et demanda "Est ce qui vous pourriez m'indiquer vos toilettes s'il vous plait avant tout ? " Ouai. Parce que bon. Il avait VRAIMENT envie de pisser par contre.

Clayton Cooper rougit ostensiblement face au compliment. Il n’y était sans doute pas habitué, et répondit plutôt nerveusement.

« Hem… Oui. Merci. Peterson, vous dites ? Je ne sais pas si Melle Soloviev est présente, elle va, elle vient… Mais je peux vous prévoir un rendez-vous, oui. Dans quelle branche avez-vous dit que vous travailliez ? »

Il ouvrit un document sur son ordinateur, et le regarda pendant une fraction de secondes.

« Non, Monsieur Johnson n’est pas disponible aujourd’hui. Et vous pourrez profiter des toilettes, au premier étage, lorsque notre rendez-vous sera pris. »

Il te lança un sourire un peu crispé.

Cooper semblait mal à l'aise comme un geek face à une donzelle. C'était marrant à voir. C'était bizarre aussi de le voir faire l'hôtesse d'accueil. Enfin bref. "Oui Peterson. Une branche... ? " Le bonhomme fit une mine contrariée. Il se pencha à nouveau pour faire une confidence. Une vraie cette fois. "Disons que je fais parti d'un groupe qui peut faire pression sur l'audiovisuel et la presse aisément pour orienter leurs avis sur des sujets laissés à notre discrétion. " Il se redressa et sourit légèrement au cyberpathe. "Naturellement, nous tâchons de rester discrets." L'art de tout dire et de rien dire à la fois. De souvenir, Cooper était chargé de campagne et Soleviev organisatrice.

Robert afficha une mine déçue à l'annonce de l'absence de Johnson. "Je vois. C'est un homme occupé. J'aurai peut être d'autres occasions." Réaffichant un sourire guilleret, le grassouillet en costard nota les toilettes au premier étage et la nécessité de prendre un véritable rendez vous. "Pour le rendez-vous, je suis à votre disposition toute la fin de semaine. Je reviens d'un long voyage et je vais néanmoins me reposer aujourd'hui. Je ne suis pas habitué à me déplacer autant. " Il se tapota le bidon pour illustrer son propos. Ca, ça évitait le rendez vous immédiat totalement imprévu qu'il serait délicat de refuser. S'il se retrouvait face à l'Anya, le Yun se sentirait bien con.

Robert sourit à nouveau à Cooper, ravi de papoter avec lui. Dès que le rendez vous serait pris, Kanata le marquerait dans un petit calepin pour faire plus "pro" et se dirigerait vers le premier étage, et notamment les WC pour y soulager sa vessie réellement.

Clayton Cooper opina du chef aux paroles du grassouillet, sans vraiment comprendre ce qu’il affirmait dans sa confidence. Il souhaitait visiblement mettre court à l’entretien au plus vite… Aussi conclut-il une heure et une date de rendez-vous assez rapidement.

« Oui. Vendredi. Vendredi, à 14h, Melle Soloviev pourra vous recevoir. Bonne fin de journée, monsieur Peterson ! »

Et il retourna aussitôt, nerveux, à son tapotage de clavier.

Le grassouillet trouva sans problème les ascenseurs, et arriva sans peine au premier étage, un endroit plutôt grand qui servait sans doute de lieu de vie aux mutants hébergés ici. Coin cuisine vaste et bien équipé, tables et chaises, fauteuils, télévision… Et les fameux WC, au bout de la pièce.

Venant des toits...

