[Candice - New-York] Shopping sur la 5ème

La cinquième avenue s’étendait autour de Candice. La mutante observait la foule, debout sur le trottoir, légèrement vêtue d’une robe noire à bretelles, évasée et plissée sur le bas, en tulle noire. Des hommes d’affaires, des badauds, des travailleurs ou des touristes. Humains et mutants. Tout ce beau monde vaquait à ses occupations, à son quotidien, sans se soucier de rien d’autre qu’exister par et pour eux-mêmes. Chacun dans sa bulle, dans son propre mode de fonctionnement. Les fonctionnaires stressés pendus à leur cellulaire, les fervents touristes asiatiques accrochés à leur appareil photo, les amoureux transis et paisibles se tenant main dans la main. Des centaines de personnes défilaient devant ses yeux. Certains se tournaient vers elle avec le regard curieux, d’autres avec le sourire. D’autres encore passaient leur chemin sans même la remarquer. Une fourmilière, voilà ce que lui inspirait la Grande Pomme.

Perdue dans son observation des individus qui peuplaient la grande allée, Candice avait complètement oublié Lily, qui s’émerveillait devant une vitrine de robes à la mode. La jeune femme n’était pas mutante. C’était une autre étudiante en photographie, avec qui elle faisait une après-midi shopping. Le printemps se terminait seulement que déjà, les grandes marques commençaient lentement à afficher les collections automne-hiver, de manière complètement décalée.

Ses trois sacs de shopping à la main, remplis d’habits divers (et d’été), Candice semblait être dans un autre monde. Elle paraissait attendre quelque chose, même s’il n’en était rien. Elle se questionnait juste sur les pensées de ces personnes qui passaient, et qu’elle ne reverrait sans doute jamais. Des rencontres visuelles qui ne restaient qu’un court moment dans la mémoire, avant de disparaitre dans les tréfonds de l’indifférence. Elle refusait de tomber dans ce moule. Elle voulait qu’on se souvienne d’elle, et faisait généralement tout pour. Son apparence, au premier regard, devait frapper. Son visage d’ange et ses cheveux mauves, ses habits souvent sombres, mais toujours soigneusement choisis pour attirer les regards, et avec goût, tant de notes qui la caractérisaient.

Son regard bleu-vert cerné de noir se posa sur la vitrine du magasin avec nonchalance.

« Elles sont moches, ces robes. Viens, on y va. »

Un autre trait de caractère qui faisait qu’on ne l’oubliait pas : son franc parler. Son culot. Ainsi, sans même attendre la réponse de son amie, elle avança vers la prochaine boutique…

Dieu que tout ceci était pénible.

Lily protesta face au jugement décapitatoire de Candice, puis finalement décida de jeter son dévolu sur une autre boutique d'articles d'une dernière mode d'un goût douteux. Niveau ambiance, le shopping commençait à devenir pesant...

Mais un spectacle autrement plus fascinant vint égayer le paysage de Candice : une série de voitures de police et d'ambulances qui filaient toutes sirènes hurlantes vers uptown. Du sang ? Des meurtres ? Du sexe ? Tous les ingrédients requis pour un programme plus passionnant que l'éternel débat entre le coton et le polyamide.

Pénible, c’était le mot juste. La morgue du visage de Candice s’accentua en voyant son amie remettre le couvert de bavantes et navrantes admirations textiles devant la vitrine enluminée d’une nouvelle boutique à la mode. Elle n’aurait jamais dû accepter de l’accompagner dans ses délires d’acheteuse compulsive. Candice, quand elle faisait du shopping, elle aimait le faire seule. Elle repérait rapidement, et sans s’extasier outre mesure, ce qu’il lui fallait et ce qui lui plaisait dans un magasin. Un petit tour d’essayage et hop, c’était dans la poche. Enfin, dans le sac.

Mais là, la situation commençait à lui peser. Et son regard se porta sur la rue, qui s’étendait presque à l’infini, remplie de commerces de fringues ringardes ou branchées. Un ennui mortel en prévision.

Mais alors qu’elle se perdait une nouvelle fois en contemplation de l’architecture linéaire de la Grosse Pomme, des sons tintants s’imposèrent à son ouïe. Et son regard fut attiré par un défilé bien singulier de voitures hurlantes et pimpantes. Des policiers, des ambulances, dans un cortège de lumières clignotant aussi rapidement que les voitures ne roulaient. Leur destination, les riches quartiers résidentiels d’Uptown. Un endroit pourtant généralement calme, habituellement. Enfin, normalement.

La perspective d’un peu d’action dans son après-midi désastreuse remit de l’énergie à la demoiselle, qui prévint sa copine de manière hâtive :

« Bon, j’me tire. Ne bave pas trop, les gens pourraient glisser. On se revoit plus tard. »

Et sans un mot de plus, elle se détourna de son amie. Elle fixa le sol sous elle, et tenta de matérialiser sous ses pieds une plateforme ovale, qui lui servirait de base pour se soulever du sol afin de partir à la poursuite des flics. Enfin, ça allait bouger !

