Kingstone paradise

Matéo leva la main et l'écrasa lourdement sur son réveil pour couper la sonnerie. Il n'avait pas envie de bouger, Il voulait juste rester là, la tête dans son oreiller et se lever à midi. Il avait vraiment besoin de dormir. Le réveille se tut, mais le satyre bougonna en sentant les doigts élastique d'Amy s'enroulaient autour de lui en le chatouillant gentiment pour qu'il se lève.

Le brésilien se tourna vers elle et lui caressa les cheveux avant de l'embrasser en lui disant.

"Ok... je te ramène le petit déj'. Bouge pas !»

Matéo se leva, mit un t-shirt et descendit l'escalier, les cheveux dans les yeux et les cornes basses. Il avait bien dormis malgré le fait qu'il se soit couché tard, mais un ou deux verres de liqueur de banane avait aidé à mieux dormir. Bizarrement ce matin, il avait cette étrange sensation d'avoir oublié un truc super important et il n'arrivait pas à savoir quoi.

Il se fit un café et s'assit en regardant tranquillement le café couler goutte par goutte dans la cafetière. Il jeta un coup d'œil à l'heure en se disant qu'il pourrait aller se recoucher après, il n'était que 6h30.

Le café avait fini de couler. Pas encore totalement émergé de sa nuit, Matéo se leva pour prendre deux tasse et entendit Amy se préparait en haut. Il allait lui faire une remarque quand soudain son regard se posa sur une enveloppe. En la voyant, Matéo sentit son cœur faire un bon d'un coup. Il avait bossé une partie de la nuit à développer ses photos d'une compétition de surf qui s'était déroulé sur deux jours. Le plus important et qu'il avait surpris deux star du cinéma hollywoodien en train de se bécoter incognito sur la plage et il les avait mitraillé pour être sur d'avoir le cliché du siècle. Il avait sélectionné ses plus beaux clichés et avait particulièrement soigné le tirage. Il avait rendez vous dans 10 min au journal pour déposer ses clichés et voir si on les lui prenait ou non.

" Merdeeeeeuh.. Amy! Je me sauve, m'attend pas."

Matéo saisit son enveloppe, il était en retard, en bermuda et en Tshirt, mais tant pis il avait besoin d'argent et de lançait sa carrière de photographe. Ses sabots martelèrent bruyamment le sol tandis qu'il courait vers la sortie.

Lorsque Matéo sortit de son immeuble, il atterrit dans une rue bondée de monde. Manque de chance, c’était jour de marché aujourd’hui. Et les passants se pressaient contre les étals ou déambulaient paisiblement, sans s’inquiéter du temps qui passe… Et qui pour le satyre était rudement compté !


En plus de ça, une vieille dame le vit débarquer, et commença à lui parler d’un ton moralisateur.


« Ha la jeuunesse, toujours à courir sans prendre le temps de vivre. Il faut partir à point, jeune homme, car rien ne sert de courir. Allons, aidez-moi un peu. »

Elle était en effet assez chargée, armée de ses deux sacs de courses bien remplis, et s’appuyant sur sa cane en boitillant, avançant à la vitesse d’un escargot rachitique sous un soleil de plomb.

Matéo dérapa à moitié en voyant la foule. il pesta un peu en se disant que foncer dans le tas serait une solution à envisager. D'impatience, il tapota du sabot à la recherches de cailloux qui pourrait lui servir de moyens de transport. il irait bien plus vite par les airs

Mais au lieu de ça, il trouva une petite vieille qui s'approcha de lui en lui faisant la morale. Il la foudroya d'un regard qui voulait clairement demander de quoi elle se mêlait.

"Ecoutez, j'ai pas de temps à p..."

Il se tut en regardant les deux sacs et en se disant qu'elle n'avait pas du remarquer ses cornes et ses sabots. En plus ça se voyait bien qu'elle avait du mal, les humains était vraiment des êtres trop fragiles. Matéo jeta un coups d’œil déçu vers son enveloppe en la rangea dans sa poche arriére. Il leva les yeux au ciel en se demandant ce qu'il avait bien pu faire de mal pour mériter d'avoir autant la poisse.

"Bon, d'accord! Vous habitez loin?"

Il se pencha pour attraper ses sacs en disant qu'il irait plus vite si il avait un diable pour la déplacer

La vieille avait froncé les sourcils à l’hésitation de Matéo, mais s’était radoucie, lorsqu’il accepta de l’aider à porter son fardeau. Pas de diable à proximité, par contre. Juste un satyre géokinésiste pour porter les lourds sacs de course de la mémé.

« Non non, c’est à quelques rues d’ici. »

Et après un voyage d’au moins deux kilomètres au rythme de la vieille, ils arrivèrent tous les deux devant une maison d’apparence négligée, dont la femme ouvrit la porte à l’aide d’une grosse clé.