Venant des toits, Alban et April ne tardèrent pas à arriver au premier, et virent l'homme se diriger vers les toilettes et y entrer... La pyrokinésiste lança à son compagnon:

« Suis-le là-dedans... j'me vois mal y entrer! »

Vendredi, 14h. "Parfait pour cette heure alors. Merci beaucoup monsieur Cooper ! Ravi d'avoir pu vous rencontrer !" Tout sourire et satisfait, Robert s'en alla en dodelinant de sa marche si particulière vers l'ascenseur qui le mena à l'étage. C'était un lieu étrange pour ce genre de bâtiment. Probablement un endroit de vie pour les employés. Mais il se serait plutôt attendu à trouver ce genre de commodités à de plus hauts étages. Qu'importe. Les WC étaient là. Miracle de la technologie !

Kanata se dirigeait tranquillement vers ceux-ci lorsqu'il remarqua deux personnes qui arrivaient. Et l'une d'elle ne lui était pas inconnue, puisque c'était un ancien LeX. Robert s'arrêta une seconde et fit un signe de tête poli au couple avant de rentrer dans le sacro temple de l'urine. Qu'est ce qu'Alban pouvait bien faire ici ? Croiser des gens ne l'arrangeait pas du tout. Surtout qu'ils l'avaient vu entrer et que ressortir comme prévu avec un autre visage serait quelque peu étrange. A moins qu'ils n'y prêtent pas réellement attention ? Après tout, ils se diraient peut être qu'il était constipé. Et puis s'ils venaient de débarquer, voir quelqu'un d'autre sortir des WC était des plus logique s'il y était rentré avant leur arrivée ?

Se plaçant devant l'urinoir, le jap cogitait sec en effectuant sa besogne alors qu'un large sourire s'étendait sur sa face jusqu'à la fin. Manquait plus que le filet de bave pour clore la caricature du plaisir stupide mais ô combien réel. On se sentait jamais aussi bien que quand on avait été mal avant. Et puis son personnage était un peu benêt sur les bords de toute façon. Alors ça lui irait bien !

Alban fut interrompu dans son baguenaudage sur les toits et suivit rapidement April pour descendre au premier étage. Apparemment la situation était urgente et il ne fallait pas que les choses se passent mal. Si le dénommé Cooper n'avait vraiment rien sur l'homme il y avait un leprechaun dans la bière, c'était sûr et certain! Ils croisèrent l'homme d'affaire assez affreux et à l'air patibulaire, mais presque. Celui-ci se dirigea vers les gentlemen's room et April se sentit l'obligation de s'arrêter là et de demander à Alban un petit coup de main.

Le jeune homme dans un sourire radieux poussa la porte par l'utilisation contrôlée de son arrière train en prenant soin de laisser une plaque de verglas à la sortie. Celle-ci se voulait suffisante pour faire glisser avec certitude quiconque ne serait pas au courant.

Et c'est ainsi que dans un rotation élégante son arrière train laissa la porte se refermer et qu'il rentra élégamment dans le seul endroit du monde où personne ne pouvait le reste, élégant.

"Bonjour" Lâcha-t-il audiblement. "Je suis nouveau ici j'ai eu un mal fou à trouver ce lieu, du coup le temps a servi de catalyseur pour faire son office."

D'un pas pressé il se dirigea vers l'urinoir, assez proche du gros bonhomme et étancha sa vessie. Après tout, lui aussi avait accumulé des réserves même s'il n'était pas aussi pressé qu'il le laissait entendre. Il lâcha encore un soupir, audible.

"Vous êtes du coin, vous ? Je ne connais pas encore tout le monde, mais je suis Alban, enchanté."

Après tout s'il n'arrivait pas à avoir les informations qu'il désirait l'homme exposait une partie sensible de son corps à du liquide et il pourrait être désagréable de la sentir geler.