Elle n’avait cure de ce que sa pote dirait de ce départ impromptu. Elle n’avait qu’à lécher ses vitrines, Candice ne s’en souciait plus. Elle allait de l’avant.

C'est donc éberluée que la foule vit passer Candice sur sa plateforme. Elle n'allait certes pas aussi vite qu'une voiture, mais certainement beaucoup plus vite qu'à pieds.

De toutes façons, elle n'avait pas besoin de coller au train des véhicules prioritaires -un bon moyen de se faire arrêter- vu que plus elle avançait, et plus il apparaissait clair que quelque chose de glauque s'était déroulé par ici.

Il y avait un attroupement au milieu d'une rue, dans un quartier assez résidentiel. Manifestement, quelqu'un s'était défenestré, et était très mal en point, à en juger par l'agitation des ambulanciers et autres médecins urgentistes qui s'affairaient, alors que la police tentait de leur ménager un petit peu de place.

Et parmi cette foule, une figure dénotait quelque peu. Féminine et élancée, habillée de façon stricte, avec de grosses lunettes noires qui lui masquaient le visage, elle disparut dans une rue latérale. Mis à part Candice, il semblait que personne ne l'avait remarqué...

Candice n’avait que faire des badauds qui la reluquaient, emportée par la vitesse de sa plateforme psychique, alors qu’elle remontait la cinquième avenue vers les hauteurs de la ville. La mutation ne devait pas être une honte, ni ne devait être cachée. Et c’était en agissant de la sorte que les mutants se feraient accepter par tous. Cacher son pouvoir n’était pas un usage courant de la belle. Au contraire, même. D’habitude, elle s’auto-gratifiait des regards qu’elle attirait en en usant. Mais aujourd’hui, elle n’en avait juste rien à faire.

Pas besoin de se retourner, alors que tout l’intérêt était devant.

Elle s’était fait distancer par les voitures des policiers, mais elle n’eut aucun mal à les suivre à la trace. Ils faisaient un tel raffut qu’elle aurait bien pu y aller à pieds… Si elle n’avait pas eu peur de manquer le plus intéressant. Le ramassage d’un corps écrabouillé sous une statue, ou coupé en rondelles par le tram était sans doute un truc drôle à observer. Non pour le cadavre en lui-même, même s’il relevait sans doute d’une certaine esthétique, mais surtout pour se fendre la poire en observant les airs déconfits des passants, et des forces de l’ordre, qui devaient rester fiers et vaillants devant le spectacle macabre.

Un attroupement de personne se pressait autour du lieu où l’ « accident » s’était produit. Une fenêtre ouverte, les ambulanciers affairés en dessous, et les flics qui tentaient de repousser la populace curieuse d’affaires morbides à se mettre sous la dent… ça sentait le suicide par défenestration. Du genre sanglant.

Bref, tout le monde se pressait autour de ce qui restait d’un homme, si bien que Candice n’eut même pas le plaisir d’en apercevoir la croupe démontée. Enfin tout le monde… pas exactement. Arrivant sur les lieux du crime (et pourquoi pas !?), elle aperçut une demoiselle sombrement vêtue, et munie de grosses lunettes noires, s’écarter de la zone pour disparaitre dans une ruelle adjacente. Curieux. Candice fit la moue, et décida de couper court à l’attrait des moutons de panurge qui se pressaient en masse autour du même spectacle, en omettant un indice de taille sur cette histoire. Un point sombre qu’elle allait résoudre.

C’était une affaire pour Cooper&cie, agence de détective. Toujours juchée sur sa plateforme, elle matérialisa une petite loupe violacée, qu’elle tint en main tout en se dirigeant vers ladite ruelle pour poursuivre la dame sombre.

La petite rue n'était pas spécialement engageante... Les murs étaient moins reluisants que sur l'avenue, les poubelles, quoique sagement rangées, n'aidaient pas à une décoration subtile, et les échelles incendie rouillaient sagement. Et pas de trace de la dame en noir.

En même temps, la rue transversale n'était pas très longue, et pour peu qu'on marchait vite, il devait être possible de tourner à l'angle d'un bâtiment rapidement... Ou bien il y avait trop de cachettes, et elle se serait planqué là ? Les scénarios les plus fous étaient envisageables en l'occurrence...

Du bruit immédiatement à sa droite. Était-elle cachée ici ? Il y avait bien quelque chose de noir qui bougeait. Un chat. Totalement noir, avec deux yeux bleus, qui la dévisagea un bref instant, avant de se carapater à toute allure dans un quelconque trou que seul un chat pourrait sereinement envisager comme étant un itinéraire acceptable...

Et pas plus de traces que cela de la fille en noir.