« Vous pourriez descendre tout ça à la cave, jeune homme ? Mon dos n’est plus ce qu’il était. »

Elle avait le regard implorant d’une personne qui ne pouvait pas se faire refuser ce service, comme s’il lui était dû. La porte de la cave était directement à droite en rentrant, et descendait par un petit escalier dans l’obscurité moite des soubassements de la masure.

Matéo suivit la vieille femme en silence. Il pestait intérieurement de l'aider, de manquer son job et n'avait pas spécialement envie de lui parler. Ce furent les deux plus longs deux kilomètre de toute sa vie.

Continuant de porter les sacs, il l'observa en train de mettre sa grosse clé pour ouvrir sa porte. Même ça, ça lui prenait un temps monstre. Le satyre faillit laisser tomber les sacs pour s'en occuper mais elle finit par y arriver.

Il allait lui déposer les sacs dans l'entrée et partir sans demander son reste quand elle lui ordonna presque de descendre ses sacs. Matéo se demanda un instant si cette personne connaissait les mots merci et s'il vous plait. Visiblement non. Il la fixa un instant de haut et baissa les épaules en soupirant. Il s'était fait avoir par le regards implorant

" bon d'accord... c'est demandé si gentiment! Mais après faut que j'y aille. je suis déjà très en retard pour un travail"

Il rentra et tourna à droite puis il resta devant l'escalier à essayer de voir ce qu'il y avait dans cette cave. Il alluma la lumière et descendit en demandant.

" Où est-ce que je dépose vos sac, Madame?"

Bien que sa voix fût toujours celle d’une vieille dame, son ton changea dès que tu fus au fond de sa cave. Elle referma la porte, tournant une clé dans la serrure, tout en te répondant vivement :

« Où tu veux, sale monstre ! »

Dans la cave, tu tombes nez à nez avec quatre jeunes personnes qu’on n’aurait pas envie de croiser en rue. Plutôt le genre armoire à glace, mais pas que de la gonflette. Tatouages nazis, crânes chauves, blousons noirs sur marcel blanc plus très frais… Le groupe d’anti-mutants du coin, vraisemblablement.

« Tain mec, vise le cornu. »

Celui le plus à droite s’était adressé à celui à l’opposé, qui lui répondit aussitôt.

« Ouais, on va lui arracher ses petites cornes. Il va couiner, ce monstre ! »

Et deux d’entre eux se précipitèrent vers toi alors que les deux autres se munissaient respectivement d’une planche cloutée qui traînait là, et d’une chaine de vélo.

Matéo fut assez surpris du ton que prit la vieille femme et le bruit de la porte fermé à clé. Mais il fut encore plus surpris par le comité d’accueil musclé. Il les regarda parler de lui arracher les cornes comme si il était assez bêtes pour ce laisser avoir comme si il n'était pas là en se disant qu'il aurait bien voulut avoir Josh à ses côtés cette fois.

En tout cas, il n'allait pas se laissait faire ni les en dissuader. Les deux premiers se précipitèrent sur lui. Matéo hurla à l'intention de la petite vieille

"J'ai trouvé, madame!"

Tout en parlant, il esquiva sur le côté droit pour balancer sèchement les sacs de provisions, qu'il tenait dans les mains, aux visages des deux lourdauds qui courraient vers lui. Son but était au mieux de les assommer avec les poids de sacs.

Les sacs volèrent droit dans les deux assaillants, les faisant tomber en arrière sur leur passage dévastateur. Les marchandises s’étalèrent dans tous les sens, pots de confiture brisés, boite de lait éventrées, œufs cassés, farine éparpillée, mais les deux n’étaient pas assommés pour autant. Ils étaient juste recouverts de toute cette crasse, en train de se tortiller au sol comme des limaces dans leur propre bave. Le type à la planche cloutée s’exclama :

« Tain, sale monstre ! »

Visiblement, il n’avait pas eu une très bonne éducation langagière. Les normes sociales de politesse ne semblaient pas son fort. D’autant qu’il était en plus muni d’une agressivité chronique, qui le poussa à attaquer sans plus attendre le satyre en hurlant toute sa haine des mutants.

Dans sa course, il manqua de déraper sur un paquet de beurre éclaté, mais se rattrapa au dernier moment, et son coup en fut amoindri. La planche frappa le bras droit de Matéo, sans causer de dégat autre qu’une éraflure sanguinolente à cause du clou rouillé qui en dépassait. Vive l’infection…

Matéo fut assez déçu de voir que c'est deux types n'étaient que des armoires à glace. Ils n'étaient pas très utile pour ranger les courses. Mais les voir se dépatouiller dans la mélasse lui laissa échapper un petit sourire narquois. Qui fut rapidement coupé par une remarque blessante provenant du type avec la planche de clou. Avant qu'il ne lui fonce dessus comme un homme de Neandertal qui chargerait un Mammouth. c'était la deuxième fois en moins de deux minutes qu'on le traitait de monstre

" Monstre? Regardes toi dans une glace, avant de..."