[HRP : Vraiment désolé pour le retard j'avais juste vraiment pas vu le post, comme dit par MP à Avenir, je suis pas au top de ma santé aujourd'hui donc la qualité du post peut s'avérer discutable]

[HRP : Je vous laisse en "discussion libre" jusqu'à la sortie des toilettes ^^]

Le Yun tendit l'oreille tandis qu'Alban rentrait l'air de rien dans le WC pour aller uriner à son tour. Et en plus, il commençait à faire la causette l'air de rien. C'était louche. Le petit gros salua d'un signe de tête poli l'arrivant et l'écouta parler en terminant son affaire. Alban serait nouveau ici et avait eu un mal fou à trouver. Passionnant. Pourtant il prit une mine concernée en l'écoutant. Le LeX se présentait en le questionnant directement. C'était franc comme contact... Il lui répondit, sur un air tout à fait guilleret : "Je suis Robert Peterson. Enchanté aussi. Je ne suis qu'un visiteur vous savez. Je suis venu prendre rendez vous car je souhaite rencontrer mademoiselle Anya Soloviev. ". Il partit ensuite se laver les mains consciencieusement.

Il sourit à Alban et sembla soudainement penser à quelque chose en tapant dans ses deux mains mouillées "Oh, j'ai vu monsieur Cooper aussi ! J'étais comblé ! ". Remarquant qu'il venait de se mettre de l'eau sur la veste, il lâcha un petit juron poli et entreprit de se sécher les mains sur le ventilateur d'air chaud. " Vous les connaissez bien, mademoiselle Soleviev et monsieur Cooper ? Vous avez déjà vu monsieur Johnson ? " Il sourit bêtement avec un petit air timide, comme s'il avait honte de montrer son admiration. Il était à fond dans le personnage. Et l'arrivée d'Alban changeait beaucoup les plans... Et pas forcément en mal...

Robert écoutait attentivement Alban malgré le bruit du ventilateur, avide d'informations. " Un partenariat professionnel dites-vous ? " reprit le gros bonhomme, admiratif. A la question sur ce qu'il admirait chez eux, le métamorphe s'approcha du jeune homme en se frottant ses mains sèches entre elles. "Monsieur Johnson est le digne héritier de la vision de Komodo. Il se bat pour le mutant et mademoiselle Soloviev était une des fidèles de Komodo. Ils font de grandes choses, et celles à venir seront, je suis sûr, encore plus exceptionnelles et notables dans l'histoire que Génosha même. Et monsieur Cooper est un génie. Tout simplement. " Le ton soudainement sérieux du bonhomme retomba aussi sec à la fin de sa dernière phrase.

Il tapota l'épaule d'Alban, un sourire sincère. " Ravi de vous avoir rencontré jeune homme. J'espère moi aussi pouvoir faire affaire avec le parti. Peut être nous reverrons-nous ? Qui sait. L'Avenir est parfois imprévisible... " Et puis Robert s'en alla, dodelinant de gauche à droite pour transporter sa carrure. Et ce qui devait arriver arriva. Il se vautra sur le côté sur la plaque de verglas qu'Alban avait placé. Sa valise voltigea un peu plus loin.

Un peu choqué, et c'était pas que du jeu cette fois, Robert faisait la grimace en se tenant la cuisse. Putain, les sols propres glissants, c'était vraiment de la merde !! "Haaa... Que je suis stupide. Aie... Vos sols sont vraiment glissants ici ! " Le gros roula sur le dos, une main toujours sur la hanche sans feindre la douleur.

Alban se régalait de Robert le ventripotent. Il ne savait pas de qui il s'agissait, mais il le trouvait grandiose. Superbe même. Surtout lorsqu'il devînt sérieux sur son apologie des personnes qui formaient la tête de Ganymède. Il y avait vraiment quelque chose d'étrange dans les manières de l'homme. Alban me vit donc fuir les toilettes rapidement sur un message métaphorique. Si l'Avenir était imprévisible, l'irlandais connaissait très bien celle du gros homme. A peine eut-il franchi le seuil qu'Alban claqua des doigts à l'instant où de massives fesses heurtaient le sol froid du couloir.

L'irlandais s'était prestement retourné et avait enjambé avec agilité le gros homme surpris pour se diriger vers sa valise.

"Ouhla attendez, je vais vous aider!"