Et merde. La nana avait disparu de la circulation. Candice avait l’air maline, juchée sur sa plateforme, prête à intervenir face au vide ce la glauque ruelle qui s’étendait devant elle. Plusieurs solutions s’offraient pour expliquer cette disparition : la demoiselle avait piqué un sprint pour rejoindre l’artère parallèle, ou alors elle s’était planquée dans une des poubelles de l’allées. Quoi qu’il en soit, un tel comportement était, de toute façon, suspect, voire même carrément bizarre.

Et pas le moindre indice. Ah… si, peut-être un bruit, sur la droite, qui capta toute l’attention de la jeune mutante. Un truc noir qui remuait du train. Et qui n’était absolument pas la dame noire. Oh, bien sûr, on pouvait suspecter qu’elle fût dotée d’un pouvoir lui permettant de prendre une apparence féline. Ou qu’elle s’était carapatée à pieds avant qu’on ne la rejoigne… Tout dépendait du point de vue. Les deux étaient possibles. Les deux étaient improbables, cependant. Une bête nana habillée sobrement aurait dû apparaître dans cette rue, pressée par le boulot qui l’attendait. Mais là, quelque chose clochait.

Candice se perdit dans les yeux bleus du chat, qui partit presque aussitôt que leurs regards se furent croisés, dans un trou douteux et étroit par lequel la belle ne passerait pas.

Que cherchait-elle ? Un félin ou une femme ? Le moyen le plus rapide de le savoir était encore de se rendre où, l’instant d’avant, ça remuait. Le chat ne portait pas d’habits, et la miss, si elle s’était changée, aurait sans doute dû les abandonner quelque part. Ce fut donc vers là que Candice se posa, à la recherche d’une paire de lunettes noires, et d’habits stricts et sombres. Au moins, elle serait fixée. Et juste au cas où, elle lança à la volée :

« Minou minou, où tu es ? Je cherche une copine qui est passée par ici, tu l’aurais vue ? »

Qui ne tente rien n'a rien...

Et bien évidemment, aucune réponse du minou, ni aucune trace de la fille en noir. Se serait-elle envolé que ça n'aurait pas été pire... Candice fut finalement sortie de sa torpeur par une voix masculine.

"Hey ! Vous là ! Restez où vous êtes ! On nous a signalé une fille en noir suspecte qui s'enfuyait !"

Il s'agissait d'un policier qui avait plus l'air d'un nain se donnant de l'importance que d'un bellâtre bodybuildé de série télé. Mais pour le coup, il y avait maldonne...

"Vous avez vos papiers ?"

Rien. Ni habit noir, ni réponse d’un chat bavard. Tout juste une disparition étrange et inexpliquée. Candice pesta en faisant disparaître sa plate-forme et sa loupe. Ce n’était pas aujourd’hui qu’elle deviendrait une enquêtrice hors-pair. Surtout que sitôt qu’elle se mit à la recherche d’un nouveau plan d’agissement, une grosse voix retentit derrière elle.

Une fille en noir suspecte qui s’enfuyait ? Ça, elle était au courant. Mais… le détenteur de cette voix semblait faire erreur sur la personne. Elle se retourna vers lui avec un sourcil relevé, et posa sur le policier un regard apitoyé. Il n’avait pas eu la chance d’être muni d’un physique esthétique. Ni même athlétique. Un petit gars baraqué en uniforme qui se la jouait flic sans peur et sans reproche. À la différence près qu’il ne sauvait pas les demoiselles en détresse, il les interpelait sans politesse.

Candice s’approcha du petit être en s’exclamant :

« Ça tombe bien, je la suivais justement, et elle semble s’être enfuie par ici ! »

Puis, elle plongea dans son sac et en sortit son portefeuille pour présenter à l’agent sa carte d’identité.

« Candice Cooper. Moi, j’suis la fille aux cheveux mauves, pas la fille en noir. »

Sous-entendu évident que si on lui avait demandé de chercher une nana comme Candice, on lui aurait donné la couleur de sa pilosité crânienne plutôt que la couleur de ses habits.

"Vous la suiviez hein ?", releva, ironique, le policier tout en notant l'identité de Candice.

"Et qu'est-ce qui me dit que c'est pas vous cette fille en noir, et que vous essayez pas de m'embobiner ? Non parce qu'on ne me la fait pas à moi."

C'est sur ces entrefaites que Jake arriva dans la ruelle, face à Candice, et voyant donc le policier de dos, qui réclamait une vérification d'adresse et d'identité pour la dénommée Candice Cooper...

La perspicacité du policier était sans faille. Son esprit de déduction des plus logiques, et son intelligente sans précédent. Dommage qu’il s’était royalement planté, reléguant ces trois adjectifs à néant. Candice fit rouler ses yeux dans ses orbites en soupirant.