Matéo s’apprêtait à faire trembler le sol pour le déstabiliser et le faire chuter sur ses deux limace de copains. Mais il n'eut pas besoin de faire quoi que soit. Il glissa tout seul comme un grand. Malheureusement Matéo fut victime du clou.

Une volée de noms d'oiseau sortit de la bouche du Satyre qui se prit le poignet pour vérifier qu'il n'avait rien. Merde il voulait juste se trouver un boulot! il aurait mieux fait de rester au lit. Fou de rage, il se redressa en se collant contre un mur tout en s'assurant que le sol, les murs, et le plafond étaient en matière minérale. Puis il leur dit sur un ton dur et convaincu

" C'est dangereux ton truc, merde! Bon les singes, visiblement vous avez jamais cassé du mutos! C'est mon dernier avertissement! Laissez tomber, si vous voulez avoir encore un toit pour dormir cette nuit!"

Il décida quand même de se moquer un peu d'eux et de les titiller dans leurs amours propres de fachos.

" Et puis, vous pouvez pas m'expliquer ce que quatre spécimens d'homo sapiens jeunes et musclés font isolés dans une cave... tous seuls et dans le noir qui plus est! Rendez vous utiles un peu! Allez aidez la vieille quand elle sort! Sérieux, a son age... Et ça m'aurait éviter de gâcher les courses de la momie et de rater un entretien d'embauche hyper important... Bon! Je vous paye un coup à boire? Je connais un super bar pour mutants à deux trois pâtés de maison"

Décidément, Il leur en voulait plus qu'il ne le pensait pour les insultes qu'ils avaient proférer et un peu d'exercice ne lui ferait pas de mal pour oublier cette journée qui commençait si mal si ils voulaient vraiment se battre, il n'allait pas être le seul a manger.

En guise d’apéritif, il s’apprêtait à esquiver les attaques en faisant trembler le sol autour de lui

Le type à la planche à clou semblait hors de lui. Il se restabilisa et envoya un regard meurtrier à Matéo, visiblement peu enclin à taper causette… Il tenta de le frapper à nouveau, mais… mais le satyre avait prévu le coup, et une décharge géokinésique arrêta son geste, alors que toute la cave se mit à trembler. Et… Matéo semblait avoir surestimé la solidité de la vieille maison. Sitôt qu’il eut envoyé son tremblement, un pan du plafond s’effondra sur un des deux hommes à terre, l’écrasant littéralement contre le sol, dans un éclat rubicond de sang.

Et la cave entière menaçant de s’effondrer. Les briques et les poutres tremblaient et tombaient en recouvrant les alentours de poussière. Il ne pouvait qu’à peine distinguer les trois survivants, qui peinaient à se sortir de là. Il était le plus proche des escaliers et de la porte, bien que celle-ci soit fermée.

Voila que la baraque ne résistait pas à ses secousses, elle devait être aussi mal foutue que la vieille. Il y avait à peine de quoi faire perdre l'équilibre à une personne normalement constituer. La preuve que cette bicoque était vraiment en mauvais état.

Un pan du plafond tomba et écrasa un des types. Matéo en fut désolé de rien ressentir pour lui. Ces mecs avaient voulu le lyncher après l'avoir emmener dans un traque renard, ils l'avaient insulté. Sans parler des regards meurtrier et de sa blessure à l'avant bras fait avec un clou rouillé. Qu'ils ne comptent pas sur lui pour les plaindre.

Le satyre se dit qu'il devait penser à lui avant tout, il se dirigea vers la porte de la cave sans se retourner en disant d'une voix autoritaire, histoire de faire croire qu'il se souciait de leur sort.

" Aller, lâchez vos jouets et suivez moi! Je vous ouvre! Et grouillez avant que je change d'avis! "

Il se concentra sur les parties des murs et du plafond de la cave autour de lui pour les maintenir en place le temps qu'il arrive à la porte.

Il ne se souciait pas de savoir si les trois hommes le suivaient ou non. il marcha tout en fouillant ses poches pour vérifier qu'il avait toujours les photos sur lui

Les photos étaient toujours sur Matéo, et il ne dut pas forcer pour faire s’effondrer les murs autour de la porte déjà branlante. Derrière lui, les skinheads se pressaient de sortir de la cave en train de s’effondrer.

Hélas, le plan de Matéo d’arrêta là. À l’étage, la vieille attendait de pied ferme avec un vieux tromblon, droit pointé vers le cornu. Elle houspilla les jeunes gens…

« Bande d’incapables, il faut tout faire soi-même, ici. »

Et elle appuya sur la détente. La détonation fut la dernière chose que Matéo entendit avant de sombrer dans l’inconscience… une inconscience dont il ne se réveilla que bien plus tard…

[suite]