A peine le jeune homme eut-il atteint l'objet qu'il la poussa vers Alice du pied. Il se baissa pour ramasser Robert, ou peut-être le retenir, un peu des deux. Il en profita pour faire disparaître la glace sur le sol. Il indiqua April de la tête pour que son nouvel ami la voit.

"Robert, je vous présente April..." Alban ne connaissait pas son nom de famille. "...April. Qui est une des membre du parti et pourra vous donner des informations de façon plus détaillées que moi-même.

HRP: Je tiens à vous informer que ça fit deux posts d'affilé que je fais dans ce sujet en écoutant du Queen, il ne faudrait pas s'étonner de certaines étrangetés :p

Sitôt que le gros bonhomme et Alban furent sortis des toilettes, April se précipita à leur rencontre. Elle ramassa la valisette qu’Alban lui avait envoyée, et avança vers le monsieur ventripotent avec un grand sourire :

« Enchantée, monsieur ? Vous cherchez des informations ? »

Elle lui tendit la main, mais garda la mallette dans l’autre, pour l’instant. Elle semblait vouloir, pour le moment, du moins, rentrer dans le jeu du gros lard factice.

Alban se précipitait pour venir l'aider à se relever. Ouai. Ca glissait pas autant quand il avait débarqué au début. Une fois debout, Robert s'épousseta en souriant à la fille. "Robert Peterson. Enchanté également. J'utilisais simplement vos sanitaires avant de repartir. J'ai déjà pris rendez vous avec monsieur Cooper. " Il loucha un instant sur sa valise que la fille semblait pas super chaude à lui rendre. Avec son sourire bon enfant, il tendit la main vers, pour la récupérer en rajoutant "Heureusement qu'elles sont résistantes et que je ne transporte rien qui se casse !" Comme une bombe. Sinon boum.

L'opération semblait compromise avec ce corps là. Le Yun sentait bien que les deux autres allaient lui coller aux basques jusqu'à ce qu'il reparte. Il ne pouvait même pas avoir changé de forme aux chiottes puisque son ex pote l'avait vu y entrer. Y'avait bien une solution, mais elle était pas classe pour Alban. "Vous avez l'air d'avoir un agréable cadre de vie ici. Vos locaux s'étendent sur plusieurs étages ? C'est une grande tour ici... " Pour le moment fallait gagner du temps. Et surtout espérer qu'il puisse être tranquille. S'ils le suivaient comme de petits chiens, c'est qu'ils étaient très prudents. Pourtant la sécurité devait être suffisante pour que les membres du parti n'aient pas à faire les flics eux même. "Mademoiselle Soloviev doit être dans les hautes sphères du bâtiment, n'est ce pas ? J'ai rendez vous avec elle bientôt. " Précisa-t-il à l'intention d'April. "J'espère que je trouverai son bureau sans soucis... J'ai un sens de l'orientation à faire peur à une cigogne... " confia-t-il aux deux jeunes gens en souriant, tout en paraissant embêté.

La demoiselle dénommée April sourit aimablement au bonhomme, avant de lui rendre sa valise.

« Heureusement, oui. »

Elle lui tendit l’objet, puis écouta ses dires, et répondit à sa dernière intervention.

« Mademoiselle Soloviev a un bureau dixième étage. Je vais vous y mener tout de suite. Alban, tu peux aller prendre connaissance de tes appartements pendant ce temps, je n’en aurai pas pour longtemps. Je t’y rejoins après. »

Message : elle s’occuperait du cas de Peterson elle-même. Elle y était plus habituée qu’Alban. Au sein d’ExistenZ, en tout cas. Après un clin d’œil de connivence au cryogéniste, elle se tourna vers le bedonnant.

« Veuillez me suivre, monsieur Peterson. »

Elle avança jusqu’à l’ascenseur et appela celui-ci. Il ne mit guère de temps avant d’arriver. Elle attendit Peterson sur le seuil de celui-ci.