« Je la suivais, oui. Elle portait des lunettes noires et des habits sobres. Pas une petite robe chic et voyante. Elle était plutôt du genre à vouloir passer inaperçue, quoi. Pas mon genre, donc. »

Embobiner môsieur le policier ne semblait pas une bonne idée. Aussi décrit-elle ces dernières actions.

« Je viens de faire des achats sur la Cinquième Avenue. »

Elle désigna ses sacs de shopping d’un regard.

« Et en montant par ici, je suis tombée sur cette foule agglutinée devant un macabre spectacle. Voyant cette jeune femme partir sans porter attention à tout ce monde, je me suis dit qu’elle était plutôt suspecte, et j’ai décidé de la suivre. Fin de la déclaration, merci et bonne journée, vous avez une suspecte à rattraper ! »

Elle plissa les yeux avec un sourire affable, et désigna l’arrière de la ruelle.

« C’est par là ! »

Elle n’avait prêté aucune attention au jeune homme qui venait de pénétrer dans la ruelle, même si elle avait eu l’occasion de le voir en regardant… par-dessus le nabot.

A peine arrivée dans la ruelle, Jake remarqua immédiatement qu'il en s'agissait pas de la petite amie de son colocataire. Après tout, les mèches violettes qu'elle arborait les différenciaient définitivement l'une de l'autre.

Le policier lui, n'avait pas cette idée en tête, il semblait plutôt trouver la présence de la jeune fille suspecte. En même temps, il ne leur en fallait pas plus pour rouler des mécaniques et abuser de leur autorité. Jake pensa intervenir, mais la jeune fille le devança.
Elle semblait plus agacé qu'autre chose vis à vis du policier. Ses mimiques ne laissaient que peu de place à l'imagination.

Mais lorsqu'elle commença à dire qu'elle avait croisé une jeune fille tout de noir vêtu, Jake tendit l'oreille. Elle avait elle aussi aperçu celle qu'il recherchait et surtout celle que le flic devait retrouver.
Elle était sûr d'elle dans ses déclarations et à la limite de l'insolence. Visiblement elle n'avait pas froids aux yeux. Lorsqu'elle agita ses sacs pour prouver au flic ses propos, Jake ne put s'empêcher de penser qu'elle avait tout de l'enfant gâtée.

L'insolence et la carte de crédit.

L'insolente violacée indiqua au flic l'arrière de la ruelle comme direction à prendre. Il était peut-être déjà trop tard pour la rattraper. Aussi, il ne voulait pas rater l'occasion, mais en même temps, il ne savait pas si il devait tout raconter au flic ou au contraire se taire et attendre.
Malgré tout, il voulait savoir et surtout comprendre ce qui s'était passé.

" Excusez moi. Je crois que la personne dont la jeune fille parle est la petite amie de... la personne qui se trouve.. sur le sol là-bas. "

La phrase lui paraissait aussi étrange à dire qu'à entendre et cette sensation de malaise était de nouveau présente.

" Je crois qu'il s'agit de mon coloc... Mais vos collègues n'ont pas voulu me dire... et je sais que sa petite amie était là et j'ai cru la voir partir dans cette ruelle. "

Son ton était neutre, car à vrai dire, il n'était sûr de rien. Il ne savait pas si il s'agissait bien de son coloc, ni si sa petite amie avait un rapport à tout ça, ni même ou elle était maintenant.

Le policier écoutait Candice en fronçant les sourcils, comme si comprendre ce qu'elle disait constituait un effort surhumain. Il sursauta en entendant Jake parler.

"Vous êtes qui vous ? Vous avez vos papiers ?", invectiva-t-il en une sorte de question tournant plus à la névrose obsessionnelle.

Puis finalement, il ajouta en direction de Candice

"Ne bougez pas vous ! Je vous ai à l’œil ! Vous êtes toujours suspecte !"

Puis de retour sur Jake

"Et vous aussi vous êtes suspect ! Vous connaissez la fuyarde ? Vous avez son identité ? Est-ce cette jeune fille ?", désignant Candice.

Rectification : jusqu’ici, Candice n’avait pas porté attention au type qui pénétrait dans la ruelle où elle se trouvait en chaaarmante compagnie. Mais lorsqu’il ouvrit son clapet pour prendre, bien malgré lui, sans doute, la défense de la demoiselle, elle dut bien se tourner vers lui pour le détailler plus avant. Il n’était pas moche. Le regard un peu vide, peut-être, même s’il n’avait pas l’air plus bête qu’un autre. Et elle savait que sa description pouvait être biaisée par la présence de l’olibrius écervelé qui s’échinait, tout à côté, à demander ses papiers à toute personne qui oserait passer dans un rayon de trois mètres de sa petite petite personne.

Au moins, le jeune homme semblait plus éclairé que la volaille sans plumes concernant la situation. Il savait pertinemment que Candice n’était pas la femme que l’agent cherchait, et ne tarda pas à le signifier au petit bonhomme qui voulait se faire grand dans son uniforme.

Elle leva les yeux au ciel lorsque ce dernier suspecta le jeune homme, en lui demandant ce qu’il venait d’infirmer. Elle ne pouvait se retenir d’intervenir.

« Je vous précise que ce jeune homme vient de dire que je n’étais pas la suspecte. Je m’interroge sur l’utilité de le lui demander à nouveau. »

Elle marqua une courte pause en lui jetant un regard qui mimait l’évidence de ses propos.

« Ah et ne vous inquiétez pas, je ne partirai pas. Je n’ai plus personne à suivre, maintenant que la fuyarde s’est vraiment tirée, sans que personne ne juge utile de la poursuivre. »

Elle posa ses sacs de shopping sur le sol, contre sa jambe, et posa sa main sur sa hanche en tapotant du bout du pied. Vu la vitesse de compréhension du policier, elle pouvait en avoir pour un sacré bout de temps.

Bon visiblement ça n'allait pas être évident de se faire comprendre par le policier. Malheureusement pour lui et la jeune fille aux cheveux violets, il n'était visiblement pas tombé sur le premier de la promo.

Lorsqu'il lui adressa la parole et qu'il sursauta, Jake ne put s'empêcher de lâcher un regard interloqué. Le bonhomme ressemblait vraiment à une caricature. A croire que le gars avait eu son diplôme en regardant une mauvaise série policière.
A c'était à son tour de subir les questionnement.

" Et c'est reparti, c'est pas vrai..."

Jake n'avait pu s'empecher de laisser passer cette phrase entre ses lèvres et bien qu'elle ait été dite dans un souffle, le flic avait sans doute pu l'entendre. Mais vu le temps de réaction du bonhomme, il estima qu'il ne risquait pas grand chose.
Le gars semblait surpasser par les évènements. Il avait deux personnes dans le collimateur mais malheureusement pas la bonne et il s'evertuait à ne rien vouloir entendre, laissant le temps à la vraie responsable de s'enfuir.
Le ton du flic commençait à agacer Jake, surtout qu'avec la mort de son coloc il n'était pas d'humeur à se faire chi## avec un pauvre type. Surtout quand les questions tournaient en rond!

Pendant ce temps, il remarqua que la jeune fille s'était tournée vers lui, sans doute par réflexe. Il trouvait qu'elle avait un beau visage malgré la première impression qu'il s'était faite d'elle. Mais après tout, même le diable sait se déguiser.
Il lui fit un demi-sourire, a la fois désolé de l'embarquer la dedans mais aussi compréhensif par rapport au comportement du flic.

En tout cas, très rapidement elle reprit son ton hautain avec le policier. Mais pour une raison que Jake ignorait, elle lui paraissait déjà moins arrogante. Après tout, il était d'accord sur une chose, le flic était pas aidé et lorsqu'elle posa les sacs au sol, il ne put s'empêcher de sourire légerment.

Finalement, il se tourna vers le flic et son visage se referma.

" Écoutez monsieur l'agent, je pense qu'il y a un malentendu. Je vous l'ai dit. Si le type qui est sur le sol derrière est mon colocataire alors, la personne que vous devez rechercher c'est sa petite amie. Pour une raison que j'ignore, il s'est passé quelque chose hier soir et mon coloc n'était pas dans son état normal. Je l'ai donc laissé et j'ai croisé sa petite amie qui passait le voir. Quelques minutes après, j'ai accouru pour voir ce qu'il se passait, mais personne n'était capable de me dire si il s'agissait de lui.. et c'est la que j'ai aperçu sa petite amie s'engouffrer dans cette ruelle. Je vous ai suivi et quand je suis arrivé, il n'y avait plus que vous et cette jeune fille. Mais il ne s'agit pas de la même personne. "

il avait lancé sa tirade d'un coup comme si il lisait un texte, mais la situation commençait à l'agacer et son ton se voulait plus direct.

"Alors maintenant je vous pose la question importante : ou s'est-elle enfuit?"

Jake le fixait en espérant que cette fois-ci, il comprendrait.

"Ah ah !", triompha le policier "Donc vous savez qui est la personne ! Et vous savez aussi qu'elle s'enfuit, c'est donc qu'elle a quelque chose à se reprocher ! Et comme vous la connaissez, mais que vous ne voulez pas me dire nni son nom, ni où elle va, votre compte est bon mon gaillard !"

Il semblait particulièrement satisfait par sa démonstration, puis s'empressa d'ajouter

"Et en plus, votre coloc n'était pas dans son état normal. De la drogue ? Vous feriez mieux de nous le dire tout de suite... De toutes façons, la scientifique trouvera tout ce que vous voulez cacher, donc si vous avouez quelque chose, on pourra peut-être vous éviter de croupir en prison trop longtemps. Alors vous pouvez me le dire. De la came ? Et où s'est-elle enfuie votre copine ?", continuait-il sur le ton vaguement condescendant et concerné par le bien être de Jake des personnes qui en réalité affichent un mépris souverain pour toute personne qui serait réduite à l'état de simple souris entre les griffes d'une personne ayant la plus petite once de pouvoir.