Robert rendit son sourire à April et récupéra la valise qui ne contenait de toute façon que des documents d'homme d'affaire classiques avec de fausses données. Mais naturellement, il était censé y porter de l'importance. Fallait être dans le rôle. Le gros bonhomme répéta " Dixième étage, oui, c'est ce que m'a dit monsieur Cooper... " Dixième étage, c'était pas "si" haut que ça en fait. Certains buildings pouvaient en faire une cinquantaine. Enfin osef.

Là où le Yun restait sur le cul, c'est qu'elle lui proposait de l'emmener directement en haut. Elle mordait à l'hameçon pour être sympa ou elle avait une idée derrière la tête ? Ca commençait à être bizarre comme situation. C'était presque trop simple. De toute façon il faudrait qu'il s'en débarrasse une fois en haut, et ça, c'était la loose. Surtout qu'elle virait Alban. C'était con en fait. Il aurait préféré monter avec lui... Peterson glissa, l'air de rien "J'ai entendu dire qu'il y avait beaucoup de mutants membres du parti. Ma fille Jolène est militante aussi. Mais elle n'est pas tout à fait dans votre orientation malheureusement... " . Le poisson mordrait peut être. Le renard approchait du poulailler.

La fille l'invitait à la suivre. Il sentait le traquenard quand même. Trop simple, Yun. Pas normal. Va y avoir une couille. C'est sûr. "En effet, tout frais arrivé à ce que je vois ! Bonne installation Alban, et bonne continuation. Au plaisir de vous recroiser peut être vendredi !" Un nouveau sourire bon enfant pour coller au personnage joyeux plus tard, il suivait April. " C'est vraiment très gentil de me montrer la position du bureau mademoiselle. Je m'angoisse pour un rien et ce rendez-vous est important pour moi vous savez... J'espère juste que ça ne vous coûte rien de m'y emmener." La question était posée sur un ton concerné comme quelqu'un qui ne veut vraiment pas gêner.

Son personnage était vraiment le genre de gars sympa qui menait ses petites affaires tranquillement sans écraser le moindre vivant sur son passage. Ca changeait du requin classique qui pétait plus haut que son fion. Mais fallait dire que le personnage était tout à fait rôdé.

« Aucun problème ! »

La dénommée April avait un sourire radieux, et inspirait la confiance. Elle grimpa dans l’ascenseur, et y attendit Peterson, qui y monta à sa suite.


Il put noter qu’elle appuya sur le bouton du dixième étage, et l’ascenseur ferma ses portes, et commença à s’élever dans les hauteurs du bâtiment… mais à peine trois étages furent passés que la demoiselle appuya sur l’arrêt d’urgence de l’appareil, avant de fixer le bonhomme rondouillet d’un air nettement moins avenant. Un traquenard, il avait vu juste. Une lueur inquiétante et enflammée luisait dans le regard de la jeune femme.

Et la température de l’ascenseur commencer à grimper en flèche… Les parois métalliques étaient déjà bouillantes.

« Qui êtes-vous, monsieur Peterson. Et que voulez-vous à Anya Soloviev ? »

Son ton était menaçant. Mais elle précisa néanmoins :

« Il vaut mieux pour vous que vous me le disiez avant de la croiser, elle. Elle n’est pas connue pour son empathie, et sa compréhension. »

[HRP: On dira que j'ai eu le temps de faire le post de dépat avant que tu le fasse avenir, si la réunion de ce matin ne s'était pas éternisée, il aurait été fait avant ^^']

Alban ne dit rien. Lorsqu'April lui dit d'aller s'installer et découvrir son appartement, Alban sentit qu'il n'avait pas assez insisté et qu'il aurait dû se montrer plus convaincant. Il releva le gros homme et sourit. Il aurait apprécié un au revoir plus sympathique que celui qui lui était offert, mais il était clair que l'heure était aux affaires.