* Mais c'est pas vrai... Il comprend rien... *

Bon le flic persistait malgré les explications de Jake. Que lui restait-il? Il connaissait effectivement la jeune fille mais pas non plus énormément. Mais bon si le flic avait été un minimum consciencieux c'est par la question du prénom qu'il aurait dû commencer et non pas par l'accusation non pertinente de la jeune fille et de lui en bonne et due forme.
Finalement, le flic avait certainement eu de très bonne note à son examen vu son esprit de déduction sans pareil!

" En même temps, si vous n'aviez pas perdu votre temps à nous poser deux fois les mêmes questions, peut-être aurais-je déjà eu le temps de vous donner le prénom de la fille que vous recherchez. Elle s'appelle Mary, par contre je ne connais pas son nom de famille. Et quant à savoir ou elle est, j'en suis au même point que vous! "

jake se sentait un peu bête pour le coup de ne pas s'être davantage intéressé à la jeune fille lorsque son coloc était sorti avec. Au moins il aurait pu connaitre son nom.. Mais qui pouvait s'imaginer qu'elle finirait par le jeter par la fenêtre..
Cette pensée le fit frissonner. il repensa à toutes les fois ou il avait été en son contact et pourtant rien ne laissait présager qu'elle puisse commettre un meurtre pareille... Et puis il y avait eu le comportement de son coloc. Toute cette histoire n'était pas net. Les gens réagissaient bizarrement.

"votre compte est bon mon gaillard !"

Lorsque le flic prononça cette phrase, Jake secoua doucement la tête de gauche à droite et ses yeux allèrent se perdre sur le mur à sa gauche. Son torse se bomba et un long soupir bruyant sortit.

" Vous écoutez ce que je vous dis??? Au lieu de vous en prendre à nous, je vous dis que c'est elle qu'il faut retrouver. Il doit y avoir des photos d'elle dans la chambre de mon coloc. "

Mais c'était trop beau pour être vrai! Voila que le flic le suspectait dans une affaire de drogue. C'en était trop pour Jake, ses nerfs étaient à deux doigts de lâcher. L'autre essayait de lui faire dire des choses en contrepartie d'une... réduction de peine...
fronçant les sourcils, jake regarda le flic droit dans les yeux.

" Non, il ne se droguait absolument pas. C'este juste que ce matin il n'avait pas l'air d'aller bien, je pense qu'il a bu hier soir... Je me disais qu'il avait du se prendre la tête avec Mary.. C'est tout... Bon écoutez, j'en ai assez de me justifier. Allons retrouver vos collègues! J'ai le droit de savoir si il s'agit bien de lui... et vous pourrez fouiller l'appart à la recherche de drogue si vous le souhaitez! Je n'ai rien à cacher.

Il n'avait pas quitter le flic du regard pendant tout son speech.

Déterminé, il tourna le dos au flic, non sans avoir fais un dernier signe de tête à la jeune fille.

" Désolé mademoiselle. "

L’enquêteur sans faille ne sembla plus, pour le moment, s’intéresser à Candice. Il transféra toute sa paranoïa, son zèle imbécile, contre le pauvre gars qui avait osé avouer, faute ultime devant l’éternel, avoir été le colocataire du morceau de viande hachée explosé sur le parvis de sa maison. Et qu’il connaissait la fille qui s’était enfuie, la rendant cette fois totalement suspecte aux yeux de Candice. Un crime passionnel, une dispute de couple. Rien de plus, rien de moins. L’enquêtrice Cooper faisait avancer l’enquête plus rapidement que le flic n’alignait deux questions. Et deux questions identiques, encore bien.

D’ailleurs, à des lieues d’une déduction logique, le policier s’empêtrait dans des hypothèses déjantées concernant un trafic de drogues. Un type de la brigade des stup’, sans doute. Et non un gars de la crim’. Et Candice s’étonna de la présence d’un tel agent aux côtés d’un type éclaté sur un trottoir, en dessous de sa fenêtre. À moins qu’il n’ait aucune spécialité, et qu’il fut seulement agent de circulation, sans aucune formation pour enquêter sur une affaire autre qu’un excès de vitesse.

Évidemment, le type tentait de s’expliquer tant bien que mal, donnant au policier toutes les informations qu’il possédait, non sans s’énerver ostensiblement. À moins qu’il ne paniquait face à ce ‘digne’ représentant des forces de l’ordre. Il alla même jusqu’à s’excuser auprès de Candice, qui haussa les épaules en lui souriant pour lui signifier qu’il n’y était pour rien dans ce qui se passait.