Le gros bonhomme avait l'air d'avoir lui aussi compris que sa nouvelle interlocutrice n'était pas aussi sympathique. Le nombre de références à Alban pour un homme d'affaire de ce genre était trop grand. Et si c'était le cas, la mention de sa "fille" n'était pas anodine auquel cas il connaissait peut-être l'irlandais.

Alban réalisa soudain qu'il était en train de resombrer dans la paranoïa. L'explication la plus logique était sans doute qu'il s'agissait uniquement d'un gros homme d'affaire pathétique avec des complexes du côté de sa mère.

Alban sourit.

"Merci, oui je vais aller voir mon appartement et surtout voir comment m'organiser pour ramener mes affaires. Ça en fait du bordel!"

Appartement et ailleurs

Yun observa le joli sourire de la fille. Elle était mignonne. Mais les plus mignonnes étaient souvent les plus futées aussi et savaient grave jouer de ça pour niquer les mecs. Il rentra ensuite dans l'ascenseur en se demandant s'il allait en ressortir vivant. Dans le genre coin bien à l'abris des regards, c'était sympa. Discrètement, il vérifia qu'elle appuyait sur le bon étage. C'était toujours ça au moins.

Silencieux, il sentit la cabine démarrer son ascension. Et soudainement, la jeune fille stoppa l'appareil. Elle avait totalement changé d'attitude, et quelque chose lui disait qu'elle avait pas envie de se faire prendre comme une traînée par ce bedonnant de Peterson. La température commençait à augmenter. Et c'était pas qu'une métaphore pour dire qu'il était cuit. La question qui s'en suivit laissa penser qu'il avait pas convaincu. C'était sa garde du corps ou quoi ? Laissant une mine effrayée apparaitre sur la tronche du gros bonhomme qui était pourtant guilleret quelques secondes plus tôt, il laissa sortir d'une voix chancelante " Mais je... Vous êtes son garde ? Je souhaite juste m'entretenir avec elle ! J'ai pris rendez-vous avec elle vendredi auprès de monsieur Cooper ! Demandez lui ! Il vous le dira ! " Il fallait jouer carte sur tables. Pour son personnage. Bien sûr.

Tirant sur son col de chemise qui le serrait soudainement, il rajouta " Qu'est ce que vous pensez que je peux vouloir à mademoiselle Soloviev ? Ne me faites pas de mal ! " La dernière phrase prononcée, il recula d'un pas et se chauffa à la parois de la cabine ce qui le fit rapidement se ravancer. Elle était thermokinésiste. Ca, c'était à noter. "Laissez moi partir, je vous en prie, je trouverai bien tout seul son bureau vendredi !" Jouer le gros implorant était presque drôle. Mais là il était dans la mouise. L'important était de garder la ligne de conduite du personnage. ExistenZ ne pouvait pas décemment tuer un visiteur juste parce qu'ils avaient des soupçons...

Surtout que la fille venait de lui tirer un sale portrait de la Russe. Mais la mission primait. Le télépathe au chapeau ne serait pas plus avenant s'il échouait dans sa mission. Quant à lâcher tout le morceau à son sujet, c'était mort. Déjà ExistenZ ne le laisserait pas indemne pour autant, ensuite le télépathe se vengerait très probablement, et enfin sa réputation de mercenaire serait foutue. Jouer son rôle. C'était tout ce qu'il ferait, jusqu'à sa mort. Il ne pouvait rien faire d'autre.

« Je travaille pour elle. Je ne suis pas son garde, mais je ne désire pas la voir s’énerver. Je ne sais pas ce que vous lui voulez. Je ne vous accuse même pas de mauvaises intentions mais… »

Elle marqua une pause en s’approchant de toi dangereusement. Sur sa main tendue, des flammes commencèrent à apparaître.

« Je veux savoir qui a pris rendez-vous avec elle, ce vendredi. Qui a vraiment pris rendez-vous avec elle. Et puis je vous laisserai partir. »

Elle n’avait pas l’air de vouloir lâcher le morceau.