Elle profita d’un court instant de silence, après le discours enflammé du jeune homme, pour placer un mot à son tour.

« Par-là, qu’elle s’est enfuie. Troisième édition. »

Elle indiqua, une nouvelle fois, le bout de la rue.

« Ce n’est pas comme s’il y avait cinquante directions dans cette allée, monsieur le policier. Sauf votre respect. »

À vrai dire, elle s’en fichait royalement de le respecter. Et si ses mots semblaient l’indiquer, son ton dédaigneux l’infirmait clairement. Enfin, pour un esprit un tant soi peu évolué. Ce qui ne semblait pas être le cas de ce mollusque en bleu.

Le policier sembla un instant abasourdi, comme si l'effort de réflexion que nécessitait la compréhension de tout ce que disait Jake l'empêchait de faire toute autre action, dont braire, ce qui n'était pas plus mal par ailleurs.

Finalement, il se rabattit sur la solution Ctrl+Alt+Suppr. Celle qui permettait d'échapper à tous les problèmes.

"Bon, vous allez m'accompagner au poste tous les deux, histoire de tirer toute cette affaire au clair ! Vous, pour cette histoire de drogue, et vous... parce que vous m'avez empêché de poursuivre la fugitive, vous êtes donc sa complice. Votre compte est bon mes gaillards !", conclut-il en lançant un doigt accusateur vers Jake puis Candice alors qu'il lançait ses accusations.

Bon cette fois-ci c'était sur c'était forcément un sketch, une caméra caché ou quelque chose dans le genre. Ca ne pouvait pas être autrement. Le flic sembla faire un effort surhumain pour assimiler les informations. Visiblement c'était un peu trop pour lui et il n'allait pas chercher davantage au risque de choper un mal de crâne ou pire une perte des derniers neurones qui lui restait.

Voila ou Jake en était. Accusé de trafic de drogue.

* Sans déconner! *

Le flic était tout ce qu'il y avait de plus stupide mais après tout, le suivre au commissariat n'était pas une si mauvaise idée, à condition qu'on leur envoie un vrai inspecteur cette fois. Parce que si l'interrogatoire était mené par le type en face de lui, il était pas prêt de ressortir, il y en aurait certainement pour toute la nuit à entendre les mêmes questions et à rabâcher les mêmes réponses. Rien que l'idée lui donna mal au crâne.
Aussi l'espace d'un instant, Jake pensa à phaser à travers le mur le plus proche et se faire la malle. Mais était-ce une bonne idée de rajouter mutant fugitif à son tout nouveau casier de dealer.

Et au vue de l'intelligence limité du gars, il se rabattrait sur la jeune fille et elle n'y était malheureusement pour rien. Jake ne pouvait décidément pas la laisser à ce titre sort de tête à tête avec l’espèce de troufion de flic.

" Vous voulez qu'on vous suive? Très bien, dans ce cas là, amenez moi devant votre supérieur, je lui dirais tout à lui et uniquement à lui. Par contre, je vous le dis une dernière fois, cette jeune fille n'a rien à voir la dedans. Elle ne connait même pas la fille que vous recherchez. "

Face à un tel individu, Jake ne pouvait que se montrer plus malin. Il fallait jouer de son autorité et c'était sans doute là son unique chance. Après tout, même si lui se retrouvait derrière les barreaux, il pourrait utiliser son pouvoir pour s'échapper contrairement à la pauvre innocente.
Il jeta un coup d'oeil à violet girl mi amusé- mi fatigué.

C’en était trop pour la petite cervelle en surchauffe du policier rabougri. Il ne sut plus où donner de la tête, ni que faire pour rester dans ses droits, face à l’argumentaire des deux suspects désignés arbitrairement. Il ne devait pas aimer le violet. Ni les mecs mignons. Délit de sale gueule, voilà de quoi ils étaient accusés. Ils s’étaient trouvés au mauvais endroit au mauvais moment. Et avec la mauvaise personne, surtout.

Candice fut estomaquée par l’excuse foireuse qu’il avança pour l’emmener au poste. Empêcher de poursuivre sa fugitive ? La mutante fronça les sourcils et pinça les lèvres pour s’empêcher de l’étriper sur place, alors que le jeune homme la défendait à nouveau, et acceptait de suivre le policier au poste.

« Si vous voulez la rattraper, courez ! Vous la retrouverez peut-être. Ou emmenez-nous au poste, où je pourrai porter plainte pour abus de pouvoir et arrestation abusive. Ne croyez pas que ce serait la solution de facilité… »

Comprenait-il que cette affaire banale risquait de le trainer devant la justice ? Ou pas, si ses supérieurs étaient aussi abrutis que lui.

Face à l'apparente coopération de Candice et Jake, le policier blêmit. Courageux mais pas téméraire, il déclara, tentant de se donner une contenance.

"Des menaces ! Ha ha ! De l'orgueil ! J'en ai maté des bien pires que vous ! Je vais chercher du renfort pour vous coffrer !"

Puis il détala, laissant Candice et Jake seuls.

Le pire flic de la décennie. Voila ce qu'il en était.

D'un certain côté, Jake semblait satisfait. Sa technique pour destabiliser le guignol qui leur servait de flic avait fonctionner. Mais il était de plus en plus agacè par le fait qu'il tournait en rond. Toute cette histoire n'était définitivement pas claire mais pour autant, il n'en voyait pas le bout.
En quelques secondes, sa vie venait de basculer dans l'horreur et ça commençait à frôler le canular.

Jake ne put s'empecher de secouer la tpete lorsqu'il vit le flic partir chercher du renfort, laissant ses principaux suspects livrés à eux mêmes. Bien sur, la situation était idéale pour partir à la recherche de Mary mais si il s'agissait bien de son colocataire, le flic - aussi intelligent soit-il - finirait par remonter jusqu'à lui et il n'était jamais bon d'avoir un délit de fuite sur son casier judiciaire.
De plus, la version du flic ne serait certainement pas à son avantage. A cause, entre autre, de l'histoire de drogue.

La jeune fille présente avec lui, ne s'était pas démontée non plus et c'était avec une réplique implacable qu'elle l'avait aidée à faire fuir le type mais qu'en était-il maintenant?
Jake se tourna alors vers la jeune fille.

" Heuuu.. Rassure moi, t'as pas l'intention de partir en courant?? parce que la ma journée est déjà assez difficile comme ça. "

Il n'avait pas dit ça d'un ton agressif, mais plutôt amusé. Il prit une grande inspiration et se gratta l'arrière de la tête comme pour appuyer sa réflexion.

" Donc, tu l'as aperçu aussi cette fille?! Tu crois qu'elle a put nous devancer de combien de temps? "

Mine de rien, Jake continuait son enquête et la moindre information pouvait être utile.

Le flic se tirait. Ce lâche ne pouvait pas résoudre ses enquêtes tout seul. Il n’avait pas les couilles de régler lui-même les problèmes qu’il créait. Il était ce petit gamin qui avait besoin de ses grands-frères pour se défendre dans la cour de récréation. Il ne valait pas mieux. Peut-être même moins, puisqu’il était censé être adulte.

Ils allaient se faire coffrer ? Si les flics qu’ils rameutaient avaient ne fut-ce qu’un soupçon d’intellect, ils calmeraient le jeu auprès de leur collègue. Sinon, ils seraient tous mis dans le même sac pour les accusations acérées que Candice comptait porter à leur égard. Incapables et ridicules, tels étaient les policiers de cette ville, qui sombrait parfois dans le vice, la décadence et le crime. Elle le regarda fuir en le fusillant du regard… Du bout des lèvres, elle ne put s’empêcher de murmurer entre ses dents :

« Enflure… »

Puis, elle reporta son attention sur le jeune homme qui la questionnait sur ses intentions. Fuir ou rester… Là était la question. Fuir semblait une opportunité à saisir, mais relèverait de la bêtise. Cela la rendrait véritablement suspecte, et comme le policier avait pris soin de relever son identité précise, elle serait très vite rattrapée. Non, il valait mieux rester, pour mieux constater l’inefficacité de ces gros lourdauds pleins de donuts. D’une voix détachée, elle lui répondit.

« Keep cool. Le seul qui aura des ennuis, c’est ce poulet aux hormones, quand il fera face à ses supérieurs avec une plainte sur le front. »

Elle lui envoya un clin d’œil à l’envolée, avant de répondre à sa seconde question, traitant de la véritable fuyarde. La réponse était évidente :

« Vu qu’elle n’était déjà plus dans la ruelle quand je m’y suis pointée, elle doit être à une distance telle que nous ne pourrons la rattraper, même si nous en avions l’occasion. Et en plus, j’ignore complètement le chemin qu’elle a pu prendre. Tu la connaissais ? »

Elle manquait à la politesse la plus élémentaire.

« En fait, moi c’est Candice. »

Et puis, elle se tourna vers l’une des poubelles de la ruelle. Quitte à rester plantée là, autant vérifier toutes les solutions possibles. La femme en noir s’était peut-être planquée dans l’une d’elles. Elle ouvrit le couvercle pour l’inspecter, non sans retenir sa respiration, au cas où les odeurs désagréables de ce type d’objet afflueraient avec force conviction.

Pour l'essentiel, Candice ne trouva que des choux pourris, et autres déchets divers et avariés dans les poubelles. Pas de trace de la mystérieuse Mary...

Note HJ : vous pouvez jouer ensemble sans que je poste systématiquement, si vous voulez discuter, ou vous rendre quelque part. J'interviendrai quand ce sera nécessaire